LOYER
LOYER
Somme d’argent payée en échange de l’usage d’un bien. Le mot «loyer» est le plus souvent employé pour désigner la somme périodiquement versée au propriétaire par l’occupant d’une habitation, ou par l’utilisateur d’un autre bien immobilier, en vertu d’un contrat de location. On emploie aussi l’expression «loyer de l’argent» pour désigner les intérêts servis par un emprunteur à un prêteur, en particulier pour les prêts à court terme relatifs aux opérations sur les valeurs mobilières.
loyer [ lwaje ] n. m.
• v. 1300; lat. locarium « prix d'un gîte », de locare → 2. louer
1 ♦ Dr. Prix du louage de choses. ⇒ bail, location. Donner, prendre à loyer. ⇒ 2. louer. Loyer d'une ferme. ⇒ fermage.
♢ Spécialt et cour. Prix de la location d'un local d'habitation. Loyer élevé, gros loyer; petit loyer. Habitation à loyer modéré (H. L. M.). Locataire qui paie le loyer de son appartement. Payer son loyer. Quittance de loyer. — Par ext. Le moment où le loyer doit être payé. ⇒ terme. La blanchisseuse « se trouvait en retard d'un jour sur son loyer » (Zola).
2 ♦ Fin. Le loyer de l'argent : le taux d'intérêt. ⇒ intérêt.
3 ♦ Vx Prix du louage de services, d'ouvrage. ⇒ salaire. « Toute peine, dit-on, est digne de loyer » (La Fontaine).
♢ Fig. et littér. ⇒ prix, salaire. Un homme « chargé du loyer de ses fautes » (Gobineau).
● loyer nom masculin (latin locarium, prix du gîte) Prix du louage d'une chose mobilière ou immobilière, en particulier prix de la location d'un logement. ● loyer (expressions) nom masculin (latin locarium, prix du gîte) Donner, prendre à loyer, en location. Loyer de l'argent, taux d'intérêt de l'argent emprunté.
loyer
n. m.
d1./d Prix payé par le preneur pour l'usage d'une chose louée (propriété, immeuble, maison, local, appartement, etc.). Payer son loyer.
— Loc. (Québec) être, vivre à loyer: être locataire.
|| FIN Loyer de l'argent: taux d'intérêt.
d2./d (Québec) Fam. Logement. Un loyer de cinq pièces.
⇒LOYER, subst. masc.
A. — 1. Vieilli, DR. COMM. Prix du louage d'une chose quelconque. Synon. location. Il vous fallait des chevaux, des voitures, tandis que vous alliez peut-être à pied dans les bois pour économiser le loyer d'un âne! (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 132). Loyers et charges locatives de matériel et outillage (Comptab. 1974).
— Loc. Donner, prendre, tenir (qqc.) à loyer. Donner, prendre, tenir (quelque chose) en location. Synon. louer2 (v. ce mot I et II). Le meunier (...) tenait à loyer du colonel un moulin sur le cours d'eau (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 102). Depuis son départ la forteresse de l'Île restait inhabitée. Ceux du village la prirent à loyer, pour y mettre (...) leurs outils et leurs bêtes (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 22).
2. P. ext., cour. Redevance pour l'usage habituel mais temporaire d'un local d'habitation, de commerce, ou d'une propriété. Sur ces 2600 fr paie tes quatre mois de loyer échéant (HUGO, Corresp., 1868, p. 121):
• D'année en année, il avait fallu chercher le logis moins coûteux, tandis que le prix des loyers montait et que les maisons habitables devenaient de plus en plus rares.
ROY, Bonheur occas., 1945, p. 114.
SYNT. Arrérages, quittance de loyer; acquitter, devoir, exiger, percevoir, réclamer, recevoir, recouvrer, régler, toucher, verser (un, son) loyer; économiser un loyer; cherté, coût, hausse, modicité des loyers; un gros, un petit loyer; un loyer élevé; blocage, libération des loyers; grever un loyer avec des charges; un terme, une année de loyer; augmenter, baisser, descendre, diminuer le loyer; expiration d'un loyer; payer son loyer.
— Bail à loyer.
— Habitation(s) à Loyer(s) Modéré(s). Voir H.L.M. Ce ministère a pour tâche (...) d'assurer la tutelle des industries du bâtiment (...) ainsi que les relations avec les correspondants de l'État dans le secteur de la construction (organismes constructeurs d'habitations à loyers modérés, professions participant à l'acte de construire) (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 98).
— Immeuble à loyer normal ou normalisé (abrév. I.L.N.). Immeubles à Loyer Normal dont la formule est celle des H.L.M. mais avec un standing supérieur (Elle, 17 févr. 1969).
— P. méton.
♦ Vieilli et région. (Canada). Être, se mettre à loyer. Être, se mettre en location (d'apr. Canada 1930). L'ancien ministre et sa femme n'avaient pas voulu que le président et la présidente allassent se mettre à loyer, et quittassent la maison qu'ils donnaient en dot à leur fille (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 206). Je suis à loyer sur la rue Champlain (DIONNE 1909).
♦ Région. (Canada). Logement. Un loyer de six pièces (BÉL. 1957).
3. FIN., ÉCON. Le loyer de l'argent. Revenu que rapporte un capital; taux de l'intérêt (d'apr. PHÉL. 1975). Restrictions de crédit, charges fiscales accrues, loyer de l'argent plus élevé abaissent le volume de production en dessous du niveau optimum et entraînent par le gonflement des coûts unitaires, la hausse des prix qu'on voulait éviter (Univers écon. et soc., 1960, p. 34-2).
