tsigane (didact.) ou tzigane (cour.) [ dzigan; tsigan ] n. et adj.
• 1876 , -1843; Tchingueniennes 1664; Cigain XVe; all. Tzigeuner, hongr. Czigany, probablt du gr. byzant. Atsinganos, prononc. pop. de Athinganos « qui ne touche pas », désignant une secte de manichéens venus de Phrygie
1 ♦ Les Tziganes : ensemble de populations originaires de l'Inde, apparues en Europe au XIV e s., qui mènent une vie nomade en exerçant divers petits métiers. ⇒ bohémien, gitan, fam. manouche, romanichel, zingaro. — N. m. Le tsigane : langue indo-européenne ayant emprunté au grec, puis aux diverses langues de l'Europe.
2 ♦ Musique tzigane : musique populaire de Bohême et de Hongrie, adoptée et adaptée par les musiciens tsiganes depuis le XVII e s. (d'où la fausse appellation de « musique tzigane » donnée à la musique populaire hongroise). Violonistes tziganes, jouant dans les grands cafés, les cabarets. « Les cafés gonflés de fumée Crient tout l'amour de leurs tziganes » (Apollinaire).
● tsigane nom masculin Langue indo-aryenne parlée par les Tsiganes. ● tsigane (synonymes) nom masculin Langue indo-aryenne parlée par les Tsiganes.
Synonymes :
- romani
● tsigane ou tzigane
adjectif et nom
(hongrois Czigany, peut-être du grec byzantin Athsinganos, qui ne touche pas)
Qui appartient aux Tsiganes.
Se dit de la musique traditionnelle interprétée par les Tsiganes.
● tsigane ou tzigane (difficultés)
adjectif et nom
(hongrois Czigany, peut-être du grec byzantin Athsinganos, qui ne touche pas)
Orthographe
1. Les deux graphies, tsigane et tzigane, sont admises. Tsigane, avec un s, est plus courant.
2. Un, une Tsigane (avec une majuscule) : une personne appartenant au peuple tsigane. - Le tsigane (avec une minuscule) : la langue parlée par les Tsiganes.
tsigane ou tzigane
adj. (et n. m.) Qui concerne les Tsiganes. Musique tsigane.
|| n. m. LING Le tsigane ou le romani: la langue indo-européenne du groupe iranien parlée par les Tsiganes.
⇒TZIGANE, TSIGANE, adj. et subst.
A. — 1. Adj. et subst. [N. d'un peuple originaire de l'Inde, présent en Europe depuis le début des temps modernes et menant une existence nomade] Synon. bohémien, gitan, manouche, romani, romanichel, zingaro. Peuple tsigane; danseuse tsigane. Il y a aussi la colonisation, la pénétration pacifique; puis le cas des tribus nomades qui transportent leur parler avec elles. C'est ce qu'ont fait les Tziganes, fixés surtout en Hongrie, où ils forment des villages compacts (SAUSS. 1916, p. 267).
2. Subst. Personne appartenant à ce peuple. Troupe de Tsiganes.
Sur le chemin du bord du fleuve lentement Un ours un singe un chien menés par des tziganes Suivaient une roulotte traînée par un âne (APOLL., Alcools, 1913, p. 112). Des tziganes cuivrées passaient: de lourds sequins leur tiraient les oreilles (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 72).
B. — Adjectif
1. Qui est propre au peuple tsigane. Chanson tsigane. La langue tsigane (la langue romani ou le romanes) est une langue indo-européenne, proche parente du sanskrit et de langues vivantes de l'Inde centrale ou de la région de l'Indus (Encyclop. univ. t. 16 1973, p. 356).
2. a) Musique tsigane. Musique de différents pays d'Europe centrale exécutée par des musiciens tsiganes, et caractérisée notamment par l'emploi de cordes et du cymbalum en Hongrie et Roumanie, par des chœurs accompagnés à la guitare, à l'accordéon et à la balalaïka en Russie (d'apr. Mus. 1976).
b) Interprété, joué par des musiciens tsiganes; composé de musiciens tsiganes. Air, orchestre tsigane. Le dîner [est] égayé, animé, fouetté par des violons tsiganes faisant rage et dont les chabraques rouges promenèrent leurs musiques nerveuses derrière le dos des convives (GONCOURT, Journal, 1895, p. 757).
C. — Subst. masc. sing., LING. Langue indo-aryenne parlée par les Tsiganes. Synon. romani. À signaler, parmi les langues indiennes, le tsigane dont les locuteurs ont dû quitter l'Inde depuis au moins 1500 ans (A. MARTINET, Des Steppes aux océans, 1986, p. 70).
