sécurité [ sekyrite ] n. f.
• 1190, rare av. XVIIe; lat. securitas, de securus « sûr »; doublet sav. de sûreté
1 ♦ État d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger. ⇒ assurance, 1. calme, confiance, tranquillité. Sentiment, impression de sécurité. « l'insolente sécurité de cet homme, qui ose dormir tranquille » (Laclos). — Loc. En toute sécurité : en éprouvant une entière sécurité.
2 ♦ (1780) Situation, état tranquille qui résulte de l'absence réelle de danger (d'ordre matériel ou moral). Rechercher la sécurité matérielle, la sécurité de l'emploi. Il a devant lui « un tout petit avenir, [...] une petite sécurité, une retraite, un traitement » (Sarraute). Veiller sur la sécurité de qqn. ⇒ défendre, protéger. La sécurité des personnes et des biens. — EN SÉCURITÉ : à l'abri du danger, en sûreté. Mettre qqch. en sécurité. On ne se sent pas en sécurité dans ce quartier.
3 ♦ Organisation, conditions matérielles, économiques, politiques, propres à créer un tel état; la situation ainsi obtenue. ⇒ ordre. « La sécurité des individus dans les sociétés modernes ne repose pas sur la terreur des supplices » (France). Sécurité menacée par des troubles sociaux. Assurer la sécurité dans un territoire. Prendre des mesures de sécurité. « La sécurité de la vie publique comme celle du corps individuel, est fondée sur l'automatisme de sa défense » (Giraudoux). — Loc. (En France) Compagnies républicaines de sécurité : formations mobiles mises à la disposition des préfets pour assurer l'ordre (⇒ C. R. S.) . — Sécurité militaire : service chargé d'assurer la protection de l'institution militaire contre la subversion.
♢ Sécurité publique. Sécurité routière : ensemble de mesures destinées à assurer la protection des usagers de la route. — Sécurité nationale. Sécurité internationale ou collective, reposant sur des garanties internationales. CONSEIL DE SÉCURITÉ : un des organes principaux de l'O. N. U.
♢ Dr. Quartier de haute sécurité.
4 ♦ (1945; angl. Social Security [1935]) S ÉCURITÉ SOCIALE : organisation destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu'ils supportent. ⇒ assurance. Carte, numéro d'immatriculation à la Sécurité sociale. Remboursements, prestations de la Sécurité sociale. Cotisations versées à la Sécurité sociale. Financement du déficit de la Sécurité sociale par la contribution sociale généralisée. Caisse de Sécurité sociale.
♢ Par ext. Ensemble des régimes assurant la protection des personnes contre les différents risques sociaux. Régime général, régimes spéciaux de la Sécurité sociale. — Abrév. fam. (v. 1960) SÉCU [ seky ]. La sécu.
5 ♦ DE SÉCURITÉ, se dit de choses capables d'assurer la sécurité des intéressés. ⇒ sûreté. Cran, manette de sécurité d'une arme. Ellipt Mettre la sécurité. Rail de sécurité. Ceinture de sécurité (pour automobiliste). Machine qui comporte un système de sécurité. — Marge de sécurité. Coefficient de sécurité.
⊗ CONTR. Insécurité.
