Akademik

TRIAS
TRIAS

Le terme «Trias» a été créé en 1834 par F. von Alberti pour grouper en un seul système stratigraphique les trois formations connues en Allemagne sous les noms de Buntsandstein , Muschelkalk et Keuper . Cette séquence repose sur le Zechstein [cf. PERMIEN] et comprend, de bas en haut: des grès, des marnes à anhydrite et sel gemme, des calcaires et des dolomies puis, à nouveau, des marnes à anhydrite et sel. Les faciès correspondants appartiennent à une sédimentation de bassin épicontinental plus ou moins confiné. La vie y était difficile en raison d’une sursalure chronique. Aussi les noms d’étages correspondent-ils à une autre échelle stratigraphique, choisie dans la séquence plus franchement marine de l’arc alpin (cf. tableau).

Le Trias a duré environ 40 millions d’années, entre 漣 245 et 漣 205 Ma: c’est le plus court des trois systèmes de l’ère secondaire.

En Europe et en Afrique du Nord, le Trias est transgressif dans des bassins épicontinentaux ou dans des «rifts»; il est souvent discordant sur les séries paléozoïques (phase palatine). Le Keuper s’avance beaucoup plus loin que les termes inférieurs, ce qui confirme le contrôle des faciès salins par les conditions climatiques et par la géométrie des bassins: les roches salines se déposent aussi bien en période de trangression qu’en période de régression. Dans les régions émergées, comme à la base des séries transgressives, les faciès continentaux se superposent à ceux du Permien et la limite est souvent difficile à préciser. Le Trias inférieur est transgressif dans la plupart des autres pays, mais, au voisinage des orogènes (cordillères américaines et asiatiques), des mouvements de surélévation ou de serrage amènent des régressions locales pendant le Trias supérieur. Le passage au Jurassique se fait localement par des faciès de mers plus ouvertes (Rhétien) qui, en général, ne débordent pas les limites du Keuper ou sont même franchement en recul; aussi le qualificatif de transgressif ne convient-il guère à cet étage, que la plupart des auteurs s’accordent à placer maintenant au sommet du Trias. Une phase de distension provoque des épanchements basiques et esquisse des fossés continentaux dans la partie supérieure du Trias. Les orogènes circumpacifique et chinois sont exondés en partie (phase éocimmérienne) vers la même époque.

1. Stratigraphie, paléogéographie, tectonique

Il semble qu’au Permien tous les continents actuels étaient soudés, mais, dès le Trias, la portion méridionale de cet ensemble se disloque, le bloc australo-indo-malgache se séparant de l’Afrique au Trias inférieur: une transgression venue de la Téthys s’insinue du nord-est au sud-ouest dans cette cicatrice (canal de Mozambique). Ainsi les mers du Trias inférieur sont surtout marginales, sauf la Téthys. Deux ceintures orogéniques, péripacifique et téthysienne, se superposent en partie aux témoins des chaînes hercyniennes: une phase tectonique s’inscrit au sommet du Trias (phase éocimmérienne ), en particulier dans le Sud-Est asiatique.

Europe

On distingue habituellement trois grandes régions dans le Trias européen:

– L’une, au nord-ouest, reste émergée. Les dépôts sont continentaux et détritiques, de couleur rouge; ils prolongent vers le haut des dépôts identiques connus dans le Permien.

– En Europe moyenne, toute une zone est couverte progressivement du sud-est vers le nord-ouest par des bassins épicontinentaux. C’est le domaine des faciès germaniques , avec la trilogie transgressive: grès inférieurs soulignant la transgression, terme carbonaté, terme salin des bassins confinés.

– Au sud-est, la mer triasique s’étend à partir du bassin permien et préfigure l’orogène alpin. Ces faciès alpins , de mer ouverte, sont surtout calcaires et dolomitiques (Italie, ex-Yougoslavie, Grèce).

Le Trias germanique

Le Trias germanique peut être schématisé par la série stratigraphique de Lorraine (fig. 1). Les constituants détritiques dominent (sables et argiles) sauf au Muschelkalk, plus riche en roches carbonatées fossilifères: les espèces sont endémiques, peu variées, mais représentées par un grand nombre d’individus (cératites, térébratules et crinoïdes).

En Allemagne, les faciès sont assez voisins, mais plus épais; les influences marines se manifestent plut tôt, pratiquement dans tout le Buntsandstein. En Angleterre dominent les grès rouges continentaux souvent difficiles à distinguer de ceux du Permien et réunis à ce dernier sous le nom de New Red Sandstone (par opposition au Old Red Sandstone du Dévonien).

