coiffe [ kwaf ] n. f.
1 ♦ Coiffure féminine en tissu, portée autrefois par toutes les femmes à la campagne (de nos jours essentiellement folklorique). ⇒ bavolet, béguin, capeline. Coiffe de Bretonne, de Hollandaise. « La tête auréolée par sa coiffe paysanne plaquée derrière l'occiput » (Genevoix). — Spécialt Coiffe des religieuses. ⇒ cornette.
2 ♦ (1680) Doublure d'un chapeau. Enveloppe d'étoffe recouvrant un képi.
3 ♦ Vx Portion des membranes fœtales que certains enfants conservent sur la tête lors de l'accouchement (⇒ coiffé).
4 ♦ (1704) Bot. Enveloppe de la capsule des mousses. — Coiffe d'une racine, sorte de capuchon qui la termine.
5 ♦ Techn. Nom de diverses parties qui couvrent (chape, rebord). Reliure Rebord du dos d'un livre relié.
♢ Extrémité profilée (d'une fusée, d'un lanceur), destinée à la protection de la charge utile. Coiffe éjectable, largable.
● coiffe nom féminin (bas latin cofia, peut-être du germanique) Coiffure que portaient autrefois les femme de toutes les classes sociales et qui est encore portée par des religieuses et quelquefois à la campagne. Partie de la coiffure faite de lingerie, qui se portait à même les cheveux. Doublure d'une coiffure quelconque. Partie de peau rabattue en tête et en queue du dos d'un livre. Partie de la cotte de mailles habillant autrefois le crâne sous le casque. Partie supérieure d'une fusée, dans laquelle est logée la charge utile, et la protégeant durant la traversée des couches denses de l'atmosphère. Région terminale de chacune des racines d'une plante, dont les cellules se renouvellent constamment. Débris d'archégone recouvrant le sporogone des mousses avant la dispersion des spores. ● coiffe (synonymes) nom féminin (bas latin cofia, peut-être du germanique) Coiffure que portaient autrefois les femme de toutes les classes...
Synonymes :
- béguin
- bonnet
- cornette
Partie de la coiffure faite de lingerie, qui se portait...
Synonymes :
- sous-coiffe
Doublure d'une coiffure quelconque.
Synonymes :
coiffe
n. f.
d1./d Coiffure de femme en étoffe portée avec certains costumes régionaux traditionnels.
|| ANTHROP Coiffure rituelle de chef, guerrier, notable, etc.
d2./d Membrane recouvrant parfois la tête de l'enfant à la naissance.
d3./d BOT Enveloppe de la pointe d'une racine.
⇒COIFFE, subst. fém.
A.— Coiffure de femme, en toile ou en tissu léger (soie, dentelle), comprenant le bonnet et ses divers accessoires, et dont la forme varie d'une région à l'autre. Une coiffe blanche; une coiffe paysanne; une coiffe de toile, de satin; une coiffe lorraine. Vieilles en coiffe (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 94); large coiffe de batiste aux ailes flottantes (A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 313) :
• 1. Elle avait revêtu le costume des filles de son pays. Sa tête brune apparaissait, doucement auréolée par la coiffe de dentelle tuyautée, dont la blancheur neigeuse rayonnait autour de ses traits.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 243.
— En partic.
1. HISTOIRE
a) Partie du camail qui habillait au Moyen Âge le crâne des hommes de guerre et qui se portait sous le casque. Coiffe de mailles; coiffe à armer. Coiffes d'acier (BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 46).
b) Petite pièce de lingerie qui se mettait directement sur les cheveux et par-dessus laquelle on plaçait une autre coiffure.
c) Coiffe de nuit. Coiffe de toile que l'on mettait dans le bonnet de nuit. Une petite coiffe de nuit. Nouer sa coiffe de nuit (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 190).
2. Coiffure des religieuses. Les coiffes des béguines (RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, p. 133). Jeune encore, elle cachait sous sa coiffe de nonne la mèche échevelée que nos vieilles prophétesses lorraines livrent au vent du sabbat (BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 146).
3. Loc. pop. vieillies
♦ Terme de juron. Par ma coiffe! (BERNANOS, Dialogues des Carmélites, 1948, p. 1616).
♦ Expr. fam. Rire sous coiffe. Synon. de rire sous cape. Rire dans ses coiffes. Rire en catimini (cf. BALZAC, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 35).
