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toqué

toque [ tɔk ] n. f.
• 1549; tocque 1454; esp. toca ou it. tocca « étoffe de soie », d'o. i.
1Coiffure en usage aux XVe et XVIe s. Toque de page.
2Coiffure sans bords ou à très petits bords, de forme cylindrique ou tronconique. Toque de juge. Toque de fourrure. « Cuisinier, il s'affublait [...] d'une toque blanche monumentale en calicot » (Jouhandeau). Symbole de la gastronomie. Restaurant à toque.
3Casquette hémisphérique (de jockey). Yves Saint-Martin, toque bleue, casaque blanche (aussi 1. bombe) .
⊗ HOM. Toc.

toque nom féminin (espagnol toca) Coiffure sans bords de forme cylindrique. Casquette de jockey hémisphérique à visière. Coiffure haute et cylindrique en toile blanche empesée portée par les cuisiniers. Chef cuisinier, dans un restaurant : Une grande toque.toque (homonymes) nom féminin (espagnol toca) toc nom masculin toc ! interjection toque forme conjuguée du verbe toquer toquent forme conjuguée du verbe toquer toques forme conjuguée du verbe toquer

toque
n. f. Coiffure ronde et sans bords. Toque blanche de cuisinier.

⇒TOQUE, subst. fém.
A. — HIST. DU COST. Au Moyen Âge, coiffure masculine ronde à revers tailladé; aux XVIe et XVIIe s., coiffure masculine à fronces cousues, orné d'une plume ou d'une enseigne; au XVIIIe s., coiffure féminine rigide à visière (d'apr. JANNEAU 1980). Toque de page. Dans la première [tour], Herrmann s'appuie sur le balcon avec un pourpoint bleu et une toque couleur de feu (QUINET, Ahasvérus, 1833, 3e journée, p. 179).
B. — CHAPELLERIE
1. Coiffure de formes diverses portée dans certains corps ou dans certains métiers.
— Dans le domaine civil, notamment la magistrature, l'Université. Coiffure des magistrats en tenue dans l'exercice de leurs fonctions et des professeurs des universités en tenue dans les cérémonies officielles, avec le signe distinctif de leur rang, de leur fonction. Toque de juge; porter la robe et la toque; en toque et en robe. Une table, (...) séparait les candidats de MM. les examinateurs en robe rouge, tous portant des chausses d'hermine sur l'épaule, avec des toques à galons d'or sur le chef (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 78). V. épitoge ex. de Claudel, galon ex. 2.
— Dans le domaine milit. Coiffure d'uniforme dans certains corps d'armes. Leur toque à bande bleue inclinée sur l'oreille (...), les brigadiers procédaient au recensement de leurs pelotons (COURTELINE, Train 8 h. 47, Début, 1885, p. 177). V. charivari2 ex. de Jouy.
— Dans le domaine de l'art culin. Coiffure en toile blanche, plus ou moins haute selon le rang, portée par les cuisiniers, les boulangers, les pâtissiers et leur personnel. Vous lui direz (...) que j'irai le retrouver au théâtre.On fera la commission au papa, répondit le pâtissier en ôtant puis renfonçant sa toque blanche, par un geste qui lui était familier (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 161). Sa coiffure le proclamait chef. Seul, il la portait en galette; le personnel subalterne étriquait ses toques en moule à charlotte. Les traditions corporatives se maintenaient ici tenacement: l'ouvrier principal coiffait le plus gros bonnet (HAMP, Marée, 1908, p. 66).
P. méton. ,,Chroniqueur gastronomique; cuisinier`` (COURTINE Gastr. 1984). Les douze plus grandes toques du moment furent conviées à préparer, chacune, leur plat d'excellence pour une tablée de cinquante gastronomes (Le Monde aujourd'hui, 7-8 avr. 1985, p. III, col. 5). Insigne de renommée gastronomique qualifiant l'art de la table des restaurants et auberges. Le temps n'est plus où les critiques des restaurants n'étaient le fait que d'une petite équipe parisienne relayée par une poignée d'amis provinciaux. (...) Mais, précise-t-on à la rédaction du guide, les deux et trois toques ne sont accordées que par les maîtres (Le Monde loisirs, 22 mars 1986, p. 23, col. 3).
P. métaph. On voit s'ouvrir les fleurs que garde Le jardin, pour dernier trésor: Le dahlia met sa cocarde Et le souci sa toque d'or (GAUTIER, Émaux, 1863, p. 95).
2. Coiffure d'homme, de femme ou d'enfant, sans bords ou à très petits bords. Toque d'astrakan, de fourrure, de velours; toque à plume(s); toque de voyage; petite toque; toque (à la) cosaque, écossaise, polonaise, russe. Un ample chapeau de paille d'Italie (...) suffit pour dérober avec beaucoup de grâce une jolie jardinière aux ardeurs du soleil, et, par conséquent lui épargner la dépense (...) de ces toques en étoffes précieuses, garnies de plumes et de fleurs (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 282). Le prêtre retira sa grande pelisse de fourrure, la toque poudrée de neige qui lui descendait jusqu'aux yeux, et s'en alla vers le lit de la malade (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 228).
3. SPORTS (hipp., cycl.). Casquette à visière en soie, de couleur, des jockeys, des coureurs (pour les jockeys, de la couleur du propriétaire du cheval alliée à celle de la casaque) (d'apr. PEARSON 1872). Le moment de la course approchait (...) les jockeys, la selle sous le bras, en toque et en veste de satin (...) achevaient de seller leurs chevaux et de visiter chaque partie du harnais (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 208). D'après les règlements de l'Union vélocipédique (...) [le coureur doit porter] (...) Une toque genre jockey (BAUDRY DE SAUNIER, Cycl., 1892, p. 368).
C. — Spécialement
1. BOT. Plante labiée commune dans les prés marécageux (d'apr. PRIVAT-FOC. 1970). Synon. scutellaire.
2. HÉRALD. ,,Timbre garni de plumes d'autruche dans le système héraldique de l'Empire français`` (THIÉBAUD Blason 1982). Il existe d'autres marques extérieures qui le complètent [l'écu]. Ce sont le timbre, soit un casque (...), soit une toque [Premier Empire français] (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 754).
3. ZOOL., au masc. Singe du genre macaque, de teinte verdâtre (d'apr. PRIVAT-FOC. 1970).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. toc, formes de toquer. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. I. 1. a) 1454 tocque « sorte de coiffure sans bords ou à très petits bords » (M. D'ESCOUCHY, Chron., éd. G. Du Fresne de Beaucourt, t. 2, p. 121); 1455-57 (B. DE LA BROQUIÈRE, Voyage d'Outremer, éd. Ch. Schefer, p. 60); b) 1690 désigne une coiffure propre à certaines professions (FUR.); 2. 1680 « linge de chanvre ou de gros lin qui couvre les épaules des religieuses du Saint-Sacrement » (RICH.); 3. 1694 bot. p. anal. de forme (TOURNEFORT Bot. t. 1, p. 150). II. 1819 zool. (Nouv. dict. d'hist. nat. ds QUEM. DDL t. 22). I empr. à l'esp. toca, qui désigne une coiffure d'étoffe dep. le XIe s. (doc. aragonais), d'orig. incertaine, peut-être orientale (v. COR.-PASC.). Au sens 2, le mot s'est peut-être croisé avec toque « étoffe de soie », att. aux XVIe et XVIIe s. (ds GAY), empr. à l'ital. tocca « id. », issu du longobard tôh « étoffe ». Voir FEW t. 21, 1, p. 531 et t. 17, p. 342b. II est d'orig. inc. (cf. FEW t. 21, p. 218a). Fréq. abs. littér.:233. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 124, b) 396; XXe s.: a) 593, b) 314. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 672. — JUNEAU (M.). Probl. de lexicol. québécoise... Québec, 1977, pp. 223-228, 236-237. — KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du XVe s. Paris, 1969, pp. 257-266. — QUEM. DDL t. 22.