● sécurité nom féminin (latin securitas) Situation dans laquelle quelqu'un, quelque chose n'est exposé à aucun danger, à aucun risque, en particulier d'agression physique, d'accidents, de vol, de détérioration : Cette installation présente une sécurité totale. Situation de quelqu'un qui se sent à l'abri du danger, qui est rassuré. Absence ou limitation des risques dans un domaine précis : Ils recherchaient la sécurité matérielle. Armement Dispositif du mécanisme d'une arme à feu, interdisant tout départ intempestif du coup. Matériaux Propriété qu'a une structure de résister aux sollicitations auxquelles le concepteur a prévu qu'elle pourra être soumise. ● sécurité (citations) nom féminin (latin securitas) Jean-Paul Marat Boudry, canton de Neuchâtel, 1743-Paris 1793 La trop grande sécurité des peuples est toujours l'avant-coureur de leur servitude. Les Chaînes de l'esclavage ● sécurité (difficultés) nom féminin (latin securitas) Orthographe Sécurité. On écrit la Sécurité sociale (administration) avec une majuscule, mais assurer une sécurité sociale (situation) avec une minuscule. SÛreté. Avec un accent circonflexe sur le u. Sens et emploi Ces mots, tous deux apparentés au latin securus, sÛr, ont des sens très voisins. Sécurité (du latin securitas) est le doublet savant de sÛreté (issu de sÛr). Dans le sens de « situation dans laquelle on ne craint aucun danger », les deux mots sont des quasi-synonymes et s'emploient presque indifféremment. Toutefois, l'usage a fixé certains emplois ; ainsi l'on dit : la sécurité routière, la sécurité militaire, la sécurité publique ; mais dans un contexte judiciaire, on emploie plutôt sÛreté : la sÛreté nationale, la Cour de sÛreté de l'État. De sécurité ou de sÛreté = destiné à garantir la sécurité des personnes. Chaîne, verrou de sécurité, de sÛreté ; ceinture de sécurité. Remarque De sÛreté a également le sens de « qui est sÛr, fiable, infaillible » : dispositif de sÛreté. En sécurité ou en sÛreté = à l'abri d'un danger, d'une menace éventuels. Ses bijoux sont en sécurité (ou en sÛreté) dans un coffre à la banque ; vous êtes ici en sécurité (ou en sÛreté). ● sécurité (expressions) nom féminin (latin securitas) De sécurité, destiné à prévenir un accident ou un événement dommageable ou à en limiter les effets : Ceinture de sécurité. Marge de sécurité. Sécurité civile, nom donné, depuis 1975, à la protection civile, c'est-à-dire à l'ensemble des mesures de prévention et de secours que requiert, en toutes circonstances, la sauvegarde des populations. (En France, tous ces problèmes relèvent du ministre de l'Intérieur et sont de la compétence de la direction de la défense et de la sécurité civile, créée en 1997.) Sécurité collective, protection de la société contre les atteintes aux institutions, aux personnes et aux biens. Direction centrale de la sécurité publique, direction de la police nationale qui est en liaison avec les services départementaux et municipaux de police et assure les communications avec l'état-major des Compagnies républicaines de sécurité. (Nouvelle dénomination : Direction des polices urbaines.) Sécurité sociale, ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les individus et les familles contre certains risques, appelés risques sociaux ; ensemble des organismes administratifs chargés d'appliquer ces mesures. (Dans ce sens, Sécurité prend une majuscule.) Sécurité publique, élément de l'ordre public. Sécurité routière, ensemble des règles et des services visant à la protection des usagers de la route. Éclairage de sécurité, éclairage d'un local destiné à permettre l'évacuation des occupants et l'exécution de manœuvres de sécurité lorsque l'éclairage normal est défaillant. Officier de sécurité, officier d'un navire de commerce chargé spécialement de la lutte contre l'incendie. Sécurité nucléaire, protection des personnes et des biens contre les dangers, nuisances et gênes de toute nature, résultant de la création, du fonctionnement et de l'arrêt des installations nucléaires fixes ou mobiles, ainsi que de la conservation, du transport, de l'utilisation ou de la transformation des substances radioactives naturelles ou artificielles ; ensemble des mesures qui visent à assurer cette protection. (La sûreté nucléaire est le domaine de la sécurité nucléaire qui concerne les installations nucléaires.) Explosif de sécurité, explosif dont le tir, dans les mines de charbon grisouteuses, ne risque pas de provoquer un coup de grisou ou un coup de poussières. Verre de sécurité, verre qui ne doit pas provoquer de coupures graves en cas de bris. (On distingue le verre feuilleté et le verre trempé.) ● sécurité (synonymes) nom féminin (latin securitas) Situation dans laquelle quelqu'un, quelque chose n'est exposé à aucun danger...
Synonymes :
- paix
- sûreté
- tranquillité
Contraires :
- danger
- insécurité
- précarité
Situation de quelqu'un qui se sent à l'abri du danger...
Synonymes :
- ataraxie
- calme
- quiétude
- sérénité
Contraires :
- angoisse
- anxiété
- appréhension
- crainte
- défiance
- inquiétude
Pyrotechnie. Explosif de sécurité
Synonymes :
sécurité
n. f.
d1./d Tranquillité d'esprit de celui qui pense qu'aucun danger n'est à craindre. Avoir un sentiment de sécurité.
d2./d Situation dans laquelle aucun danger n'est à redouter. Assurer la sécurité publique.
— Sécurité routière: ensemble des mesures visant à assurer la sécurité des usagers de la route.