B.— P. ext. Doublure de toile, de taffetas qui garnit un chapeau, un casque, une coiffure quelconque. La coiffe du chapeau. Déposer son képi coiffe et visière en l'air (FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 6, p. 40). La marque de provenance a été soigneusement découpée dans le cuir de la coiffe, où il manque un morceau, de la forme et de la dimension d'une feuille de laurier (GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 840).
C.— P. anal.
1. Ce qui recouvre, ce qui surmonte un objet quelconque. Coiffe de tôle. Fourgon de vivandier à coiffe d'osier (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 430); des meules rondes éparses sous leur coiffe (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 68) :
• 2. La chaire, gothique flamboyant, est superbe; la coiffe qu'on y a ajoutée est misérable. Ces sortes de chaires n'avaient pas de chef. Voilà ce que les marguilliers devraient savoir, avant de tripoter à leur fantaisie ces beaux édifices.
HUGO, Le Rhin, 1842, p. 367.
— Coiffe d'une bouteille. Petite enveloppe de cire ou de métal qui garnit le bouchon et empêche le vin de s'éventer. Les bouteilles à coiffes significatives (BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 178).
2. Spécialement
a) ANAT. Partie des membranes qui forment l'enveloppe de l'œuf et qui recouvre la tête du fœtus au moment de l'expulsion. Coiffe céphalique (cf. également l'expr. enfant né coiffé).
b) ARTILLERIE
— Pointe dure sertie à l'extrémité d'un obus.
— Enveloppe métallique qui recouvre l'ogive de certains obus. Coiffe ogivale en tôle. L'Amiral Marcharoff eut l'heureuse idée de recouvrir l'ogive de l'obus de rupture, d'une coiffe en acier doux (Capitaine ALVIN, Leçons d'artill., Matériel, 1908, p. 212).
c) BOTANIQUE
— Membrane qui enveloppe la capsule des mousses. Les mousses ont des urnes, souvent chargées de coiffes, et qui quelquefois en sont privées (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 181).
— Mince pellicule qui protège l'extrémité des jeunes racines.
d) BOUCH. Péritoine du porc ou du veau qui sert à envelopper différentes préparations culinaires. Puis on fit boucherie. Angélina s'offrit à préparer la saucisse en coiffe et le boudin (G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 101).
e) RELIURE. Rebord qui surmonte le dos des livres reliés. Coiffe plate; coiffe lyonnaise. Cf. également A. MAIRE, Manuel pratique du bibliothécaire, 1896, p. 312.
Prononc. et Orth. :[kwaf]. Ac. 1694 et 1718 ont comme vedette coeffe ou coiffe. Au contraire Ac. 1798 donne en 1er lieu coiffe à côté de coeffe. Ac. 1740, s.v. coëffe note : ,,on peut aussi écrire coîffe``. Ac. 1762 puis Ac. 1835-1932 enregistrent uniquement coiffe. On signale l'anc. forme coëffe à titre hist. ds LAND. 1834 et GATTEL 1841. On consacre une vedette aux formes coeffe, coeffer, coeffeur, coeffure sans trémas ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787 et LAND. 1834. Pour ces graph. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787 donnent la prononc. mod. : [kwaf] alors que ces graph. correspondent à l'anc. prononc. [] de la diphtongue -oi- (à ce sujet cf. aboyer). Pour FÉR. Crit. t. 1 1787 il convient d'éviter l'orth. avec des trémas qui incitent à prononcer [], prononc. qu'il juge mauvaise. Il souligne que plusieurs trompés par l'orth. prononcent [] même dans les graph. sans trémas. La prononc. [] est encore donnée ds LAND. 1834 qui écrit coêffe. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. coife avec 1 seul f. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « bonnet d'étoffe, de cuir ou de mailles porté sous le heaume » (Roland, éd. J. Bédier, 3436); 2. a) apr. 1225 « bonnet d'homme » (GERBERT DE MONTREUIL, 3e Continuation de Perceval, éd. M. Williams, 3814); 1260 « bonnet de femme » (E. BOILEAU, Métiers, 85 ds T.-L. : coiffes a dames); b) 1680 coife de chapeau (RICH.); 3. a) 1354-76 coiffe de gresse « mésenterie de certains animaux [ici, du cerf] » (H. DE FERRIÈRES, Roi Modus, éd. G. Tilander, 28, 53); b) 1690 « membrane fœtale recouvrant la tête de certains enfants à la naissance » (FUR.); c) 1704 bot. (Trév.). Du b. lat. cofia « coiffe, bonnet » (Venance Fortunat, v. aussi NIERM. et Mittellat. W. s.v.), mot d'empr., d'orig. obsc., peut-être germanique. Fréq. abs. littér. :333. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 269, b) 341; XXe s. : a) 975, b) 416.
