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roupie

1. roupie [ rupi ] n. f.
XIIIe; o. i.
Vieilli Goutte qui pend du nez, découle du nez. morve. Fam. De la roupie de sansonnet. roupie 2. roupie [ rupi ] n. f.
• 1614; port. rupia, de l'hindoustani rûpîya « argent »
Unité monétaire de l'Inde et du Pakistan.

roupie nom féminin Familier Vieux. Goutte de sécrétion des fosses nasales qui pend au nez. ● roupie (expressions) nom féminin Familier C'est de la roupie de sansonnet, c'est sans valeur, insignifiant. ● roupie nom féminin (portugais rupia, de l'hindi rūpya, argent) Unité monétaire principale de l'Inde (ayant cours également au Bhoutan), de l'Indonésie (rupiah), des Maldives (rufiyaa), de Maurice, du Népal, du Pakistan, des Seychelles et de Sri Lanka.

roupie
n. f. Unité monétaire de l'Inde, du Sri Lanka, de l'île Maurice, du Népal, des îles Maldives, des Seychelles et du Pakistan.

I.
⇒ROUPIE1, subst. fém.
Vieilli. Humeur sécrétée par la muqueuse nasale et qui pend au nez par gouttes. Avoir la roupie au nez. C'est un vieillard sordide. Il lui coule perpétuellement du nez une roupie qu'il recueille dans un mouchoir rouge, grand comme un drap (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 433).
P. métaph. Ils gravirent un escalier étroit. Les murs ruisselaient d'humidité, secrétaient des roupies, distillaient des gouttes de café noir (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 72).
Expr., pop., fam. De la roupie de singe (vieilli), de sansonnet. Une chose insignifiante. [Souvent en empl. nég. pour qualifier une chose remarquable] On s'assit autour de la table, et le zingueur voulut verser le café lui-même. Il sentait joliment fort, ce n'était pas de la roupie de sansonnet (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 470).
Arg. Roupie de singe. ,,Mauvais café. On dit aussi jus de chapeau`` (FRANCE 1907).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. roupie2. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. XIIIe s. roupie (Marguet convertie, ms. BN 25545 ds A. JUBINAL, Nouv. rec. de contes, dits, fabliaux, t. 1, p. 324); 1865 roupie de singe (LARCHEY, Excentr. lang.); 1877 roupie de sansonnet (ZOLA, loc. cit.). Orig. inc. (FEW t. 21, p. 419). G. ALESSIO ds R. Ling. rom. t. 17, p. 166 a proposé un étymon lat. qui serait issu du gr. « crasse, saleté; substance gluante, poix, cire à cacheter; petit lait ». Cf. aussi le lat. médiév. ropida glosé roupie (mil. XIVe s., Abavus IV, 7487 ds ROQUES).
DÉR. Roupieux, -euse, adj., vieilli. [En parlant d'une pers.] Qui a souvent la roupie au nez. Dites-donc, Mademoiselle Marthe, voilà une lettre que l'ouvreuse m'a dit de vous remettre, grasseya une grosse fille roupieuse (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 12). Empl. subst., pop., vieilli. J'avais point tort d'êt' méfieuse... Souventes fois, ej' me disais: « Eç' roupieux-là, i' t' fait la corne! » (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, I, 2, p. 1178). [], fém. [-ø:z]. 1res attest. a) ca 1295 adj. « qui a la roupie au nez » (JEAN DE MEUNG, Testament, 181 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 10: Il [le vieillard] devient froit et sec, baveux et roupieux), 1636 subst. (MONET: roupieus), b) 1631 nez roupieux (SAINT-AMANT, Poète crotté, 483 ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 2, p. 60); de roupie1, suff. -eux.
BBG. — VITU (A.). Le Jargon du 15e s. Genève, 1977, pp. 488-489 (s.v. roupieux).
II.
⇒ROUPIE2, subst. fém.
Unité monétaire de l'Inde et du Pakistan. Roupie indienne, pakistanaise. La bouteille, je crois vous l'avoir dit, me revient à dix roupies, prise sur place. Et la roupie des Indes vaut au cours actuel, sauf erreur, deux francs cinquante-sept (ROMAINS, Copains, 1913, p. 63).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. roupie1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1614 Rupia (P. DU JARRIC, Hist. des choses plus memorables advenues tant ez Indes Orientales, que autres païs de la descouverte des Portugais, t. III, p. 60 ds ARV., p. 435); 1663 Roupie (F. BERNIER, Lettre à La Mothe Le Vayer, in Hist. de la derniere Revol. des Etats du grand Mogol, t. I, p. 44, ibid., p. 436). Empr., par l'intermédiaire du port rupia (dep. 1600, P. GUERREIRO ds DALG.), à l'hindoustani , nom d'une monnaie de l'Inde, lui-même issu du skr. « argent ». Voir DALG. et ARV., pp. 434-436.
STAT.Roupie1 et 2. Fréq. abs. littér.:21.
BBG. — BOULAN 1934, p. 209.

1. roupie [ʀupi] n. f.
ÉTYM. XIIe; selon Guiraud, var. dial. de reupie « crachat ».
1 Vieilli. Goutte qui pend du nez, découle du nez. Humeur, morve.
1 (…) le nez du chevalier barbouillé de tabac qui débordait sous les narines, et déshonoré par les roupies qui profitaient de la gouttière située au milieu de la lèvre supérieure; ce nez (…) révéla les énormes soins que le chevalier prenait autrefois de lui-même (…)
Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 318.
2 Loc. fam. Ce n'est pas de la roupie de singe (1864; vieilli), de sansonnet (1877) : c'est une chose de qualité, d'importance (cf. Ce n'est pas de la crotte de bique).
2 On s'assit autour de la table, et le zingueur voulut verser le café lui-même. Il sentait joliment fort, ce n'était pas de la roupie de sansonnet.
Zola, l'Assommoir, IV, t. I, p. 129.
Vx. C'est la roupie : c'est laid, sans intérêt.
Adj. Argot anc. || C'est roupie (même sens).
3 Eh ben, mes potes, ronchonnait Croquignol, si c'est là tout c'qu'ils ont comme attractions, c'est rien roupie… Vous l'jett'rez pas, leur clou ! (…)
L. Forton, les Aventures des Pieds-Nickelés, in l'Épatant, 1909, p. 70.
DÉR. Roupieux, roupiou.
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2. roupie [ʀupi] n. f.
ÉTYM. 1616; port. rupia, du hindi rupiyâ, sanscrit rûpya « argent ».
Unité monétaire de l'Inde et du Pakistan (ainsi que de quelques pays comme Aden, l'île Maurice, les Seychelles, le Sri Lanka, le Népal.). → Gage, cit. 2; 1. or, cit. 15.

Encyclopédie Universelle. 2012.