La transgression sur le bassin de Paris est allée très loin vers l’ouest et vers le nord, mais il est souvent difficile de dater avec certitude des faciès qui ne sont rencontrés qu’en sondage; les passages latéraux sont la règle et la série lorraine ne peut pas servir de référence. Seule la comparaison fine des diagraphies permet de lever quelques incertitudes. Cela explique que, si les limites extrêmes du bassin sont déterminées, il est plus hasardeux de fixer les domaines occupés par les divers étages du système (fig. 2).

En Aquitaine, la géométrie du bassin triasique est plus complexe. Des lignes d’instabilité, hauts-fonds ou flexures, limitent des faciès contrastés. La série détritique n’est connue que sur la bordure nord-pyrénéenne, dans le domaine où le Keuper déposera une série saline puissante faite de deux niveaux de sel gemme atteignant 800 et 500 mètres, séparés par des coulées basaltiques (de 80 à 160 m). Le Keuper supérieur est fortement transgressif vers le nord jusqu’à la bordure actuelle du Massif central. L’association de sel gemme et de basaltes se retrouve dans d’autres régions: elle marque la formation de fossés de distension envahis par des golfes marins, fossés qui accompagnent des zones de faiblesse, futures dorsales océaniques ou failles de décrochement.

Les niveaux gypseux ou salins du Trias permettront le décollement des couvertures au cours de la phase alpine et serviront de lubrifiant à la base des unités charriées.

Le Trias alpin

Le domaine classique des faciès alpins correspond aux Alpes orientales (Dolomites et Autriche), où les carbonates dominent. En raison des complications introduites par la tectonique de nappes, on limitera l’histoire du Trias alpin à quelques idées générales.

Dans le nord des Alpes calcaires, le Trias inférieur (Werfénien, ou Scythien) comprend des sables, des conglomérats et des argiles. Au-dessus, l’Anisien est représenté par des marnes sableuses et des calcaires à Brachiopodes et Céphalopodes. Puis vient le Ladinien, fait de deux termes: une formation argileuse à la base, recouverte de carbonates récifaux. Le Carnien correspond ensuite à des faciès sableux épinéritiques de bordure. Enfin, le Norien et le Rhétien se présentent en formations massives carbonatées, surtout dolomitiques.

Dans les Dolomites, on rencontre de bas en haut: le Werfénien, avec des grès et schistes rouges intercalés de calcaires très fossilifères à Ammonites (Tyrolites cassianus ); l’Anisien, qui comprend des calcaires et des dolomies avec deux horizons fossilifères à Rhynchonella decurtata et à Ceratites trinodosus ; le Ladinien, calcaire ou schisteux (Ammonites), comportant des intercalations volcaniques (andésites ou diabases); le Carnien, représenté par des dolomies et des marnes à Cardita gumbeli ; le Norien et le Rhétien, qui correspondent à la «dolomie principale» à Dasycladacées, Megalodon et Worthenia .

Des faciès de transition occupent le domaine néritique intermédiaire entre la mer franche et les bassins confinés: on les retrouve dans les structures imbriquées de la chaîne (faciès dauphinois, briançonnais, etc.).

Asie

Le Trias est bien représenté sur les rives septentrionales de la Téthys, en particulier dans l’Him laya (Spiti et Cachemire). Le Werfénien (de 15 à 20 m) comprend des marnes et des calcaires noirs très riches en Ammonites, concordants sur le Permien à Productus . L’Anisien et le Ladinien (120 m) sont constitués par des calcaires très fossilifères (Ammonoïdes). Le Trias supérieur, très épais (900 m à Spiti), est fait de marnes schisteuses et de calcaires correspondant à l’ensemble Carnien-Norien très fossilifère surmonté par un Rhétien carbonaté plus ou moins dolomitique sans restes organiques.

Au Pakistan, le Salt Range fournit d’excellentes coupes d’un Werfénien (Scythien) épais (160 m), très riche en Ammonoïdes variés.

En Indonésie, les plus belles séries triasiques sont rencontrées à Timor, où plus de neuf cents espèces d’Invertébrés ont été décrites, en particulier dans le Carnien. Les faciès sont surtout des calcaires marins francs, mais, au Ladinien et au Norien, on reconnaît aussi des faciès profonds à Halobia et Radiolaires et des flyschs typiques (sables, sables calcareux et grauwackes). Des récifs se développent au Norien, et le Rhétien correspond à une série bitumineuse avec des intercalations de marnes, à Lamellibranches et Ammonites, imbibées de pétrole.

En Sibérie orientale, la mer envahit les sillons de Verkhoïansk, d’Oussouri, de l’Amour et de Tschuktschen. Une phase orogénique «labidienne» accompagnée de volcans fait émerger des chaînons qui sont rapidement aplanis et sur lesquels le Trias supérieur transgresse.

Au Japon, le sillon de Chichibu se comble au Trias supérieur (orogénie Akiyoshi), sauf une frange limitée par des lagunes paraliques qui fournissent un anthracite d’excellente qualité.

