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bile

bile [ bil ] n. f.
• 1539; lat. bilis
1 Liquide visqueux et amer sécrété par le foie, qui s'accumule dans la vésicule biliaire d'où il est déversé dans le duodénum au moment de la digestion. chol(é)-. Composants de la bile. bilirubine, sel (sels biliaires). Bile des animaux. fiel; vx 1. amer. Remède pour évacuer la bile. cholagogue.
2Fig. Vx Échauffer la bile : exciter la colère, cette sécrétion étant considérée comme liée aux manifestations de colère (cf. Échauffer les oreilles). « Oui, ma bile s'échauffe à toutes ces fadaises » (Molière ).
3Vx Bile noire : humeur de la rate, supposée noire, à laquelle on attribuait les accès de tristesse ( hypocondrie, mélancolie, spleen; atrabilaire) .
Fig. et mod. Se faire de la bile : s'inquiéter, se tourmenter. ⇒ se biler, 1. faire (s'en faire); bileux, bilieux. Ne te fais pas de bile, tout se passera bien. « Comment, c'est pour ça qu'il a pu se faire tant de bile, tant de chagrin ! » (Proust).
⊗ HOM. Bill.

bile nom féminin (latin bilis) Liquide amer, jaune d'or, verdissant à l'air, sécrété par le foie au taux de 800 à 1 000 ml par jour et qui contribue à la digestion. ● bile (citations) nom féminin (latin bilis) François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 La bile rend colère et malade ; mais sans la bile l'homme ne saurait vivre. Tout est dangereux ici-bas, et tout est nécessaire. Zadig ou la Destinéebile (expressions) nom féminin (latin bilis) Décharger, déverser sa bile, se soulager en s'abandonnant à sa colère. Échauffer, exciter la bile de quelqu'un, exciter sa colère. Familier. Se faire de la bile, se tourmenter, s'inquiéter. ● bile (homonymes) nom féminin (latin bilis) bill nom masculinbile (synonymes) nom féminin (latin bilis) Liquide amer, jaune d'or, verdissant à l'air, sécrété par le...
Synonymes :
- fiel

bile
n. f.
d1./d Liquide sécrété par le foie, contenant des sels et des pigments, stocké par la vésicule biliaire et excrété par le canal cholédoque dans le duodénum pendant la digestion. La bile permet la digestion des graisses.
d2./d Fig. S'échauffer la bile: se mettre en colère.
Décharger sa bile sur qqn.
d3./d Fig., Fam. Se faire de la bile: s'inquiéter.

⇒BILE, subst. fém.
A.— PHYSIOL. Liquide visqueux, amer, de coloration jaune ou brune, sécrété par le foie et qui s'écoule dans l'intestin au moment de la digestion.
Spéc., MÉD. ANC.
Bile jaune (bile ordinaire). L'une des quatre humeurs cardinales (les autres étant le sang, l'atrabile ou bile noire, et la pituite) à laquelle on attribuait une influence déterminante sur le tempérament selon sa composition et sa proportion par rapport aux autres humeurs.
Bile noire ou atrabile. [Chez Hippocrate et Galien], l'une des quatre humeurs cardinales, qu'ils supposaient être sécrétée par la rate et, en cas d'excès, agir sur le caractère en provoquant des accès de mélancolie, d'hypocondrie :
1. ... curieux phénomène de prescience chez nos prédécesseurs de l'Antiquité et du XVIIe siècle qui ont attribué certains états de dépression mentale à la mélancolie (...) et à l'« atrabile » autre expression littérale de la bile noire.
Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXe s., 1946, p. 237.
[La bile considérée, avec le sang et les nerfs, comme un élément déterminant de la personnalité hum.] :
2. Nous autres : de la bile et des nerfs. Il manque la chaleur du sang qui fait l'action; mais de là, peut-être, l'observation.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1865, p. 218.
3. ... le caractère change suivant que l'estomac fonctionne bien ou mal; la médisance, la colère, l'envie, c'est de la bile accumulée ou de la digestion ratée; la bonhomie, la joie, c'est le sang qui circule librement, ...
HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 185.
B.— P. métaph. ou fig. [La bile est associée aux diverses formes ou manifestations de la colère (irritabilité, agressivité, violence, mauvaise humeur, hargne, aigreur, envie, amertume, etc.) ou de la mélancolie (morosité, anxiété, humeur noire, etc.)] Cette bile de l'envie tirant et jaunissant la peau (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 314); crachant (...) la bile fadasse de mon dégoût (MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 84) :
4. J'ai dû regarder enfin comme incurable ce naturel vipérin, pétri de fiel, de poison et de bile, et qui a besoin de mordre pour sa propre santé.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 239.
5. Ce crétin pique soudain une crise hystérique (...) puis ayant déchargé sa bile il s'isole pour soigner ses convulsions.
QUENEAU, Exercices de style, 1947, p. 168.
Au plur., rare :
6. ... j'absorbai des rancunes et des aigreurs qui ne m'appartenaient point, (...) les vieilles biles de Flaubert, des Goncourt, de Gautier m'empoisonnèrent...
SARTRE, Les Mots, 1964, p. 148.
SYNT. a) Émouvoir, échauffer, exciter, irriter, remuer la bile (de qqn); déverser, décharger, épancher, exhaler, vomir sa bile (sur qqn); épargner, modérer, retenir, tempérer sa bile. Avoir la bile enflammée. Être dans une grande colère. Faire jaunir qqn de bile. Le mettre en colère. b) Mauvaise bile, bile rentrée, amère; flot de bile.
Se faire de la bile. Se faire du souci. Ne pas se faire de bile. Ne pas s'en faire, laisser courir. Se faire une bile noire; se tourner la bile; se causer tant de bile pour rien.
PRONONC. :[bil].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1539 (CANAPPE, 2e Livre de la méthod. thérap. cité par R. Chauvelot dans La Presse médicale, 57, p. 579, sans réf.); 1546 (Ch. ESTIENNE, Dissect. des parties du corps, 196, 2, 5, 6 dans QUEM. : ceste bile est aussi nommée le fiel ... cholere); 1660 fig. échauffer la bile (MOLIÈRE, Sgan., 1 dans LITTRÉ).
Empr. au lat. bilis (Plaute, TLL s.v., 1987, 34), atra bilis dès Plaute, ibid., 1987, 61; au fig. dans Sénèque, ibid., 1988, 18.
STAT. — Fréq. abs. littér. :380. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 787, b) 674; XXe s. : a) 544, b) 255.
BBG. — Biol. 1970. — DUVAL 1959. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 131. — Lar. méd. 1970. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — ROG. 1965, p. 109.

