taciturne [ tasityrn ] adj.
• 1530; « où il y a peu de bruit » 1485; lat. taciturnus
♦ Qui par nature parle peu, reste silencieux. « comme les vrais hommes d'action, il est le plus souvent taciturne » (Duhamel). N. Guillaume le Taciturne (ou le Taiseux) :Guillaume Ier d'Orange.
♢ Plus cour. Qui n'est pas d'humeur à faire la conversation. ⇒ 1. morose, sombre. Une femme sérieuse « qui, avec l'âge, devient taciturne, impérieuse, austère et brusque » (Senancour).
⊗ CONTR. Communicatif, disert, loquace, parleur.
● taciturne adjectif et nom (latin taciturnus) Qui reste volontiers silencieux, renfermé ; qui n'est pas d'humeur à faire la conversation : Vous êtes bien taciturne ce soir. ● taciturne (synonymes) adjectif et nom (latin taciturnus) Qui reste volontiers silencieux, renfermé ; qui n'est pas d'humeur à...
Synonymes :
- impénétrable
- muet
- renfermé
- secret
Contraires :
- bavard
- causeur
- démonstratif
- expansif
- exubérant
- loquace
- ouvert
- volubile
taciturne
adj. et n. Litt. Qui est de nature ou d'humeur à parler peu. Un homme taciturne. Un caractère taciturne.
⇒TACITURNE, adj.
A. — Qui, par tempérament, parle peu; qui est laconique. Synon. morne1, silencieux; anton. babillard, bavard, communicatif, expansif. Âme, cœur, humeur taciturne; caractère, élève, enfant, montagnard, paysan taciturne; sombre et taciturne; triste et taciturne. Richelieu sentait en M. de Saint-Cyran, sous son air réservé et taciturne, un ressort secret de puissance dont il tenait à s'assurer (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 315). Le livre [American Note-Books de Hawthorne] est plein de petites phrases de ce genre, sans développements, sans bavardage, paroles d'un homme taciturne, rêveur, secret (GREEN, Journal, 1944, p. 160).
— Empl. subst. Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne, Ô vase de tristesse, ô grande taciturne (BAUDEL., Fl. du Mal, 1857, p. 43). Celui-ci connaissait depuis l'enfance le trait distinctif de son cadet, cette froide retenue de parole sur tout ce qui le concernait; il dut renoncer à obtenir de ce taciturne le beau récit de bataille qu'on attendait à la Bourdette (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 256).
B. — Qui, en certaines circonstances, refuse de parler, garde silence. Synon. muet, silencieux. Être taciturne; foule taciturne. L'accusateur public et l'un des juges du tribunal révolutionnaire restaient taciturnes, observaient avec attention les moindres mouvements de sa physionomie (BALZAC, Réquisit., 1831, p. 145). On voyait qu'il eût apprécié le réconfort d'un sourire. Mais, sans nous être consultés, nous demeurions taciturnes et le visage fermé, et à la fin notre mutisme lui pesait certainement davantage que n'avait fait notre indignation le quart d'heure d'avant (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 268).
C. — Rare. Silencieux. Antre, ciel, colline, heure, maison, nuit, tombeau taciturne; arbres, lieux taciturnes. Le silence règne dans ces hôtels neufs, qui n'ont ni souvenirs ni passé et qui font songer à ces palais enchantés, déserts et taciturnes, entretenus par un génie invisible (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 257). La lune se mirait dans le lac taciturne, Pâle comme un grand lis, pleine de nonchaloirs (MORÉAS, Syrtes, 1884, p. 37).
REM. Taciturnement, adv., rare. D'une manière taciturne; sans parler. Synon. en silence. Muet comme une carpe et ivrogne comme le biscuit, il se remplissait taciturnement (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 92).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1485 « où il n'y a pas de bruit » voye taciturne (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 1, p. 14, vers 344); cf. déb. XVIe s. silence taciturne (J. LEMAIRE DE BELGES, Le Temple d'honneur et de vertus ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 4, p. 218); b) id. « qui a le caractère du silence » nuict taciturne (ID., La Couronne margaritique, ibid., p. 43); cf. 1827 la nuit, taciturne, voilée (BAOUR-LORMIAN, Ossian, p. 4); 1859 « qui ne laisse rien exprimer » clôtures taciturnes (FROMENTIN, Sahel, 2e éd., 1893, p. 29); 2. a) 1530 « qui est de tempérament, d'humeur à parler peu » (PALSGR., p. 325); b) 1680 « propre à celui qui n'aime pas parler » humeur taciturne (RICH.). Empr. au lat. class. taciturnus « taciturne, silencieux » dér. de tacitus, v. tacite. Fréq. abs. littér.:433. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 503, b) 658; XXe s.: a) 777, b) 591. Bbg. QUEM. DDL t. 3 (s.v. taciturnement).
taciturne [tasityʀn] adj.
ÉTYM. 1530; « où il y a peu de bruit », 1485; lat. taciturnus.
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1 Qui par nature parle peu, reste silencieux; qui n'est pas d'humeur à faire la conversation. ⇒ Muet, silencieux; morne, morose, sombre (→ Absent, cit. 6; éclat, cit. 8). || Rester taciturne. ⇒ Taire (se). || Taciturne et triste, et mécontent (→ Comique, cit. 4). || Incivil (cit. 3), froid et taciturne. || Amoureux taciturne. ⇒ Ténébreux. || Un vieux hibou (fig.) taciturne. — Caractère, humeur taciturne. ⇒ Concentré, renfermé (cit. 13). → Loup-garou, cit. 1.
1 (…) il prend une femme sérieuse, triste, que la première contrariété rend mélancolique, que les chagrins aigrissent, qui avec l'âge devient taciturne, impérieuse, austère et brusque (…)
É. de Senancour, Oberman, XXXV, II.
2 (…) comme les vrais hommes d'action, il est le plus souvent taciturne. Il sait parler quand il le faut; mais vertu beaucoup plus rare, il sait fort bien écouter.
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, III, II.
♦ N. || Les taciturnes et les parleurs (→ Groupe, cit. 16). — Hist. || Guillaume le Taciturne (ou le Taiseux) : Guillaume Ier d'Orange.
2 (1680). Qui ne s'exprime pas, ne se traduit pas en paroles. ⇒ Muet, silencieux. || « Ton amour taciturne est toujours menacé » (cit. 16).
3 Où l'on ne parle pas. || Tête-à-tête taciturne (→ Ennuyer, cit. 27).
4 Par métaphore (littér.). || « Derrière ces clôtures taciturnes » (→ Barricader, cit. 4).
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DÉR. Taciturnement, taciturnité.
Encyclopédie Universelle. 2012.