1. ventouse [ vɑ̃tuz ] n. f.
1 ♦ Petite cloche de verre appliquée sur la peau après qu'on y a raréfié l'air, pour provoquer une révulsion. Poser des ventouses à un malade.
2 ♦ (1828) Organe de succion, d'aspiration, où un vide partiel se fait. Ventouses des céphalopodes (pieuvres, etc.), des vers (sangsues, trématodes). « Ces ventouses [de la pieuvre] sont des cartilages cylindriques, cornés, livides » (Hugo). — Disque adhésif de certains batraciens.
3 ♦ Dispositif (rondelle de caoutchouc, etc.) qui se fixe par vide partiel sur une surface plane.
ventouse 2. ventouse [ vɑ̃tuz ] n. f.
• 1676; de ventus → vent
♦ Techn. Ouverture pratiquée dans une fosse, un conduit. Ouverture dans un mur épais (pour l'écoulement de l'humidité).
♢ Hublot d'aération.
● ventouse nom féminin (bas latin ventosa, abréviation du latin classique ventosa cucurbita, courge pleine de vent) Ampoule de verre dans laquelle on provoquait le vide et que l'on appliquait sur la peau pour y produire une congestion locale. Organe de certains animaux (poulpe) servant à la fixation, par application de la couronne périphérique sur un support solide et rétraction du disque central. Calotte de caoutchouc qui peut être maintenue par la pression de l'air sur une surface plane. En apposition indique un véhicule en stationnement gênant et prolongé : Voiture ventouse. ● ventouse (expressions) nom féminin (bas latin ventosa, abréviation du latin classique ventosa cucurbita, courge pleine de vent) Faire ventouse, adhérer fortement. Ventouse obstétricale, cupule en métal ou en plastique destinée à faciliter l'extraction de l'enfant en cas d'accouchement difficile. ● ventouse nom féminin (de vent) Orifice de prise d'air d'un conduit. Ouverture réglable servant à faire varier le débit d'air sous la grille d'un foyer.
ventouse
n. f.
d1./d Petite cloche de verre que l'on applique sur la peau après y avoir créé un vide relatif, de manière à provoquer une congestion superficielle.
d2./d Pièce concave en matière souple (caoutchouc, etc.) que la pression atmosphérique permet de faire adhérer à des surfaces planes et lisses.
— Loc. Faire ventouse: adhérer comme une ventouse.
d3./d ZOOL Organe de succion qui permet à certains animaux de se fixer sur une proie, un support, etc. Ventouses du poulpe, du ténia.
|| BOT Organe de fixation en forme de disque de certaines plantes.
I.
⇒VENTOUSE1, subst. fém.
A. — 1. MÉD. Petit récipient généralement en verre que l'on applique sur la peau au niveau de la poitrine ou du dos après y avoir raréfié l'air par différents moyens afin d'obtenir une révulsion; p. méton., gén. au plur., procédé correspondant. Mettre des ventouses. La peau blanche de Renée montait toujours dans le verre et y devenait rouge, piquetée, violacée... Les ventouses posées, il fallut les enlever (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 301). Le docteur apporte de vrais verres à ventouses (...). À une bougie le docteur allume un morceau de papier qu'il met dans le ventouse, et colle le verre sur le dos (RENARD, Journal, 1897, p. 414).
♦ Ventouses humides. Synon. vx et rare de ventouses scarifiées. (Ds Ac. 1835, 1878 et LITTRÉ). Ventouses scarifiées. V. scarifié. V. ventouses sèches. V. sec I A 4 b méd., pathol.
— P. anal. Ventouse obstétricale. ,,Cupule métallique que l'on fixe sur le crâne du fœtus au moyen du vide, pour faciliter son expulsion`` (Pt. Lar. Méd. 1976).
2. ZOOL. Organe de fixation, de succion, d'aspiration de certains animaux par production de vide ou sécrétion d'un liquide adhésif. Il arracha la tête [de la pieuvre] (...). Toute la bête tomba (...), le vide se défit. Les quatre cents ventouses lâchèrent à la fois le rocher et l'homme (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 379). Sur l'un d'eux [des bananiers], je trouve une petite rainette complètement jaune; à l'extrémité des pattes, des ventouses roses (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 993).
3. Faire, former ventouse. Faire l'effet d'une ventouse qui adhère, qui aspire. Tout l'héroïsme [dans la tranchée] consistait de résister durant quatre jours à la succion de la boue qui faisait ventouse par en-bas (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 160). Lorsque les lèvres sucent la peau au point de former ventouse, d'y attirer le sang (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p. 197).