— Conseil de sécurité de l'ONU.
d3./d Sécurité sociale: dans certains pays, organisation officielle visant à assurer la sécurité matérielle des travailleurs et de leur famille en cas de maladie, d'accident du travail, de maternité, etc., et à leur garantir une retraite.
d4./d TECH Organe qui empêche de manoeuvrer la détente d'une arme à feu.
d5./d Loc. adj. De sécurité, qui assure la sécurité. Dispositif de sécurité.
⇒SÉCURITÉ, subst. fém.
A. — 1. État d'esprit confiant et tranquille qui résulte du sentiment, bien ou mal fondé, que l'on est à l'abri de tout danger. Synon. calme, confiance, quiétude, sérénité, tranquillité. Impression de sécurité; éprouver, goûter une parfaite sécurité; le besoin de sécurité est fondamental chez l'homme. Je sais attendre avec sécurité l'avenir, quelque alarmant qu'il puisse être (SENANCOUR, Obermann, t. 1, 1840, p. 51). Rappelons-nous aussi la sécurité absolue que donne à l'enfant sa main dans la main de l'homme (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 318).
— Loc. En (toute) sécurité. En (toute) confiance. Dormir en toute sécurité. Si je fais pipi tout de suite, je ferai peu, et mes draps auront le temps de sécher à la chaleur de mon corps. Je suis sûr, par expérience, que maman n'y verra goutte. Poil de Carotte se soulage, referme ses yeux en toute sécurité et commence un bon somme (RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 22). Ma tête serait mise à prix, que je me sentirais plus en sécurité dans le maquis, comme une bête traquée, que réfugié chez une femme qui m'aime d'amour (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 943).
2. [Avec un compl. prép. introd. par de et désignant une chose concr. ou abstr.] Caractère qui procure un état d'esprit confiant et tranquille. Retrouver la sécurité d'un abri, d'un refuge. La bonne dame, en vraie Normande, chérissait, par-dessus tout, le bien, moins pour la sécurité du capital que pour le bonheur de fouler le sol vous appartenant (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 123). Les yeux d'Anne se fixèrent sur les siens (...) avec quelque chose imitant la sécurité d'une ancienne amitié (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 134).
3. Assurance, sûreté. Le commandant admira (...) l'élégante sécurité des mouvements de Butifer, pendant qu'il descendait le long des aspérités de la roche (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 135). Jacques (...) demanda: — « Tu as eu facilement ta permission? » — « Très facilement. Pourquoi? » Comme Jacques se taisait, il ajouta avec sécurité: « Ils m'ont donné quatre jours, avec prolongation possible (...) » (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 209).
B. — 1. Situation objective, reposant sur des conditions matérielles, économiques, politiques, qui entraîne l'absence de dangers pour les personnes ou de menaces pour les biens et qui détermine la confiance. Assurer la sécurité d'un homme d'État, des individus et des biens, des personnes; veiller sur la sécurité des Parisiens; compromettre, garantir la sécurité d'un état. Le bourg vivait ramassé sur lui-même et ne bénéficiait de la sécurité créée par l'existence de remparts qu'en renonçant aux avantages de l'espace et de l'aisance (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 154):
• 1. — (...) Car si vous ne me racontez pas ce que vous ne savez pas, Bernier, je ne réponds plus de rien!... — Et de quoi donc, monsieur, ne répondez-vous plus? — Mais, de votre sécurité, Bernier!... — De ma sécurité, à moi?... Je n'ai rien fait! — De notre sécurité à tous, de notre vie! répliqua Rouletabille...
G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 98.
— [Sans détermination] Époque de paix et de sécurité; sécurité menacée par le terrorisme; assurer le calme et la sécurité dans un pays; rétablir la sécurité par la force; décréter le couvre-feu pour des raisons de sécurité. Phocion (...) conseillait à ses compatriotes d'accepter l'autorité de Philippe, et leur promettait à ce prix la concorde et la sécurité (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 486). Les XIIe et XIIIe siècles, qui virent renaître l'ordre et la sécurité en Europe, furent aussi les époques du triomphe de la pierre (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 164).
— Locutions
♦ En sécurité. Objectivement à l'abri du danger. Synon. en sûreté. Mettre ses bijoux en sécurité; être en sécurité. Un écolier qui a volé un beau fruit, et qui, le sachant bien en sécurité au fond de sa poche, se contente de le tâter du doigt de temps à autre, en se réservant de choisir son heure pour le savourer à son aise (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 103). Nous pourrions nous croire en sécurité. Et cependant! maladie, accident, combien de menaces cheminent! (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 191).