En Chine, le «bassin mésocathaysien» se transforme en lagunes avec des couches salifères régressives. Au Trias supérieur, tout le Sud-Est émerge et fournit des grès à Amphibiens et des schistes à charbon.

Australie

L’évolution structurale de ce lambeau de continent qu’est l’Australie est pratiquement terminée à la fin des temps paléozoïques. Le sillon tasmanien qui occupait depuis le Cambrien une grande part de l’Australie orientale est maintenant cratonisé. Les dépôts triasiques correspondent à des bassins résiduels marginaux ou à des zones faillées et abaissées. Ils ne sont connus que sur les côtes occidentale et orientale. Seul le Trias inférieur est marin dans le Queensland oriental, alors que les bassins occidentaux comportent des séries plus complètes à faciès marins ou confinés. Les formations continentales fluvio-lacustres sont riches en plantes et Vertébrés.

Afrique

Provinces continentales

La plus grande partie de l’Afrique est émergée depuis le Carbonifère supérieur. Cela explique l’abondance des formations continentales, souvent très riches en restes de plantes et d’animaux. Deux provinces peuvent être définies dans le Trias continental:

– Au nord de l’équateur, le Trias forme la base du «continental intercalaire», qui intègre aussi l’ensemble du Jurassique et la base du Crétacé, avant la transgression albienne; on y connaît des Amphibiens stégocéphales et des Dinosauriens. Un golfe épicontinental à faciès salins envahit progressivement le bas Sahara du nord-est au sud-ouest.

– Au sud de l’équateur, le Trias appartient à la partie supérieure de la «série du Karoo», définie en Afrique du Sud. C’est une formation très épaisse qui atteint 7 000 mètres et qui s’étend sur 600 000 kilomètres carrés. Elle est divisée en quatre formations principales: Dwyka, Ecca, Beaufort, Stromberg. Le Trias n’est représenté que dans les deux dernières. Le Beaufort (Permien supérieur et Trias inférieur) comprend 3 000 mètres de grès et de schistes argileux avec la flore à Glossopteris et une faune d’Amphibiens et surtout de Reptiles qui ont permis de distinguer six zones principales (Tapinocephalus , Endothiodon , Cisticephalus , Lystrosaurus , Procolophon , Cynognathus ) avec de nombreux Pareiasaurus et Dicynodontes. Le Stromberg (Trias moyen et supérieur, Lias inférieur) débute, sur le Beaufort, par 600 mètres de grès et schistes (couches de Molteno) avec quelques couches de charbon (Glossopteris , Thinnfeldia , Taeniopteris , Zamites , etc.). En concordance reposent des grès et schistes argileux rouges (de 5 à 500 m) à troncs silicifiés, Crocodiliens et Dinosauriens; une multitude de pistes de ces animaux ont été conservées qui témoignent d’une grande variété dans les mœurs et les milieux. Des grès massifs viennent ensuite, avec sensiblement les mêmes associations biologiques plus ou moins appauvries. L’ensemble est couvert par la formation volcanique du Drakensberg: la moitié de l’Afrique du Sud est envahie par des basaltes émis le long de grandes fissures et étalés en couches de 1 000 à 2 000 mètres de puissance.

Au Trias inférieur, on trouve donc des grès et des schistes avec une faune d’Amphibiens et de Reptiles très voisins de celles qui sont présentes en Russie, en Chine et au Groenland. Au Trias supérieur, au-dessus de quelques niveaux de charbon, les couches sont de plus en plus gréseuses et de plus en plus rouges, avec des bois fossiles et des Reptiles. Il semble donc que l’on passe à un climat plus contrasté, de type tropical à alternance de saisons sèches et pluvieuses. Dans toute l’Afrique, des mouvements de distension sont accompagnés de fissures qui affectent la totalité de l’écorce et qui permettent des épanchements de basaltes et de dolérites associés à des roches plus acides provenant d’une différenciation partielle du magma; ces fractures paraissent dater seulement du Trias supérieur, comme celles des Appalaches, et confirment la tendance au fractionnement du bloc Amérique-Afrique avec, dès cette époque, formation de rifts d’expansion.

Provinces marines

Le Trias marin n’est représenté qu’en Afrique du Nord et dans le bas Sahara (fig. 3), en Égypte, en Arabie et sur la côte occidentale de Madagascar.

Afrique du Nord et bas Sahara

En Algérie et en Tunisie septentrionale, le Trias n’affleure que dans des zones fortement tectonisées, ce qui rend difficiles les corrélations. Il sert de semelle aux nappes de la bordure nord, et apparaît souvent, dans les zones plus externes, sous forme d’extrusions diapiriques dans lesquelles une stratigraphie approximative peut être dressée: l’essentiel des séries appartient vraisemblablement au seul Trias supérieur.