4. P. anal., péj., fam. Personne parasite, qui vit aux crochets d'une autre. Toi, alors, quelle ventouse: « File une pipe par ici... File un clope par là », tu me foutras sur la paille (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 18).
B. — 1. Dispositif, en particulier rondelle de caoutchouc, de plastique qui adhère à une surface plane par vide partiel. [Léonie] se détacha de Pradonet, avec le bruit que fait la ventouse d'une flèche Euréka lorsqu'on l'enlève de la cible (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 35).
2. Dispositif servant à aspirer quelque chose. Aspirateurs domestiques. — Tous (...) aspirent la poussière par une embouchure ou ventouse qu'on met en contact avec le milieu à nettoyer (Lar. mén. 1926, p. 109).
REM. -ventouse, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. a) Mine-ventouse, subst. fém. L'épreuve finale comportait un long parcours à la nage, sous l'eau, de nuit, assez semblable à celui que James Bond accomplit dans « Vivre et laisser mourir », quand il pose la mine-ventouse contre la coque du « Secatur » (L'Express, 19-25 déc. 1966, p. 136, col. 3). b) Radio-ventouse, subst. fém. Radio-ventouse à fixer dans sa voiture (Elle, 12 juill. 1976, p. 11, col. 1). c) Tube-ventouse, subst. masc. Tube muni d'un dispositif qui aspire. Dans l'appareil à réservoir [type d'aspirateur], le tube-ventouse (...) n'est pas très long (Lar. mén. 1926, p. 110). d) Voiture-ventouse, subst. fém. V. voiture- A 2.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1240 ventuse « petit pot de verre appliqué sur la peau après qu'on y a raréfié l'air, pour provoquer une révulsion » (The Chirurgia of Roger of Salerno, éd. D. J. A. Ross, 285 r° ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 260); 1314 ventouse (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 752); 1694 ventouse sèche (Ac.); 1771 ventouses humides (Trév.); 1814 ventouse scarifiée (NYSTEN); 2. 1817 fig. « sangsue » (CUVIER Règne animal t. 2, p. 359); 3. 1828 « organe d'aspiration de certains animaux » (MOZIN-BIBER); 1891 faire ventouse (RICHEPIN, Truandailles, p. 116); 4. 1942 « petite calotte de caoutchouc pouvant adhérer sur une surface plan par la pression de l'air » (QUENEAU, loc. cit.); 5. 1961 voiture-ventouse (Le Monde, 3 nov. ds GILB. Mots contemp.); 6. 1968 ventouse obstétricale (Lar. encyclop. Suppl.). Empr. au lat. méd. de basse époque ventosa, abrév. de ventosa cucurbita (JUBINAL), littéral. « courge pleine de vent ».
II.
⇒VENTOUSE2, subst. fém.
A. — BÂT., MAR., TECHNOL.
1. Orifice d'un conduit, dispositif relié à un conduit, ouverture dans un mur ou dans une autre partie d'un bâtiment ainsi que dans les ponts ou la muraille d'un navire, permettant l'aération d'un lieu ou le tirage d'une cheminée. Si vous parlez de déranger un placard ou une porte, de pratiquer la plus nécessaire des ventouses, leurs yeux [de certains propriétaires] brillent, leur bile s'émeut, ils se cabrent comme des chevaux effrayés (BALZAC, Bourse, 1832, p. 399). Les ventouses ne suffisent pas pour alimenter les cheminées qu'elles desservent; le complément [d'air] est fourni par les fissures des portes et des fenêtres (SER, Phys. industr., 1890, p. 788).
2. Petite grille en cuivre, en bronze ou en fonte donnant passage à l'air froid qui alimente le tirage du foyer d'un poêle ou d'un calorifère (d'apr. JOSSIER 1881).
3. Petit appareil permettant de faire passer l'air qui gêne la circulation de l'eau dans une conduite. [Les] accessoires pour conduites forcées [comprennent] les (...) ventouses et reniflards pour évacuer l'air de la conduite (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 16, 1927, p. 102).