♦ Par sécurité. Pour prévenir un danger, un risque éventuels. Jeudi, radio. Et consultation du patron, par sécurité. Nous lui ferons son plâtre samedi (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1080). J'habite par sécurité, en sous-location, une chambre meublée à trois cents francs par mois (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 56).
2. a) [Suivi d'un adj. désignant un domaine] Absence de menaces, de difficultés pour une personne ou un groupe social dans un domaine particulier. Sécurité économique, financière, matérielle, monétaire; sécurité intellectuelle, mentale. Pendant la digestion, ils font des cancans sur le voisin, sans cela pas de sécurité commerciale à Paris. Là se lancent les affaires (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 646). Son goût de la sécurité morale et du confort spirituel me gêne. Il a l'effroi du mal et en même temps comme une ombre de désir de ces péchés qu'il ne connaît que par l'imagination (GREEN, Journal, 1941, p. 127).
b) [Avec un compl. prép. introd. par de et désignant une activité, une action, un processus] Caractère de ce qui est dépourvu de risques, exempt de danger, de ce qui s'effectue sans problèmes. Sécurité d'approvisionnement; sécurité du commerce, des placements bancaires, des transactions; sécurité d'un acte médical; sécurité d'emploi d'un matériau; sécurité d'exécution d'un programme informatique. L'écueil redouté fuyait, et tout s'embellissait après lui de la sécurité d'une heureuse navigation (NODIER, Trilby, 1822, p. 162). Eisenhower (...) était hanté par la crainte de voir cette agitation tourner au désordre et compromettre la sécurité de ses communications (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 64).
♦ Sécurité d'emploi/de l'emploi. Garantie dont bénéficient les personnes qui exercent certains métiers ou professions d'être maintenus dans l'exercice de ceux-ci. Garantir la sécurité de l'emploi; sécurité de l'emploi pour les fonctionnaires. La sécurité d'emploi d'un simple manœuvre reste encore très éloignée de celle d'un notaire ou d'un magistrat (Traité sociol., 1967, p. 500).
3. Spécialement
a) ADMIN. PUBL. ET MILIT.
♦ Compagnie républicaine de sécurité et p. abrév., C.R.S. V. compagnie II B 3 c.
♦ Quartier de haute sécurité/de haute surveillance. V. quartier1 C 3 b.
♦ Sécurité civile. Synon. de protection civile (v. protection A 1 b). Le ministère de l'Intérieur lance une grande campagne « Sécurité-Vacances », avec le concours de la Direction de la Sécurité Civile, le Comité Interministériel de la Sécurité Routière et la Prévention Routière (Elle, 12 juill. 1976, p. 4, col. 2).
♦ Sécurité militaire et, p. abrév. fam., sécu militaire. Service des forces armées qui a pour mission d'assurer la protection de l'institution militaire contre les menées subversives. Le dossier B, destiné au chef de corps ou de service, comprend: (...) les résultats d'une enquête de sécurité militaire (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 143). Personne ne se souviendra plus qu'un flic de la sécu militaire s'est fait descendre dans le couloir de cet immeuble (A. DEMOUZON, Adieu, La Jolla, 1978, p. 101).
♦ Officier de sécurité. Officier chargé de la sécurité militaire. (Dict. XXe s.). Sur un navire de commerce, officier chargé de la prévention et de la lutte contre le feu (d'apr. GRUSS 1952).
b) DR. ADMIN. Sécurité publique
— ,,Élément de l'ordre public matériel, caractérisé par l'absence de périls pour la vie, la liberté ou le droit de propriété des individus`` (CAP. 1936). Nuire à la sécurité publique; le gouvernement prend des mesures de sécurité publique. Un gendarme est (...) quelque chose d'essentiellement bouffon, que je ne puis considérer sans rire; effet grotesque et inexplicable, que cette base de la sécurité publique a l'avantage de m'occasionner (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 258). À demi fou et compromettant pour la sécurité publique, les Belges l'ont soigneusement ramassé et placé dans une prison en briques [Verlaine] (CLAUDEL, Feuilles Saints, 1925, p. 592).
— Secteur de la police chargé d'assurer la sécurité publique par l'intermédiaire de corps spécialement créés à cet effet (Polices urbaines et C.R.S.). La « sécurité publique » constitue la police d'État dans toutes les communes importantes, assure les tâches de surveillance, de circulation (pour lesquelles elle est placée à la disposition des maires) et par ses commissariats garantit le bon ordre local ou sert de relais à l'autorité judiciaire (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 300).
c) DR. INTERNAT.
