sadisme [ sadism ] n. m.
• 1841; de Sade
1 ♦ Psychiatr. Perversion sexuelle par laquelle une personne ne peut atteindre l'orgasme qu'en faisant souffrir (physiquement ou moralement) l'objet de ses désirs. Sadisme et masochisme (⇒ sadomasochisme) .
2 ♦ (1887) Cour. Goût pervers de faire souffrir, délectation dans la souffrance d'autrui. ⇒ cruauté. Le censeur « avait des punitions plein la tête, il préparait sa petite journée de sadisme » (Nizan).
● sadisme nom masculin (de Sade, nom propre) Perversion dans laquelle la satisfaction sexuelle ne peut être obtenue qu'en infligeant des souffrances physiques ou morales au partenaire. (Pour S. Freud, le sadisme est le détournement sur un objet extérieur de la pulsion de mort.) Plaisir pris à faire souffrir, jouissance tirée du malheur des autres. ● sadisme (citations) nom masculin (de Sade, nom propre) André Malraux Paris 1901-Créteil 1976 Tout sadisme semble la volonté délirante d'une impossible possession. Le Triangle noir Gallimard
sadisme
n. m.
d1./d PSYCHIAT Perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction dépend de la souffrance physique ou morale infligée à autrui.
d2./d Cour. Goût, complaisance à faire ou à voir souffrir autrui. Syn. cruauté.
⇒SADISME, subst. masc.
A. — 1. Vieilli. Luxure, lubricité mêlée de cruauté. Il conta (...) que ce soir, il y avait une très belle fille, dont les bras nus voilés de dentelle noire étaient très excitants et que Verlaine, pris d'un féroce accès de sadisme, s'était emparé du tisonnier et voulait marquer ses bras au fer rouge (GONCOURT, Journal, 1895, p. 740).
2. PSYCH., PSYCHANAL. Perversion de l'instinct sexuel qui fait dépendre la volupté de la souffrance physique ou morale de l'autre. Acte, forme de sadisme; manifestations du sadisme; grand, petit sadisme; sadisme symbolique. [Freud introduisit] des instincts de mort, tendances à l'autodestruction qui se manifestent en particulier à travers la compulsion de répétition et, fondus avec la libido, dans le sadisme et le masochisme (Hist. sc., 1957, p. 1699). Quand il [le sadisme] a pour origine une véritable maladie mentale (névrose ou psychose), ses manifestations sont plus redoutables et peuvent aller jusqu'au meurtre. Jack l'Éventreur qui commit ses forfaits à Londres au siècle dernier, et ne fut jamais pris, est peut-être un exemple de sadisme (Psychol. 1969).
Rem. THINÈS-LEMP. 1975 note: ,,Dans la littérature psychanalytique, chez Melanie Klein en particulier, le terme de sadisme est parfois utilisé comme synonyme d'agressivité``.
B. — 1. P. ext. Goût pervers de faire souffrir ou de voir souffrir autrui. Synon. cruauté. S'acharner avec sadisme sur les faibles; sadisme des bourreaux; sadisme moral. Les humiliations infligées par un chef à ses employés sont une forme de sadisme (Psychol. 1969).
— P. méton. Résultat d'un acte sadique. L'homme qui me dit cela est le fameux médecin légal, Tardieu, l'autopsiste [celui qui fait l'autopsie] de tous les sadismes de la société (GONCOURT, Journal, , 1866, p. 265).
2. Cruauté, méchanceté. J'ai le sadisme de vouloir épuiser un auteur en lisant non seulement tout ce qu'il a pu écrire, depuis a jusqu'à z, mais encore tout ce qu'on a pu écrire sur lui! (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 385).
Prononc. et Orth.: [sadism]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1841 « perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance d'autrui » (BOISTE); 1897 « perversité de l'individu qui prend plaisir à voir souffrir » (BLOY, Femme pauvre, p. 179). Du n. de Donatien Alphonse François, Comte de Sade, dit Le Marquis de Sade [1740-1814], aut. de romans à l'érotisme cruel; suff. -isme. Fréq. abs. littér.: 91. Bbg. MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p. 184.
sadisme [sadism] n. m.
