NATION
LA NATION n’est pas une réalité concrète, mais une idée. Elle n’est pas du même ordre que les formations sociales primaires telles que les clans, les tribus, les villages et les cités. Aucun des facteurs qui expliquent la formation de ces groupements, l’ethnie, le territoire, la religion, la langue, ne suffit à rendre compte de la réalité nationale. En admettant, ce qui est douteux, que l’on puisse identifier les caractères raciaux, on constate qu’ils ne se retrouvent pas dans les nations modernes. Et pas davantage celles-ci ne procèdent de l’identité de langue ou de religion. Il y a des nations plurilingues et il en est où plusieurs religions sont professées. Enfin, l’histoire nous fait connaître des nations qui furent ou sont encore sans territoire propre.
On ne peut nier cependant que la nation s’extériorise dans le comportement de ses membres. Comme il existe des plats nationaux, on peut observer des réflexes, des répugnances et des goûts auxquels s’attache un caractère national. Mieux encore: si personne n’a jamais vu la nation, on sait, par expérience, quelle est l’ampleur des sacrifices qu’il lui arrive d’exiger et que ses membres lui consentent. Dans ces conditions, puisque la nation n’est pas un phénomène directement observable, puisqu’elle ne se révèle que par les sentiments qu’on lui porte et les attitudes qu’elle suscite, force est de voir en elle une idée, une représentation que les individus se font de l’être collectif que tous ensemble ils constituent, c’est-à-dire, en définitive, un mythe.
En qualifiant ainsi l’idée nationale, on n’a plus à s’interroger sur son origine et sa raison d’être. Elle fait partie de cet univers magique qu’est l’univers politique, dont les éléments ne sont pas des données objectives, mais des représentations et des croyances. À ce titre, la nation remplit les deux fonctions essentielles dont l’exercice commande la survie des collectivités humaines: une fonction d’intégration qui procure au groupe la cohésion spirituelle grâce à laquelle il résiste à l’effet corrosif des rivalités d’intérêts; une fonction disciplinaire qui, en sacralisant le pouvoir, fait de sa force une autorité.
Quant au rôle intégrateur de l’idée nationale, toute l’histoire témoigne de sa fécondité. Elle a fait la France avec des Picards et des Gascons, la nation helvète avec des Tessinois et des Vaudois... Quels ressorts sont utilisés pour agencer ensemble des groupes qu’objectivement rien ne destinait à se découvrir une vocation collective, ni à adopter une table des valeurs commune, on le verra en analysant les formes et les facteurs de l’idéologie nationale. Mais ce qu’il faut d’emblée souligner, c’est que l’idée de nation s’enracine dans des différences. La cohésion n’est acquise qu’au prix d’une opposition flagrante ou virtuelle à tout ce qui est étranger. C’est bien pourquoi la valeur spirituelle des traits qui font une nation ne doit pas cacher qu’elle s’adresse à des passions moins nobles, dont la plus farouche est l’orgueil. Et il ne saurait en être autrement puisque, née de la légende et vivant du mythe, la nation doit, sous peine de disparaître, parfaire sans cesse l’image qu’elle veut donner d’elle-même. «Quand la foi fléchit, quand la raison hésite, un pogrome ou une guerre restaure à point l’unité menacée. Férue de son autonomie, la nation ne se confie qu’à une autorité tirée d’elle» (J. Haesaert, Essais de sociologie , 1939). Elle magnifie ses œuvres, son art, son droit, et jusqu’à sa science, pour en faire une preuve de sa supériorité. Et s’il est vrai que la nation s’affirme avec d’autant plus d’intransigeance que son assise concrète est plus faible, n’est-ce point parce que l’idée nationale engendre entre les hommes une solidarité qui efface les oppositions que provoqueraient leurs situations réelles? Et si elle est souvent plus accusée chez les individus de condition modeste, n’est-ce pas parce qu’elle leur permet de trouver dans leur adhésion à la foi collective une dignité qu’ils seraient bien en peine de fonder sur la médiocrité de leur situation personnelle?