♦ Sécurité internationale/collective. Système politique international dans lequel plusieurs états se garantissent mutuellement protection contre toute atteinte extérieure menaçant leur intégrité territoriale ou leur organisation constitutionnelle, et s'engagent à ne recourir qu'à des solutions pacifiques pour régler d'éventuels différends entre eux. Je ne sais si, à l'heure actuelle, les réflexions des hommes d'État et des gouvernements sont déjà assez précisées pour que l'on puisse apprécier comment devrait être organisée cette sécurité internationale (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 630). Le système de la sécurité collective a été à la base de la diplomatie des États d'Europe de 1920 à 1930 (France, Grande-Bretagne, Itali ) (DEBB.-DAUDET Pol. 1981).
♦ Pacte de sécurité. Pacte conclu entre plusieurs états, reposant sur des garanties mutuelles. « Je suppose », avait-il [Churchill] télégraphié en substance au maréchal Staline, « qu'à l'occasion de la visite du général de Gaulle, vous pensez à faire avec lui un pacte de sécurité analogue à celui que votre gouvernement et le mien ont conclu en 1942 (...) » (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 68).
♦ Conseil de Sécurité (des Nations Unies). V. conseil II B 1 e.
d) LÉGISL. SOC. Sécurité sociale. Ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les travailleurs et leurs familles contre certains risques, de couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu'ils supportent; souvent avec une majuscule, ensemble des organismes administratifs chargés d'appliquer ces mesures. Financement, gestion, réforme de la Sécurité sociale; prestations de la Sécurité sociale; carte d'immatriculation, cotisation à la Sécurité sociale. Ce bon ange (...) prenait à charge, résolument, les mille inventions de la machine à tuer le temps, depuis les imprimés obscurs de la Sécurité sociale jusqu'aux dispositions sans cesse renouvelées de la fiscalité (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1630). En France le déficit de la Sécurité sociale est le bouc émissaire des partis de droite (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 533).
♦ P. abrév., fam. Sécu, subst. fém. Je ne suis qu'un privé miteux, à trois cents francs par jour, frais compris. Et, là-dessus, on m'enlève la sécu et l'assurance chômage (A. DEMOUZON, Adieu, La Jolla, 1978p. 16).
4. P. méton.
a) Souvent avec une valeur péj. Situation sûre, tranquille, sur le plan matériel ou moral. Une sécurité de fonctionnaire. Les rivalités des princes et des peuples s'évanouissant (...), une sécurité générale s'établirait, à la faveur de laquelle se développerait l'activité intellectuelle et morale des esprits (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 177). Tu t'es roulé en boule dans ta sécurité bourgeoise, tes routines, les rites étouffants de ta vie provinciale (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 148).
b) Au plur. Ce qui assure la sécurité (supra B 1). L'île offrait toutes les sécurités possibles (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 275). Cette influence (...) a contraint les grands adversaires eux-mêmes à prendre des sécurités (comme le téléphone rouge) contre les malentendus possibles! (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p. 103).
C. — 1. a) Absence ou faible proportion de risques d'accidents; ensemble des mesures visant à réduire ou à minimiser ces risques. Prendre des mesures de sécurité pour éviter les accidents en usine; assurer la sécurité des passagers, des usagers, des voyageurs; améliorer la sécurité aérienne, routière, la sécurité des atterrissages; faire des études de sécurité; remédier à l'insuffisance de sécurité sur les routes. Peu incités à investir dans la sécurité, les hôteliers préfèrent faire des dépenses de prestige, visibles, qui accrochent le client (Le Point, 25 oct. 1976, p. 98, col. 3):
• 2. ... il est difficile d'estimer aujourd'hui les dépenses qui seront nécessaires pour donner aux populations le degré de sécurité exigible, aussi bien du point de vue technique que de celui de la localisation géographique, pour les réacteurs (...) et le stockage des déchets radioactifs.
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 265.
— En partic. Sécurité routière. Ensemble des mesures visant à assurer la protection des usagers de la route contre les risques d'accident; ensemble des organismes et des services chargés de les promouvoir et de les appliquer. Les problèmes de la sécurité routière: signalisation et éclairage des routes (J. THOMAS, Route, 1951, p. 320).
♦ Sécurité active. Politique qui a pour objet de réduire la probabilité des accidents de la route; ensemble des moyens qui permettent d'y parvenir. Des performances pour dépasser vite, pour s'insérer dans le trafic ou pour s'en dégager, par exemple sur les bretelles d'autoroute. Réserve de puissance, réserve de tenue de route: c'est la sécurité active (Le Point, 1er mai 1978, p. 62, col. 1).