B. —Rare, vieilli
1. Rétribution, salaire dû pour des services, des travaux. Synon. contrepartie, gages. Mme Sauvage devait avoir pour loyer de ses peines un débit de tabac (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 274). Tout cet argent tombé dans la serviette appartient au barbier: c'est le loyer de ses soins impayés (THARAUD, Fez, 1930, p. 162). Bien vite je compris que, pour les esprits judicieux, toute peine appelle un loyer (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 100).
2. Au fig. Salaire, récompense, contrepartie de quelque chose. Verrai-je vos triomphes, après avoir eu l'honneur d'embrasser vos adversités? Recevrai-je ce loyer de ma foi? (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 155). La prostration d'un homme sans nerf et sans courage qui, chargé du loyer de ses fautes, succombe sous le loids (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 99). Je les consultais avec une entière bonne foi et trouvais dans leur visage, ou souriant ou sombre, le loyer de ma sagesse ou la peine de mes fautes (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 92).
Prononc. et Orth.: [lwaje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «salaire, récompense» (Roland, éd. J. Bédier, 2584); 2. 1266 loier «prix de location de choses» (Chartes des Vosges, éd. J. Lanher, 105, 6). Du lat. locarium «prix d'un service, d'hébergement», dér. de locus «lieu». Fréq. abs. littér.:512. Fréq. rel. littér.: XIXe s.:a) 1051, b) 968; XXe s.: a) 572, b) 416. Bbg. THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p.111, 112, 116, 120.
loyer [lwaje] n. m.
ÉTYM. V. 1300; luer, 1080, Chanson de Roland; loier, v. 1160; du lat. locarium « prix d'un gîte », de locare. → 2. Louer.
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1 Dr. ou vx. Prix de louage de choses. ⇒ Louage; location; bail. || Loyer dû par le preneur au bailleur. || Les loyers, revenus du propriétaire (→ Entrepreneur, cit. 9), sont des fruits (cit. 34) civils. || Loyer d'une ferme. ⇒ Fermage (→ Fort, cit. 39). || Loyer d'un navire. ⇒ Fret. — ☑ Loc. À loyer. || Donner, prendre qqch. à loyer. ⇒ Louer. || Ferme à loyer. || Bail (cit. 2) à loyer. Vx. || Avoir, trouver qqch. à loyer (mod. : en location).
1 (…) elle s'était procuré un piano à loyer (…) car elle paraissait folle de musique.
Balzac, Albert Savarus, Pl., t. I, p. 781.
♦ Spécialt. || Loyer d'une boutique (→ Bail, cit. 5). || Loyer d'une habitation, d'une maison (→ Arrérages, cit. 3; famille, cit. 12). — Cour. Prix de la location d'une habitation, d'un logement (→ 2. Ensemble, cit. 20; exceptionnel, cit. 9). || Loyer élevé, gros loyer; petit loyer. || Habitation (cit. 10) à loyer modéré (⇒ H. L. M.). || Échéance du loyer. ⇒ Terme. || Quittance de loyer. || Locataire qui paie le loyer de son appartement, de son logement. || Être expulsé, mis à la porte pour n'avoir pas payé son loyer (→ 2. Flanquer, cit. 3).
2 Les Borisols devaient revenir à Félicienne à sa majorité, mais j'en aurais les fruits jusqu'à cette date, moyennant un petit loyer qui mettrait à l'abri du besoin la Guéritone.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 126.
♦ Par ext. Le moment où le loyer doit être payé. ⇒ Terme.
3 Au terme d'octobre, elle (la concierge) fit des ragots à n'en plus finir au propriétaire (…) parce que la blanchisseuse (…) se trouvait en retard d'un jour sur son loyer.
Zola, l'Assommoir, V, t. I, p. 199.
2 Par anal. || Le loyer de l'argent : le taux de l'intérêt. ⇒ Intérêt.
3 Vx ou dr. Prix du louage de services, d'ouvrage. ⇒ Salaire.
4 Toute peine, dit-on, est digne de loyer.
La Fontaine, Fables, XII, 22.
5 On appelle (…) loyer, le louage du travail ou du service (…)
Code civil, art. 1711.
6 Je me réveillais en sursaut, pensant que j'avais perdu ma vie, que je la perdais encore, que je travaillais comme un forçat, pour un loyer somme toute médiocre (…)
G. Duhamel, Cri des profondeurs, XI.
4 Fig. et littér. (Vieilli). ⇒ Prix, récompense, salaire. || La satire est le loyer de quiconque ose écrire (→ Gré, cit. 19). || « L'honneur (cit. 49), loyer des cœurs vertueux ».
7 Et, sans considérer quel sera le loyer
D'une action de ce mérite,
Il l'étend le long du foyer,
Le réchauffe, le ressuscite.
La Fontaine, Fables, VI, 13.
8 Une déconsidération sans remède serait le loyer de ce dévouement (…)
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 868.
9 (…) la prostration d'un homme sans nerf et sans courage qui, chargé du loyer de ses fautes, succombe sous le poids (…)
A. de Gobineau, les Pléiades, II, I.
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COMP. Surloyer.
Encyclopédie Universelle. 2012.