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achalander

achalander [ aʃalɑ̃de ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1383; de 1. a- et 2. chaland
1Rare Procurer des clients à. « Un cinéma en plein air, chargé d'achalander les cafés » (A. Gide).
2 P. p. adj. ACHALANDÉ, ÉE. Rare Qui a de nombreux clients. Boutique bien achalandée. Cour., par confus. (emploi critiqué) Qui a beaucoup de marchandises.

achalander verbe transitif (de chaland, client) Vieux. Attirer des clients dans un lieu de commerce. Fournir un magasin en marchandises ; approvisionner (surtout au passif) : Magasin bien achalandé.achalander (difficultés) verbe transitif (de chaland, client) Sens 1. Achalandé = qui a de nombreux clients, en parlant d'un magasin, d'un commerce, ou de la personne qui le tient. La boutique, située dans une rue passante, est très achalandée. Un marchand bien achalandé. Recommandation Dans l'expression soignée, n'employer le mot que dans ce sens. 2. Achalandé (abusif mais courant) : qui est bien approvisionné, fourni de marchandises abondantes et variées. Un magasin qui attire de nombreux clients est en principe bien approvisionné. C'est donc par un glissement du sens de l'effet à la cause que, dans la langue courante, achalandé a fini par signifier « approvisionné, fourni ». L'Académie, dans la 9e édition de son Dictionnaire, enregistre cette extension de sens, aujourd'hui courante, en précisant qu'il s'agit d'un abus de langage. → achalandageachalander (synonymes) verbe transitif (de chaland, client) Fournir un magasin en marchandises ; approvisionner (surtout au passif)
Synonymes :
- approvisionné
- fourni
- pourvu

achalander
v. tr.
d1./d (Emploi critiqué.) Approvisionner (un point de vente) en marchandises.
d2./d (Québec) (Surtout au passif.) Fréquenter, envahir (un lieu). Ce restaurant a été achalandé par de nombreux touristes cet été.

