auréole [ ɔreɔl ] n. f.
1 ♦ Cercle doré ou coloré dont les peintres entourent la tête de Jésus-Christ, de la Vierge et des saints. ⇒ nimbe. — Par métaph. Une auréole de cheveux blonds.
2 ♦ Cercle lumineux que l'œil voit autour d'un objet. Auréole de la lune, du soleil. ⇒ halo.
3 ♦ Fig. Degré de gloire qui distingue les saints dans le ciel. — Par ext. L'auréole du martyre, de la vertu. ⇒ couronne, éclat, gloire, prestige. Entourer, parer qqn d'une auréole (cf. Porter au pinacle).
♢ Éclat qui semble émaner de qqn. ⇒ émanation; atmosphère, aura. « La richesse et le bonheur répandent une auréole autour de leurs favoris » (Balzac).
4 ♦ Trace circulaire laissée sur le papier, le tissu par une tache qui a été nettoyée. Produit qui détache sans former d'auréoles.
● auréole nom féminin (latin aureola corona, couronne d'or) Cercle lumineux dont les peintres et les sculpteurs entourent souvent la tête de Dieu, de la Vierge, des saints. (Également usité dans des religions autres que chrétiennes.) Cercle lumineux ou coloré, halo : La lune n'a pas d'auréole ce soir. Trace circulaire laissée par un liquide, un détachant sur une étoffe, un papier, etc. ● auréole (citations) nom féminin (latin aureola corona, couronne d'or) Élémir Bourges Manosque 1852-Paris 1925 Jusque pour les martyrs et les saints, le succès est la pierre de touche ; on y éprouve leur auréole. Les Oiseaux s'envolent et les fleurs tombent Mercure de France ● auréole (expressions) nom féminin (latin aureola corona, couronne d'or) L'auréole de la jeunesse, du bonheur, etc., le rayonnement que donne la jeunesse, le bonheur. L'auréole du martyre, de la victoire, etc., la gloire éclatante qui vient des souffrances endurées, du succès. Auréole métamorphique, zone recristallisée à la périphérie des intrusions. ● auréole (synonymes) nom féminin (latin aureola corona, couronne d'or) Cercle lumineux dont les peintres et les sculpteurs entourent souvent...
Synonymes :
- couronne
- gloire
- nimbe
Cercle lumineux ou coloré, halo
Synonymes :
- éclat
- halo
- nimbe
Trace circulaire laissée par un liquide, un détachant sur une...
Synonymes :
- cerne
auréole
n. f.
d1./d Couronne lumineuse dont les peintres entourent symboliquement la tête du Christ, de la Vierge et des saints.
d2./d Fig. Prestige, gloire. Parer qqn d'une auréole.
d3./d Syn. de halo.
d4./d Trace circulaire laissée par une tache qu'on a nettoyée.
⇒AURÉOLE, subst. fém.
A.— PEINT., SCULPT. Cercle lumineux dont les peintres et parfois les sculpteurs entourent la tête de Dieu, de la Vierge et des saints. Auréole lumineuse, auréole d'or :
• 1. C'était une madone tenant dans ses bras l'enfant Jésus. L'auréole d'or entourait le chaste front de Marie; ses cheveux tombaient sur ses épaules, et une tunique bleue à longues manches laissait voir dans l'attitude une grâce naïve et le tendre maintien d'une jeune mère.
TŒPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, p. 188.
— P. compar., littér. :
• 2. L'une des deux jeunes filles était très blonde. On la surnomma Phœbus, à cause de ses cheveux qui lui mettaient une auréole, et elle incendia les cœurs.
ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 67.
♦ Rare. En auréole :
• 3. À ce moment, Mac Allister entra, l'air impertinent, les mains dans les poches et un petit chapeau vert posé en auréole sur le sommet du crâne.
GREEN, Moïra, 1950, p. 79.
B.— P. anal.
1. [L'idée dominante est celle de lumière ou de cercle lumineux]
a) Cercle lumineux ou coloré que l'œil voit autour d'un objet. Synon. halo.