Toute l’affabulation d’où procède l’idée de nation n’est pas gratuite. Non seulement elle consolide l’existence du groupe, mais encore elle favorise son agencement politique en sacralisant le pouvoir qui s’y exerce. Ce pouvoir, ce sera celui qui est afférent aux impératifs nationaux; il y trouvera sa légitimité qui, aux yeux des gouvernés, n’est rien d’autre que l’adéquation de ses desseins à l’entreprise qu’exige la continuité nationale. L’idée nationale est le plus sûr élément du consensus; elle porte en elle une représentation du futur dont le pouvoir apparaît le garant. Sans doute, le souvenir des épreuves communes, les traditions, la conscience d’une originalité historique font la nation: mais, si les membres du groupe y sont attachés, c’est moins par ce que ces croyances représentent du passé que par ce qu’elles préfigurent de l’avenir. La nation, c’est continuer à être ce que l’on a été, à vivre selon la même foi que celle dont se sont inspirées les générations précédentes; c’est donc, à travers une image d’un passé, la vision d’un destin. «L’esprit, a écrit André Malraux, donne l’idée d’une nation; mais ce qui fait sa force sentimentale, c’est la communauté de rêve» (La Tentation de l’Occident , 1926). De ce rêve, le pouvoir, en l’incarnant, fait un projet, où hier n’est évoqué que comme fondement de ce que sera demain. Dans cette perspective, le pouvoir est l’instrument de l’hypothèque prise sur l’avenir.
C’est à ce mélange d’héritage et d’ambition que la nation doit sa force. Certes, on s’accorde à reconnaître qu’elle est un cadre économiquement périmé, dépassé par les conditions de la recherche comme par les réalisations de la technique; on admet que c’est un concept d’une valeur scientifique douteuse; on dénonce en lui une idéologie aliénatrice de la condition humaine; on constate les dangers auxquels il expose l’humanité lorsqu’il se prête aux déformations du nationalisme. Et cependant, bafouée, condamnée ou dépassée, la nation n’en demeure pas moins la plus ferme assise des pouvoirs politiques. Aucune institution, aucun concept de remplacement ne sont venus relayer la vieille et toujours active idée nationale. Le marxisme lui-même, si intraitable cependant à l’égard des tabous les plus vénérés, dut lui faire place partout où il s’érigea en doctrine d’État. Que cette idée ne soit plus en accord avec les exigences de notre temps, la raison le suggère et l’expérience le prouve. Reste à savoir si, s’affranchissant du mythe, l’univers politique pourrait survivre par la seule vertu de sa rationalité.
nation [ nasjɔ̃ ] n. f.
• nacion v. 1270; « naissance, race » 1160; lat. natio
1 ♦ Vx Groupe d'hommes auxquels on suppose une origine commune. « des nations d'hommes d'une taille gigantesque » (Rousseau). ⇒ race.
2 ♦ Groupe humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité (historique, sociale, culturelle) et la volonté de vivre en commun. ⇒ peuple. Nation civilisée, policée. « Le peuple français est [...] mieux qu'une race, c'est une nation » (Bainville). « Essai sur les mœurs et l'esprit des nations », ouvrage de Voltaire. La sagesse des nations. — « Allez, enseignez toutes les nations » ( BIBLE ),les peuples idolâtres.
3 ♦ Groupe humain constituant une communauté politique, établie sur un territoire défini ou un ensemble de territoires définis, et personnifiée par une autorité souveraine. ⇒ état, 1. pays. Les grandes nations. ⇒ puissance. — Qui concerne plusieurs nations. ⇒ international. — Organisation des Nations Unies (O. N. U.), créée en 1945 pour remplacer la Société des Nations (S. D. N., 1919).
4 ♦ Ensemble des individus qui composent ce groupe. ⇒ population. « Cette partie de la nation qu'on nomme la bourgeoisie » (Hugo). Les vœux de la nation.
♢ Dr. Personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État, mais distincte de ceux-ci et titulaire du droit subjectif de souveraineté. « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » ( DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ). « L'Europe des Nations » (de Gaulle). Adresser un appel à la nation. Consulter la nation par référendum. — Cour. La nation, la collectivité. Pupilles de la nation. Biens, moyens de production qui doivent revenir à la nation, être nationalisés.