♦ Sécurité passive. Politique qui a pour objet d'éliminer ou d'amoindrir les conséquences d'un accident de la route; ensemble des moyens qui permettent d'y parvenir. La sécurité passive, c'est celle qui reste quand ni le conducteur ni la voiture ne peuvent plus rien contre le hasard (...). Ce qui compte alors, c'est l'existence de zones déformables à l'avant et à l'arrière, pour absorber l'énergie; un réservoir éloigné des zones de choc; un habitacle de sécurité (Le Point, 1er mai 1978p. 62, col. 2).
b) Aptitude d'un équipement, d'une installation, d'un appareil, d'une machine, d'un véhicule, etc. à ne pas présenter de risques d'accidents. Sécurité de fonctionnement d'un appareil; installation électrique qui présente une sécurité totale; sécurité d'un navire, d'une usine, d'une voiture, d'un wagon; coefficient de sécurité. La sécurité des machines effraie; on y voit une pensée (ALAIN, Propos, 1928, p. 799). Des règlements internationaux concernant les mesures de santé, la protection contre les radiations et la sécurité des réacteurs (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p 172).
2. Loc. adj. De sécurité
a) Dispositif, système, etc. de sécurité. Dispositif destiné à empêcher les accidents ou à en limiter les conséquences, et à améliorer la sécurité des personnes. Soupape de sécurité. Grâce aux dispositifs de sécurité et à la stricte surveillance du personnel exposé, on peut dire que l'énergie atomique est sans doute la branche de l'industrie où il y a actuellement le moins d'accidents du travail (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 226). Bâtons à poignée de sécurité. En P-V-C [polyvinyle chlorure] elle épouse la forme de la main. Si le bâton reste coincé dans une anfractuosité, le skieur peut facilement dégager sa main, éviter ainsi fracture du pouce ou de l'avant-bras (L'Express, 2 déc. 1978, p. 233, col. 1).
— P. ell. Dispositif, système de sécurité. Sécurité « passive »: habitacle de sécurité protégé par des zones d'absorption de chocs (...), ceintures à enrouleurs, sécurité enfants sur portes arrière (Le Point, 5 déc. 1977, p. 32, col. 2). Nous savons qu'un attaché-case est un outil de travail. Alors, tous nos attachés sont pratiques et solides. (...) Sécurité anti-ouverture à l'envers (Le Point, 5 déc. 1977p. 154).
— Spécialement
♦ ARMUR. Cran, goupille, manette de sécurité et, p. ell., sécurité. Dispositif particulier ou agencement d'une arme à feu destiné à empêcher tout départ intempestif du coup. Placer une arme à la sécurité; mettre, ôter la sécurité. Je compte cent trois objets à vérifier, tirer, tourner ou pousser. (J'ai à peine triché en comptant pour deux la commande de mes mitrailleuses: elle porte une goupille de sécurité) (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 282).
♦ AUTOMOB. Ceinture de sécurité. V. ceinture I A 2.
♦ PONTS ET CH. Glissière/rail de sécurité. V. glissière B.
♦ SÉCUR. INDUSTR. Chaussure de sécurité. Chaussure à tige montante ou basse, munie de renforts divers, destinée à protéger le pied contre les risques d'accidents par écrasement, choc, perforation, etc. Il existe pour certains travaux des chaussures de sécurité (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 236).
♦ VERRERIE. Glace/verre de sécurité. Verre feuilleté ou trempé dont le bris ne peut provoquer de coupures graves. Dans le marché des transports (...) l'amélioration de la qualité des glaces de sécurité ont contribué au développement des débouchés (Le Monde, 24 mars 1981, p. 24, col. 1).