— En partic. MÉTÉOR., ASTRON. Anneau brun-rouge ou cuivré qui entoure un astre lumineux; couronne solaire que l'on observe lors d'une éclipse totale. PHOT., CIN. ,,Cercle lumineux entourant la tête d'un personnage et que donne un éclairage approprié`` (GIRAUD 1956).
b) Zone lumineuse de forme plus ou moins circulaire :
• 4. Le bouvier pencha la tête, en dehors de la porte, vers la gauche, et au delà de l'abîme d'ombre où s'enfonçaient la route, les terres, les poteaux de télégraphe, il aperçut une flamme qui n'éclairait rien, et qu'enveloppait une mince auréole dansante.
— Qu'est-ce que c'est? demanda-t-il.
Une voix répondit :
— Le haut fourneau de Quiévrain.
R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 284.
c) Contour lumineux qui enveloppe une personne. Synon. nimbe :
• 5. Dans le soleil qui le [Luc] nimbait d'une auréole, il était superbe de jeunesse encore, de foi, de joie triomphale.
ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 288.
— P. métaph. :
• 6. Merci, poëte! — Au seuil de mes lares pieux,
Comme un hôte divin, tu viens et te dévoiles;
Et l'auréole d'or de tes vers radieux
Brille autour de mon nom comme un cercle d'étoiles.
HUGO, Les Contemplations, À un poëte aveugle, t. 1, 1856, p. 129.
• 7. Comme compositeur, il [Thalberg] a inventé des traits d'une forme nouvelle, plaçant le chant dans le médium et l'entourant d'une auréole d'arpèges chatoyants...
A. LAVIGNAC, La Musique et les musiciens, 1895, p. 497.
— P. ext. Auréole de + subst. concr. Nuage (de fumée, de poussière, etc.) qui enveloppe une personne, une chose :
• 8. — Il n'était pas possible, je suppose, — dit Dupin dans une auréole de fumée, — de choisir ou même d'imaginer un agent plus sagace.
BAUDELAIRE, Histoires extraordinaires, trad. d'E. Poe, 1856, p. 53.
• 9. Tout y est à l'abandon, même les camions Ford qui démarrent en klaxonnant et les misérables ou ridicules petits tramways couverts de panneaux de publicité qui tressautent sur les rails en tintinnabulant dans leur auréole de poussière.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 33.
2. [L'idée dominante est celle de forme circulaire]
a) Figure en forme de cercle, de couronne :
• 10. Certaines villes semblent s'être développées par une sorte de dilatation en auréoles successives qui ont fini par gagner les bourgs voisins...
J.-A. LESOURD, C. GÉRARD, Hist. écon., XIXe et XXe s., t. 1, 1968, p. 253.
— En partic. ANAT. Cercle coloré autour d'une plaie, d'une piqûre, etc. Auréole vaccinale. GÉOL. Auréole métamorphique. Partie d'un terrain qui a été modifiée par le contact d'une roche éruptive.
b) Tache en forme de cercle :
• 11. En fin de construction, la façade est poncée pour faire disparaître les auréoles éventuelles et les éclaboussures de ciment.
R.-M. LAMBERTIE, L'Industr. de la pierre et du marbre, 1962, p. 103.
— En partic. Trace en forme de cercle laissée sur un tissu par un détachant.
C.— Au fig.
1. THÉOL. Degré de gloire qui distingue les saints dans la hiérarchie céleste. Auréole des vierges, des martyrs.
— P. ext. Auréole du martyre :
• 12. Jeanne d'Arc, après l'apothéose de Reims, eut un de ces pressentiments qui ne la trompaient pas : sa mission était finie. Il ne lui manquait plus que l'auréole du martyre. Son rêve eût été de conduire le roi à Paris après l'avoir conduit à Reims.
BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 121.