● nation nom féminin (latin natio, -onis) Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d'origine, d'histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique. Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté. Synonyme de langue (de l'ordre de Malte). ● nation (citations) nom féminin (latin natio, -onis) Émile Chartier, dit Alain Mortagne-au-Perche 1868-Le Vésinet 1951 Les nations étant inévitablement plus bêtes que les individus, toute pensée a le devoir de se sentir en révolte. Correspondance avec Romain Rolland, « Salut et Fraternité » Albin Michel Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Les nations n'ont de grands hommes que malgré elles, — comme les familles. Fusées François Joachim de Pierre, cardinal de Bernis Saint-Marcel-d'Ardèche 1715-Rome 1794 Académie française, 1744 La plus méprisable des nations est aujourd'hui la nôtre, parce qu'elle n'a nulle espèce d'honneur et qu'elle ne songe qu'à l'argent et au repos. Lettre au comte de Choiseul, 1758 Aristide Briand Nantes 1862-Paris 1932 Pour défendre l'existence de la nation, s'il avait fallu aller jusqu'à l'illégalité, je n'aurais pas hésité. Discours devant le Parlement, octobre 1910 Anthelme Brillat-Savarin Belley 1755-Paris 1826 La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent. Physiologie du goût François de Salignac de La Mothe-Fénelon château de Fénelon, Périgord, 1651-Cambrai 1715 Les mœurs et l'état de tout le corps de la nation ont changé d'âge en âge […] Il est cent fois plus important d'observer ce changement de la nation entière, que de rapporter simplement des faits particuliers. Lettre à l'Académie Édouard Herriot Troyes 1872-Saint-Genis-Laval, Rhône, 1957 Académie française, 1946 Les nations ont le sort qu'elles se font. Rien d'heureux ne leur vient du hasard. Ceux qui les servent sont ceux qui développent leur force profonde. Agir Payot Henri Lacordaire Recey-sur-Ource, Côte-d'Or, 1802-Sorèze 1861 Académie française, 1860 Le gouvernement d'un pays n'est pas la nation, encore moins la patrie. Lettres, à un jeune homme comte Joseph de Maistre Chambéry 1753-Turin 1821 Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite. Lettres et Opuscules inédits Prosper Mérimée Paris 1803-Cannes 1870 Académie française, 1844 Les lois ne font pas les nations, elles sont l'expression de leur caractère. Lettres, Mme de La Rochejaquelein, 3 août 1857 Jean Paulhan Nîmes 1884-Neuilly-sur-Seine 1968 Académie française, 1963 Une nation périclite quand l'esprit de justice et de vérité se retire d'elle. Réponse à Martin-Chauffier Ernest Renan Tréguier 1823-Paris 1892 Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. Qu'est-ce qu'une nation ? Lévy Antoine Rivaroli, dit le Comte de Rivarol Bagnols-sur-Cèze 1753-Berlin 1801 Malheur à ceux qui remuent le fond d'une nation ! Maximes et pensées Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, dite Mme de Staël Paris 1766-Paris 1817 Une nation n'a de caractère que lorsqu'elle est libre. De la littérature Alexandre Vinet Ouchy 1797-Clarens 1847 Les individus sont sortis de l'état sauvage, les nations y sont restées. Philosophie et morale sociale Guillaume III, dit Guillaume d'Orange, stathouder des Provinces-Unies, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande La Haye 1650-Kensington 1702 L'insolente nation ! Commentaire C'est Saint-Simon, dans ses Mémoires, qui rapporte ce cri de colère et d'admiration de Guillaume III devant la fougue de la cavalerie française à la bataille de Neerwinden, le 29 juillet 1693. Napoléon Ier, empereur des Français Ajaccio 1769-Sainte-Hélène 1821 Une nation est toujours ce qu'on sait la faire. Commentaire C'est le baron Thiébault qui, au retour d'Égypte, rapporte cette phrase de Bonaparte : « Une nation est toujours ce qu'on sait la faire. Les factions, les partis, la division triomphante n'incriminent que le pouvoir. […] Il n'est pas de mauvais peuple pour un bon gouvernement, comme il n'y a pas de mauvaises troupes sous de bons chefs. » Friedrich von Schiller Marbach 1759-Weimar 1805 Indigne est la nation qui n'accepte pas avec joie de tout sacrifier à son honneur. Nichtswürdig ist die Nation, die nicht […] alles freudig setzt an ihre Ehre. La Pucelle d'Orléans Frans Eemil Sillanpää Hämeenkyrö 1888-Helsinki 1964 Nous savons que nous sommes une petite nation, mais nous savons aussi que la grandeur d'une nation au jugement dernier équivaudra à la grandeur moyenne de ses citoyens. Le Jour à son apogée ● nation (synonymes) nom féminin (latin natio, -onis) Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant...
Synonymes :
- patrie
Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la...
