aplatissement [ aplatismɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Action d'aplatir; état de ce qui est aplati. L'aplatissement de la Terre, des planètes.
♢ Fig. Écrasement; abaissement, platitude.
2 ♦ Math. Aplatissement d'une courbe, d'une distribution statistique : résultat de la diminution d'activité de la fonction représentative, de la distribution.
● aplatissement nom masculin Action d'aplatir, de s'aplatir ; état de ce qui est aplati. Paramètre sans dimension, caractérisant la non-sphéricité d'un astre en rotation, égal à la variation relative d'une grandeur (distance au centre, pesanteur) entre l'équateur et le pôle de cet astre. (Pour une planète, l'aplatissement est le rapport (a−b)°a de la différence des rayons mesurés à l'équateur (a) et au pôle (b), au rayon à l'équateur.) ● aplatissement (synonymes) nom masculin Action d'aplatir, de s'aplatir ; état de ce qui est aplati.
Synonymes :
- bassesse
- écrasement
Contraires :
- hauteur
- jactance
- morgue
- soulèvement
aplatissement
n. m. Action d'aplatir; état de ce qui est aplati. L'aplatissement de la Terre aux pôles.
⇒APLATISSEMENT, subst. masc.
I.— Action d'aplatir; état de ce qui est aplati.
A.— [En parlant de choses concr.] :
• 1. J'espère que la petite boëte vous est arrivée sans trop d'aplatissement.
MÉRIMÉE, Lettres à Mme de Beaulaincourt, 1870, p. 125.
— Spéc. (forge) :
• 2. [On nomme] aminci ou aplatissement [la] façon de forger qui consiste à aplatir un fer à l'extrémité d'un motif, ...
E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bât., t. 3, 1928, p. 43.
Rem. En agric. on dit plus volontiers aplatissage.
B.— Emplois spéc.
1. [En parlant d'une partie du corps hum. ou animal]
a) MÉD. (cf. Hist. de la sc., 1957, p. 1386) :
• 3. J'ai cru pouvoir, dans d'autres cas, la rapporter [l'imbécillité] à l'extrême petitesse de la tête, à sa rondeur presque absolument sphérique, sur-tout à l'aplatissement de l'occipital et des parties postérieures des pariétaux.
CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 364.
b) ZOOLOGIE :
• 4. La situation de ces yeux n'est plus symétrique, parce qu'elle résulte d'une mutation incomplète. Or, cette mutation est entièrement terminée dans les raies, où l'aplatissement transversal du corps est tout-à-fait horizontal, ainsi que la tête.
LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 252.
2. [En parlant de la matière inerte ou d'une figure]
a) ASTRON., GÉOL. Aplatissement de la terre. État de la terre qui est aplatie aux deux pôles (cf. infra math.).
— [En parlant de planètes nébuleuses, etc.] :
• 5. ... la nébuleuse chaotique serait alors entièrement assimilable à une masse gazeuse isolée dont la figure d'équilibre finale serait un sphéroïde très peu aplati et sans forte condensation centrale. Dans l'aplatissement et la concentration de la nébuleuse de M. du Ligondès, le rôle tout à fait essentiel est joué par les chocs véritables.
POINCARÉ, Leçons sur les hyp. cosmogoniques, 1911, p. 114.
b) MATH. Aplatissement d'une ellipse. Valeur arithmétique du rapport de la différence des deux axes sur le grand axe :
• 6. On admet de nos jours que l'on doit adopter pour cette surface [la surface « de référence » de la terre, à définition mathématique simple, p. oppos. à la surface topographique du sol avec toutes ses variétés de relief] la définition d'un ellipsoïde de révolution faiblement aplati aux pôles. L'un des objets essentiels de la géodésie est de déterminer les valeurs les plus probables des constantes de cet ellipsoïde (demi-grand axe a et aplatissement = (a-b)/a, b étant le demi-petit axe).
Astron., 1962, p. 1560 (encyclop. de la Pléiade).
c) PHYS. (nucl.). Zone d'aplatissement du flux, région d'un réacteur nucléaire dans laquelle le flux de neutrons est maintenu sensiblement uniforme; rayon d'aplatissement du flux, rayon de la zone d'aplatissement du flux.
II.— Au fig.
A.— Diminution de la vigueur.
1. [Vigueur physique] :
• 7. Feuillet dit que la discipline est la gardienne des grands instincts dans l'armée; moi, j'y vois seulement un aplatissement et un abrutissement du physique : ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1858, p. 522.
