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MUSCHELKALK
MUSCHELKALK

MUSCHELKALK

Représentant le Trias moyen de type germanique, le Muschelkalk est marqué par la transgression de la «mer du Muschelkalk», mer intérieure en communication avec la mer alpine.

Dans la cuvette germanique, le Muschelkalk comprend, de bas en haut, le «Wellenkalk», alternance de calcaires et de marnes, en bancs peu épais, présentant souvent une surface ondulée, d’où son nom (wellen signifiant vague); il comporte une faune marine: Coenothyris (Terebratula) vulgaris , Myophoria , Encrinus liliformis , Beneckia buchi (ammonite), et se présente sous un faciès plus gréseux vers le sud, à cause des apports détritiques venus des massifs émergés; l’«Anhydritgruppe», marneux ou dolomitique, avec du gypse, de l’anhydrite et du sel, qui indiquent un retour au régime lagunaire; le Muschelkalk proprement dit (Hauptmuschelkalk), composé de calcaires et dolomies, de faciès marin franc, avec Encrinus liliformis , Myophoria , Ceratites nodosus , Hornesia socialis (bivalve).

Dans le Jura, le Muschelkalk complet a été trouvé par sondage. Dans la vallée du Rhône, la transgression du Muschelkalk n’a dû se produire qu’au Muschelkalk moyen. Dans les zones externes des Alpes, il existe un Trias germanique réduit: le Muschelkalk y est représenté par des niveaux dolomitiques.

En Provence occidentale et dans le Languedoc, on connaît des dolomies du Muschelkalk supérieur à Coenothyris vulgaris , Myophoria , pectinidés, et Ceratites nodosus .

En Aquitaine, la transgression amorcée au Trias inférieur se poursuit, avec une extension plus large; à la base, ce sont des argiles à intercalations gréseuses; au Muschelkalk supérieur, on trouve une série formée d’argiles à intercalations de grès et de dolomies, surmontée par une grosse barre de calcaire dolomitique; les faciès carbonatés dominent dans les régions envahies les premières, les faciès gréseux se trouvent vers le nord.

Dans le nord-est de l’Espagne, le Muschelkalk comprend une série inférieure de calcaires et dolomies à brachiopodes, diplopores, myophories et Paraceratites ; le Muschelkalk moyen est représenté par une série détritique rouge, comprenant des argiles, des grès, de l’anhydrite et du gypse (qui correspond à l’Anhydritgruppe germanique); le Muschelkalk supérieur comprend des calcaires plus ou moins dolomitiques et marneux, à Daonella (bivalve), Encrinus cassianus , Myophoria ; il correspond au Hauptmuschelkalk germanique et au Ladinien du Trias alpin. On a trouvé, dans les monts Cantabriques (nord de l’Espagne), un Pseudomonotis , fossile caractéristique du Virglorien alpin, et, dans les Baléares et le sud de l’Espagne, il existe des représentants de la faune du Trias moyen alpin. Une communication devait donc exister dans ce domaine avec la mer alpine, de même qu’en haute Silésie. En effet, dans le domaine situé à l’est du massif Bohémien, en Pologne et en haute Silésie, le Muschelkalk contient une faune composée d’un mélange de formes alpines et de formes germaniques: brachiopodes, diplopores, ammonites (Ptychites , Ceratites trinodosus ), caractéristiques du Virglorien des Alpes orientales. La mer germanique représente, au Muschelkalk, un milieu relativement isolé par rapport au domaine des Alpes orientales, qui correspond à un milieu marin plus franc.

La mer germanique du Muschelkalk atteignait la bordure est du Bassin parisien. Vers le nord, le bouclier baltique n’a pas été atteint ni, à l’est, la plate-forme russe, où l’on ne trouve que des couches rouges du Permo-Trias. Vers le nord-ouest des sondages à l’ouest des Pays-Bas ont montré un Muschelkalk où les faciès calcaires sont partiellement remplacés par des grès, des dolomies, des marnes rouges gypsifères, et dont l’épaisseur se réduit très vite vers l’ouest.

muschelkalk nom masculin (allemand Muschelkalk, de Muschel, coquillage, et Kalk, calcaire, chaux) Subdivision du système triasique à faciès germanique (ère secondaire).

⇒MUSCHELKALK, subst. masc.
GÉOL. Roche calcaire ou marneuse formant un étage supérieur au grès bigarré et renfermant une grande quantité de coquilles fossiles. Rians, petite ville bâtie sur un relèvement très-peu étendu de muschelkalk (ÉLIE DE BEAUMONT, Stratigraphie, 1869, p.304). On a reconnu la présence du sel dans le muschelkalk inférieur des environs de Lunéville (Ch. DURAND, Industr. minér. Lorr., 1893, p.22).
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des -kalks. Étymol. et Hist. 1823 [éd.] (A. DE HUMBOLDT, Essai de géognostique sur le gisement des roches, p.269). Mot all. signifiant propr. «calcaire (kalk) coquillier (Muschel)».

muschelkalk [muʃɛlkalk] n. m.
ÉTYM. 1845, Bescherelle; en all., fin XVIIIe, d'après Berthelot; mot all., « calcaire à coquilles ».
Didact. (géol.). Étage moyen du trias germanique. || Le muschelkalk ou calcaire conchylien est subdivisé en ladinien et virglorien.

Encyclopédie Universelle. 2012.