Synonymes :
- pays
- peuple
Synonymes :
- langue (de l'ordre de Malte)
nation
n. f.
d1./d Communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle, et souvent par l'unité linguistique ou religieuse. La nation kurde. La nation arabe.
d2./d Communauté (sens 1), définie comme entité politique, réunie sur un territoire ou un ensemble de territoires propres, et organisée institutionnellement en état. La nation française. L'Organisation des Nations unies (ONU).
|| DR Personne juridique dotée de la souveraineté et distincte de l'ensemble des individus qui la composent en tant que nationaux. Le droit des nations.
⇒NATION, subst. fém.
A. —Vx. Groupe d'hommes dont les membres sont unis par une origine réelle ou supposée commune et qui sont organisés primitivement sur un territoire. Synon. gent1, tribu. Ces derniers [les Bitchys] habitaient plus au sud, mais peut-être à moins de sept à huit lieues: car ces nations, comme celles du Canada, changent de nom et de langage à chaque bourgade (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.62):
• 1. Il est bon de prévenir le lecteur pour qu'il ne se laisse pas éblouir par l'expression imposante de nation [it. ds le texte]. Elle ne signifie rien autre chose que chaque tribu de sauvages, assujettie sous un même chef, dont la langue et quelques usages diffèrent un peu des autres; en sorte qu'une nation n'est souvent pas composée de deux mille individus, et qu'on rencontre des villages ou des nations beaucoup moins considérables.
BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, pp.20-21.
B. —1. a) Groupe humain, généralement assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d'éléments communs ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté. Esprit, génie, humeur, moeurs d'une nation; nation barbare, civilisée, cultivée, instruite, policée. Le caractère, les opinions, et surtout les langues, constituent l'unité des nations dans l'ordre moral; et, dans l'ordre physique même, elles sont dessinées par des caractères éminemment distinctifs (J. DE MAISTRE, Corresp., t.3, 1810, p.482). L'historien et le philosophe cherchent une définition objective de (...) la nation : la nation est-elle fondée sur la langue commune ou sur les conceptions de la vie? (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.417):
• 2. ... l'idée même de nation en général ne se laisse pas capturer aisément (...). Le fait essentiel qui les constitue [les nations], leur principe d'existence, le lien interne qui enchaîne entre eux les individus d'un peuple, et les générations entre elles, n'est pas, dans diverses nations de la même nature. Tantôt la race, tantôt la langue, tantôt le territoire, tantôt les souvenirs, tantôt les intérêts instituent diversement l'unité nationale d'une agglomération humaine organisée.
VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p.37.
♦Sagesse des nations.
Rem. 1. Il convient de distinguer en ce sens nation et état. Nation implique une idée de spontanéité, de communauté d'origine. État implique une idée d'organisation politique et administrative. Une nation peut être partagée, appartenir à plusieurs états, un état peut comprendre plusieurs nations. 2. Nation désigne un groupe humain envisagé sous le rapport de la communauté d'origine, de langue; peuple désigne un groupe humain envisagé du point de vue du gouvernement et des rapports politiques. Ces familles ainsi réunies en un corps, forment une nation sous le rapport de la communauté d'origine, un peuple sous le rapport de la communauté de territoire, un état sous le rapport de la communauté de lois (BONALD, Législ. primit., t.2, 1802, p.74).
b) En partic.
— [Au Moy. Âge] Groupement de maîtres et d'étudiants à l'intérieur des universités, selon un découpage linguistique. La faculté des arts de l'université de Paris comprenait quatre nations: anglaise (incluant les Allemands), française (incluant Italiens et Espagnols), picarde (incluant les Flamands), normande (FÉDOU Moy. Âge 1980).
— Au plur. [Dans l'Ancien Testament] Peuples idolâtres, ceux qui ne font pas partie du peuple élu. Synon. gentil1. Toute (...) guerre est une guerre sainte dans laquelle Jahvé intervient nécessairement pour porter secours à son peuple et anéantir les nations et leurs divinités (ALLMEN 1956).
c) Synon. de nationalité (v. ce mot B 1). Le port est encombré de vaisseaux de toutes nations et de différents tonnages (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.12). Dans l'intimité les Américains se laissent aller quelquefois à dire: «Nous sommes la nation qui a la peau la plus blanche du globe!» Et cette conviction les amène à traiter les hommes de toutes les autres nationalités blanches comme des nègres (GONCOURT, Journal, 1879, p.53).
