1. chine [ ʃin ] n. m.
• 1855; « plante » 1572; nom du pays
1 ♦ Porcelaine de Chine. Vase en vieux chine. Ellipt Un chine : une pièce de porcelaine de Chine.
2 ♦ (1866) Papier de luxe. Du chine et du japon.
chine 2. chine [ ʃin ] n. f.
• 1873; de 2. chiner
1 ♦ Brocante.
2 ♦ Vente de porte à porte. Vente à la chine.
● chine nom masculin (de Chine, nom propre) Papier fabriqué avec des pousses de bambou. Porcelaine de Chine. ● chine (homonymes) nom masculin (de Chine, nom propre) chine nom féminin chine forme conjuguée du verbe chiner chinent forme conjuguée du verbe chiner chines forme conjuguée du verbe chiner ● chine nom féminin (de chiner) Populaire Monde ou métier des brocanteurs. ● chine (expressions) nom féminin (de chiner) Populaire Vente à la chine, vente à domicile ou dans la rue, pratiquée par des commerçants non sédentaires. ● chine (homonymes) nom féminin (de chiner) Populaire chine nom masculin
Chine
(mer de) mer du Pacifique, longeant la Chine et l'Indochine. Au N. du détroit de Taiwan s'étend la mer de Chine orientale, qui baigne, outre la côte orientale de la Chine, le S. de la Corée et du Japon; au S., la mer de Chine méridionale, mer intérieure, borde toute la côte S.-E. de l'Asie, Bornéo, les Philippines et Taiwan.
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Chine
(rép. de) ou Chine nationaliste. V. Taiwan.
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Chine
(république populaire de) état d'Asie orient., le plus peuplé du monde (env. 1,2 milliard d'hab.), le troisième par la superficie (9 596 961 km²); cap. Pékin (Beijing). Nature de l'état: rép. pop. Langue off.: mandarin. Monnaie: yuan (yuan renminbi). Religion: athéisme officiel, mais les pratiques religieuses sont tolérées. Géogr. phys. - La Chine de l'O. est un bastion de hautes terres occupé par le plateau tibétain (3 000 à 5 000 m), flanqué au S. de l'Himalaya (plus de 8 000 m). Cet ensemble, partagé entre les milieux froids d'altitude et les déserts, couvre les 2/3 du territoire mais ne compte que 6 % de la population. La Chine de l'E. appartient à l'Extrême-Orient asiatique. Ensemble compartimenté où dominent les plaines, elle compte 94 % des Chinois. Le N. de la Chine orientale est la Chine du Huanghe (le fleuve Jaune, le plus puissant d'Asie), surtout peuplée de Hans. Le climat continental, rude en hiver, chaud et arrosé en été, favorise les céréales (blé et millet): là est née la civilisation chinoise. La Chine du Sud appartient à l'Asie des moussons, aux hivers plus cléments et aux étés très chauds et humides. Elle comprend le bassin du Yangzijiang, le plus long fleuve d'Asie, et des plateaux et collines plus au sud; c'est la Chine du riz peuplée par des Hans et de nombr. minorités, ruraux à 74 %. Malgré la faible urbanisation (26 %), plus de 40 villes dépassent le million d'hab. La politique draconienne de réduction des naissances a ramené la croissance démographique à env. 1,5 % par an. écon. - Le revenu annuel par hab. dépasse de peu 300 dollars. La situation alimentaire s'est améliorée et le pays occupe le premier rang mondial pour de nombreux produits (blé, riz, porc, coton). Entre 1950 et 1990, la prod. céréalière globale a presque été multipliée par trois mais, vu la croissance démographique, la production par hab. n'a augmenté que de 25 %. Dans le Sud, la riziculture inondée fournit deux ou trois récoltes par an; riz, maïs, blé, tabac, canne à sucre, agrumes, fruits tropicaux viennent de ces régions. Au Nord, les millets et le sorgho ainsi que le soja et le coton sont associés au blé. Dans l'Ouest montagneux et aride domine l'élevage, surtout ovin. Le petit élevage (porc, volailles) est présent dans tous les villages de Chine orientale, où la pêche a aussi une grande importance (3e rang mondial). Le pays dispose