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ruisselant

ruisselant, ante [ rɥis(ə)lɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1491; de ruisseler
1Qui ruisselle (1o). Eau ruisselante. Fig. « La ruisselante chevelure » (Gautier).
2Qui ruisselle (2o). Ruisselant d'eau. Absolt Mouillé, trempé. Un parapluie ruisselant. Ruisselant de sueur. inondé. Tout ruisselant de larmes. Fig. et littér. « ma mère devint toute ruisselante de joie et d'orgueil à l'idée que son fils serait d'église » (France).

ruisselant, ruisselante adjectif Qui ruisselle, coule en abondance et continûment : Des eaux ruisselantes. Qui est mouillé, inondé d'un liquide qui s'écoule : Le visage ruisselant de sueur. Qui est mouillé, trempé : Un imperméable ruisselant.ruisselant, ruisselante (synonymes) adjectif Qui est mouillé, inondé d'un liquide qui s'écoule
Synonymes :
- trempé
Qui est mouillé, trempé
Synonymes :
- dégoulinant (familier)

ruisselant, ante
adj. Qui ruisselle. Manteau ruisselant de pluie.

⇒RUISSELANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. — Part. prés. de ruisseler.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'un liquide] Qui coule, s'écoule de façon continue, souvent en abondance. Larmes ruisselantes; ondes, sources ruisselantes. Les eaux ruisselantes sur le flanc des montagnes (DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 205). Et dehors toujours la pluie, la ruisselante pluie pleurant sur la ville et pleurant dans mon cœur (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 250).
P. métaph. La fantaisie plastique, dans ses toiles [celles de Gondouin], se fait ruisselante et chatoyante, sans que rien l'arrête, et poussée par une inspiration de nature très spéciale et qui se rapproche de l'inspiration poétique ou musicale (CASSOU, Arts plast. contemp., 1960, p. 629).
B. — Ruisselant de + subst. compl.
1. [En parlant d'un corps solide, d'une pers., d'une partie du corps; le subst. compl. désigne un liquide] Qui est couvert d'un liquide coulant sans s'arrêter et en abondance. Synon. dégouttant, trempé, inondé de. (Être) ruisselant de sang; (visage, face, joue) ruisselant(e) de larmes, de pleurs. Son cuir était comme verni, ruisselant d'une sueur lourde qui dégoulinait (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 783). Alors je marchais sous les tilleuls dégouttants de pluie. Encore maintenant je me rappelle ces troncs luisants, ruisselants d'eau, noirs et hostiles, ces brindilles détrempées gisant à terre (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 21).
♦ [P. ell. du compl. prép.] Être tout ruisselant; visage, front ruisselant; cheveux ruisselants. Les lames glauques sous leur crinière d'écume, Dans un tonnerre sourd s'éparpillant en brume, Empanachant au loin les récifs ruisselants (HEREDIA, Trophées, 1893, p. 147). D'énormes gouttes tièdes se mirent à tomber. En un instant, nos burnous, tendus par la vitesse horizontalement derrière nous, furent collés à nos corps ruisselants (BENOIT, Atlant., 1919, p. 80).
P. hyperb. [En parlant d'un lieu] Ruisselant de sang. Qui est le théâtre de nombreuses actions sanglantes. Ville de mon âme, ville de mes choses les plus chères, — ruisselante de sang, bâtie sur du sang (MONTHERL., Demain, 1949, III, p. 742).
2. Au fig. Qui a en abondance, qui répand à profusion, déborde, regorge de quelque chose de matériel ou quelque chose de moral qui tend à se manifester au dehors. Ruisselant d'honnêteté. Ses habits Tout ruisselants de pierreries (HUGO, Orient., 1829, p. 124). La forêt s'ouvrait à elle comme un domaine, ruisselante de couleurs, de lumières, de rumeurs, imprégnée de chaleur, crevant de provende (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 172). Plus merveilleuse qu'une adolescente la petite phrase, enveloppée, harnachée d'argent, toute ruisselante de sonorités brillantes, légères et douces comme des écharpes, vint à moi, reconnaissable sous ces parures nouvelles (PROUST, Prisonn., 1922, p. 249).
Prononc. et Orth.: [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 637. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 413, b) 1 055; XXe s.: a) 1 102, b) 1 127.

ruisselant, ante [ʀɥislɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1491; de ruisseler.
1 Qui ruisselle (A.). || Eau ruisselante. || Pluie ruisselante.
1 Ramuntcho charge ses épaules d'une pesante caisse de contre-bande, sous la ruisselante averse, au milieu d'une obscurité de sépulcre.
Loti, Ramuntcho, II, IX.
Lumière (cit. 7) ruisselante (→ aussi Frugal, cit. 3). || La ruisselante chevelure (→ Blond, cit. 5).
2 (1615). Qui ruisselle (B.), est couvert d'un liquide qui coule. || Ruisselant d'eau. Dégouttant (→ Éplorer, cit. 4). Absolt. Mouillé, trempé (→ Avoisiner, cit. 3; balloter, cit. 1; mouiller, cit. 6; pêcheur, cit. 2). || Ruisselant de sueur. Inondé (→ Cou, cit. 8). || Ruisselant de larmes (→ Gonfler, cit. 11). || Chapon ruisselant de graisse (cit. 11). || Machicoulis (cit. 1) ruisselants de poix et de résine.
2 Un singulier enfant que mon frère Jacques; en voilà un qui avait le don des larmes ! (…) je le vois, les yeux rouges et la joue ruisselante.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, I.
Par métaphore. || Tiare ruisselante de pierres précieuses (→ Faste, cit. 6).
3 Et son rouge turban de soie, et ses habits
Tout ruisselants de pierreries.
Hugo, les Orientales, XXI.
REM. Dans Post-Scriptum de ma vie (Tas de pierres, III), Hugo écrit : « Cette métaphore que j'ai mise dans les Orientales a été immédiatement adoptée (…) Je me rapelle l'effet qu'elle fit sur les peintres. »
Fig., littér. || Des êtres ruisselants de vertu (→ Cœur, cit. 85). || Ruisselant de bonheur. Rayonnant, resplendissant.
4 (…) ma mère devint toute ruisselante de joie et d'orgueil à l'idée que son fils serait d'église.
France, le Rôtisserie de la reine Pédauque, IV, Œ., t. VIII, p. 28.

Encyclopédie Universelle. 2012.