⇒ACHALANDER, verbe trans.
A.— Emploi trans., vx. Pourvoir de clientèle, procurer des chalands, des clients (à) :
1. Chacun de nous prend cinq ou six mille francs sur sa part pour acheter un petit fonds de limonadier que nous avons en vue, et que monsieur voudra bien achalander en disant un petit mot, dans son bulletin, de mon talent pour faire des glaces.
V. DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 262-263.
2. Sautelet, le libraire, l'un de mes amis, est un très drôle de corps. Depuis qu'il a ouvert son commerce, il se sert avec beaucoup d'adresse de ses amis, qui sont presque tous dans les lettres, pour achalander sa boutique et y faire vendre tout ce qui paraît de nouveau, tout ce qui peut flatter le goût et les idées à la mode.
E.-J. DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 341.
Iron. (cf. inf. B, rem.) :
3... ces ventes de charité où des femmes du monde se divertissent à tenir, au bénéfice des pauvres, de petites boutiques élégantes, achalandées par leurs beaux yeux.
O. FEUILLET, Un Mariage dans le monde, 1875, p. 121.
Au fig. [En parlant d'un magasin ou d'un lieu public] ,,Procurer la vogue.`` (LITTRÉ).
B.— Emploi pronom. Se remplir de chalands :
4. Ma tante Démarest habitait boulevard Saint-Germain, à peu près en face du théâtre Cluny (...); comment ma tante, avec ses goûts et ses principes, avait-elle été choisir ce quartier? entre le boul'mich' et la place Maub', à la tombée du jour, le trottoir commençait de s'achalander.
A. GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 485.
Rem. BESCH. 1845 ajoute : ,,Se dit quelquefois en badinant d'une personne qui a beaucoup d'intrigues. Ce jeune homme, cette jeune fille, s'achalandent bien.``
Prononc. — 1. Forme phon. :[], j'achalande []. 2. Dér. et composés : achalandage. Cf. chaland.
Étymol. ET HIST. — 1. a) 1383 achalandé « fréquenté par les chalands (d'un commerçant) » sens passif (Lettre de grâce, Delboulle ds QUEM. : Le dit exposant estoit mieulx accoursez, c'est assavoir mieulx achalandez); b) 1549 « fournir de chalands » (ESTIENNE, Dict. fr.-lat. : Achalander, voyez chaland :que le picard dit calland, semble venir de , id est voco, car les marchands appellent ceulx qui passent pour leur vendre et appellent leurs chalans ceulx ausquels ils ont coustume de vendre) sens considéré comme fam. au XVIIe s. (1689, A. DE BOISREGARD, Refl., 21 ds BRUNOT t. 6, 1, p. 590 : Il n'y a guères que le peuple qui parle de la sorte; on dit accrediter [mettre en réputation]; l'accent paraît alors mis de préférence sur la cause, une boutique ayant beaucoup de chalands grâce à sa bonne réputation) et comme vieilli par Lar. encyclop. et DUB.; c) de là au fig. « mettre en vogue » (Mme DE SÉVIGNÉ, 913 ds DG :Nous aimons fort la manière de prêcher de notre ami; il n'est pas encore bien achalandé); 2. début XXe s. p. méton., achalander est empl. au sens de « fournir de marchandises », malgré l'oppos. des lexicographes et des grammairiens (QUILLET 1946 : Achalandé ne doit en aucun cas prendre le sens de « bien approvisionné » qu'on lui donne souvent abusivement). C'est cependant le sens qui connaît actuell. la plus grande vitalité.
Dér. de chaland 3; préf. a-; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. litt. :11.
BBG. — BAUDHUIN 1968. — CLERC (G.). Courrier des lecteurs. Vie Lang. 1961, n° 106, p. 56. — COHEN (M.). Toujours des regards sur la langue française. Paris, 1970, p. 42. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 55. — HANSE 1949. — KUHN 1931, p. 215. — RIGAUD (A.). Le style d'ordinateur. Vie Lang. 1967, n° 187, pp. 594-597. — ROMEUF t. 1 1956. — THOMAS 1956. — Les Travaux de l'Académie française. Déf. Lang. fr. 1965, n° 27, p. 4.

achalander [aʃalɑ̃de] v. tr.
ÉTYM. 1383; de 1. a-, et chaland.
1 Rare. Fournir de chalands, procurer des clients à.
1 L'autre femelle avait achalandé ce lieu.
La Fontaine, Fables, VII, 15.
2 (…) un cinéma public, en plein air, chargé d'achalander les cafés.
Gide, Journal, 19 août 1930.
REM. L'emploi du verbe est rare; seul le p. p. achalandé est d'usage. || Une boutique bien achalandée.Rare. (Personnes). || Un vendeur achalandé, qui a des clients.
2.1 Et Camille, elle aussi, bien qu'elle fût désignée naturellement comme une des vendeuses les plus achalandées, s'était obstinée à son ordinaire toilette (…)
Zola, Paris, t. I, p. 239.
2 Par ext. et littér. Où le public est nombreux (sans qu'il s'agisse de chalands).
3 En retrait des réunions achalandées, la saison normande devient un repos délicieux (…)
G. Bauër, les Billets de Guermantes, sept. 1937, p. 184.
3 Cour. (Sens critiqué; extension d'emploi naturelle, les magasins à nombreuse clientèle étant bien pourvus de marchandises, et le mot chaland n'étant plus compris). Fourni, approvisionné en marchandises (le plus souvent avec un adverbe indiquant l'abondance de l'approvisionnement, parfois sa pauvreté). || Un rayon bien achalandé. Approvisionné, assorti, fourni (Fournir, supra cit. 19). || La quincaillerie du coin est mal achalandée en grosse visserie.
4 (…) l'épicerie Borange, trop distante de la maison pour que Françoise pût s'y fournir comme chez Camus, mais mieux achalandée comme papeterie et librairie (…)
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 84.
DÉR. Achalandage.

Encyclopédie Universelle. 2012.