de bases énergétiques importantes: houille (1er rang), pétrole (7e), gaz, hydroélectricité, richesses minérales (fer, or, tungstène, antimoine, cuivre, zinc, étain, bauxite, molybdène). Les héritages de la colonisation (grands pôles portuaires, bases d'industries lourdes en Mandchourie) ont permis un important développement industriel depuis 1945 mais le retard est immense dans le secteur automobile et les filières de pointe (chimie de synthèse, biotechnologies, électronique, nucléaire), qui dépendent de l'extérieur. Le réseau ferroviaire, surtout important en Chine orientale, mais totalement saturé, assure, avec la navigation fluviale, l'essentiel des échanges. Les carences du transport routier sont considérables, tant en ce qui concerne le réseau que le parc de véhicules. Peu après la mort de Mao Zedong (1976), en 1978, la Chine a prôné les "quatre modernisations" (agriculture, industrie, sciences et techniques, défense). En 1980, elle a adhéré au F.M.I., ouvert des zones économiques spéciales sur le littoral afin d'attirer les capitaux étrangers, entrepris la privatisation du travail agricole et du petit commerce et donné priorité aux industries exportatrices. La forte croissance économique depuis la fin des années 1980 est due aux provinces côtières (plus de 50 % du revenu national, plus de 60 % des exportations, dont l'augmentation s'accélère). Les inégalités sociales s'aggravent dans le même temps. Hist. - Les vestiges humains les plus anciens, connus sous le nom d' homme de Pékin, datent de 500 000 ans. Le néolithique (IVe-II e millénaire av. J.-C.) se développe sur le cours moyen du Huanghe. Sous la prem. dynastie, celle du Xia, le Nord-Est de la Chine est gagné à la vie agricole (IIe mill.). La dynastie des Shang (v. 1800 - v. 1100 av. J.-C.) voit le début de la civilisation chinoise, fondée sur le bronze, les cités murées, le régime féodal, l'usage du char à timon, un système de numération et une écriture. Sous la dynastie Zhou (v. XI e s. - 221 av. J.-C.), cette civilisation gagne le Centre et le Sud. à partir du VIIIe s., des états de type féodal se constituent. Dans cette époque de confusion, la pensée chinoise crée les grands systèmes de valeur qui vont durer jusqu'à nos jours, avec Lao-tseu, fondateur du taoïsme, et Confucius (VIe-Ve s. av. J.-C.). Le souverain Qin met fin à l'anarchie des "Royaumes combattants". Shi Huangdi (221-210 av. J.-C.) crée, pour la première fois, un empire chinois unifié; contre les nomades turco-mongols, il édifie la Grande Muraille. La dynastie Han dure de 206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C. Du IIIe au VIe s., le morcellement de la Chine en de nombreux royaumes favorisa les invasions étrangères et le bouddhisme pénétra la Chine. La dynastie Sui (581-617) réorganisa le pays et prépara la renaissance Tang (618-907), qui accomplit de grandes réformes et de vastes conquêtes (Asie centrale, Mongolie, Viêt-nam); une civilisation brillante s'épanouit: âge d'or de la poésie, invention de la xylographie (méthode d'impression par planches gravées); puis, au cours de la période Song (960-1279): généralisation de l'imprimerie, invention de l'aiguille magnétique, de la boussole, de la poudre. à la fin du XIIIe s.,le Mongol Gengis khan conquit toute la Chine; son petit-fils Koubilaï khan fonda la dynastie des Yuan (1261-1368) et fit de Pékin sa capitale, où il accueillit Marco Polo. Sous la dynastie des Ming (1368-1644), les grands travaux d'irrigation et de drainage firent passer la Chine de 60 millions à 150 millions d'hab. Au XVIIe s., les Mandchous imposèrent la dynastie des Qing (1644-1911). Elle accomplit une importante expansion territoriale (Mongolie, Tibet, Yunnan, Asie centrale, Taiwan, Corée, Viêt-nam, Népal, Birmanie), mais, au XIXe s., elle ne put résister aux pays industrialisés (états européens, È.