toque [tɔk] n. f.
ÉTYM. 1549; tocque, 1454; esp. toca (Bloch), ou ital. tocca « étoffe de soie, gaze, crêpe », qui viendrait lui-même, selon Dauzat, d'un longobard toh (cf. all. Tuch « linge »); pour P. Guiraud, s'agissant d'une coiffure « ronde, sans bords », le mot pourrait, comme le provençal toco « souche », se rattacher à toquer, toucher, au sens de « frapper ».
1 Anciennt. Coiffure en usage aux XVe et XVIe siècles. || Toque de page.
1 Au mois de février de l'année 1580, un jeune homme traversait, au point du jour, la Piazetta, à Venise. Ses habits étaient en désordre; sa toque, sur laquelle flottait une belle plume écarlate, était enfoncée sur ses oreilles.
A. de Musset, Nouvelles, « Fils du Titien », I.
2 Mod. Coiffure sans bords ou à très petits bords, de forme cylindrique ou tronconique. || Toque de magistrat (→ Hermine, cit. 6), d'avocat, de professeur (→ Épitoge, cit.), de cuisinier. || Toque russe en fourrure. || Toque d'astrakan. || Toque de femme. aussi Bonnet.
2 Cuisinier, il s'affublait pour l'amour de l'ornement, d'une toque blanche monumentale en calicot qui accusait son Pontife à vingt ans (…)
M. Jouhandeau, Chaminadour, VII, « Petit Jacques ».
3 Casquette hémisphérique (de jockey).
DÉR. Toquet.
HOM. Toc; forme des v. (se) toquer, 1. toquer et 2. toquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.