— MAR. Pavillon de nation. Signe distinctif de la nationalité hissé à la corne des navires. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Groupe humain stable, établi sur un territoire défini constituant une unité économique, caractérisé par une auto-conscience ethnique (marquée par l'idée de la communauté d'origine et de destinée historique), une langue et une culture communes, formant une communauté politique personnifiée par une autorité souveraine et correspondant à un stade évolué du mode et des rapports de production. Des colonnes de conscrits, de soldats et de volontaires se croisaient, se mêlaient bruyamment (...). Madame de Béranger avait peur de ces rencontres fréquentes (...). Les volontaires criaient souvent Vive la nation! et elle se croyait en 93 (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.414). Aucune [personne humaine] ne doit être privée des moyens positifs de travailler librement, sans dépendance servile à l'égard de qui que ce soit. C'est donc dans la nation que le droit de tous les individus, aujourd'hui, demain et toujours, trouve sa garantie (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.132):
• 3. L'étude de la nation française nous a montré un cas où la plupart des composantes de la nation (marché national constitué ou en voie de constitution, langue nationale développée, unification politique, État centralisé) se trouvaient en place sans que pour autant puisse se créer la nation. Celle-ci ne put apparaître, en tant que telle, à la surface des rapports sociaux, qu'au moment où se cristallisèrent les contradictions de classes, où elles nécessitèrent l'intervention directe des masses populaires.
R. MARTELLI, La Nation, Paris, Éd. soc., 1979, p.69.
SYNT. Nation commerçante, exportatrice, importatrice, industrialisée, industrielle, maritime; nations alliées, bélligérantes, ennemies; nations voisines; nations européennes, germaniques, latines, occidentales; nations civilisées, développées, en voie de développement; grandes nations.
Rem. À partir de la Révolution nation prend un sens politique précis et désigne une forme d'organisation sociale spécifique. Conjointement à cette acception, nation s'applique encore à cette époque à des groupes humains ayant eu des expériences d'organisation politique autonome, groupes qui ont en partie survécu à leur intégration dans le royaume de France avant 1789. Ces organisations possédaient les traits caractéristiques de toute ethnie et formaient un ensemble spécifique qui à la fin de l'Ancien Régime était désigné par province. La nation provençale (...) n'auroit pu céder les Avignonois au pape. La reine Jeanne le pouvoit-elle, contre les réclamations mêmes de la nation provençale? Non; les Avignonois sont donc toujours restés de droit une portion intégrante de la Provence, et par conséquent, de la nation françoise à laquelle la Provence a été incorporée (ROBESP., Discours, Pétit. peuple avign., t.6, 1790, p.588).
♦DR. INTERNAT. Clause de la nation la plus favorisée. Clause insérée dans un traité international et stipulant que l'État signataire s'engage à accorder aux ressortissants de son cocontractant tous les avantages déjà accordés ou qui pourront être accordés à un pays tiers. La nouvelle note iranienne annoncera la dénonciation de cet accord aux termes duquel l'Angleterre jouissait de la clause de la nation la plus favorisée (Le Monde, 19 janv. 1952, p.3, col. 4). La clause de la nation la plus favorisée crée des compétitions entre les divers pays, qui sont généralement tous désireux de l'obtenir, et par là, contribue à l'abaissement des tarifs douaniers et à l'extension des accords de réciprocité entre les pays. Mais par ailleurs, elle soude les économies de pays associés et contribue à la formation de «blocs» économiques opposés les uns aux autres (BOUV.-IBARR. 1975).
♦Société des Nations. Organisation des Nations Unies.
3. P. méton. Territoire occupé par ce groupe humain. Synon. patrie, pays. Une nation est une grande association séculaire (...) entre des provinces en partie congénères formant noyau, et autour desquelles se groupent d'autres provinces liées les unes aux autres par des intérêts communs (RENAN, Réf. intellect., 1871, p.202).
C. —[Désigne un ensemble de pers.]
1. Ensemble des personnes qui composent ce groupe (B2). Il traita de la paix, mais avec le consentement unanime de sa nation. Quelques révoltés, il est vrai, refusèrent de ratifier le traité; mais quel poids pouvoient avoir leurs réclamations après le voeu contraire, exprimé librement par la masse entière du peuple! (GENLIS, Chev. Cygne, t.1, 1795, p.176). Quand on n'a pas pour soi l'opinion publique, c'est-à-dire la nation... on peut susciter des troubles, des complots, on peut faire des révoltes, mais non pas des révolutions! (SCRIBE, Bertrand, 1833, I, 6, p.134). Il tenait en profond mépris le gros de la nation française, ce ramassis de paysans et de manoeuvres qu'on appelle le peuple, ou la vile multitude (ABOUT, Nez notaire, 1862, p.8).
