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choyer

choyer [ ʃwaje ] v. tr. <conjug. : 8>
• 1541; chuer, chouerXIIIe; p.-ê. d'un gallo-rom. °cavicare, du lat. cavere « veiller sur », ou formation onomat.
Soigner avec tendresse, entourer de prévenances. cajoler, fam. chouchouter , dorloter, mignoter. Elle choie ses enfants. materner. « Lui qu'on avait toujours choyé et gâté » (Sand).

choyer verbe transitif (peut-être onomatopée) Traiter quelqu'un avec tendresse, affection, sollicitude ; le combler d'attentions, de prévenances. Entretenir avec amour une idée, un sentiment, etc., les cultiver, les caresser. ● choyer (difficultés) verbe transitif (peut-être onomatopée) Conjugaison Attention, y devient i devant e muet : je choie, je choierai, mais je choyais, nous choyions. - Bien noter le i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous choyions, (que)vous choyiez. ● choyer (homonymes) verbe transitif (peut-être onomatopée)choyer (synonymes) verbe transitif (peut-être onomatopée) Traiter quelqu'un avec tendresse, affection, sollicitude ; le combler d'attentions, de...
Synonymes :
- cajoler
- câliner
- chouchouter (familier)
- couver
- dorloter
- gâter
Contraires :
- brusquer
- brutaliser
Entretenir avec amour une idée, un sentiment, etc., les cultiver...
Synonymes :
- caresser
- cultiver
- nourrir

choyer
v. tr.
d1./d Soigner avec tendresse, entourer de prévenances. Choyer un enfant.
d2./d Fig. Choyer une idée, l'entretenir, la cultiver.

⇒CHOYER, verbe trans.
Fam. [Le suj. désigne toujours une pers.]
A.— [Le compl. désigne une pers. ou un inanimé concr.]
1. Cour. [Le compl. désigne une pers., plus gén. un enfant, un être cher] Entourer de soins attentifs et constants, d'affection, de tendresse vive et parfois outrée. Synon. câliner, dorloter :
1. Ce qu'il te faut, c'est une dame d'un certain âge, qui te choie, qui te soigne, qui te dorlotte, j'en connais une qui est encore fort bien.
CLAUDEL, L'Ours et la lune, 1919, p. 610.
Emploi abs. ... balbutiant des caresses respectueuses, choyant avec des mots de douceur (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 42).
Emploi pronom. (réfléchi ou réciproque). Se choyer. Il se choya, se dorlota et accepta les consolations qu'on lui donnait (FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 22). Ils ont beau se choyer, ils se dévoreraient s'ils vivaient constamment côte à côte (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 33).
2. Péj. [Avec une idée de profit] :
2. Monsieur Lepître ignorait ou souffrait le commerce de Doisy, véritable contrebandier que les élèves avaient intérêt à choyer : il était le secret chaperon de nos écarts, le confident des rentrées tardives, notre intermédiaire entre les loueurs de livres défendus.
BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 14.
3. Plus rarement. [Le compl. désigne une chose] Conserver avec soin, entretenir avec amour. Venait le vieux tonnelier choyer, caresser, couver, cuver, cercler son or (BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 73).
LITT. Choyer une œuvre, un style. Apporter un soin extrême dans sa réalisation. Le prosateur veut trop choyer les mots (...), nous tombons dans le galimatias (SARTRE, Situations II, 1948, p. 88; cf. aussi BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, p. 37).
B.— Au fig. [Le compl. désigne une notion abstr.] Entretenir avec complaisance une idée, un état, etc. Choyer un rêve (THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, p. 54); choyer un penchant (A. DUMAS Père, Hamlet, 1848, I, 4, p. 188).
P. iron. N'apprenons point au peuple à choyer les crimes (CHATEAUBRIAND, Études hist., 1831, p. CV) :
3. Il faut beaucoup de temps pour couver, nourrir et choyer une haine de belle taille.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 267.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. choyant, ante. Chugnard fit avec elle [sa femme] assaut de choyante tendresse (J. RICHEPIN, Flamboche, 1895, p. 55).
Prononc. et Orth. :[], (je) choie []. Ds Ac. 1694-1932. Pour l'hist. des verbes en -oyer, cf. aboyer. Homon. : formes du verbe choir, choix. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié du XIIIe s., indirectement attesté par le dér. rechoier « caresser, dorloter » d'apr. T.-L., s.v. choiier (AUDEFROI LE BASTARD, Lieder und Romanzen, Halle, éd. A. Cullmann, 1914, p. 114 et 142); 1225-30 chuer (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 3955); 1379 [date de composition] choyer (JEHAN DE BRIE, Le Bon berger, éd. P. Lacroix [d'apr. impression de 1541], p. 48; cf. P. Meyer ds Romania, t. 8, p. 453); 1895 part. prés. adj. choyant etendresse (RICHEPIN, Flamboche, p. 55); 2. fig. 1833 choyer un souvenir (M. DE GUÉRIN, Poésies ds Œuvres complètes, éd. B. d'Harcourt, t. 1, p. 78); 1852 choyer une idée (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 73). Étymol. obsc. Havet ds Romania, t. 3, p. 331 et EWFS2 proposent un étymon gallo-rom. cavicare, caucare, forme intensive du lat. cavere « prendre garde; avoir soin de, veiller sur » qui fait difficulté pour expliquer la forme chüer. L'hyp. de Sainéan (Sources t. 1, p. 97), selon laquelle choyer serait dér. de l'a. fr. choe « chouette » en raison de la tendresse maternelle de cet oiseau envers ses petits, n'est pas satisfaisante. Une orig. onomatopéique (BL.-W.5) est possible bien qu'il soit difficile de préciser ce radical expressif. Fréq. abs. littér. : 85. Bbg. BUGGE (S.). Etymol. romanes. Romania. 1875, t. 4, p. 353.