-U., puis Japon). Conclusion de la guerre de l'Opium avec l'Angleterre (1839-1842), le traité de Nankin (1842) ouvrit des ports aux Occidentaux, qui exigèrent l'accès aux ports chinois: la révolte des Taiping (1853-1864) fut le prétexte d'une intervention franco-anglaise. Toutes les puissances obtinrent des territoires à bail. à l'issue de la guerre sino-japonaise (1894-1895), la Chine perdit Taiwan et la Corée. La révolte des Boxers (1900), nationalistes et xénophobes, encouragée par l'impératrice Ci Xi, fut matée par un corps expéditionnaire occidental. En 1912, les Mandchous abdiquèrent face au Guomindang nationaliste et républicain de Sun Zhongshan (Sun Yat-sen), dont l'alliance avec le parti communiste (1921) fut rompue en 1925, après la mort de Sun Zhongshan; son successeur, Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek), s'empara du pouvoir. Massacrés en 1927 à Canton et à Shanghai, les communistes, sous la direction de Mao Zedong, fondèrent en 1931 une "République soviétique chinoise" dans les montagnes du Jiangxi, d'où ils devaient atteindre, au terme de la Longue Marche (1934-1935), le Shânxi. La guerre sino-japonaise (1937-1945) provoqua leur alliance avec Jiang Jieshi, rompue en 1945, après la défaite du Japon. Ce fut la guerre civile (1945-1949), remportée par Mao Zedong, qui, en promulguant la réforme agraire, se rallia les masses paysannes. Jiang Jieshi se réfugia à Taiwan; le 1er oct. 1949 fut proclamée à Pékin la république populaire de Chine. Après la signature d'un traité d'amitié avec l'U.R.S.S. (1950), les relations se tendirent puis se rompirent en 1960. La révolution ininterrompue, décidée par Mao Zedong et exécutée par le Premier ministre Zhou Enlai, connut plusieurs phases: campagne de critiques du Parti, dite des "Cent Fleurs", suivie d'une "rectification" (1956-1957); "grande révolution culturelle" (1966-1967), qui renouvela les cadres (destitution de Liu Shaoqi); campagne commune contre Lin Biao (ancien ministre de la Défense) et contre la pensée de Confucius (1974); enfin campagne contre Deng Xiaoping, accusé d'économisme. Malgré ces luttes, le rôle de la Chine dans le monde n'a cessé de s'affirmer: entrée dans le "club nucléaire" (1964), admission à l'ONU (1971), voyage de Nixon (fév. 1972). Après la mort de Mao Zedong (1976) et avec la défaite de la gauche (condamnation de la "bande des quatre" dont la veuve de Mao) et, implicitement, du maoïsme, Deng Xiaoping (réhabilité en 1977) a accédé au pouvoir par personnes interposées. Il a libéralisé l'économie (V. ci-dessus écon.) mais non le régime politique. Les relations avec l'U.R.S.S. s'apaisèrent, mais avec le Viêt-nam (soutenu par l'U.R.S.S.) un conflit armé éclata en fév. 1979, mais les relations reprirent en 1988. En 1987, Hu Yaobang, secrétaire du Parti, fut mis à l'écart. En mai 1989, alors qu'une visite officielle de Gorbatchev mit fin à trente ans de brouille entre Moscou et Pékin, des étudiants réclamèrent la réhabilitation de Hu Yaobang sur la place Tien Anmen. Manifestations et troubles affectèrent l'ensemble du pays. L'armée intervint en juin (plusieurs milliers de morts, des dizaines de milliers d'arrestations). La loi martiale ne fut levée à Pékin qu'en janv. 1990. En outre, le Tibet et le Xinjiang musulman réclament de plus en plus fermement leur indépendance. Condamnée, pour sa violation des droits de l'homme, par la communauté internationale, la Chine est toutefois entrée en force dans l'économie de la planète. En 1997, la mort de Deng Xiaoping n'a entraîné aucun bouleversement. Secrétaire général du parti communiste depuis 1989, chef de l'état depuis 1993, Jiang Zemin est apparu comme le nouveau "numéro 1" chinois. Le 1er juil. 1997, la Chine a récupéré Hong Kong.
