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torpille

torpille [ tɔrpij ] n. f.
• 1549; torpile 1538; provenç. torpin, du lat. torpedo « poisson qui engourdit »
1Poisson sélacien, voisin des raies, au corps presque circulaire et plat, à la queue courte, caractérisé par son aptitude à produire des décharges électriques. Par appos. Poisson torpille.
2(1812; pour traduire l'angl. torpedo) Engin de guerre rempli d'explosifs, utilisé sous l'eau. Torpilles fixes (appelées plus souvent mines), dérivées (flottantes à la dérive), portées, remorquées.
Cour. Engin automobile lancé d'un navire torpilleur pour frapper un objectif sous l'eau ( lance-torpilles).
Par anal. Torpille aérienne : bombe à ailettes.

torpille nom féminin (moyen français torpin, du latin torpedo, -inis, engourdissement, de torpere, être engourdi) Poisson sélacien vivipare, voisin des raies mais de forme plus arrondie, et dont les organes électriques dorsaux donnent des décharges qui paralysent ses proies. (Une espèce atteint 1,8 m.) ● torpille nom féminin (anglais torpedo) Engin automoteur sous-marin chargé d'explosif, utilisé contre les objectifs maritimes par des navires, des sous-marins ou des avions. Bombe aérienne de forme analogue utilisée pendant la Première Guerre mondiale.

torpille
n. f. ICHTYOL Poisson sélacien (genre Torpedo), sorte de raie aux nageoires circulaires et à queue courte, qui possède un organe fonctionnant comme un appareil électrique dont la décharge (env. 45 volts) lui permet d'immobiliser ses proies ou de se défendre.
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torpille
n. f. MILIT
d1./d MAR Engin autopropulsé, chargé d'explosifs, destiné à la destruction de navires ennemis.
d2./d Bombe aérienne munie d'ailettes.

I.
⇒TORPILLE1, subst. fém.
ICHTYOL. Poisson sélacien proche de la raie, au corps plat et rond, ne dépassant pas un mètre de long, possédant de chaque côté de la tête un organe émettant des décharges électriques pour étourdir les proies. Torpille marbrée, noire, noble, ocellée. L'organe électrique de la torpille est situé entre le grand cartilage de la nageoire pectorale, les branchies et la tête (CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 267). Un vulgaire poisson comme la torpille produit assez de force électrique pour foudroyer d'autres poissons (WARCOLLIER, Télépathie, 1921, p. 305).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1538 torpile « poisson sélacien pourvu, à la base de la tête, d'organes capables de produire des décharges électriques » (EST., 712a, s.v. torpedo d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 173). Issu avec changement de suff. de torpin « id. », att. au XVIe s. (de 1547, Ch. ESTIENNE ds GDF., à 1611, COTGR., qui donne le mot pour « marseillais »), prob. originaire des côtes de Provence et issu du lat. torpedo, -inis « id. »; v. FEW t. 13, 2, p. 83. Bbg. WIND 1928, p. 109.
II.
⇒TORPILLE2, subst. fém.
A. — DÉFENSE
1. a) Engin de guerre, muni d'une charge explosive, déposé sous l'eau ou à la surface de l'eau. Synon. usuel mine2. Torpille dormante, fixe, mouillée, portée, remorquée; torpille en chapelet, à retardement. C'est au cours des mêmes expériences que la torpille fait son apparition. C'est une simple caisse bourrée d'explosif, qu'il faut aller fixer à la main sous le navire visé (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 243).
b) Engin sous-marin chargé d'explosif, lancé d'un navire, d'un sous-marin ou d'un avion pour frapper un navire. Torpille fusiforme, en fuseau; torpille automobile, électrique, guidée, magnétique; torpille à oxygène. Des destroyers du type « killer » armés d'appareils de détection à basse fréquence susceptibles de localiser les sous-marins en plongée à plus de 20 kilomètres et dotés de nouvelles torpilles, d'hélicoptères et de grenades atomiques (BILLOTTE, Consid. strat., 1957, p. 40-15). Lance-torpille(s). Porte-torpille(s). V. porte- B. Tube lance-torpille(s).
2. P. anal. Bombe à ailettes lancée sur un objectif terrestre par un engin de tranchée ou par avion. Torpille aérienne. Je suppose qu'un aviateur qui laisse tomber ses torpilles pense encore bien moins à décerveler ou éventrer. Il est assez occupé de ce qu'il fait (ALAIN, Propos, 1923, p. 536).
3. P. anal. Celui, celle qui fait échouer un projet. Pour les dragueurs de 1976 une fille c'est « un coup » (bon ou mauvais), un bon contact c'est un « ticket » et le copain trop bavard qui vous « casse le coup » c'est une « torpille » (Elle, 26 juill. 1976, p. 8, col. 1). Ce qui fait échouer un projet. De nouvelles torpilles soigneusement réglées, ou de vieilles affaires qui remontent lentement du fond (Le Point, 28 août 1978, p. 32, ds ROB. 1985).
B. — FORAGE PÉTROL. Engin explosif descendu à grande profondeur en vue d'agrandir, par explosion, le fond du puits de forage. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1842 « sorte de mine sous-marine » (Ac. Compl.: torpédo ou torpille); 1878 « engin automoteur sous-marin chargé d'explosifs » (Lar. 19e Suppl.). Calque de l'anglo-amér. torpedo; a remplacé dans ce sens torpédo.
STAT.Torpille1 et 2. Fréq. abs. littér.:107.
DÉR. Torpillerie, subst. fém., défense. a) Soute à torpilles dans un navire; salle affectée aux torpilles dans une base. (Dict. XXe s.). b) Compartiment de lancement des torpilles (Dict. XXe s.). []. 1re attest. 1904 « salle affectée au service des torpilles » (Nouv. Lar. ill.); de torpille2, suff. -erie.