DÉR. 1. Coiffette, subst. fém. Petite coiffe. Coiffette blanche (F. FABRE, Xavière, 1890, p. 196). — 1res attest. a) « sorte de petit casque en métal ou en mailles » [av. 1317 coeffettes de mailles (Joinville ds GAY) non vérifié]; av. 1404 [ms. XVe s.] coiffettes d'achier (FROISSART, Chron., Michel, 2646, fol. 148b ds GDF.); b) 1411 « petite coiffe » (Inventaire de l'écurie du roi, fol. 109 v° et 110 ds GAY), seulement en a. et m. fr.; à nouveau ds BESCH. 1845; de coiffe, suff. -ette. 2. Coiffière, subst. fém. Celle qui fabriquait les coiffes (cf. FARAL, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 143). — 1res attest. a) début XIIIe s. « pièce d'armure protégeant la tête » (Aymeri de Narbonne, 510 ds T.-L.); b) 1328-31 « faiseuse de coiffes » (Arch. KK2, fol. 173 v° ds GDF.), ces 2 sens seulement en a. fr.; le sens 2 étant attesté comme terme hist. par FARAL, op. cit., p. 141, 143; de coiffe, suff. -ière, a désignant un objet, un ustensile, b désignant un agent. — Fréq. abs. littér. : 2. 3. Coiffis, subst. masc. Sorte de coiffe portée dans l'ouest de la France. Coiffis pointus de mousseline (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 20). — 1re attest. 1878-81 (LOTI, Journal intime, t. 1, p. 183); terme des dial. de l'Ouest (Anjou, Poitou, v. VERR.-ON., LALANNE, BEAUCHET), de coiffe, suff. -is. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — GOUG. Mots t. 2 1966, pp. 131-132. — LAMMENS 1890, pp. 89-90.
coiffe [kwaf] n. f.
ÉTYM. 1080; du bas lat. cofea, VIe; du germanique kufia « casque ».
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1 Coiffure féminine en tissu faisant partie des costumes régionaux traditionnels, portée aujourd'hui encore à la campagne. ⇒ Bavolet, béguin, bigouden, capeline, colinette. || Coiffe des dames du XVe siècle. || Coiffe paysanne. || Coiffe de Boulonnaise, de Hollandaise. || Les coiffes bretonnes. || Une coiffe empesée. || Le fond, la passe, les barbes, les ailettes d'une coiffe.
1 Pour moi, je riais sous ma coiffe.
Mme de Sévigné, 159, 22 avr. 1671.
2 Une coiffe, un bout de ruban sont pour les filles autant d'affaires importantes.
Fénelon, XVII, 83.
3 (…) elle était presque charmante avec son corsage de drap brodé, sa coiffe blanche à grandes ailes, et sa large collerette rappelant les fraises à la Médicis.
Loti, Mon frère Yves, XXXVIII, p. 107.
4 Elle se levait, massive, la tête auréolée par sa coiffe paysanne plaquée derrière l'occiput, ronde et blanche comme fromage frais.
M. Genevoix, Raboliot, II, 3, p. 97.
♦ Coiffe des religieuses. ⇒ Cornette.
♦ Par anal. || Coiffe de cuir enveloppant la tête des oiseaux de fauconnerie. ⇒ Chaperon.
2 (1680). Doublure (d'un chapeau, d'un casque, d'un képi). ⇒ Calotte.
5 Elle agitait le chapeau de paille de son mari, qui ne se retournait pas. Le chapeau de paille était vieux, la coiffe craqua dans ses mains.
Giraudoux, les Aventures de Jérôme Bardini, p. 29.
3 a (1690). Vx. Portion des membranes fœtales entraînées par la tête de l'enfant lors de l'accouchement (⇒ Coiffé).
4 (1704). Bot. Enveloppe de la capsule (des mousses). — Coiffe d'une racine, sorte de capuchon qui la termine.
♦ Enveloppe d'un métal flexible, de cire, qui recouvre le bouchon (d'une bouteille). || Ouvrir la coiffe au couteau avant de déboucher.
♦ Extrémité profilée (d'une fusée, d'un lanceur), destinée à la protection de la charge utile. || Coiffe éjectable, largable, ouvrante.
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DÉR. Coiffer.
Encyclopédie Universelle. 2012.