Au Maroc, le Trias affleure beaucoup mieux, sauf dans la Meseta marocaine. Il s’agit, là aussi, surtout de Trias supérieur sédimenté sous deux formes correspondant soit à des plates-formes où dominent des argiles rouges et des basaltes, soit à des zones subsidentes disposées en plusieurs alignements nord-est - sud-ouest et où se déposent des séries détritiques particulièrement développées dans le Sud-Ouest, puis des séries argileuses et salifères transgressives (gypse et sel gemme) accompagnées de basaltes. La limite sud du Trias semble coïncider avec le grand accident atlasique (N. 700 E.) qui passe par Agadir.

En Tunisie méridionale, la Djeffara montre une épaisse série autochtone, ployée en demi-dôme et comprenant de bas en haut:

– un Trias gréseux, rouge ou noir, avec des bois hématisés; l’épaisseur de cette formation détritique diminue de l’est vers l’ouest: elle dépasse 500 mètres sur toute la bordure du golfe de Gabès et jusqu’à 50 kilomètres des côtes du côté du continent; le sommet appartient au Muschelkalk supérieur et l’ensemble serait plutôt du Trias moyen;

– un Trias dolomitique formant une cuesta qui fait face au nord-est; cette série est fossilifère et ferait déjà partie du Trias supérieur;

– une série évaporitique atteignant 600 mètres avec, de bas en haut, des argiles à anhydrite, du sel gemme à intercalations d’anhydrite, de l’anhydrite avec des dolomies, puis, au sommet, de l’anhydrite et du sel gemme; il est probable que cette série saline relève pour une grande part du Keuper.

Cette région sert de seuil au grand bassin du bas Sahara (G. Busson, 1967 et 1970). Un vaste golfe épicontinental, ouvert sur la Téthys au niveau de la Djeffara tunisienne, s’étendait jusqu’à Hassi-Messaoud: il est caractérisé par des dépôts de bassin confiné avec des dolomies au voisinages de son ouverture, des gypses dans le Dahar, du sel gemme sur la marge continentale. C’est un très bel exemple de transgression des faciès salins. Vers le sud, dans l’ombilic du bassin, se développe une gigantesque lentille de sel gemme qui serait l’équivalent latéral du sommet de la série anhydritique de la Djeffara et appartiendrait ainsi au Lias inférieur; le volume du sel gemme triasique et liasique est de l’ordre de 100 000 kilomètres cubes.

Afrique orientale

On ne connaît pas de Trias marin sur la côte occidentale de l’Afrique, mais sur la côte orientale il existe une série triasicoliasique, salifère depuis la Somalie jusqu’à la Tanzanie, marquant l’ouverture du canal de Mozambique. L’existence de basalte sur tout le rebord oriental confirme l’hypothèse d’un rift en voie d’ouverture dès le Permien (Sakoa supérieur marin à Productus et Spirifer ). Madagascar semble toujours soudée à l’Inde, mais on trouve du Trias marin sur la côte occidentale, d’abord dans la seule partie septentrionale (formation de Sakamena), comme si le rift s’était refermé en partie à la fin du Permien, puis tout au long de la côte (formation d’Isalo). On a souvent des intercalations de faciès marins francs à Céphalopodes et Poissons, avec des couches lagunaires ou continentales à Amphibiens et Reptiles.

Amérique du Nord

Les dépôts marins du Trias ne se rencontrent que dans les régions occidentales: ils appartiennent donc à la province pacifique. Partout ailleurs, les dépôts de cet âge sont continentaux. Les affleurements des faciès marins sont assez dispersés, mais ils sont présents du Mexique jusqu’en Alaska. Ils sont souvent très riches en fossiles, et leur épaisseur peut atteindre 8 000 mètres, comme dans le Nevada central. L’association avec des coulées volcaniques est fréquente. Les dépôts continentaux sont des sables et des pélites très colorés (faciès red-beds ): ils sont magnifiquement représentés dans les montagnes Rocheuses. Plus à l’est, dans la région des Appalaches, on a des sables associés à des schistes noirs et à quelques bancs de charbon: les épaisseurs sont ici de l’ordre de 3 000 à 6 000 mètres.

La subsidence progressive du sillon péripacifique permet une transgression qui s’installe, dès le Trias inférieur, en Californie et au Nevada, puis se poursuit jusque dans l’Arizona et l’Idaho, où les formations marines s’intercalent avec des apports continentaux de plus en plus abondants vers l’est. Le Trias moyen est marqué par une forte activité volcanique (andésites et basaltes) qui s’inscrit dans la sédimentaion très riche en fragments éruptifs. Simultanément, la zone submergée se restreint. Au Trias supérieur, les faciès principaux sont des marnes et des calcaires. La régression du Trias moyen marque le départ de l’activité orogénique de la cordillère.