2. [Désigne un ensemble de pers. appartenant à une catégorie partic.]
— Vieilli ou littér. Ensemble des personnes formant un groupe homogène, qui ont des traits caractéristiques (physiques, psychiques, comportementaux, etc.) communs. Nation des poètes. C'est un coup-d'oeil charmant que toute cette nation citadine réunie sous l'ombrage d'arbres magnifiques et sur les gazons dont le Danube entretient la verdure (STAËL, Allemagne, t.1, 1810, p.118). À peine ces trois rangées de maisons de la place Royale furent-elles dressées (...) que la nation des gens de justice envahit la place entière (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p.182). Toute la nation littéraire s'ordonnait en un petit nombre de tribus, selon les lois naïves des contrastes que l'on croyait exister entre l'art et la nature (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.12).
— HIST. [Pendant la Révolution française] Ensemble des personnes formant le Tiers État. Le Tiers embrasse donc tout ce qui appartient à la nation; et tout ce qui n'est pas le Tiers ne peut pas se regarder comme étant de la nation (SIEYÈS, Tiers état, 1789, p.32). Au fur et à mesure que s'approfondissent les luttes révolutionnaires, la nation tend, dans le langage du temps, à s'identifier au peuple révolutionnaire qui a abattu la monarchie (R. MARTELLI, La Nation, Paris, Éd. soc., 1979, p.22).
— Vieilli. Ensemble des personnes appartenant à une même nation qui vivent dans un pays étranger. Synon. colonie. Toutes les «nations» de l'hôtel montrent beaucoup de gentillesses (BARRÈS, Amit. fr., 1903, p.51).
D. —1. [Désigne une collectivité p. oppos. à un individu, une classe, un groupe] Collectivité nationale. Intérêts de la nation. Il ne faut plus nous dire continuellement: la France est un état monarchique; et faire découler ensuite de cet axiôme les droits du roi, comme la première et la plus précieuse partie de la constitution; et secondairement la portion de droits que l'on veut bien accorder à la nation (ROBESP., Discours, Contre veto, t.6, 1789, p.88). Pour lui, il n'était de joli départ pour les frontières qu'après avoir nettoyé le pays de la gangrène réactionnaire qui rongeait les forces vives de la nation (AYMÉ, Jument, 1933, p.89). La nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture (Constitution du 27 oct. 1946, préambule).
2. DR. CONSTIT.
a) ,,Élément de l'État constitué par le groupement des individus fixé sur un territoire déterminé et soumis à l'autorité d'un même gouvernement. La nation est la substance humaine de l'État`` (CAP. 1936). L'idée de consulter la nation était lancée dans la circulation et s'associait à l'idée de liberté (BAINVILLE, Hist. Fr., t.2, 1924, p.22).
b) [Dans la théorie classique issue de la Révolution française] ,,Personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État, mais distincte de ceux-ci et titulaire du droit subjectif de souveraineté`` (CAP. 1936). L'homme de leur choix sera constamment celui qui, à tous égards, offrira le plus de garanties comme administrateur local, et comme électeur des députés dont le mandat doit émaner de la nation entière (LAMENNAIS ds L'Avenir,, 1831, p.277). Il tordait dans sa main le collet brodé du député de l'Aisne. «Le peuple me connaît. Il ne vous connaît pas. Je suis l'élu de la nation. Vous êtes les délégués obscurs d'un département» (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.42). Dans la doctrine française, telle qu'elle a été exprimée dans nos constitutions de l'époque révolutionnaire et de 1848, la nation est le titulaire originaire de la souveraineté. La nation est une personne avec tous les attributs de la personnalité, la conscience et la volonté. La personne nation est, en réalité, distincte de l'État; elle lui est antérieure (L. DUGUIT, Traité de dr. constit., t.1, 1927, p.607 ds ROB.).
