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usurier

usurier, ière [ yzyrje, jɛr ] n.
• 1694; « personne qui prête à intérêt » 1213; usurer même sens 1170; de 1. usure
Personne qui prête à usure. prêteur. « Les usuriers ne se fient à personne, ils veulent des garanties » (Balzac). Un usurier rapace, sordide. vx fesse-mathieu.

usurier, usurière nom (de usure 1) Personne qui prête à usure. ● usurier, usurière (citations) nom (de usure 1) Alain René Lesage Sarzeau 1668-Boulogne-sur-Mer 1747 C'est l'usurier le plus juif : il vend son argent au poids de l'or. Turcaret

usurier, ère
n. Personne qui prête de l'argent avec usure.

⇒USURIER, -IÈRE, subst. et adj.
[Corresp. à usure1]
A. — Vx. (Personne ou ensemble de personnes) qui pratique l'usure. Synon. vx fesse-mathieu. Un usurier connu (...), capable de faire des dominos avec les os de son père (BALZAC, Goriot, 1835, p. 52). Entre le militaire et le paysan, pour lui [mon père] il n'y avait rien. Il regardait tout le reste comme les nobles Polonais regardent les juifs de leurs terres, race nomade, mercantile et usurière entre le peuple et eux (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 19). Dans ces quartiers élégants, ce que je préfère ce sont (...) les bars où les gens de maison viennent parier, parmi les bookmakers et les usuriers (MORAND, Londres, 1933, p. 177).
B. — P. anal. (Personne) avide, intraitable dans les questions d'argent. Synon. rapace. Quel usurier! Il reste à suivre dans son progrès dévorant (...) la puissance de l'ordre équestre, de cette aristocratie usurière qui dépeupla l'Italie, et peu à peu les provinces, envahissant toutes les terres, les faisant cultiver par des esclaves, ou les laissant en pâturages (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. XIII). Cette révolution a été faite par des fous et des imbéciles (...) et (...) n'aboutit (...) qu'à l'enrichissement des paysans madrés et des bourgeois usuriers (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 106).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1174-78 usurer (ESTIENNE DE FOUGÈRES, Livre des manieres, éd. R. A. Lodge, 807); ca 1213 usurier (Fet des Romains, éd. K. Sneyders de Vogel, p. 29, ligne 9). Dér. de usure1; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:247. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 503, b) 373; XXe s.: a) 332, b) 221. Bbg. GOHIN 1903, p. 233.

usurier, ière [yzyʀje, jɛʀ] n.
ÉTYM. 1170, usurer; de 1. usure.
1 Vx. Personne qui prête à intérêt.
2 Mod. Personne qui prête à usure. Prêteur. || Les usuriers qui gagnent gros (→ Agioteur, cit. 1). || Les usuriers ne se fient à personne, ils veulent des garanties (→ Patelin, cit. 3). || Les serres d'un usurier rapace, sordide. Fesse-mathieu (vx).Littér. || Gobseck, type balzacien de l'usurier.
1 Cette véreuse affaire se fit par l'entremise d'un petit usurier nommé Vauvinet, un de ces faiseurs qui se tiennent en avant des grosses maisons de banque (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 256.
2 Le seul de mes créanciers qui se soit conduit avec moi (…) comme un usurier de Balzac, le seul de mes créanciers qui m'ait traité avec une dureté balzacienne, avec la dureté, la cruauté d'un usurier de Balzac n'était point un Juif (…) c'était hélas un « chrétien », trente fois millionnaire. Que n'aurait-on pas dit s'il avait été juif.
Ch. Péguy, Notre jeunesse, p. 185.
3 Fig. Personne avide. Rapace.

Encyclopédie Universelle. 2012.