I.
⇒CHINE1, subst. masc.
A.— Papier de luxe d'aspect soyeux, fabriqué avec des écorces et des pousses de bambou. Tirage sur chine. Une série d'eaux-fortes sur chine destinées à orner un service de table (HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 129) :
• 1. Régulièrement, tous les papiers doivent être plus ou moins trempés, sauf le chine et le japon et les papiers reçus tout glacés.
E. LECLERC, Nouv. manuel complet de typogr., 1932, p. 553.
B.— Subst. masc. ou fém. (Objet en) porcelaine de Chine. Une potiche de vieux chine (PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 695) :
• 2. ... ils ont la porcelaine, le saxe, comme les Chinois ont le chine...
E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 177.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1854-55 « objets de porcelaine de Chine » (A. DUMAS Père, Les Mohicans de Paris, IV, 8, p. 141); 2. 1866 « variété de papier fabriquée avec du bambou » (M. LALANNE, Traité de la gravure à l'eau forte, p. 90). Du nom du pays la Chine (pour le sens 2, cf. le syntagme papier de chine en 1837, BALZAC, César Birotteau, p. 93). Fréq. abs. littér. :12.
II.
⇒CHINE2, subst. fém.
Argot
A.— [Correspond à chiner2 I] Commerce ambulant. Faire la chine :
• Il y a dix ans, je vous aurais répondu oui... Je faisais encore la « chine »... J'allais de porte en porte en poussant ma charrette à bras pour vendre le poisson...
SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 76.
— P. ext. Mendicité (cf. NOUGUIER, Notes manuscrites interfoliées au Dict. de Delesalle, 1900, p. 68).
B.— [Correspond à chiner2 B] Moquerie. « La chine sur mon compte, disait le Parigot, ça m'est-z-égal!... » (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, pp. 323, 324).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1873 faire la chine « augmenter frauduleusement la valeur apparente de certains objets » (Revue des Deux-Mondes, t. 103, p. 332); 1878 « colportage, vente ambulante » aller à la chine (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, p. 85). Déverbal de chiner2 « brocanter, faire du colportage, se moquer, railler ». Fréq. abs. littér. :1.
1. chine [ʃin] n. m.
ÉTYM. XIXe; « plante », 1572; nom du pays.
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1 (1866). Papier de luxe. || Du chine et du japon.
2 (1855). N. m. Porcelaine de Chine. || Un vase en vieux chine. Ellipt. || Un chine : une pièce de porcelaine de Chine.
0 Si, pourtant, je ne suis pas surpris de ne pas lui avoir demandé alors avec qui elle descendait les Champs-Élysées (…) je le suis un peu de ne pas avoir raconté à Gilberte qu'avant de la rencontrer ce jour-là, j'avais vendu une potiche de vieux chine pour lui acheter des fleurs (…)
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 695.
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2. chine [ʃin] n. f.
ÉTYM. 1873; de 2. chiner.
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♦ Fam. (assez rare).
1 Brocante. — Ensemble des chineurs.
2 Vente de porte à porte. || Vente à la chine.
Encyclopédie Universelle. 2012.