Dans l’Est, l’érosion s’attaque aux reliefs nés de l’orogenèse appalachienne, résultat de l’affrontement, à la fin des temps paléozoïques, des blocs américain et africain soudés depuis le Permien. La plupart des dépôts ont été recyclés par l’ouverture de l’Atlantique, mais le drainage vers l’ouest a fourni une part certaine des formations continentales triasiques de la zone des Rocheuses.

Dans la région qui borde l’Atlantique, des dépôts détritiques sont conservés dans des bassins faillés de direction nord-est - sud-ouest. Souvent bien stratifiées, ces formations font postuler l’existence de lacs peuplés de Dinosauriens, bordés d’une végétation abondante qui se fossilise dans les schistes noirs et sous forme de quelques veines de charbon qui furent les premiers combustibles utilisés en Amérique du Nord (Virginie). Les grandes coulées basaltiques associées à cette formation triasique (Newark deposits ) soulignent une phase de distension importante qui annoncerait, sous forme de rifts continentaux, l’ouverture prochaine de l’Atlantique. Cette phase de déformation crustale postorogénique est la Palisades disturbance .

Amérique du Sud

En Amérique du Sud, le Trias ne comporte guère que des séries rouges (formation de Santa Maria), éoliennes au sommet, présentant de grandes affinités biologiques avec les dépôts équivalents de l’Afrique méridionale. Seule la base du remplissage volcano-sédimentaire de la fosse andine peut contenir du Trias supérieur, dans sa moitié septentrionale: on connaît des faunes noriennes (Lamellibranches et Ammonites) en Colombie, au Pérou, et quelques gisements marins (Anisien ou Carnien?) au Chili.

2. La vie au Trias

La vie dans les mers

Les temps triasiques sont caractérisés par des modifications considérables dans les associations biologiques marines. Des groupes, bien représentés au Paléozoïque, s’éteignent au Permien supérieur (Fusulines, Trilobites, Blastoïdes), alors que beaucoup d’autres sont réduits à quelques espèces (Ostracodes, Bryozoaires, Brachiopodes, Coraux, Échinodermes). Quelques lignées résistent mieux chez les Lamellibranches, les Gastéropodes et les Poissons. En fait, ce sont les formes les moins sensibles aux variations de température et de salinité ou celles dont le capital génétique permet une adaptation rapide à des milieux nouveaux. Cette crise biologique, l’une des plus graves des temps géologiques, s’explique surtout par les conditions qui régnaient dans les bassins épicontinentaux. La dilatation des zones climatiques chaudes, concomitante de la disparition progressive des zones froides polaires, a provoqué la transformation de la plupart des mers épicontinentales en bassins à sédimentation saline. De plus, ces bassins, plus ou moins ouverts sur les océans, rejetaient sur les talus des saumures saturées. On voit donc disparaître toute possibilité de vie active dans des milieux pourtant les plus riches aux époques où la salinité était du type océanique.

Les groupes réagissent de façons variées à ces conditions exceptionnelles. Certains sont caractérisés par des genres hérités du Paléozoïque, beaucoup d’autres voient l’apparition de formes nouvelles, rapidement très différenciées, qui peuvent fournir la souche de populations typiquement mésozoïques.

Algues vertes

Les Chlorophycées, grâce à l’imprégnation de leur thalle par du carbonate de calcium, permettent l’édification de «calcaires construits». La famille des Dasycladacées (Siphonées verticillées) est particulièrement florissante dans certains milieux néritiques. Les espèces correspondantes sont d’une grande utilité stratigraphique lorsqu’elles sont suffisamment bien conservées pour rendre possible une bonne détermination spécifique. C’est le cas, par exemple, pour le faciès classique des «calcaires à Diplopores» du Trias alpin.

Invertébrés

Les Ostracodes, doués de possibilités d’adaptation à des milieux variés, n’ont pas encore apporté de renseignements chronostratigraphiques sérieux.

Les Conodontes fournissent, par contre, une échelle convenable. Ils sont assez communs dans les faciès marins francs, mais la plupart des genres triasiques montrent des affinités évidentes avec des formes plus anciennes.

Chez les Foraminifères, le Trias apparaît comme une période où les faunes sont pauvres, les biotopes favorables étant rares. Désorganisé au Permien par des conditions de vie de plus en plus précaires, le groupe a vu s’éteindre les deux grandes familles des Endothyridae et des Fusulinidae . Parmi les Biloculines perforées, le type Trocholina est assez commun, et le type Involutina apparaît au Trias supérieur. Parmi les Pluriloculines, il faut signaler l’apparition de quelques représentants des Miliolidae et des Ophthalmidiidae . La seule explosion importante est celle des Lagenidae , peu représentées au Paléozoïque; dès la limite Permien-Trias, un buissonnement évolutif actif, accompagné de quelques extinctions, conduit à des lignées mésozoïques prospères. Les associations faunistiques définissent deux types de milieux dominants: les formes agglutinantes, souvent arénacées (Ammodiscus , Globospira , etc.), caractérisent des faciès détritiques sur les marges continentales; les formes essentiellement calcaires sont propres à des faciès plus franchement marins.

