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MÂCHICOULIS
MÂCHICOULIS

MÂCHICOULIS

Sorte de balcon crénelé en maçonnerie, établi au sommet des murailles et des tours au Moyen Âge, et dont le fond était percé d’ouvertures permettant de surveiller le pied des fortifications et de faire pleuvoir sur l’assaillant des pierres, des boulets, des matières incendiaires, etc.

mâchicoulis [ maʃikuli ] n. m.
machecoleis 1402; moy. fr. °machecol, de mâcher « écraser » et col « cou »
Construction en saillie au sommet des murailles ou des tours d'une fortification, percée d'ouvertures à sa partie inférieure pour observer l'ennemi ou laisser tomber sur lui des projectiles et des matières incendiaires.
Les ouvertures elles-mêmes. Une galerie, une tour à mâchicoulis.

mâchicoulis nom masculin (ancien français machicop, peut-être de mâchier, broyer, et col, cou) Galerie en encorbellement au sommet des murailles médiévales et dont le plancher ajouré permettait de laisser tomber des projectiles pour battre le pied des murs. ● mâchicoulis (difficultés) nom masculin (ancien français machicop, peut-être de mâchier, broyer, et col, cou) Orthographe et prononciation Avec un accent circonflexe sur le a, et un s final qui ne se prononce pas.

mâchicoulis
n. m. Encorbellement placé en haut d'un ouvrage fortifié et percé d'ouvertures.

⇒MÂCHICOULIS, subst. masc.
ARCHIT. MILIT. [Au Moy. Âge] Galerie à encorbellement établie dans le haut d'un ouvrage de fortification, percée de meurtrières à sa base dans un but défensif (observation de l'ennemi) et offensif (envoi sur l'attaquant de projectiles et de matières brûlantes). Les grands mâchicoulis (...) laissent voir d'en bas, par leurs ouvertures béantes, le ciel seulement ou quelque petite fleur inconnue (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 217). Il est magnifique, le Fort (...) avec sa vaste enceinte grise, ses créneaux, ses mâchicoulis (THARAUD, Enf. perdus, 1948, p. 251):
♦Ce fut le pape Innocent VI qui fit construire, en 1358, les jolis remparts d'Avignon (...) les mâchicoulis sont supportés par un rang de petites consoles d'un charmant profil; les créneaux sont d'une régularité parfaite.
STENDHAL, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 304.
P. méton. La meurtrière elle-même. Balcon, galerie, rempart à mâchicoulis. Ces murs crénelés, ces tours à mâchicoulis, ces larges fossés, ces doubles ponts-levis (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 50). Ai-je regardé ce que me montrait le guide de l'ingéniosité des guerriers moyen-âgeux à se verser des huiles bouillantes sur la tête par le mâchicoulis? (BARRÈS, Jard. Bérén., 1891, p. 64).
Rem. Le mâchicoulis, construit en pierre, a succédé au hourd, ouvrage similaire mais en bois.
Prononc. et Orth.:[], [ma-]. MARTINET-WALTER 1973 [-]/[ma-] (3/14). Ac. 1694 machecoulis, Ac. 1718, 1740 machecoulis, machi-, Ac. 1762-1878 mâche-, mâchi-, Ac. 1935 mâchi-. Étymol. et Hist. 1402-04 machecoleis «galerie extérieure de pierre, en encorbellement et percée d'ouvertures destinées au tir plongeant» [v. C. ENLART, Manuel d'archéol. fr., 2e partie, Archit. civile et milit., t. 2, pp. 529-531] (Compt. de J. Asset, forteresse, XVIII, A. Loiret ds GDF. Compl.). Dér., à l'aide du suff. -is, du m. fr. machecol «machicoulis» (1358 machicop Tours ds GDF.; 1387 lat. médiév. machecollum ds LATHAM; cf. l'a. prov. machacol 1358-59 Albi ds LEVY Prov., empr. au fr.), composé de mâcher2 «écraser» et de col, cou, le machicoulis permettant de lancer des projectiles en tir plongeant de manière à écraser le cou des assaillants, FEW t. 6, 1, p. 75a, note 14; cf. aussi le lat. médiév. machicolamentum 1346 ds DU CANGE s.v. et le dér. m. fr. machicouler «garnir de machicoulis» Tours 1358 ds GDF. Fréq. abs. littér.: 56. Bbg. Archit. 1972, p. 170, 217. — DAUZAT (A.). Mots d'orig. orientale. Fr. mod. 1943, t. 11, pp. 241-251. — SAINÉAN (L.). Notes d'étymol. rom. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 310.

mâchicoulis [mɑʃikuli] ou (vx) mâchecoulis [mɑʃkuli] n. m.
ÉTYM. Mil. XVe; machecolis, 1402; p.-ê. de mâchis, de mâcher « écraser » (→ Mâchure); selon P. Guiraud, p.-ê. à rattacher au rad. massa, et coulis « passage à travers lequel on peut faire couler une masse de pierre » (de couler).
Construction en saillie au sommet des murailles ou des tours d'une fortification, percée à sa partie inférieure d'ouvertures par lesquelles on pouvait laisser tomber sur l'ennemi des projectiles et des matières incendiaires. || Un rempart avec des bastions, des mâchicoulis (→ Guérite, cit. 2).Les ouvertures elles-mêmes. || La galerie à mâchicoulis d'un château (cit. 1). || Par les mâchicoulis tombent l'huile et la poix bouillantes (→ Forteresse, cit. 1).
1 Trente maîtresses tours avec des toits d'étain,
Et des mâchicoulis de forme sarrasine
Encor tout ruisselants de poix et de résine.
Hugo, la Légende des siècles, X, Aymerillot.
2 Les mâchicoulis remplacèrent, à partir du XIIe siècle, les hourds en bois qui avaient l'inconvénient de ne résister ni au temps, ni aux incendies; ils perdirent naturellement toute raison d'être et disparurent au XVIe siècle, quand les progrès de l'artillerie rendirent cette défense illusoire. On les appelle assommoirs quand ils sont pratiqués au-dessus d'une porte.
Louis Réau, Dict. d'art et d'archéologie, Mâchicoulis.

Encyclopédie Universelle. 2012.