2. [Vigueur morale] Humiliation :
• 8. Popelin a actuellement, comme robe de chambre, une robe rouge de doge. Le matin, son lever est amusé par les polichinelleries de Giraud et de Soulié, s'efforçant de dérider l'amant morose, tous deux disputant de bassesse et laissant en doute qui peut l'emporter, de l'aplatissement d'un artiste ou de l'aplatissement d'un savant.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1871, p. 833.
• 9. ... le vieux doyen révoqué, et le brave Romain honteusement chassé de son écluse ne se doutent guère à quel point les Autheman sont étrangers à leur malheur. Tout cela s'est fait en dehors et au-dessous d'eux par la force naturelle des choses, le poids de l'argent, l'universel aplatissement devant l'idole...
A. DAUDET, L'Évangéliste, 1883, p. 267.
B.— Emplois fam.
1. Le fait d'être « à plat », fatigué :
• 10. Quant à moi, je continue à être d'une noire tristesse, ce qui ne m'empêche pas de travailler formidablement. Je suis perdu dans la métaphysique, chose peu gaie, d'ailleurs. Je prépare mes trois derniers chapitres à la fois : philosophie, religion et morale. Ce poids m'écrase. Ajoutez-y celui de ma personne et vous comprendrez mon aplatissement.
FLAUBERT, Corresp., 1878, p. 177.
2. Le fait de mettre ou d'être mis « à plat ». Synon. éreintement, écrasement. Il ne se relèvera pas de cet aplatissement (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); ça a été un bel aplatissement pour nos amis à la dernière assemblée (Canada 1930); l'aplatissement des armées ennemies (DUB.).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) Fin XIVe s. « état de ce qui est aplati » (O. DE SERRES, V, 14 ds GDF. Compl. : Renversant du tout la rusche, sens dessus dessous, la faisant tenir debout, le bas regardant le ciel : et ce par le moyen d'un petit aplatissement que pour ce service ci on laisse a la rusche lors qu'on la faict) et en partic. b) 1751 géophysique « terme désignant la configuration partic. de la terre aux deux pôles » (VOLTAIRE, Louis XIV, 31 ds LITTRÉ : Ce voyage [à Cayenne] a été la première origine de la connaissance de l'aplatissement de la terre); 2. 1611 « action d'aplatir » (COTGR. : Applatissement); 3. 1831 au fig. (H. DE BALZAC, La Peau de chagrin, I : La conséquence immédiate d'une constitution est l'aplatissement des intelligences).
Dér. du rad. du part. prés. de aplatir; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :72.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — BAULIG 1956 (s.v. aplatir) — Canada 1930. — GALIANA Astronaut. 1963. — GEORGE 1970 — JOSSIER 1881. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MOR. 1968. — MULLER 1966. — NOTER-LÉC. 1912. — Nucl. 1964. — OLMI-JULY 1970. — PLAIS.-CAILL. 1958. — ROMEUF t. 1 1956. — UV.-CHAPMAN 1956.
aplatissement [aplatismɑ̃] n. m.
ÉTYM. Fin XIVe; de aplatir.
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1 (Concret). Action d'aplatir. Résultat de cette action. ⇒ Compression, écrasement. || Aplatissement (ou aplatissage) au laminoir. ⇒ Laminage. || Aplatissement des grains (on dit plutôt aplatissage). ⇒ Aplatisseur.
0 La rotation du sphéroïde terrestre l'aplatit à ses pôles, et cet aplatissement, combiné avec l'action du soleil et de la lune, donne naissance à la précession des équinoxes (…)
Laplace, Exposition du système du monde, IV, 14.
♦ Par ext. État de ce qui est relativement plat ou plus plat. || L'aplatissement de son front, de son visage. || « L'aplatissement transversal du corps (d'un animal) » (Lamarck).
♦ Sc. || Aplatissement d'un ellipsoïde, caractérisé par le rapport de proportionnalité entre la longueur du petit axe et la longueur du grand axe; grandeur numérique exprimant ce rapport.
♦ Astron. || Aplatissement d'une planète : différence entre son rayon à l'équateur et son rayon mesuré dans un plan méridien, divisée par son rayon à l'équateur. || La valeur internationalement retenue pour l'aplatissement de notre planète est de 1/297. — (1791, Voltaire). || L'aplatissement de la Terre.
♦ Phys. || Zone d'aplatissement d'un flux : région où le flux est maintenu uniforme.
2 (1831, Balzac). Fig. et fam. || Aplatissement des forces. ⇒ Abattement, affaissement, anéantissement. || Aplatissement devant le pouvoir. ⇒ Abaissement, humiliation, platitude.
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CONTR. Gonflement, relèvement. — V. Arrogance.
Encyclopédie Universelle. 2012.