Le groupe des Cœlentérés voit l’extinction des Tétracoralliaires au Permien supérieur et la disparition de la plupart des Tabulés. Par contre, les Hexacoralliaires se signalent dès le Trias moyen, mais les récifs sont rares.

La crise permo-triasique est particulièrement nette chez les Bryozoaires, très rares, et chez les Brachiopodes, en nette régression. Dans ce dernier groupe, on rencontre encore au Trias des types paléozoïques associés à d’autres formes très instables d’où émergent, dès le Trias moyen, les deux grandes familles des Rhynchonellacées et des Térébratulacées avec une évolution très rapide où les pædomorphoses semblent jouer un rôle majeur.

Les Lamellibranches et les Gastéropodes, moins sensibles aux variations du milieu sont abondants et s’adaptent à la plupart des biotopes avec, chez les seconds, l’apparition des formes à siphon (Cérithinidés).

Chez les Céphalopodes, Invertébrés plutôt pélagiques, les Cératites dominent. C’est pourtant au Trias que s’établit le type ammonitique des cloisons, à lobes et à selles divisées, phénomène de convergence qui s’inscrit dans l’évolution de familles très diverses. Seules certaines Ammonites de la famille des Monophyllitidés atteindront le Jurassique. Les Nautiloïdes paléozoïques s’éteignent avant la fin du Trias, sauf le genre Cenoceras qui alimentera jusqu’à nos jours le stock des Nautilidés.

Dans le groupe des Échinodermes, il n’y a plus de Blastoïdes, et les Crinoïdes sont réduits à l’ordre nouveau-né des Articulata . Les Échinidés sont tous des Oursins réguliers.

Vertébrés

La faune des Poissons est assez homogène. Les Sélaciens sont peu abondants, mais on les trouve dans toutes les mers. Les Crossoptérygiens du groupe des Actinistiés abandonnent, au Permo-Trias, le milieu continental, et s’adaptent au milieu marin, avec transformation du poumon en vessie natatoire ossifiée et réduction de l’ossification de l’endocrâne; les choanes s’oblitèrent et l’œil pinéal disparaît. Chez les Actinoptérygiens, le Trias est marqué, aux côtés de formes reliques appartenant au groupe des Chondrostéens, par l’apparition et le développement rapide des Holostéens, dont le squelette est partiellement ossifié.

Les Amphibiens, issus des Crossoptérygiens rhipidistiés, ont amorcé leur sortie des eaux dès le Dévonien. Beaucoup plus tard, certains groupes envahissent à nouveau le domaine marin. C’est le cas, au Trias inférieur, pour les Trématosaures, au crâne triangulaire fortement orné: associés à une riche faune marine, ils habitaient la mer à l’état adulte et occupaient la niche écologique des futurs Plésiosaures; ils remontaient pondre en eau douce. Les Stéréospondyles, qui prolongent anatomiquement la lignée des Rachitomes, se réadaptent progressivement au milieu aquatique vers la fin du Trias. Parmi eux, le Gerrothorax est une forme néoténique du Rhétien de Scanie; ses branchies fonctionnelles lui évitaient de remonter en surface pour respirer. C’est le dernier des Stéréospondyles et probablement le dernier des Labyrinthodontes.

Au cours des temps carbonifères, «l’invention de l’œuf amniotique» a marqué un tournant crucial de l’adaptation des Vertébrés au milieu terrestre: dès cette époque, les Reptiles peuplent les continents. Mais, au Trias, on voit pour la première fois certains d’entre eux quitter les terres pour retourner à la vie marine de leurs lointains ancêtres. La respiration pulmonaire subsiste, les membres marcheurs se transforment en palettes natatoires et certaines espèces acquièrent des nageoires étonnamment semblables à celles des Poissons. Beaucoup retournent sur terre pour pondre, mais certains deviennent vivipares. Le groupe des Ichthyosauriens est représenté au Trias par des formes en voie d’évolution sans polydactylie notable, comme Mixosaurus , à la queue longue et droite, aux yeux petits. Les Sauroptérygiens débutent avec de petites formes peu spécialisées dont les mieux connues (Nothosaurus ) mènent une vie amphibie sur les rives des mers du Muschelkalk germanique et du Virglorien des Alpes lombardes. Les Placodontes, mangeurs de coquilles ou d’arthropodes, présentent des affinités avec ces Sauroptérygiens primitifs; ils sont caractérisés par leur denture: dents antérieures prémaxillaires allongées, pointues ou en cuillers, et dents postérieures maxillaires et palatines aplaties. Certaines espèces étaient cuirassées de plaques osseuses dermiques. Les dents antérieures peuvent être remplacées par un bec corné. Les membres des Placodontes étaient peu adaptés à la vie marine et leur permettaient peut-être de continuer à pondre sur terre comme les tortues marines actuelles.

