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BOXE
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Diagoras de Rhodes et ses fils, Euthymos de Locres, Theagenes de Thasos, Glaukos, Varasdakis d’Arménie: noms ensevelis dans la poussière du temps. Ils témoignent pourtant que le pugilat faisait partie du programme des jeux de l’Olympie antique. Et même si le ceste, fait de bandes de cuir parallèles ou entrelacées, auxquelles les Romains ajoutèrent des sortes de clous plombés — ainsi que le rappelle une planche fameuse du De arte gymnastica de Mercurialis — n’a que peu de rapports avec le gant des boxeurs modernes. Si ce n’est pas d’hier que les hommes se sont battus à coups de poing, nul doute cependant que l’Angleterre du XVIIe siècle n’ait été, avec son goût des paris et des rudes distractions encouragées par les seigneurs de la Cour, le lieu de naissance du pugilisme tel que nous le connaissons. James Figg, considéré comme le premier champion britannique en 1719, qui fut peint par William Hogarth et installa au cœur de Londres une arène avec gradins, puis Jack Broughton, qui créa en 1743 les premières règles «officiellement» reconnues, donnèrent le départ d’une longue histoire. Dès 1811, le deuxième combat remporté par Tom Cribb sur le Noir venu des États-Unis, Tom Molineaux, réunit dans la campagne anglaise près de vingt-cinq mille spectateurs. Ce temps est celui d’une boxe à poings nus, décrite avec une verve joyeuse par Arthur Conan Doyle dans son roman Rodney Stone . Les London Prize Ring Rules de 1838, puis, à partir de 1891, les règles dites du marquis de Queensbury — préparées en réalité par John Graham Chambers —, vont codifier véritablement ce sport.

Car telle est bien la caractéristique de la boxe: il ne s’agit pas d’une vulgaire bagarre de rues, mais bien d’un affrontement strictement codifié entre deux hommes ne pouvant se frapper de leurs poings, désormais gantés, qu’au-dessus de la ceinture, au cours de rounds d’une durée de trois minutes séparés par une minute de repos. Mais comme elles sont longues ces trois minutes de combat pour les protagonistes, dont la condition physique comme la technique et le coup d’œil doivent être parfaits et bien au-delà de leur seul courage, afin qu’ils gardent une chance de vaincre.

Le 8 juillet 1889, John Lawrence Sullivan — qui aura d’ailleurs en mars 1888 livré à Chantilly, face à Charles Mitchell, le premier combat connu en France — bat Jake Kilrain lors du dernier championnat du monde à poings nus. Lorsque, après dix ans de règne, il cède son titre à James J. Corbett — «Gentleman Jim» —, le 7 septembre 1892 à La Nouvelle-Orléans, l’ère actuelle commence. Le titre des poids lourds, appelé également titre toutes catégories, a toujours constitué la couronne la plus prisée. Si James J. Jeffries (tenant du titre de 1899 à 1905), Jack Dempsey (1919 à 1926) et Rocky Marciano (1952 à 1955, retiré invaincu après 49 victoires en 49 combats) ont été les plus remarquables des champions blancs, les boxeurs noirs, après avoir eu le plus grand mal, étant donné le contexte racial de l’époque, à accéder au combat décisif, affirmèrent une suprématie d’ensemble indiscutable. Jack Johnson (1908 à 1915) réussit ce que l’on avait empêché le Jamaïquain Peter Jackson d’atteindre quinze ans plus tôt; Joë Louis (Barrow, 1937 à 1958) fut peut-être le plus grand boxeur de tous les temps; Cassius Clay, devenu ensuite Muhammad Ali, parcourut une trajectoire extraordinaire, de 1964 à 1977.

En 1891, il n’y avait que trois catégories: lourds, au-dessus de 71,667 kg; moyens, au-dessous de ce poids; légers, jusqu’à 63,503 kg. En 1986, trois fédérations se voulant internationales réunissaient jusqu’à seize catégories de poids différentes, dénombrant plus de quarante soi-disant champions du monde! C’est dire qu’au temps des retransmissions et des droits télévisés, permettant des montages financiers astronomiques (près de 20 milliards de centimes pour le combat Leonard-Hagler en 1987!) — alors même que l’affluence (121 000 spectateurs) et la recette directes (1,9 million de dollars) du combat «pour le titre» qui opposa Gene Tunney (vainqueur aux points) à Jack Dempsey (23 sept. 1926, Philadelphie) n’ont jamais été approchés —, les convoitises et l’excitation nées autour de ces affrontements impitoyables ne faiblissent pas, tout en se contredisant.

Donnant leur chance aux hommes rapides comme aux athlètes puissants, la boxe a favorisé l’émergence de champions hors du commun: entre tant d’autres, Panama Al Brown (coq), Willy Pep (plume), Henry Armstrong (mi-moyen), Sugar Ray Robinson et Carlos Monzon (moyen) atteignirent des sommets de virtuosité. En France, Georges Carpentier (1911 à 1921) fut un véritable «génie du noble art», cependant que Marcel Thil et Marcel Cerdan (champion du monde des moyens le 21 septembre 1948, à Jersey City, devant Tony Zale, par arrêt de l’arbitre au 12e round) furent des combattants restés fameux.