2. Prestige, gloire, éclat qui s'attache
— À une personne, à un nom :
• 13. Tous sont morts en laissant leur nom sans auréole :
Mais sur le disque d'or voilà qu'il est écrit,
Disant : « Ici passaient deux races de la Gaule
Dont le dernier vivant monte au temple et s'inscrit,
Non sur l'obscur amas des vieux noms inutiles
Des orgueilleux méchants et des riches futiles,
Mais sur le pur tableau des titres de l'esprit. »
VIGNY, Les Destinées, L'Esprit pur, 1863, p. 233.
• 14. L'homme qui escorte une jolie femme se croit toujours coiffé d'une auréole; à plus forte raison celui qui passe entre deux jolies femmes. Rien ne plaît autant que de dîner dans un restaurant bien fréquenté, avec une amie que tout le monde regarde...
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Mes 25 jours, 1885, p. 710.
— À un fait, à une valeur, à une qualité, etc. Auréole de la gloire, de la vertu :
• 15. L'auréole de la poésie et celle de la gloire sont composées des mêmes rayons. Dans notre cher pays de France, il n'y a jamais eu de victoire sans génie pour la chanter.
RENAN, Drames philos., Dialogue des morts, 1886, p. 689.
3. [Cf. en partic. supra B 1 c]
a) Ce qui émane d'une personne ou l'entoure (avec souvent une idée de rayonnement); aura :
• 16. La vieille dame admirait cette candide et souffrante figure, sur laquelle était descendue l'auréole du bonheur.
BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 207.
SYNT. Auréole de la jeunesse, du malheur, de mystère.
b) Souvent p. iron. Milieu, climat dans lequel vit une personne :
• 17. ... une femme (...) accoutumée à l'auréole de flatteries dont une haute position et une grande fortune entourent la vie.
STENDHAL, Nouvelles inédites, 1842, p. 163.
PRONONC. :[] ou [-]. PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930 transcrivent la 1re syll. avec [] ouvert, DUB. et Pt Lar. 1968 avec [o] fermé. Pt ROB. et WARN. 1968 donnent les deux possibilités de prononc. Pour MART. Comment prononce 1913, p. 115, ,,au atone est ouvert d'abord devant un r, dans taureau (...) et sauret; généralement aussi dans les futurs et conditionnels d'avoir et savoir; dans aurore, auréole, aurifère ou aurifier; et tout au plus est-il douteux dans laurier (pour lorier), lauréat, lauréole``. Pour [o] ou [], cf. aussi augmenter. Les dict. hist. transcrivent [o] fermé pour la 1re syllabe.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1291-95 lang. biblique « petite couronne d'or surajoutée à une couronne plus grande et principale » (GUIART, Bible, ms. Ste Gen. f° 65b ds GDF. Compl. : Et se elle [la couronne de la table des pains de proposition] estoit plaine ou entailliee, nous ne le savons mie, et estoit appelee oreole); 2. XIVe s. relig. « récompense accidentelle octroyée à certaines catégories de bienheureux » (Légende dorée, Maz. 1728, f° 281b, ibid. : Les vierges avront la couronne qui est dicte auriole); mil. XVe s. p. ext. « éclat de la gloire des saints » (Sermon des Maulx de Mariage, Bibliothèque Elzevirienne, Paris 1855, II, 6 : Pour venir au thesme predict, Et deschifrer le hariage qu'a le bon homme en mariage, Je trouve qu'il est en tourment Toute sa vie seullement, Par quoy il acquiert et attire l'aureolle de vray martyre).
Empr. au lat. chrét. aureola (corona) au sens 1 (Vulgate, Exod., 25, 24-25); au sens 2, subst. fém., lat. médiév. (1236-37 Caesarius, monachus Heisterbacensis, Elis., I, 9, p. 358, 8, ds Mittellat. W. s.v., 1244, 24).
STAT. — Fréq. abs. littér. :524. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 717, b) 1 008; XXe s. : a) 869, b) 553.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — BOUYER 1963. — DELC. t. 1 1926. — DUVAL 1959. — Foi t. 1 1968. — GIRAUD 1956. — JOSSIER 1881. — LACR. 1963. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NOËL 1968. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870. — Théol. cath. t. 1, 2 1909.