1. torpille [tɔʀpij] n. f.
ÉTYM. 1549; torpile, 1538 (R. Estienne); var. torpin, 1547; provençal torpio, du lat. torpedo « poisson qui engourdit ». → Torpeur.
Zool. Poisson sélacien, voisin des raies (Rajiformes), au corps presque circulaire et plat, à la queue courte, et qui possède à la base de la tête des organes capables de produire une décharge électrique (→ Endormir, cit. 6, Montaigne).Appos. || Poisson torpille.
1 — Vous n'avez plus de doute, commandant, sur la nature de l'animal ?
— Non, monsieur, c'est évidemment un narval gigantesque, mais aussi un narval électrique.
— Peut-être, ajoutai-je, ne peut-on pas plus l'approcher qu'un gymnote ou une torpille !
J. Verne, Vingt mille lieues sous les mers, p. 49.
2 Tout à coup Nina poussa un cri de joie en apercevant au bout de son hameçon, qu'elle venait de soulever hors de l'eau, un poisson lourd et frétillant. Amenant à elle l'extrémité du fil, elle prit sa proie avec force afin de la décrocher. Mais au premier contact elle reçut une commotion soudaine et s'affala sans connaissance. Le poisson, sorte de raie d'apparence inoffensive, n'était autre qu'une torpille, dont la décharge électrique avait causé ce résultat inattendu.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 224.
tableau Noms de poissons.
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2. torpille [tɔʀpij] n. f.
ÉTYM. 1812; angl. torpedo (trad. de Fulton). → Torpédo.
1 Engin de guerre rempli d'explosifs, utilisé sous l'eau. || Torpilles fixes (appelées plus souvent mines), dormantes, mouillées, en chapelet, dérivées (flottantes à la dérive), portées, remorquées. || Torpilles automatiques, électriques (quant à la mise à feu), à retardement.
2 (1878). Cour. Engin automobile lancé d'un navire ( Sous-marin, torpilleur) pour frapper un objectif (navire, etc.) sous l'eau (→ Couler, cit. 22). || Torpille fusiforme, à gouvernail. || Lancer des torpilles. Lance-torpille. || Torpille dirigeable, guidée.
1 Ainsi donc, tout s'expliquait par l'explosion sous-marine de cette torpille. Cyrus Smith, qui pendant la guerre de l'Union avait eu l'occasion d'expérimenter ces terribles engins de destruction, ne pouvait s'y tromper.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 657 (1874).
2 — Une torpille ! répondit le capitaine, nous avons rencontré une torpille et le yacht a sauté (…)
— Mais qu'est-ce que cette torpille ? demanda Philippe.
— C'est une torpille oubliée, Monsieur, comme il y en a pas mal un peu partout… Ça vient des grandes guerres de 1910… c'est bien désagréable pour la navigation. En 1910, au moment du grand branle-bas, quand les Chinois, les Allemands, les Américains du Sud et du Nord, les Anglais, les Européens et le reste se sont donné le grand coup de torchon général et universel, on a semé des torpilles de tous côtés le long des côtes, torpilles fixes et torpilles flottantes, de tous les calibres et de tous les systèmes (…)
Robida, le Vingtième Siècle, p. 395 (roman d'anticipation écrit avant 1900).
(1916). Projectile terrestre, sorte de bombe à ailettes, lancée par un engin de tranchée, par un avion (torpille aérienne).
3 Les torpilles montent tout droit, ou presque, comme des alouettes, en se trémoussant et froufroutant, puis s'arrêtent, hésitent et retombent tout en annonçant aux dernières secondes leur chute par un « cri d'enfant » qu'on reconnaît bien.
H. Barbusse, le Feu, II, XIX.
Par métaphore. Machine explosive (fig.). || « De nouvelles torpilles soigneusement réglées ou de vieilles affaires qui remontent lentement du fond » (le Point, 28 août 1978, p. 32).
3 Techn. Engin explosif de forme allongée pour torpiller un forage.
DÉR. Torpiller, torpilleur.
COMP. Lance-torpille.

Encyclopédie Universelle. 2012.