À l’atmosphère trouble qui a pu régner «dans les coulisses» et aux drames du ring pouvant aller jusqu’à mort d’homme s’opposent une recherche constante — mais vaine? — d’une «humanisation» de la boxe ainsi que le succès de ce sport formateur figurant au programme des jeux Olympiques modernes depuis 1904 et qui suscite l’intérêt des pays de l’Est de l’Europe comme de l’Afrique ou de l’Asie.

boxe [ bɔks ] n. f.
• 1845; box n. m. 1792 (h. 1698); angl. box « coup »
Sport de combat où deux adversaires portant des gants spéciaux (gants de boxe) se frappent à coups de poing (boxe anglaise), à coups de poing et de pied (boxe française). pugilat, savate (cf. Le noble art). « les partisans de la boxe française répètent qu'elle est plus efficace que la boxe anglaise » (J. Prévost). Boxe chinoise, thaïlandaise, américaine ( full-contact) . Match, combat de boxe. 1. arbitre, juge, reprise, ring, round. Gagner un match de boxe aux points, par arrêt de l'arbitre, par knock-out. Coups classiques de la boxe. crochet, 2. direct, swing, uppercut. ⊗ HOM. Box.

boxe nom féminin (anglais box, coup) Sport de combat dans lequel deux compétiteurs s'affrontent à coups de poing en observant certaines règles. ● boxe (expressions) nom féminin (anglais box, coup) Boxe américaine, sport de combat qui s'inspire des boxes anglaise et française et du karaté, et qui se pratique avec des protections des pieds et des mains. Boxe française, sport de combat, né vers 1830, dérivé à la fois de la boxe (anglaise) et de la savate (ou chausson), et dans lequel les coups peuvent donc être portés avec les poings et les pieds. Boxe thaïe, sport de combat proche de la boxe américaine, autorisant les coups de coude et de genou, et se pratiquant pieds nus et avec des gants. (On dit aussi muay thaï.) ● boxe (homonymes) nom féminin (anglais box, coup) box nom masculin box nom masculin invariable boxe forme conjuguée du verbe boxer boxent forme conjuguée du verbe boxer boxes forme conjuguée du verbe boxer

boxe
n. f. Sport de combat dans lequel deux adversaires, munis de gants, se frappent à coups de poing, selon des règles déterminées. Boxe anglaise. Boxe française, comportant des attaques avec le pied. Gants de boxe: fortes moufles de cuir, rembourrées, qui protègent les poings des boxeurs.

⇒BOXE, subst. fém.
Sport de combat au cours duquel deux adversaires s'affrontent à coups de poing, les mains gantées (boxe anglaise), à coups de poing et de pied (boxe française) selon des règles précises. Champion, championnat, gants, match de boxe; pratiquer la boxe. Un professeur de boxe et de savate (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 223). Les foules qui se pressent à un combat de boxe (Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 4402).
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. boxing, anglicisme. Combat de boxe. P. anal. Il ne se passe pas dans mon arrondissement un boxing ou un combat de coqs que je n'y assiste (A. DUMAS Père, Kean, 1836, III, 4, p. 142). Le mot entre dans la formation des composés boxing-club « salle de boxe » (cf. A. O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, p. 22) et boxing-bag : synon. de punching-ball (attesté dans Lar. univ. et QUILLET 1965).
Prononc. :[]. Homon. box. Étymol. et Hist. [1698 (MISSION DE VALBOURG, Mémoires et observations faites par un voyageur en Angleterre, p. 252 d'apr. MACK. t. 1, p. 88. Le mot ne semble cependant pas figurer dans l'ouvrage où l'on relève seulement Combat ou Fighting)]; 1792 box (CHANTREAU, Voy. dans les Trois Royaumes, II, 51 dans BONN.); 1804 boxe (STE-CONSTANT, Londres et les Angl., I, 264, ibid.). Empr. à l'angl. box « coup », attesté dep. ca 1385 (Chaucer dans NED), le terme de pugilat anglais équivalant à boxe étant le subst. verbal boxing attesté dep. 1711 (ADDISON, Spect., n° 115, § 8, ibid.). Fréq. abs. littér. :109.
BBG. — BECKER (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch (auf Grund von Fachzeitschriften der Jahre 1965-1967). Meisenheim, 1970, p. 29, 74, 85, 328. — BEHRENS Engl. 1927, p. 218. — BONN. 1920, p. 16. — DARM. 1877, p. 51. — HAGNAUER 1968, p. 174.

boxe [bɔks] n. f.
ÉTYM. 1804; angl. box « coup ».
Sport de combat, réglementé depuis la fin du XIXe siècle, opposant deux adversaires qui se frappent à coups de poing, mais en portant des gants spéciaux (gants de boxe). Pugilat (→ Le noble art). || Boxe anglaise. || Boxe française, dans laquelle les coups peuvent être portés avec les mains et avec les pieds ( Savate).
1 Mais combat n'est pas sport : les partisans de la boxe française répètent qu'elle est plus efficace que la boxe anglaise : comme elle est, d'un côté, moins efficace que le jiu-jitsu, ce n'est pas elle qu'il faudrait adopter.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 89.
Plus cour. Boxe anglaise. || Boxe olympique. || Match, combat de boxe. Arbitre, boxeur, gong, juge, reprise (ou round), ring. || Gagner un match de boxe aux points, par abandon, par jet de l'éponge, par arrêt de l'arbitre, par K.-O. ( aussi Break; compte; knock-down, knock-out). || Le tenant du titre et son challenger, dans un match de boxe. || Coups classiques de la boxe. Crochet, direct, swing, uppercut. || Catégories de poids, en boxe (→ Boxeur). || Promoteur, organisateur de matchs de boxe. Match-maker (anglic.).
2 Le fils de notre crémière nous fait demander de lui prendre des billets d'assaut de boxe.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. I, p. 170.
3 La conversation britannique est un jeu comme le cricket ou la boxe : les allusions personnelles sont interdites comme les coups au-dessous de la ceinture, et quiconque discute avec passion est aussitôt disqualifié.
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, VI, 60.
DÉR. 1. Boxer, boxeur.
HOM. Box. V. Box-calf.

Encyclopédie Universelle. 2012.