Prononc.:[], [-]. MARTINET-WALTER 1973 [-a-], [--] (11/6). Étymol. et Hist. 1. a) 1re moitié XIIe s. naciuns «les païens, p. oppos. aux juifs (dans la Bible)» (Psautier Oxford, éd. F. Michel, ps. 109, 7 [= 110, 6], p.171); b) ca 1175 nascion «ensemble d'êtres humains caractérisé par une communauté d'origine, de langue, de culture, etc.» (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 11969); 2. a) ca 1470 nation «division de l'université de Paris» (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. J. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.347: les quatre nations); b) 3e quart XVe s. «personnes d'une même nation se trouvant dans un pays étranger, colonie» (ID., ibid., t.2, p.280: les nations des marchans de la ville de Bruges); c) 1765 «division territoriale de l'ordre de Malte» (Encyclop. t.9, p.951b); 3. a) 1651-57 p.ext. «catégorie d'individus unis par une communauté d'intérêts, de profession, etc.; engeance» (SCARRON, Roman com., éd. E. Magne, p.25: [les] provinciaux, la plus incommode nation du monde); b) 1668 «espèce animale» (LA FONTAINE, Fables, IV, 6); 4. a) 1789 dep. la Révolution: «personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État... (CAP. 1936)» (Arrêté du 23 juil. ds Réimpr. de l'anc. Moniteur, t.I, p.197b ds RANFT, p.99: crime de lèse-nation); b) ca 1899 dr. internat. clause de la nation la plus favorisée (Gde Encyclop.). Empr. au lat. natio (dér. de nasci «naître») «naissance; ensemble d'individus nés en même temps ou dans le même lieu, nation», lat. chrét. nationes plur. «les nations païennes (p.oppos. au peuple de Dieu)», lat. médiév. natio au sens 2 a (1245 ds NIERM.). Fréq. abs. littér.: 9391. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 26999, b) 7144; XXe s.: a) 6332, b) 9261. Bbg. DUB. Pol. 1962, p.350. —ESKENAZI (A.). Peuple et nation ds l'Esprit des lois. Ét. sur le 18e s. Clermont-Ferrand, 1979, pp.41-45. —MERK (G.). L'Étymol. de Race. Rapp. entre generatio, ratio et natio. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1969, t.7, pp.177-188. —MULLER (Fr. W.). Zur Geschichte des Wortes und Begriffes «nation» im frz... Rom. Forsch. 1947, t.58-59, pp.247-321. —QUEM. DDL t.11, 14. —RABOTIN (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris-Bruxelles, 1975, p.71,73. —SICCARDO (Fr.). Nationalisme. Contributo linguistico. Contributo storico-letterario. Gênes, 1984, pp.23-45. —VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p.271.
nation [nɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1175, nascion; déb. XIIe, naciuns « païens » (opposés aux Juifs, dans la Bible); lat. natio, de natum, supin de nasci « naître ».
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1 Vieilli (sens primitif de natio). Groupe d'hommes auxquels on suppose une origine commune. ⇒ 1. Gent (vx), ethnie, tribu, peuplade. || Des nations d'hommes (cit. 16) gigantesques. ⇒ Race. — Dans le langage des fables, en parlant d'animaux. ⇒ 1. Gent. || La nation des belettes (La Fontaine, Fables, IV, 6).
2 Mod. Groupe humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun. ⇒ Assemblage, association, nationalité, peuple. — REM. En ce sens, il convient de distinguer la nation et l'État. « L'idée de Nation implique une idée de spontanéité; celle d'État, une idée d'organisation qui peut être plus ou moins artificielle. Une nation peut survivre, même lorsqu'elle est partagée entre plusieurs États; et un État peut comprendre plusieurs nations » (Cuvillier, Précis de philosophie, t. II, p. 395). || Qui est propre à une nation. ⇒ National. || Nation formée et distinguée par son idiome (cit. 1). || « Le peuple français est un composé (cit. 32), c'est mieux qu'une race, c'est une nation » (Bainville). → aussi Français, cit. 5; littérature, cit. 12. || Le caractère (cit. 70) et les mœurs d'une nation. || Éducation (cit. 14) morale et artistique d'une nation. || Nation civilisée, cultivée (→ Latin, cit. 6), instruite, polie, policée (→ Barbare, cit. 10, 13 et 23). ☑ La sagesse des nations. || Nation inventrice, initiatrice (→ Exactitude, cit. 10). || Une nation de sportifs. || « L'insolente (cit. 5) nation ! » (Saint-Simon).
1 Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis… Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.
Renan, Discours et conférences, Qu'est-ce qu'une nation ? Œ. compl., t. I, p. 903-904.