b) [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui permet le fonctionnement normal d'une activité, le déroulement normal d'un processus; qui assure la protection de personnes ou de choses. Mesures, normes de sécurité; service de sécurité d'une entreprise; patrouille de sécurité; marge de sécurité; stock de sécurité; volant de sécurité. Le responsable désigné lui disait avoir recruté dix, vingt, cinquante partisans, il ne les voyait jamais, c'eût été contraire aux règles de sécurité (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 179). Les maisons des malades devaient être fermées et désinfectées, les proches soumis à une quarantaine de sécurité, les enterrements organisés par la ville dans les conditions qu'on verra (CAMUS, Peste, 1947, p. 1266).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694, 1718: securité; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. A. 1. 1re moit. XIIIe s. « confiance de celui qui croit n'avoir aucun sujet de crainte » ([BERENGIER, XV Signes ds] HERMAN, Bible, B. N. 1444, f ° 63 r ° ds GDF. Compl.); ca 1590 en toute sécurité (MONTAIGNE, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1108); 2. 1491 « état de tranquillité qui résulte de l'absence de danger » (Cartulaire de l'Église St Pierre de Lille, 1078, Hautcœur ds DELB. Notes mss: pour la sécurité, tuition et deffence de nostre dicte ville); 1870, 18 juin sécurité publique (texte de loi); 3. 1945, 4 oct. la sécurité sociale (texte d'ordonnance). B. Loc. adj. 1889 coefficient de sécurité (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 1, p. 80); 1925 charge de sécurité (GALOPIN, Lang. mar., p. 26). Empr. au lat. securitas (dér. de securus « exempt de soucis ») « absence de soucis; sécurité, sentiment d'absence, de danger; tranquillité d'esprit ». Fréq. abs. littér.: 1 856. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 2 187, b) 1 627; XXe s.: a) 2 014, b) 3 943. Bbg. Dossiers de mots... Néol. Marche. 1979, n ° 10, pp. 36-37; n ° 11, p. 58 (s.v. sécurité de système). — GALL. 1955, p. 40, 453. — SCHALK (F.). Über Sécurité. Rom. Forsch. 1940, t. 54, pp. 445-449; Nochmals über sécurité. Rom. Forsch. 1941, t. 55, pp. 128-132. — WINKLER (E.). Sécurité. Z. fr. Spr. Lit. 1942, t. 64, pp. 228-240. — WAGNER (R.L.). Fr. mod. 1942, t. 10, p. 158.
sécurité [sekyʀite] n. f.
ÉTYM. 1190, puis v. 1480; encore peu employé au XVIIe; lat. securitas, de securus « sûr »; doublet sav. de sûreté.
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1 État d'esprit confiant et tranquille de celui qui se croit à l'abri du danger. ⇒ Abandon (cit. 6), assurance, 1. calme (cit. 12.1), confiance, tranquillité. || Une sécurité bienheureuse (cit. 9). || Éprouver, goûter une entière sécurité (→ Garder, cit. 20; ramasser, cit. 10). || Sentiment, impression (cit. 32) de sécurité (→ Innocuité, cit. 2). — ☑ Loc. (1588, Montaigne). En toute sécurité : en éprouvant une entière sécurité. ⇒ Assurer, rassurer. → Velours (jouer sur le). || Dormir en toute sécurité. ⇒ Oreille (sur ses deux).
1 Quelle est donc en effet l'insolente sécurité de cet homme, qui ose dormir tranquille, tandis qu'une femme, qui a à se plaindre de lui, ne s'est pas encore vengée ?
Laclos, les Liaisons dangereuses, XX.
2 (1780). a Situation, conditions entraînant la protection, l'absence relative de dangers pour les personnes et qui détermine la confiance (→ ci-dessus, 1.). || Assurer, garantir la sécurité de qqn. || La sécurité des personnes (→ Implacable, cit. 10). || « La sécurité des foyers » (→ Carabinier, cit. 2). || Veiller sur la sécurité d'un homme d'État. ⇒ Protéger. — (Sans compl. en de). || Sécurité matérielle (→ Avenir, cit. 25), économique (→ Optimum, cit. 3). || Sécurité intellectuelle, morale, de qui n'est pas objectivement menacé dans ces domaines (au sens subjectif, → ci-dessus, 1.). — (Sur le plan collectif). || La sécurité des individus et des biens. — Sécurité publique. ⇒ Ordre, paix; sécuritaire. Absolt. || Assurer le calme et la sécurité dans un territoire. || Rétablir la sécurité par la force, par une législation appropriée, etc. ⇒ Police (→ Rallier, cit. 2). || Sécurité menacée par des troubles sociaux, par la criminalité, par le terrorisme, par l'instabilité politique. — REM. La défense de la sécurité peut servir d'alibi aux abus de pouvoir et l'insécurité créée par les systèmes répressifs est rarement évoquée; le mot est donc employé avec les mêmes connotations que ordre. — La sécurité et la liberté.
2 La sécurité des individus dans les sociétés modernes ne repose pas sur la terreur des supplices.
France, le Mannequin d'osier, XI, Œ., t. XI, p. 359.
3 La sécurité de la vie publique, comme celle du corps individuel, est fondée sur l'automatisme de sa défense.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, V, p. 121.
