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CACHAREL

CACHAREL JEAN BOUSQUET dit (1932- )

Né à Nîmes, Jean Bousquet est le fils d’un marchand de machines à coudre. Plongé dès l’enfance dans le milieu de la confection de vêtements, il emprunte la voie traditionnelle de la profession: un C.A.P. de tailleur et un apprentissage de trois années.

À vingt-quatre ans, il est à Paris, et, deux ans plus tard, il crée sa maison dans une chambre de bonne du Marais, qu’il baptise «Cacharel». Ces premières années sont difficiles et Cacharel connaît tous les aléas des entreprises du Sentier. La volonté de définir un style simple pour des vêtements pratiques anime Jean Bousquet, qui conçoit en 1965 un chemisier de crépon, vite devenu un leitmotiv de la mode. Pour une génération de femmes, Cacharel présente l’avantage de mettre la mode à la portée de toutes les bourses. Ayant créé sa société en 1964 et installé une usine à Nîmes en 1966, Cacharel précise les caractéristiques de ses produits, qui associent des matériaux faciles à porter et des formes simples.

De très intéressantes campagnes publicitaires font connaître l’esthétique qui sous-tend les vêtements Cacharel, photographiés sur des femmes juvéniles, fragiles, rêveuses: le vêtement Cacharel est une «seconde peau», ce qui autorise des mises en scène intimistes, des photographies «floues» dues en particulier à la photographe Sarah Moon.

Après le crépon, le madras, Cacharel relance en 1967 les tissus Liberty qui rencontrent un grand succès auprès d’une clientèle nostalgique des modes de vie traditionnels et, par conséquent, éprise des matériaux anciens, de l’«authenticité» du terroir et de l’écologie. Les campagnes publicitaires s’adaptent à cette évolution en proposant des images de femmes actives dans un contexte ostensiblement rural.

Jean Bousquet, homme d’affaires avisé, a su profiter de ses succès pour établir son empire économique: quatre usines dans le Var et le Gard produisent des lignes de vêtements pour l’homme, la femme, l’enfant et l’adolescent, ainsi qu’une collection de tenues d’intérieur, adaptées aux temps de loisir.

Le parfum de Cacharel «Anaïs Anaïs», lancé en 1978 par une campagne qui reprend les grands thèmes de l’esthétique Cacharel (la nostalgie, le «naturel»), est un succès commercial; suivent «Cacharel pour l’homme» en 1981, «Loulou» en 1987 et «Eden» en 1994. Une ligne de maquillage «Cacharel» est lancée en 1991. Jean Bousquet, dont l’affaire était installée depuis 1979 place des Victoires à Paris, a transféré en 1993 son siège social à Nîmes, dans un bâtiment construit par les architectes japonais Kisho Kurokawa et Miko Inoue, le Colisée (1989-1993). Il est une des figures marquantes du prêt-à-porter de grande diffusion.