zig ou zigue [ zig ] n. m.
• 1835; probablt déform. de 1. gigue, cf. grande gigue
♦ Fam. Individu, type. ⇒ zèbre, zigoto. « Et avec ça, pourtant, un bon zig » (Maupassant). Un drôle de zig.
● zigue ou zig nom masculin (altération de gigue) Populaire. Individu, type : Un bon zigue.
⇒ZIG, ZIGUE, subst. masc.
Populaire
A. — Absolument
1. [Avec un jugement]
a) [jugement favorable] (Bon) camarade, ami sympathique, bon vivant. Synon. copain, pote2. [Le surveillant] était un brave homme, un zigue, et qui ne voulait point nous faire de « mistoufles » (A. HUMBERT, Mon bagne, 1880, p. 125). Ajalbert me prenait à part: « Tu sais, mon vieux, » Antoine est un zigue. Nous soupons tous les soirs ensemble (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p. 145). En partic. Compagnon de beuverie. On pouvait parler à Coupeau de Bec-Salé, dit Boit-sans-Soif, il dirait tout de suite: C'est un zig! Ah! cet animal de Coupeau! il était bien gentil, il rendait les tournées plus souvent qu'à son tour (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 530).
b) [jugement défavorable] Individu, type. Synon. coco3 (v. ce mot B). Ça ne vaut pas l'autre zigue de la maison, Sabattier. Celui-là, alors, la garce! (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 222). En partic. Voleur qui prend des risques. Faut pas l'être, feignant, pour faire la cambriole. Les monte-en-l'air sont des zigs et j'en suis! (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p. 123).
♦ Faire le zig(ue). Parader. Synon. faire le mariole. Et les hommes, c'est la même chose. Ils ont toujours envie d'être malins, d'être chics, de faire les zigs (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 50).
2. [Sans jugement de valeur] Individu quelconque. Synon. type. Marie-Mence lui a chipé son chapeau [à un type]. C'est classique. Le zigue se jeta à sa poursuite (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 369).
B. — [Précédé d'un adj.]
1. [mélioratif] Quant au marquis, c't' une vieille baderne, mais l'est bon zig comme pain bénit (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 148). Ce n'était qu'un bon vieux zigue très aimable, même goguenard, assez blagueur et souvent spirituel (MONTESQUIOU, Mém., t. 2, 1921, p. 167).
— En partic. Noceur, bon buveur, homme de plaisirs. — Hé! camarade, lui dit Rocambole, es-tu bon zigue? je paye un canon... — Ça va, dit le chiffonnier (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 284). Tu es toujours le bon zig d'autrefois? (...) tu aimes toujours la joie et (...) les belles filles? (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Ami Patience, 1883, p. 1242).
2. [dépréc.] Drôle de zig(ue). C'était un mauvais zig (...). Marius, certain soir, lui cassa la caboche (TOULET, Vers inéd., 1920, p. 17).
Prononc.:[zig]. Étymol. et Hist. 1835 zig ([RASPAIL], Réforme pénit., p. 1); 1835 zigue (,,pop.`` d'apr. ESN. 1966). Altér. de gigue2 avec substitution de zi- à gi- qui ironise un défaut de prononc. (v. FEW t. 16, p. 41a, note 7). Fréq. abs. littér.:26. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951 p. 143. — QUEM. DDL t. 32.
ÉTYM. 1835, « camarade, ami »; probablt déformation de 1. gigue (→ Gigot), au sens de « fille enjouée » (XVIIIe); « la substitution de zi à gi ironise un défaut de prononciation » (Bloch-Wartburg).
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♦ Fam. Individu, type. ⇒ Zigomar, zigoto. || Un bon zigue, un bon zig (Maupassant, Bel-Ami, p. 79). || Un drôle de zigue.
1 Ce que je pense de Mme de Réveillon, ami ? nous a dit la toute gracieuse divette. D'abord c'est qu'elle est avant tout, passez-moi l'expression, bon zig, et pas duchesse pour deux sous.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 504 (1952).
2 Il la trouva fort désirable. Elle le jugea fort séduisant. Quand il fut parti, Cachelin demanda : « Hein ! quel bon zig, et quel sacripant ça doit faire ! Il paraît qu'il enjôle toutes les femmes. »
Maupassant, l'Héritage, 1884, Pl., t. II, p. 55.
♦ Vx. || Nos zigues, leurs zigues. ⇒ Cézigue, etc. (comp.).
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DÉR. Zigoteau ou zigoto.
Encyclopédie Universelle. 2012.