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tronquer

tronquer [ trɔ̃ke ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1538; « élaguer » 1495; tronkier, tronchierXIIIe; lat. truncare
1Vieilli Couper en retranchant une partie importante. Tronquer un arbre, une statue. amputer. « Un coup de sabre avait tronqué son nez » (Balzac). « C'était l'époque où on tronquait les familles encombrantes et réfractaires » (Hugo).
2(1607) Fig. et péj. Retrancher qqch. de (un ouvrage, une chose abstraite). Tronquer un texte. altérer, estropier, mutiler. Tronquer une citation. Retrancher. « L'histoire et les mémoires contemporains ont tronqué [...] certains détails de l'arrivée de l'empereur à Paris » (Hugo).

tronquer verbe transitif (latin truncare, de truncus, coupé) Vieux. Retrancher l'extrémité de quelque chose, le raccourcir : Tronquer une statue. Altérer un texte, un récit, etc., par des suppressions : Tronquer un compte rendu.tronquer (synonymes) verbe transitif (latin truncare, de truncus, coupé) Retrancher l'extrémité de quelque chose, le raccourcir
Synonymes :
- amputer
Altérer un texte, un récit, etc., par des suppressions
Synonymes :
- couper
- écourter
- estropier
- mutiler

tronquer
v. tr. Effectuer des suppressions importantes dans (un texte, une chose abstraite). Tronquer une déclaration, une citation.
|| Pp. adj. Pyramide tronquée, qui ne comporte pas de partie supérieure.

⇒TRONQUER, verbe trans.
A. — [Le compl. désigne une chose concr.]
1. Retrancher une partie importante de l'extrémité. Synon. amputer, couper, écourter. Tronquer un arbre, une colonne, un pilier, une statue. Un coup de sabre avait tronqué son nez [du colonel] (BALZAC, Pierrette, 1840, p. 52). Les scies (...) servent à tronquer les gros bras de vignes, à recéper les vignes (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 132).
Empl. pronom. La forme des montagnes changeait subitement: les cônes se tronquaient; les pics chancelants disparaissaient comme si quelque trappe s'entr'ouvrait sous leur base (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 117).
2. Diviser un espace, le réduire. Tronquer un potager. Le terrain sur lequel la maison était bâtie devait être tronqué, le mur mitoyen se terminait en trapèze à sa mansarde (BALZAC, Z. Marcas, 1840, p. 412).
B. — [Le compl. désigne une chose abstr., une production intellectuelle, etc.] Retrancher en altérant. Synon. amputer, estropier, mutiler. Tronquer une citation, un écrit, une œuvre, un récit, un roman, un témoignage. Ces expérimentateurs observent mal; ils torturent les faits, les tronquent pour les faire cadrer avec leur théorie (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 220). Marc:(...) L'ignoble feuille dont tu parles est un égout d'empoisonnement public (...). On y falsifie les documents, on y tronque les textes (ZOLA, Vérité, 1902 p. 100).
Empl. pronom. Quand on n'écrivait plus, quand on ignorait l'orthographe du mot (...) le mot s'est altéré, s'est déformé, s'est tronqué (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 3, 1858, p. 123).
MATH. Tronquer (un nombre). ,,Négliger volontairement les termes les moins significatifs d'une expression mathématique ou d'un nombre, sans qu'il en résulte de perte de précision`` (LE GARFF 1975). Le nombre = 3,14159265... est tronqué à 3,1415, lui-même arrondi à 3,1416 (LE GARFF 1975).
Prononc. et Orth.:[], (il) tronque []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1531 [éd.] « retrancher, couper » (J. DE VIGNAY, Mir. historial, IX, 4 ds DELB. notes mss: tous deux sont truncquez par la teste); cf. 1538 (EST.); 1568 tronqué part. passé adj. « coupé » bras tronquez (GARNIER, Porcie, 1533 ds HUG.); 2. 1607 fig. « altérer par des retranchements ou des omissions » (HULSIUS); 1778 tronqué part. passé adj. « altéré par des omissions, des manques » copies tronquées et informes (VOLT., Pol. et leg. Comm. Espr. des Lois, Loi salique ds LITTRÉ). Empr. au lat. d'époque impériale truncare « tronquer, amputer », de truncus, v. tronc; en a. fr. forme pop. tronchier, dep. ca 1200 (Dialogue Grégoire, 183, 15 ds T.-L.), 1660 troncher « tronquer » (OUDIN Esp.-Fr.), encore dans les dial. du Lyonnais, tronché au sens de « émonder, étêter » (FEW t. 132, p. 335a; DU PUITSP.). Fréq. abs. littér.:25.

tronquer [tʀɔ̃ke] v. tr.
ÉTYM. 1538; « élaguer », 1495; tronkier, tronchier, XIIIe; lat. truncare.
1 Vieilli. Couper en retranchant une partie importante. || Tronquer un arbre, une statue. Amputer. || Tronquer un terrain : le diviser.Par ext. (vx). || Tronquer un verger, les arbres d'un verger.
1 Il tronque son verger contre toute raison,
Sans observer temps ni saison,
Lunes ni vieilles ni nouvelles.
La Fontaine, Fables, XII, 20.
Par métaphore :
2 C'était l'époque où on tronquait les familles encombrantes et réfractaires, où l'on coupait court aux filiations, où l'on supprimait brusquement les héritiers.
Hugo, l'Homme qui rit, I, Chapitre préliminaire, II, IV.
2 (1607). Fig., péj. Retrancher qqch. de (un ouvrage de l'esprit, une chose abstraite). || Tronquer un texte. Altérer, estropier, mutiler. || Tronquer un passage d'un auteur. || Tronquer les propositions d'une thèse (→ Falsifier, cit. 8). || Tronquer des phrases (→ Isoler, cit. 13), des faits.
3 L'histoire et les mémoires contemporains ont tronqué ou mal rapporté ou même omis tout à fait certains détails de l'arrivée de l'empereur à Paris (…)
Hugo, Choses vues, II, II, II.
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tronqué, ée p. p. adj.
1 (Mil. XVIe). Dont on a retranché une partie. || Statue tronquée. || Colonne tronquée : fût privé de sa partie supérieure. ( Cippe).Techn. || Fer à cheval tronqué, à éponge tronquée. || Maillet à manche tronqué (→ T, cit. 5).(XVIIIe). Géom. || Cône tronqué, pyramide tronquée.Bot. || Feuilles tronquées. || Les pédicules (cit.) tronqués des palmes.Minéralogie || Arête tronquée d'un cristal. Troncature.
4 Hors de l'enceinte du bois, trois colonnes tronquées subsistaient debout encore au milieu d'un champ cultivé (…)
Nerval, Voyage en Orient, Introd., XVI.
2 (1845). Fig. Altéré par des omissions, des manques (en parlant d'un ouvrage de l'esprit, d'une chose abstraite). || Une citation (cit. 3) tronquée. Dénaturé, écourté. || Noms tronqués (→ Juron, cit. 0.1). || Des faits tronqués, mutilés (cit. 6).
CONTR. Reconstituer. — (Du p. p.) Entier.

Encyclopédie Universelle. 2012.