ÉTYM. 1291, oreole; auriole, XIVe; lat. ecclés. (corona) aureola « (couronne) d'or ».
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1 Cercle (ou zone) doré ou coloré qui entoure conventionnellement les représentations de la tête de Jésus-Christ, de la Vierge et des saints. ⇒ Nimbe. — Par ext. || L'auréole entourant le personnage entier est réservée à Dieu et à la Sainte Vierge. ⇒ Gloire, mandorle.
0.1 Les graves pensées dont l'amour inondait son âme, et la dignité de la femme aimée donnèrent à ses traits cette espèce d'éclat que les peintres figurent par l'auréole (…)
Balzac, Eugénie Grandet, éd. 1838, p. 275.
2 a Zone circulaire un peu floue qui entoure la tête de qqn (à la manière d'une auréole). || Une auréole de cheveux blonds. || Sa coiffe formait une auréole autour de son visage.
♦ En auréole : en forme d'auréole.
b Cercle ou zone de lumière visible autour d'un objet. || Auréole de la lune, du soleil. ⇒ Couronne, halo. || Une auréole de fumée, de brume.
1 Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire (…)
Hugo, la Légende des siècles, « Le crapaud », III.
2 Emma tâtonnait en clignant des yeux, tandis que les gouttes de rosée suspendues à ses bandeaux faisaient comme une auréole de topaze tout autour de sa figure.
Flaubert, Mme Bovary, II, 9.
c Par métaphore ou fig. Degré de gloire qui distingue les saints dans le ciel.
♦ Par ext. Gloire, prestige qui résulte de (qqch.). || L'auréole du martyre, de la vertu, de la victoire. ⇒ Éclat. — Absolt. || Entourer, parer quelqu'un d'une auréole. ⇒ Auréoler.
♦ Éclat qui semble émaner de quelqu'un. ⇒ Atmosphère, aura, émanation.
REM. Les emplois correspondant à ces valeurs viennent de la métaphore religieuse et de l'image poétique au sens figuré.
3 Quand son nom gigantesque, entouré d'auréoles,
Se dresse dans mon vers de toute sa hauteur.
Hugo, les Orientales, 40.
4 O palais, sois béni ! sois bénie, ô ruine !
Qu'une auguste auréole à jamais t'illumine !
Hugo, les Rayons et les Ombres, II.
5 Dépouille ta grandeur, quitte ton auréole.
Hugo, les Châtiments, IV, 13.
6 Pour ceux dont le mal est l'idéal, l'opprobre est une auréole.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, VI, 6.
7 (…) la richesse et le bonheur répandent une auréole autour de leurs favoris.
Balzac, l'Envers de l'Histoire contemporaine, Pl., t. VII, p. 289.
8 Une adorable lueur émane d'elle à son insu, une voluptueuse auréole, et justement quand elle a honte et qu'elle rougit d'être si belle, elle répand autour d'elle le vertige du parfum d'amour.
Michelet, la Femme, p. 184.
9 L'homme qui escorte une jolie femme se croit toujours coiffé d'une auréole (…)
Maupassant, Correspondance, « Mes 25 jours ».
10 Il y a dans le tribun toute une auréole, tout un halo qui n'est pas dans la tribune.
Ch. Péguy, Œ. compl., t. XII, p. 89.
11 Jeanne d'Arc, après l'apothéose de Reims, eut un de ces pressentiments qui ne la trompaient pas : sa mission était finie. Il ne lui manquait plus que l'auréole du martyre.
J. Bainville, Hist. de France, p. 116.
12 Elle l'avait trouvé à Paris paré de l'auréole que tout un monde, gouvernants et opposants, mettait autour de l'homme, entouré d'une vraie petite cour dans son hôtel princier et considéré comme l'oracle de son temps.
Louis Madelin, Talleyrand, V, 34.
3 Trace circulaire au contour peu net, laissée sur le papier, le tissu, par une tache qui a été nettoyée. || Produit qui détache sans laisser d'auréoles.
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DÉR. Auréolaire, auréoler.
Encyclopédie Universelle. 2012.