4. Ouverture faite dans un mur de clôture pour permettre l'écoulement de l'eau. (Dict. XIXe et XXe s.).
5. Vieilli. Hublot (d'apr. WILL. 1831 et BONN.-PARIS 1859).
B. — TRAV. PUBL. ,,Creux ou vide qui se forme dans une chaussée`` (Mots rares 1965).
C. — CHAPELL. Petite ouverture, œillet dans un chapeau, dans une casquette pour l'aérer. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. V. ventouse1. Étymol. et Hist. 1. a) 1676 « ouverture ménagée dans les fourneaux et que l'on règle selon le besoin d'air » (FÉLIBIEN); 1690 « ouverture pratiquée dans un conduit, une cheminée pour donner passage à l'air » (FUR.); 1765 « ensemble de plaques de plâtre entre lesquelles arrive l'air extérieur pour alimenter un foyer de cheminée » (Encyclop. t. 17); b) 1680 « ouverture dans un mur épais pour l'écoulement de l'humidité » (RICH.); c) 1831 « hublot d'aération » (WILL.); d) 1876 « appareil servant à purger l'air des conduites d'eau » (Lar. 19e); 2. 1872 « petite ouverture dans la calotte d'un chapeau imperméable » (LITTRÉ); 3. 1873 « effondrement partiel qui se produit dans une chaussée » (BAGNERIS, Manuel de sylvic., Nancy, Berger-Levrault, p. 293). Dér. du lat. ventus « vent » (v. ce mot).
STAT. — Ventouse1 et 2. Fréq. abs. littér.:115.
1. ventouse [vɑ̃tuz] n. f.
ÉTYM. 1314; venteuse, 1256; du lat. médical ventosa (cucurbita) « (courge) pleine de vent, d'air ».
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1 Méd. Petite cloche de verre appliquée sur la peau après qu'on y a raréfié l'air, pour provoquer une révulsion. || Ventouses scarifiées (cit.) et ventouses sèches.
1 Puis, sur ses indications, Gise lui avait posé ces ventouses; elles commençaient à agir, déjà les bronches se dégageaient, la respiration devenait plus aisée.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 224.
2 (1828). Organe de succion, d'aspiration, de forme circulaire et où un vide partiel se fait. || Ventouses des céphalopodes (pieuvres, etc.), des vers (sangsues, trématodes), des échinodermes (étoiles de mer, oursins). — Disque adhésif de certains batraciens.
2 (La pieuvre) est inarrachable. Elle adhère étroitement à sa proie. Comment ? Par le vide. Les huits antennes, larges à l'origine, vont s'effilant et s'achèvent en aiguilles. Sous chacune d'elles s'allongent parallèlement deux rangées de pustules (…) il y a cinquante pustules par antenne (…) ces pustules sont des ventouses. Ces ventouses sont des cartilages cylindriques, cornés, livides.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, IV, II.
♦ Par anal. || La bouche, l'avide ventouse musclée (→ Sucer, cit. 3). || Faire ventouse : adhérer. — Par métaphore. || Être collé (cit. 14) comme une ventouse.
3 (…) il faut descendre encore, enfoncer jusqu'aux chevilles dans la prairie d'où il arrache ses pieds avec un bruit de ventouse.
F. Mauriac, les Anges noirs, XIV.
♦ Fig. ⇒ Sangsue. || « Ces hideuses ventouses (ces commerçants) épuisent ainsi peu à peu la substance de notre peuple… » (Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 312).
3 Par appos. || Voiture ventouse : véhicule automobile qui occupe pendant une durée excessive une place de stationnement, dans une grande ville. || La police fait enlever les voitures ventouses. || « Les commerçants sont partis en guerre contre les “voitures ventouses” qui empêchent le stationnement de leurs clients » (la Croix, 5 mars 1970).
4 a Dispositif (rondelle de caoutchouc, etc.) qui se fixe contre une surface plane par vide partiel. || La ventouse d'une flèche de pistolet d'enfant.
b (V. 1960). || Ventouse obstétricale : appareil à vide utilisé pour extraire la tête du fœtus, lors d'un accouchement.
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
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DÉR. Ventousaire, ventouser.
HOM. 2. Ventouse.
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2. ventouse [vɑ̃tuz] n. f.
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♦ Technique.
1 Constr. a Ouverture pratiquée dans une fosse, un conduit, etc. — Ouverture dans un mur épais (pour l'écoulement de l'humidité).
0 — Alors, c'est la cheminée…
— Probablement… et si c'était un effet de votre bonté de nous faire poser une petite trappe et une petite ventouse…
E. Labiche, les Petits Oiseaux, I, 3.
b Hublot d'aération.
c Appareil servant à purger l'air des conduites d'eau.
2 Effondrement partiel dans une chaussée, formant un trou.
3 Petite ouverture dans la calotte d'un chapeau imperméable. ⇒ Œillet.
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HOM. 1. Ventouse.
Encyclopédie Universelle. 2012.