La vie sur les continents

La vie sur les continents est moins bien connue qu’à d’autres périodes. Cela n’implique pas nécessairement une pauvreté plus grande des biotopes, mais plutôt de mauvaises conditions de conservation, la plupart des sédiments triasiques ayant subi des phases d’oxydation au cours de leur accumulation. Il n’en est pas moins vrai que les conditions de vie furent précaires pour certains groupes, mal adaptés au milieu terrestre; l’étalement de la zone subtropicale aride avec une réduction des eaux continentales est un des facteurs probables du retour à la mer de nombreuses lignées. Inversement, ces conditions ont permis des adaptations nouvelles qui marquent le départ de groupes florissants (Reptiles et Mammifères), ce qui est propre à la dynamique de l’évolution, qui a besoin, pourrait-on dire, d’être forcée pour explorer rapidement des domaines nouveaux.

La flore

En ce qui concerne la flore, il ne reste guère de Lycopodinées et les Cordaïtales sont éteintes. Les Ptéridospermées sont en forte régression mais l’ère des Gymnospermes commence. Chez les Ptéridospermées, quelques genres sont encore bien représentés et servent même à définir certaines associations: dans l’hémisphère Sud, la flore à Glossopteris s’étend sur tout le Trias avec une tendance au remplacement progressif par la flore à Thinnfeldia . Chez les Gymnospermes, les Ginkgoales sont en pleine expansion, alors que Cycadales et Bennettitales dominent dès le Trias supérieur, pendant que les Coniférales s’établissent progressivement avec des formes comme Voltzia ou Araucarioxylon , dont la structure annonce les Araucariées jurassiques. On assiste, à la fin du Trias, à une uniformisation des flores à l’échelle du globe, alors que des provinces bien typées peuvent être définies au début de cette période.

La faune

Les Poissons d’eau douce sont surtout connus par le groupe des Dipneustes avec le genre Ceratodus . Les derniers Requins d’eau douce ont abandonné les continents avant la fin du Permien. Chez les Crossoptérygiens, alors que les Actinistiés se réfugient dans les mers, les Rhipidistiés disparaissent pendant le Trias, mais, dès le Paléozoïque, ils avaient permis le développement de formes terrestres conduisant rapidement aux Amphibiens.

Le Trias est l’âge des Stéréospondyles, Amphibiens qui contiennent la lignée des Rachitomes: le corps vertébral est réduit au seul intercentre; le crâne s’affine par allongement de la portion préorbitaire; il y a deux condyles occipitaux et l’articulation de la mandibule se situe au niveau de l’articulation du crâne, ce qui facilite l’ouverture de la bouche; l’ossification du neurocrâne régresse aux seuls condyles occipitaux chez Cyclotosaurus du Trias supérieur, pendant que les os dermiques s’épaississent.

Les Reptiles terrestres sont en pleine évolution à partir des deux lignées cotylosauriennes (Diadectomorphus et Captorhinomorpha ) du Carbonifère-Permien. On connaît des Tortues à dents. Chez les Sauropsidés, les Éosuchiens donnent naissance au petit groupe non évolutif des Rhynchocéphales, encore représenté de nos jours par le Sphenodon . La libération de l’os carré est atteinte, dès le Trias inférieur, chez Prolacerta , qui répond structuralement à la définition du groupe des Squamates; une branche aberrante de ce groupe comprend des formes comme Tanystropheus , avec des vertèbres cervicales dix fois plus longues que larges, munies d’arêtes de 50 centimètres de long: ce cou (de 1 à 3 m), aussi long que le corps, devait lui permettre de pêcher en demeurant sur la terre ferme.