Prononc. et Orth.:[tsigan], [dzi-]. Var. tsi- (ROB. 1964, etc.). Att. ds Ac. 1935. CATACH.-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 222, tsi-. Étymol. et Hist. 1. 1826 géogr. subst. tsigane (M. ANCELOT, Six mois en Russie, let. XXX, juill., pp. 269-270 ds QUEM. DDL t. 16); 1861 adj. (Th. GAUTIER, Esquisses de voy., Le Volga. De Tver à Nijni Novgorod, III, in Le Moniteur universel, 17 nov., 1627, col. 1, ibid.:airs et chœurs tsiganes); 1866 chanson tzigane (ID., Voy. en Russie, t. I, ch. X, p. 226, ibid.); 2. 1872 ling. subst. masc. sing. tzigane (LITTRÉ). Nom d'un peuple nomade, vivant de petits métiers, originaire du nord de l'Inde, et répandu en Europe aux XVe-XVIe s. après de longs périples à travers le Proche-Orient (v. Mythol. 1981), cf. en m. fr. les différentes formes du mot: cigain XVe s. ds DAUZAT, s. réf.; cingre ca 1530 ds R. Ling. rom. t. 47, p. 463; singuane (ital. singuani) 1553, cingle 1556, cingane ca 1579, cingari 1628, zingane, zingre 1637, ibid. t. 45, p. 249 où ces mots font réf. à l'Égypte, pays que l'on croyait alors berceau de ce peuple, ou sont associés à bohêmien et égyptien. En raison des réf. géogr. des 1res attest. (supra), plutôt qu'à l'all. Zigeuner « tzigane », ou hongr. czigany « id. » (NED), le mot a dû être empr. au russe tsigan' « id. » — a. russe cygane plur. 1558, m. bulg. aciganin' — lui-même empr. au m. gr. , plus anc. « id. » littéral. « qui ne touche pas » qui se rattacherait au m. gr. « hérétiques vivant surtout en Phrygie et Lyaconie » fin VIIIe s., v. VASMER t. 3, p. 294, cf. ds LIDDELL-SCOTT, dér. avec - privatif de « toucher à ». Fréq. abs. littér.:80. Bbg. QUEM. DDL t. 22, 28.
ÉTYM. 1826 sous la forme actuelle; tchingueniennes, 1664; cigain, XVe; singuani, 1553, P. Belon, in D. D. L.; cuiganes, v. 1578; zinganes, 1637, in D. D. L.; all. Tzigeuner, du hongrois czigany, p.-ê. du grec byzantin atsinganos, prononc. pop. de athinganos « qui ne touche pas », désignant une secte de manichéens venus de Phrygie.
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1 N. et adj. || Les Tziganes, nom d'un peuple (qui s'appelle lui-même Rom; ⇒ Rom, romani) venu de l'Inde, apparu d'abord en Grèce et en Europe orientale vers la fin du XIIIe siècle, au XVe siècle en Europe occidentale, qui a mené une existence de nomades exerçant diverses activités (artisanat, spectacle). || Les tsiganes furent souvent persécutés en raison de leur réputation de magiciens et de chapardeurs. ⇒ Bohémien, boumian (régional), égyptien (2.), gipsy, gitan, romanichel, zingaro (vx). → Montreur, cit. 1; racler, cit. 6; rebec, cit. — Adj. (1872). || La langue tsigane, ou, n. m., le tsigane (romani), langue issue du groupe indien du Nord-Ouest, avec de nombreux éléments pris au grec, puis aux diverses langues de l'Europe.
1 Les gitanas vendent des amulettes, disent la bonne aventure (…) la petitesse du front, la forme busquée du nez, accusent leur origine commune avec les tziganes de Valachie et de Bohême, et tous les enfants de ce peuple bizarre qui a traversé, sous le nom générique d'Égypte, la société du moyen âge, et dont tant de siècles n'ont pu interrompre la filiation énigmatique.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 178.
1.1 Puis, sur les places, entre les quartiers de cette ville improvisée, c'était une agglomération de bateleurs de toute espèce : saltimbanques et acrobates, assourdissant avec les hurlements de leurs orchestres et les vociférations de leur parade; bohémiens, venus des montagnes et disant la bonne aventure aux badauds d'un public toujours renouvelé; zingaris ou tsiganes — nom que les Russes donnent aux gypsies, qui sont les anciens descendants des Cophtes —, chantant leurs airs les plus colorés et dansant leurs danses les plus originales (…)
J. Verne, Michel Strogoff, 1876, p. 74.
2 Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Apollinaire, Alcools, « Rhénanes », Mai.
➪ tableau Classification des langues.
2 (1861). || Musique tsigane : musique populaire de Bohême et de Hongrie, adoptée et adaptée par les musiciens tsiganes depuis le XVIIe siècle (d'où la fausse appellation de « musique tsigane » donnée à la musique populaire hongroise, confusion entretenue par l'ouvrage de Liszt, Des Bohémiens et leur musique, 1859). || Violonistes tziganes, ou, absolt, tziganes, jouant dans les grands cafés, les cabarets (→ Regret, cit. 15).
3 (…) tout le dîner, égayé, animé, fouetté, par des violons tsiganes faisant rage, et dont les chabraques rouges promènent leurs musiques nerveuses derrière le dos des convives.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 6 mars 1895, t. IX, p. 246.
4 Les cafés gonflés de fumée
Crient tout l'amour de leurs tziganes
Apollinaire, Alcools, « Chanson du mal-aimé ».
Encyclopédie Universelle. 2012.