ÉTYM. 1834; du nom du marquis de Sade, écrivain du XVIIIe qui peint dans ses œuvres un érotisme forcené et cruel, qui n'obtient la jouissance que par la souffrance de l'objet érotique.
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1 Vieilli. « Aberration épouvantable de la débauche; système monstrueux et anti-social qui révolte la nature » (Boiste, 1839). Lubricité, luxure, accompagnée de cruauté.
1 Au fond, ce cas, auquel le marquis de Sade a légué son nom, était aussi vieux que l'Église (…) des Esseintes reconnaissait, dans le sabbat, toutes les pratiques obscènes et tous les blasphèmes du sadisme.
Huysmans, À rebours, XII, (1884).
2 L'Anglais est plus pudibond, parce que ses désirs sont plus violents. On remarque, chez les plus austères d'entre eux, des crises de sadisme qui étonnent dans leurs âmes bien ratissées, comme surprendrait un fauve sur une pelouse de Hyde Park.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, III.
♦ Psychiatrie, psychan. (t. retenu par le médecin all. Krafft-Ebing). Perversion sexuelle par laquelle une personne ne peut ressentir le plaisir érotique (et, spécialt, l'orgasme) qu'en faisant souffrir physiquement ou moralement son partenaire ou, plus rarement, une autre victime. || Le sadisme peut s'associer à d'autres perversions : bestialité, pédophilie, etc. (→ Homosexualité, cit. 2). || Sadisme symbolique, dans lequel le supplice infligé n'est que simulé. || Petit sadisme, se limitant à l'évocation de la souffrance, ou à des pratiques ritualisées (coups, flagellation…). || Grand sadisme, comportant des actes très graves de cruauté (mutilations, meurtre). ⇒ Cannibalisme, nécrophagie. || Selon Freud, sadisme et masochisme représentent les deux versants d'une même perversion dont la forme active et la forme passive se retrouvent dans des proportions variables chez un même individu. ⇒ Sado-masochisme.
3 Le sadisme place le plaisir érotique sous la dépendance de la souffrance d'autrui (…) Pour les psychanalystes, la tendance sadique apparaîtrait dans l'évolution sexuelle infantile par l'association du plaisir génital, avec la crainte de la punition de l'acte interdit, mais avec transfert du châtiment sur le partenaire. Elle se présente comme une déviation du masochisme auquel on la trouve d'ailleurs parfois associée (sado-masochisme).
♦ Psychan. Tendance à exercer des violences sur autrui (sans prendre en considération la souffrance de celui-ci et hors de toute satisfaction sexuelle). || Sadisme infantile. — REM. Cet emploi « dont Freud lui-même a souligné qu'il n'était pas absolument rigoureux, a pris une large extension en psychanalyse (Mélanie Klein et son école); il conduirait à tort à faire du terme de sadisme le synonyme de celui d'agressivité » (Laplanche et Pontalis).
2 (1887). Cour. Goût pervers de faire souffrir, délectation dans la souffrance d'autrui. ⇒ Cruauté. || La guerre (cit. 12) avait développé la méchanceté jusqu'au sadisme. || Par intérêt ou par sadisme (→ Grand, cit. 49).
4 Elle était devenue une héroïne de cour d'assises, proie désignée au sadisme ambiant.
Léon Bloy, la Femme pauvre, II, III.
5 Le censeur resta seul au milieu de la cour, comme une grosse araignée qui guettait des enfants; il avait des punitions plein la tête, il préparait sa petite journée de sadisme, il pensait qu'il allait pincer les élèves du petit lycée, les menacer. Il se disait : — Je vais leur faire peur (…)
P. Nizan, le Cheval de Troie, I, II.
♦ Abusivt (généralement fam.). Plaisir mauvais, méchanceté (notamment, à propos de l'attitude de persécutés persécuteurs dans leurs attaques contre autrui). || S'acharner avec sadisme contre qqn pour se venger.
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CONTR. Masochisme.
DÉR. et COMP. (Du rad.) Sadique. V. Sado-.
Encyclopédie Universelle. 2012.