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BRIE

BRIE

Située entre la Seine et la Marne, la Brie est une plaine de calcaire, meuliérisé en surface, se relevant à l’est au-dessus de la Champagne à 250 mètres; drainée d’est en ouest par des cours d’eau aux vallées encaissées, c’est une région de grande culture céréalière et de grandes exploitations, qui n’échappe pourtant pas à l’urbanisation. On peut y distinguer plusieurs sous-régions.

La Brie occidentale, à l’ouest d’une ligne passant par La Ferté-sous-Jouarre, Coulommiers et Nangis, couverte de limons portant des céréales et de la betterave à sucre aux hauts rendements, est le domaine des grandes exploitations de plus de 100 hectares qui, outre la culture, pratiquent l’élevage d’agneaux pour approvisionner Paris; les habitants de cette zone vont travailler dans la capitale.

La Brie de Provins, plus élevée et traversée par la Voulzie, aux exploitations plus petites et dont le paysage comporte plus de prés et de haies, est dominée par Provins (11 608 hab. en 1990) où on trouve des activités de construction et d’industrie optique; c’est aussi une zone de résidences secondaires.

Dans la haute Brie, au nord, plus élevée et plus humide, le limon disparaît au profit de la meulière. De grandes forêts subsistent, mais de grosses exploitations isolées se sont créées et pratiquent non seulement la culture (blé, plantes sarclées), mais aussi l’élevage pour l’engraissement de bovins et la production de fromages (brie, coulommiers).

Dans la Brie centrale, entre Montmirail et Coulommiers, les paysages sont plus ouverts et la production est orientée vers l’élevage laitier pour la production des fromages.

Coulommiers (13 087 hab. en 1990) est un marché et un centre d’industries alimentaires, électriques et mécaniques. Les autres villes, comme Château-Thierry, Meaux, Melun, Corbeil-Essonnes, Provins, sont situées sur le pourtour de la Brie. À Grandpuits, près de Nangis, se trouve une raffinerie alimentée pour partie par le pétrole qui est extrait sur place.

• 1643; de Brie, n. d'une région de France

n. m. Fromage de lait de vache à pâte molle fermentée.

(la) riche région agricole de France, entre la Marne et la Seine.

⇒BRIE¹, subst. fém.

TECHNOL. Instrument de bois avec lequel le vermicellier, le boulanger, le pâtissier, donnent la dernière façon à la pâte.

Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.

Prononc. :[]. Homon. bri ou bry; bris. Étymol. et Hist. 1700 brie (Liger dans DELB. Rec. dans DG). Déverbal de l'a. fr. brier, var. morphol. de broyer dep. XII^e-XIII^e s. (LAMBERT LE TORT, A. DE BERNAY, Alexandre, 328, 7 dans T.-L.).

BBG. — BRÜCH 1913, p. 131. — DE GOROG 1958, p. 111.

⇒BRIE², subst. masc.

Fromage à pâte molle, à croûte moisie, qui se fabrique dans la Brie :

• Trois brie, sur des planches rondes, avaient des mélancolies de lunes éteintes; deux, très secs, étaient dans leur plein; le troisième, dans son deuxième quartier, coulait, se vidait d'une crème blanche, étalée en lac, ravageant les minces planchettes, à l'aide desquelles on avait vainement essayé de le contenir.

ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 827.

PRONONC. ET ORTH. — Cf. brie¹.

ÉTYMOL. ET HIST. — 1643 (Les Œuvres du Sieur de Saint-Amant, seconde partie, 51 dans QUEM. : O Brie! ô pauvre Brie! ô chétif Angelot qu'autrefois j'exaltay pour l'amour du Bilot, Tu peux bien aujourd'huy filer devant ce Diable [un cantal]).

Du nom de la Brie, région située dans le Bassin parisien, où se fabrique le fromage appelé d'abord fourmage de Brie (XV^e s., Martyre de St Denis dans QUEM.); cette attest. est faussement donnée comme étant le 1^er emploi du subst. brie par QUEM., DAUZAT, Pt ROB.

STAT. — Fréq. abs. littér. :27.

BBG. — DUCH. 1967, § 70.