Les Pseudosuchiens étaient des petits carnivores à crâne allongé, avec des dents aiguës: leurs traces sont connues sous le nom de «pas de Cheirotherium ». Phytosaurus était un crocodile de 3 mètres, batailleur, comme en témoignent les blessures cicatrisées communes sur les ossements (Amérique du Nord). Les Dinosauriens ne sont représentés que par des Sauripelviens théropodes, qui sont des carnivores bipèdes: ils ont laissé de multiples traces de leurs déplacements, en particulier dans la célèbre «vallée du Connecticut» aux États-Unis. Anchisaurus mesurait de 1 à 3 mètres et possédait des griffes préhensiles. Plateosaurus atteignait 8 mètres de long (Keuper d’Europe). Les Théropsidés sont des synapsides (une seule fenêtre temporale) qui manifestent, dans des directions diverses, une montée vers un équilibre nouveau qui sera le stade mammalien. C’est chez eux qu’apparaît pour la première fois dans l’histoire des Tétrapodes l’opposition entre herbivores et carnivores, concomitante d’une évolution importante du mode du nutrition: le reptile avale sa proie sans la mâcher, le mammifère la mâche avant de l’avaler. De plus, les pattes viennent se placer sous le corps qui s’élève au-dessus du sol, ce qui implique de multiples modifications dans la forme des articulations et dans la position des attaches musculaires. La plupart des formes proviennent de la série du Karoo en Afrique du Sud. Trois lignées manifestent très tôt des tendances mammaliennes: ce sont les Gorgonopsiens, les Thérocéphales et les Cynodontes. Tous ressemblent à de gros chiens, en particulier Cynognathus (Trias inférieur). C’est seulement à la fin du Trias qu’apparaîtra dans le groupe plus évolué des Ictidosauriens la suspension dentaire-articulaire de la mâchoire, caractère typiquement mammalien, mais aucune information ne peut être fournie par la paléontologie sur l’apparition de la viviparité placentaire. Les Mammifères ne sont bien connus qu’à partir du Jurassique, mais il en existe déjà trois ordres, caractérisés chacun par un type de molaire, dès le Trias supérieur: Docodontes, Triconodontes et Symmétrodontes. L’occupation de la plupart des biotopes par des Reptiles bien adaptés empêchera l’épanouissement des Mammifères jusqu’à l’aube du Tertiaire.

trias [ trijas ] n. m.
• 1845; all. Trias (1834); du bas lat. trias « triade »
Géol. Terrain sédimentaire dont les dépôts comprennent trois parties : le grès bigarré, le calcaire coquillier, les marnes irisées. Par ext. Période géologique la plus reculée de l'ère secondaire (où se sont déposées ces roches). Adj. TRIASIQUE , (1845) .

trias nom masculin (allemand Trias, du bas latin trias, groupe de trois) Système du mésozoïque supérieur, d'une durée de 30 à 40 millions d'années, caractérisé par trois phases successives de sédimentation. ● trias (homonymes) nom masculin (allemand Trias, du bas latin trias, groupe de trois) trias forme conjuguée du verbe trier

trias
n. m. GEOL Période géologique la plus ancienne et la plus courte (45 millions d'années) du secondaire, dont les terrains caractéristiques présentent trois faciès (grès bigarré, calcaire coquillier et marnes irisées).

⇒TRIAS, subst. masc.
GÉOL. [Avec ou sans majuscule] Période la plus ancienne de l'ère secondaire, venant après le Permien et précédant le Lias jurassique; terrain datant de cette période et caractérisé par trois sortes de dépôts: le grès bigarré, le calcaire coquillier et les marnes irisées. Le Trias renferme en Lorraine une substance très importante, le sel gemme (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 141). Vers le milieu du Trias, les Dinosauriens se reconnaissent encore (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 138).
Prononc. et Orth.:[], [-]. LITTRÉ [-as]; BARBEAU-RODHE 1930, MARTINET-WALTER 1973, Lar. Lang. fr., WARN. 1987 [-]. La voy. finale est devenue post. à la suite de l'amuïssement de s. Voir G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n° 1 1981, p. 214 et t. 23 n° 1 1985, p. 103; v. aussi -as. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1845 (BESCH.). Empr. par les géologues all. (1834 d'apr. FEW t. 13, 2, p. 251a) au b. lat. trias « nombre de trois » (v. aussi triade).
DÉR. Triasique, adj., géol. Relatif à la période du trias, au terrain correspondant. Grès, terrains triasiques. Sitôt que ce calcaire coquillier, d'âge triasique, prend possession de la surface, le sol devient pierreux et sec, les champs remplacent les bois, le pays se découvre (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 238). [], [--]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930, MARTINET-WALTER 1973, Lar. Lang. fr. [-a-]; WARN. 1968, ROB. 1985 [--] en alignant la prononc. sur trias. Att. ds Ac. dep. 1878. 1re attest. 1845 (Hist. nat., t. 6, p. 122a); de trias, suff. -ique.

trias [tʀijɑs; tʀijɑ] n. m.
ÉTYM. 1845; all. Trias, 1834; du bas lat. trias « triade ».
Géol. Terrain sédimentaire dont les dépôts comprennent trois parties : le grès bigarré, le calcaire coquillier, les marnes irisées.Par ext. Période géologique la plus reculée de l'ère secondaire où se sont déposées ces roches et qui précède le jurassique. || Climat aride et chaud, gîtes de sel du trias. || Le permien et le trias, ou permo-trias.
DÉR. Triasique.

Encyclopédie Universelle. 2012.