♦ ☑ Loc. Compagnies républicaines de sécurité (⇒ C. R. S.). — Sécurité militaire : service des forces armées chargé d'assurer la protection de l'institution militaire contre la subversion. ⇒ Contre-espionnage, police, sûreté. || Officier de sécurité, chargé de la sécurité militaire. — Sécurité nationale (→ Harmonie, cit. 37). || Organes de renseignements et de sécurité (→ Obsidional, cit. 3). || Sécurité internationale ou collective, reposant sur des garanties internationales (notamment protection mutuelle entre les nations qui adhéraient à la S. D. N.). ⇒ Droit (international). || Pacte de sécurité. || Conseil de sécurité : un des organes principaux de l'O. N. U. (→ Paix, cit. 20).
♦ Dr. pén. || Quartier de haute sécurité, quartier de sécurité renforcée (supprimés en 1982).
♦ En sécurité : se dit des personnes qui sont à l'abri du danger. ⇒ Sûreté (en). || Être en sécurité (→ Habitat, cit. 4). || Se sentir en sécurité (→ ci-dessus, 1.).
b (1945; Social Security, en angl., 1935). || Sécurité sociale : organisation destinée « à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu'ils supportent » (Ordonnance du 4 octobre 1945). ⇒ Assurance. || Prestations de la Sécurité sociale. || Financement, gestion de la Sécurité sociale. || Carte d'immatriculation à la Sécurité sociale.
4 Le plan de Sécurité sociale, défini par ce texte, comporte l'institution de caisses uniques, à compétence territoriale, appelées à remplacer les multiples caisses d'assurances sociales publiques ou d'initiative privée (…) et à gérer les risques « Accidents du travail ». L'ordonnance du 4 octobre 1945 avait également prévu l'intégration aux caisses de Sécurité sociale des caisses d'allocations familiales, en leur conservant toutefois leur autonomie (…) En second lieu, l'ordonnance du 4 octobre a innové en confiant la gestion des caisses aux assurés eux-mêmes, sous le contrôle de l'Administration.
Dalloz, Petit dict. de droit, 1951, Sécurité sociale, 1.
♦ Abrév. fam. : || Sécu, n. f. (av. 1960 in D. D. L.). || « Des personnes immatriculées sécu » (Charlie-Hebdo, 12 janv. 1978).
c Absence ou faiblesse relative de risques d'accidents; mesures prises pour diminuer ces risques. || La sécurité des passagers, des usagers, des voyageurs. || Sécurité dans le domaine des transports, chemins de fer, avions. || « Pour votre confort et votre sécurité, nous vous conseillons de rester attachés pendant le vol. » || Mesures pour améliorer la sécurité routière. || L'absence de sécurité sur certaines routes. || Études de sécurité dans le domaine automobile. || Mesures de sécurité passive (aménagement des véhicules). — Sécurité routière, ensemble des mesures destinées à assurer la protection des usagers de la route contre les risques d'accident.
♦ Mesures de sécurité prises dans le travail en milieu professionnel.
♦ (XXe; in Larousse, 1933). || De sécurité : se dit des dispositifs, appareils, etc., destinés à assurer ou à améliorer la sécurité des personnes. ⇒ Sûreté. || Dispositif de sécurité. || Ceinture de sécurité. || Verre de sécurité. ⇒ Sécurit. || Glissière, rail de sécurité, disposés le long des routes dangereuses, des autoroutes ou des pistes automobiles. || Cran, manette de sécurité d'une arme.
5 Sous le nom papelard de dispositif de sécurité, des pièges sont tendus et de dispositif en dispositif nous vivrons comme des captifs de la sécurité, esclaves du dispositif pullulant.
Jacques Perret, le Machin, « Le vélo », p. 75.
3 (Choses). Fait de fonctionner, de s'effectuer sans trouble, sans difficulté majeure. || La sécurité de fonctionnement d'un appareil. ⇒ Fiabilité. || La sécurité des transactions (→ Enregistrement, cit. 1).
♦ De sécurité : qui assure un fonctionnement sûr; utile en cas de danger. || Stock de sécurité, pour parer aux éventualités. → Répondre, cit. 12. — ☑ Loc. Marge, volant de sécurité. || Coefficient de sécurité.
6 Un petit avenir bien modeste, une petite sécurité, une retraite, un traitement.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 274.
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CONTR. Anxiété, défiance, détresse, insécurité. — Danger, insécurité; désordre.
Encyclopédie Universelle. 2012.