choyer [ʃwaje] v. tr. [CONJUG. noyer.]
ÉTYM. 1541; chuer, chouer, XIIIe, d'orig. obscure; on a proposé le gallo-roman cavicare, caucare, de cavere « prendre garde », l'anc. franç. choe « chouette », en raison de la tendresse maternelle de cet oiseau; P. Guiraud évoque l'anc. wallon chouer « essuyer », du lat. exsucare.
1 Soigner avec tendresse, entourer de prévenances, de soins. Cajoler, combler, entourer, mignarder, mignoter, soigner. || Elle choie ses enfants. || Choyer à l'excès. Gâter.
1 Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux.
La Fontaine, Fables, VIII, 22.
2 Il prétendait n'être aimé de personne, lui qu'on avait toujours choyé et gâté plus que tous les autres dans la famille.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXI, p. 206.
Avoir de grands égards pour (qqn), chercher à plaire à (qqn). || Il le choie pour gagner son amitié. Caresser.
2 (Compl. n. de chose concrète). S'occuper avec grand soin de (qqch.). || Il choie sa collection de médailles, sa bibliothèque.
3 De peur de voir finir mon argent, je le choie.
Rousseau, les Confessions, I.
3 (Compl. n. de chose abstraite). Entretenir avec tendresse, complaisance (une idée, un sentiment, un état). Cultiver, entretenir. || Choyer un préjugé, une idée, une théorie.
4 Et comment détruire l'absurde, — que nous choyons et cultivons — quand il nous est délicieux ?
Valéry, l'Idée fixe, p. 14.
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se choyer v. pron.
Se soigner.
5 (…) la colère fait mal;
Et je veux me choyer, quoi qu'enfin il arrive.
Molière, l'Étourdi, II, 7.
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choyé, ée p. p. adj.
|| Enfant choyé, gâté par ses parents.Littér. || Rêve choyé.
HOM. (De certaines formes). V. Choir, choix.

Encyclopédie Universelle. 2012.