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sonneur

sonneur [ sɔnɶr ] n. m.
souneur 1260; de soner, puis sonner
1Personne qui sonne les cloches. Le « lien intime qui unissait le sonneur à l'église » (Hugo). Loc. Dormir comme un sonneur, très profondément. « L'oncle Toinot, tout à fait ivre, dormait comme un sonneur » (É. Guillaumin).
Vieilli Celui qui sonne le cor, le clairon. « Les Maîtres sonneurs », roman de G. Sand.
2Par anal. Ouvrier qui manœuvre la sonnette (II).

sonneur nom masculin Personne chargée de sonner les cloches d'une église. Personne qui joue d'instruments à vent dont on sonne (clairon, cor de chasse, cornemuse, etc.). Autre nom du bombina. ● sonneur (expressions) nom masculin Vieux. Dormir, ronfler comme un sonneur, très profondément.

sonneur
n. m. Celui qui sonne les cloches.
|| Celui qui sonne de la trompe, du cor.

⇒SONNEUR, -EUSE, subst.
A. — Personne qui a pour profession de sonner les cloches d'une église. Sonneur de cloches. Le léger fantôme d'une femme à peine adolescente parut (...): c'était la petite sonneuse de cloches. J'entendis le bruit d'un baiser, et la cloche tinta le point du jour (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 442). Jeanne (...) fit un cadeau au sonneur de Domremy pour qu'il sonnât matin et soir plus longuement (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1901, p. 244).
Expr. pop., fam.
Dormir, ronfler comme un sonneur. Dormir très profondément et bruyamment. Ce pathétique réveillait en sursaut, dans l'épouvante ou dans la rage, quelques-uns de mes meilleurs amis: je ronflais comme un sonneur (SARTRE, Mots, 1964, p. 163).
Boire comme un sonneur (vx). Boire avec excès. (Ds Ac.).
B. — Au masc.
1. a) Vx ou région. Musicien de campagne, joueur d'un instrument traditionnel. Sonneur de vielle. Si vous fussiez venu de son temps (...) force ne vous eût point été (...) de passer pour un pauvre sonneur de cornemuse (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 80). [Les Portefaix] partaient pour la montagne, précédés d'un sonneur de galoubet qui les accompagnait quelques lieues pour leur donner le pas (GIONO, Eau vive, 1943, p. 49).
Absol. Maître sonneur. Ménétrier (d'apr. LITTRÉ).
b) Joueur d'un instrument à vent, d'un cuivre. Sonneur de cor, de clairon. Au Boulingrin, où s'assemblaient, tous les soirs, l'élite de la ville, les ménétriers, joueurs de luth, de mandoline, de vielle, les sonneurs de trompe et de buccine, pour faire des concerts de voix et d'instrumens (BOREL, Champavert, 1833, p. 120).
2. Spécialement
a) BÂT. Ouvrier chargé de manœuvrer la sonnette à main à l'aide d'une corde. (Dict. XXe s.).
b) MINES ET CARR. ,,Ouvrier de l'accrochage qui, par une sonnerie, signale au machiniste d'extraction les manœuvres à faire pour la montée, la descente ou l'arrêt de la cage`` (Mét. 1955).
c) SPORTS (rugby). Celui qui sonne son adversaire. Il y a déjà beaucoup trop de sonneurs et de bagarreurs sur les terrains de rugby (L'Auto, 20 juin 1933 ds QUEM. DDL t. 5).
d) ZOOLOGIE
) Crapaud verruqueux d'Europe, gris foncé, au ventre de couleur jaune ou orange. Sonneur à ventre de feu. Crapaud à ventre rouge, comptant plusieurs espèces (le mâle, à l'époque des amours, émettant un appel analogue à un son de cloche) (d'apr. Animaux 1981). En appos. Weiss, par exemple, implante un cœur surnuméraire dans la cavité abdominale d'un crapaud sonneur; trois mois après, l'organe greffé fonctionne encore (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 74).
) Courlis, passereau du Brésil. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694, au masc. Étymol. et Hist. A. 1. 1260, 15 nov. « celui qui sonne les cloches » (Layettes du Trésor des chartes, t. 3, éd. J. de Laborde, Paris, 1875, p. 556a: As souneurs de la banc cloche); 1835 boire comme un sonneur (Ac.); 2. 1723 « ouvrier qui tire les cordes de la sonnette à enfoncer les pilotis » (SAVARY). B. 1491, 13 déc. « celui qui sonne d'un instrument de musique » sonneurs de trompette; de tabourin; de fluste (Arch. de Bretagne, t. 2, Nantes, 1884, p. 120). C. 1780 « espèce de courlis » (BUFFON, Oiseaux, t. 5, p. 11 ds LITTRÉ). D. 1933 rugby (L'Auto, loc. cit.). Dér. de sonner; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:163. Bbg. QUEM. DDL t. 10.

sonneur, euse [sɔnœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1260, souneur, aussi « musicien », « poète » jusqu'au XVIIe; de soner, puis sonner.
Rare au féminin.
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I
1 N. m. Celui qui sonne les cloches. || Le sonneur d'une église (→ Infirmité, cit. 9).Dormir comme un sonneur (que les cloches mêmes ne réveillent pas).(1723). Par anal. Celui qui manœuvre la sonnette (II.), en tirant sur la corde appelée tiraude.(1955). Par ext. Ouvrier mineur chargé de signaler par une sonnerie certaines manœuvres aux machinistes d'extraction.
1 Quasimodo était donc carillonneur de Notre-Dame. Avec le temps, il s'était formé je ne sais quel lien intime qui unissait le sonneur à l'église.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, IV, III.
2 (…) en même temps que les sons de cloches retentissaient aux oreilles de tous les Illiersois, leur inspirant un sentiment de familiarité car ils connaissaient tous le sonneur, mais aussi de respect, car bien avant ce sonneur, qui n'était sonneur que depuis deux ans, les cloches avaient, depuis qu'on était né, retenti chaque fois que quelqu'un était mort (…) chaque fois que quelqu'un se mariait (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 347.
2 ( Sonner, III., 2.). Vx ou régional. Musicien; personne qui sonne du clairon, de la trompe, etc. Ménétrier. || Les Maîtres sonneurs (de cornemuse), roman de G. Sand.
(En Bretagne). Joueur de biniou ou de bombarde. || Inviter des sonneurs pour un fest-noz.
REM. Le fém. sonneuse est rare (semble inusité au sens 1), mais reste virtuel.
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II
1 (1770). Oiseau (passereau du Brésil).
2 (1904). Crapaud du genre bombina.

Encyclopédie Universelle. 2012.