dorloter [ dɔrlɔte ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Entourer de soins, de tendresse; traiter délicatement. ⇒ cajoler, caresser, choyer, mignoter, mitonner; fam. bouchonner, chouchouter. Dorloter son enfant. Être dorloté par sa femme (cf. Comme un coq en pâte). Se faire dorloter. — Pronom. réfl. « Il ne faut pas rester à vous dorloter, tandis que votre mère se fatigue à vous servir » (Sand). ⇒ se mitonner, se prélasser.
● dorloter verbe transitif (ancien français dorelot, grande boucle de cheveux, peut-être d'origine onomatopéique) Entourer quelqu'un de soins attentifs, délicats ; cajoler : Dorloter un enfant. ● dorloter (difficultés) verbe transitif (ancien français dorelot, grande boucle de cheveux, peut-être d'origine onomatopéique) Orthographe Avec un seul l et un seul t, de même que dorlotement. ● dorloter (synonymes) verbe transitif (ancien français dorelot, grande boucle de cheveux, peut-être d'origine onomatopéique) Entourer quelqu'un de soins attentifs, délicats ; cajoler
Synonymes :
- cajoler
- câliner
- chouchouter (familier)
- choyer
- couver
- gâter
- mignoter (familier)
- soigner
Contraires :
- rudoyer
dorloter
v. tr. Traiter délicatement, avec tendresse. Dorloter un enfant. Se faire dorloter. Syn. cajoler.
|| v. Pron. être aux petits soins pour soi-même.
⇒DORLOTER, verbe trans.
A.— Emploi trans. [Le suj. désigne une pers., l'obj. un animé] Entourer de soins attentifs et de tendresse. (Quasi-)synon. cajoler, chouchouter (fam.), mignoter. Dorloter un enfant :
• L'Ours, confidentiel. Ce qu'il te faut, c'est une dame d'un certain âge, qui te choie, qui te soigne, qui te dorlote, j'en connais une qui est encore fort bien.
CLAUDEL, L'Ours et la lune, 1919, 3, p. 610.
— Au part. passé. Jamais l'ancien pharmacien n'avait été si bien soigné, si dorloté, si câliné (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Denis, 1883, p. 849). Un enfant dorloté (MONTHERL., Célibataires, 1934, 1re part., p. 754).
— P. métaph. [L'obj. désigne un inanimé] Prenant un défaut, un vice quelconque, il [Zola] s'en empare, il le nourrit, il le dorlote, il le berce, il lui donne un développement anormal (F. Oswald ds Le Gaulois, 13 déc. 1873). Vos rythmes indolents dorlotent nos blessures (MORÉAS, Cantil., 1886, p. 25).
B.— Emploi pronom. réfl. Se traiter avec beaucoup de soin ou de ménagement. (Quasi-) synon. se chouchouter (fam.), se mignoter. — Vous êtes donc malade? demanda-t-il [Mathieu]. [Norine :] — Mais non, je me dorlote (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 176). Il vivra le temps qu'il faut. Il se baigne et se dorlote est cuirassé d'onguents et farci de remèdes (MONTHERL., Malatesta, 1946, I, 8, p. 460).
Rem. 1. Ce mot est fam. Ac. 1878 et 1932. 2. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. dorlotant, ante, en emploi adj. Quand Lucien rentrait de son bureau, on aurait dit qu'il revenait d'une bataille, tant elle lui prodiguait de tendresses dorlotantes (RICHEPIN, Mme André, 1879, p. 166). b) Le part. passé dorloté, ée, en emploi adj. Elle était très bien chez ce vieux, dorlotée, adorée, libre même, si elle avait su s'y prendre (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 738). c) Dorloterie, subst. fém. Fait de dorloter. Mais aussitôt son emportement passé, c'était par le tendre fils une dépense de caresses, de « dorloteries » pour se faire pardonner par sa mère, qu'au fond, il adorait (GONCOURT, Journal, 1892, p. 182).
Prononc. et Orth. :[], (je) dorlote []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1er quart XVIe s. doreloter « choyer » (Ms. Bibl. Bodléienne, Oxford Douce, 308, VI, 4, III ds T.-L.). Dér. de l'a. fr. dorelot (cf. doreloterie); dés. -er. Fréq. abs. littér. :155.
DÉR. Dorloteur, euse, adj. et subst. a) Adj., rare. Qui dorlote. Synon. cajoleur. C'est la voix même, puérile et mouillée, qu'il avait autrefois, quand on le promenait, brûlant de fièvre, pendant les nuits de maladie, à grands pas dorloteurs, dans la chambre bien close, en le berçant et en chantant (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 279). b) Subst. Personne qui dorlote. Il est agréable que quelques explosions de vieille vérité sautent (...) au visage de tous ces (...) dorloteurs et endormeurs qui répètent sur toutes les variations possibles de ton : « Je suis né bon, et vous aussi, et vous tous, nous sommes bons » (BAUDEL., Nouv. Hist. extr., 1857, p. 6). Le subst. n'est attesté qu'au masc. — 1re attest. 1611 subst. (COTGR.), de dorloter, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — PAMART (P.). Laforgue et les mots. Vie Lang. 1971, p. 185. — SAINÉAN (L.). Notes d'étymol. romane. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 309; Sources t. 1 1972 [1925], p. 198.
dorloter [dɔʀlɔte] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; doreloter « friser », du XIVe au XVIe, de l'anc. franç. dorelot « boucle de cheveux ». → Doreloterie, dorelotier.
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♦ Entourer de soins, de tendresse; traiter délicatement (qqn). ⇒ Bouchonner (cit. 3), cajoler, choyer, mignoter (vx), mitonner. || Dorloter son enfant. || Être dorloté par sa femme. || Se faire dorloter.
1 (…) une belle femme, qui me dorlotera (…)
Molière, le Mariage forcé, 1.
2 Comme j'aime à être dorlotée, je ne suis pas fâchée que vous me plaigniez un peu.
Mme de Sévigné, 503, 16 févr. 1676.
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se dorloter v. pron. (Réfl.).
♦ Se traiter délicatement, s'abandonner à une paresse douillette. || Aimer à se dorloter.
3 (…) il ne faut pas rester à vous dorloter, tandis que votre mère se fatigue à vous servir et perd son temps à vous tenir compagnie.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXIX, p. 248.
4 (…) elle est douillette, comme chacun sait. Elle n'aime rien tant que de se dorloter (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 97.
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dorloté, ée p. p. adj.
♦ || Un enfant dorloté.
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CONTR. Rudoyer.
DÉR. Dorlotage, dorlotement, dorloterie, dorloteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.