bile [bil] n. f.
ÉTYM. 1539; lat. bilis.
1 Liquide visqueux et amer sécrété par le foie. Foie, hépatique (bile hépatique), humeur. || La bile comprend 85% d'eau et 15% de substances dissoutes. || Composants de la bile. Bilirubine, cholestérine, sel (sels biliaires). || Bile des animaux. Fiel. || La bile est conduite de la vésicule biliaire ( Cystique [bile cystique]) au duodénum par un canal ( Cholédoque). || Produits, acides tirés de la bile. Choialique, cholanique, choléine. || La bile coopère à la digestion. || Diminution de la sécrétion de la bile. Acholie. || Sécrétion anormale de la bile. Ictère (ou jaunisse); cholérine, choléra. || Remède pour évacuer la bile. Cholagogue.
1 L'eau se jaunit en bile au corps du bilieux (…)
Mathurin Régnier, Satires, V.
2 Des yeux remplis de bile font voir tout jaune (…)
Bossuet, Connaissance de Dieu et de soi-même, I, 7.
2 (Mil. XVIIe). Fig. (Dans des expressions, avec la valeur de mauvaise humeur, colère, emportement). ☑ Échauffer, émouvoir, remuer la bile : exciter la colère.Décharger, épancher sa bile; décharger sa bile sur quelqu'un : s'abandonner à sa mauvaise humeur.Modérer, retenir, tempérer sa bile : s'apaiser.Avoir la bile amère (→ Pichrocole).
3 — Ah ! vous êtes dévôt, et vous vous emportez ?
— Oui, ma bile s'échauffe à toutes ces fadaises.
Molière, Tartuffe, II, 2.
4 Cette lettre parut d'un homme (Fénelon) qui épanche sa bile.
Saint-Simon, Mémoires, I, 421.
5 La bile est proprement le symbole physiologique de la colère : elle ne se prend pour la colère même que dans le discours commun, et encore il est bon que le mot bile soit mis avec d'autres mots qui rappellent sa signification ordinaire : émouvoir la bile, décharger ou retenir sa bile.
Lafaye, Dict. des synonymes, Colère…
3 Vx. Bile noire : humeur noire à l'influence de laquelle on attribuait les accès d'hypocondrie. Atrabile, hypocondrie, mélancolie.
4 Fig. Vx. Tristesse, souci.Causer de la bile à quelqu'un, lui donner des soucis. || Avoir de la bile. Bilieux.
6 J'ai grand regret à la bile que j'ai faite, pensant qu'on devait se battre.
Mme de Sévigné, 573, 2 sept. 1676.
7 L'on a des chagrins et une bile que l'on ne se connaissait point.
La Bruyère, les Caractères, XI, 15.
Loc. mod. Se faire de la bile : s'inquiéter, se tourmenter (→ fam. Se faire de la mousse, des cheveux). Biler (se); bileux. || Ne te fais pas de bile.
8 Comment, c'est pour ça qu'il a pu se faire tant de bile, tant de chagrin (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XIII, p. 31.
DÉR. Biler (se), bileux, biliaire, bilié. — V. Bilieux.
COMP. Atrabile, bilirubine, biligenèse, biliverdine, urobiline.
HOM. Bill.

Encyclopédie Universelle. 2012.