2 (…) l'idée même de nation en général ne se laisse pas capturer aisément (…) le fait essentiel qui les constitue (les Nations), leur principe d'existence, le lien interne qui enchaîne entre eux les individus d'un peuple, et les générations entre elles, n'est pas, dans les diverses nations, de la même nature. Tantôt la race, tantôt la langue, tantôt le territoire, tantôt les souvenirs, tantôt les intérêts instituent diversement l'unité nationale d'une agglomération humaine organisée.
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 37-39-40.
♦ Spécialt. (Style de l'Écriture). Les peuples idolâtres (cf. Les Gentils). || « Allez, enseignez toutes les nations » (→ Baptiser, cit. 2). || Saint Paul, l'apôtre, le docteur des nations.
3 Groupe humain, en tant qu'il forme une communauté politique, établie sur un territoire défini ou un ensemble de territoires définis, et personnifiée par une autorité souveraine. ⇒ Communauté, état (III., 3. et 4.), pays, territoire (→ Ethnie, cit. 1; frontière, cit. 3). || Les villes grecques (cit. 1) considérées comme des nations. ⇒ Cité. || Nations de l'Europe occidentale (→ Diviser, cit. 2; exécutif, cit. 3). || Nations européennes, germaniques, latines. || Nations commerçantes (cit. 1), industrielles (→ Équilibre, cit. 24). — Dr. || Clause de la nation la plus favorisée : « Clause d'un traité dont l'objet est de procurer aux bénéficiaires les avantages déjà accordés ou qui pourront être accordés par les signataires aux ressortissants d'un État tiers » (Capitant). — Les grandes nations. ⇒ Puissance. || Qui concerne plusieurs nations. ⇒ International. || Rivalités entre les nations. || Exaltation de la nation. ⇒ Nationalisme. || Nation en guerre. || Quand la nation se trouve sous le canon (cit. 2) des ennemis. ⇒ Patrie. — Société des Nations (S. D. N.), créée en 1919 pour développer la coopération entre les nations et garantir la paix et la sécurité (→ Hégémonie, cit. 3). — Organisation des Nations unies (O. N. U.), créée en 1945, pour remplacer la Société des Nations (→ Interférence, cit. 2). || Charte, Assemblée générale, Conseil de Sécurité des Nations Unies.
3 Les nations, qui sont à l'égard de tout l'univers ce que les particuliers sont dans un État, se gouvernent, comme eux, par le droit naturel et par les lois qu'elles se sont faites.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXI, XXI.
4 Ensemble des individus qui composent ce groupe. || Cette partie de la nation qu'on nomme la bourgeoisie (→ Halte, cit. 7). || Quand les gelées viennent, toute la nation grelotte (cit. 1). ⇒ Population.
♦ Spécialt. Partie de la population, dans une situation évolutive ou révolutionnaire, qui incarne l'autorité souveraine. || Pendant la Révolution de 1789, la nation s'identifiait au tiers état.
5 Dr. et cour. « Élément de l'État constitué par le groupement des individus fixés sur un territoire et soumis à l'autorité d'un même gouvernement » (Capitant). || Les vœux de la nation (→ Cahier, cit. 6). || Adresser un appel à la nation.
♦ Dr. constit. « Dans la théorie classique issue de la Révolution française, personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État, mais distincte de ceux-ci et titulaire du droit subjectif de souveraineté » (Capitant). || La nation et l'État. || Mandat (cit. 2) collectif donné par la nation entière à l'ensemble des élus. || Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation (→ Autorité, cit. 15).
4 (…) dans la doctrine française, telle qu'elle a été exprimée dans nos constitutions de l'époque révolutionnaire et de 1848, la nation est le titulaire originaire de la souveraineté. La nation est une personne avec tous les attributs de la personnalité, la conscience et la volonté. La personne nation est, en réalité, distincte de l'État; elle lui est antérieure; l'État ne peut exister que là où il y a une nation, et la nation peut subsister même quand l'État n'existe plus ou n'existe pas encore.
L. Duguit, Traité de droit constitutionnel, t. I, p. 607.
♦ Spécialt. || La nation, en tant que collectivité opposée à l'individu, à une classe particulière. || La nation se substitue à la charité individuelle pour secourir les indigents. ⇒ Collectivité. || La nation garantit l'égal accès de l'enfant à l'instruction (cit. 6). || La place de l'armée dans la nation. || Soldats chargés de représenter la nation (→ Guerre, cit. 41). || Biens, moyens de production qui doivent revenir à la nation, être nationalisés. — Pupille de la nation. ⇒ Pupille.
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DÉR. et COMP. National. Binational.
Encyclopédie Universelle. 2012.