rondeur [ rɔ̃dɶr ] n. f.
• 1388; de rond
1 ♦ Vieilli Caractère de ce qui est rond. ⇒ rotondité; convexité. « Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur » (Baudelaire). — (Des parties arrondies, charnues du corps) ⇒ embonpoint. « La molle rondeur de ses bras » (Gautier).
♢ (XIXe) Mod. Une, des rondeurs. Forme ronde, chose ronde. « Les rondeurs vagues des premières meules, qui bossuaient l'étendue rase des prairies » (Zola). Spécialt, Au plur. Formes rondes du corps. « un peu étriquée dans de luxueuses toilettes, qui accusaient avec exagération les robustes rondeurs de son anatomie » (R. Rolland).
2 ♦ (XVIe) Fig. Caractère rond (I, 4o), sans façon (⇒ bonhomie); attitude directe et franche. ⇒ simplicité, sincérité. « Il traitait la jeune femme avec une rondeur amicale » (Zola).
⊗ CONTR. (du 2o) Fausseté, hypocrisie.
● rondeur nom féminin État, caractère des parties du corps qui sont bien en chair et présentent des formes pleines, arrondies : Une taille qui a pris de la rondeur. Attitude de quelqu'un qui agit avec naturel, simplicité, s'exprime avec franchise : Un ton d'une rondeur sympathique. Caractère d'un vin ayant de la souplesse, du moelleux, qui remplit bien la bouche. ● rondeur (synonymes) nom féminin État, caractère des parties du corps qui sont bien en...
Synonymes :
Contraires :
- minceur
Attitude de quelqu'un qui agit avec naturel, simplicité, s'exprime avec...
Synonymes :
- bonhomie
- cordialité
- loyauté
- netteté
- simplicité
rondeur
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est rond, forme ronde (de qqch). Rondeur d'un fruit.
d2./d Chose, forme ronde; partie ronde (spécial., partie du corps). Rondeurs féminines.
d3./d Fig. Bonhomie. Parler avec rondeur.
⇒RONDEUR, subst. fém.
A. — 1. État de ce qui est rond, cylindrique, sphérique. Rondeur d'un globe terrestre, d'un tronc, d'une table. L'extrême petitesse de la tête (...) sa rondeur presque absolument sphérique (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 364). Les images de la rondeur pleine nous aident à nous rassembler sur nous-mêmes, à nous donner à nous-mêmes une première constitution, à affirmer notre être intimement, par le dedans. Car vécu du dedans, sans extériorité, l'être ne saurait être que rond (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 210).
2. [En parlant du corps, d'une partie du corps] État de ce qui est bien en chair et présente des formes arrondies, charnues. Rondeur des formes; seins d'une rondeur parfaite; visage d'une rondeur enfantine. Baccarat avait vingt-deux ans; sa taille avait acquis cette rondeur élégante, ce demi-embonpoint que n'ont jamais les jeunes filles (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 101). Ses seins, sous la jaquette, il semblait que rien ne les préservât, et dans le décolleté on en voyait l'écart, la peau blanche, la rondeur. Armand avait l'envie perpétuelle d'y fourrer sa main (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 164).
— P. méton., fam., gén. au plur. Partie du corps ronde, charnue. Rondeurs d'une femme. Le corsage à la grecque (...) pouvait s'entr'ouvrir et montrer de délicieuses rondeurs (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 294). Fermant les yeux, il se blottit le plus près possible d'elle. « Ah, tes épaules... », reprit-il, d'une voix somnolente. « J'ai horreur des petites épaules frileuses des trottins ». — « Vrai? » — « Ces rondeurs... ces beaux plis fermes... cette chair de savon... J'aime ça (...) » (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 976).
B. — Au fig.
1. Qualité de ce qui dégage une impression d'harmonie et de plénitude. Rondeur d'un style, d'une période, d'une phrase musicale. Le Flaguais a un beau trait de plume. Il a de l'harmonie, de la rondeur, du flon-flon (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, p. 161). Quant au style, j'ai moins sacrifié dans ce livre-là que dans l'autre à la rondeur de la phrase et à la période. Les métaphores y sont rares et les épithètes positives (FLAUB., Corresp., 1862, p. 67).
— En partic. [En parlant d'un mouvement] Hortense était restée une femme petite, (...) mesurée dans ses mouvements pleins de rondeur (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 23). L'extraverti se plie aisément à toute situation (...). Son corps déjà traduit cette adaptation par la rondeur des gestes (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 330).
2. Caractère de ce qui est franc, sans façons ni détours; attitude directe, franche et naturelle. Synon. simplicité. Rondeur conciliante. Le préfet (...) parle trop bien et manque de rondeur apparente; il est incapable de séduire un bas-normand par une conversation d'une demi-heure (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 120). Le Prince: Messieurs, je vous en prie. Rasseyez-vous, Karsky. C'est un mauvais début. Est-ce que nous ne pourrions pas mettre un peu de rondeur dans cet entretien? (SARTRE, Mains sales, 1948, 4e tabl., 4, p. 148).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1388 « caractère de ce qui est rond » (Arch. de Lille, BB 1, n ° 373, f ° 2 ds IGLF: grandeur et rondeur de un blanc de deux gros de Flandres); ca 1465 (G. CHASTELLAIN, Déprécation pour P. de Brezé ds Œuvres, éd. J. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 58: la rondeur du siècle); b) 1480 spéc., en parlant des parties du corps (G. COQUILLART, Droits nouveaux, 942, éd. M. J. Freeman, p. 176: Ung tetin de bonne rondeur); 1800 plur. « parties du corps rondes et charnues » (DELILLE, Homme des champs, p. 127: d'un buste harmonieux les rondeurs élégantes); 2. 1544 fig. « caractère rond, sans façon » (CALVIN, Contre les Anabaptistes, VII, 140 ds F. M. HIGMAN, The style of J. Calvin, p. 47: simplicité et rondeur de parolle); 3. 1558 rhét. « harmonie » (DU BELLAY, Divers jeux rustiques, XVI, 171 ds Œuvres poét., éd. H. Chamard, t. 5, p. 45: la rondeur de mes vers); 1688 (LA BRUYÈRE, Caractères, éd. G. Servois, 1922, t. 2, p. 55: la rondeur des périodes); 1690 (ID., ibid., p. 20: donner à mon livre plus de rondeur). Dér. de rond1; suff. -eur1. Fréq. abs. littér.:336. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 274, b) 825; XXe s.: a) 501, b) 450.
rondeur [ʀɔ̃dœʀ] n. f.
ÉTYM. 1460; de rond.
❖
1 Vieilli. Caractère de ce qui est rond (circulaire, cylindrique, sphérique…). ⇒ Circularité, sphéricité. || Dieu « a borné l'étendue du ciel dans une rondeur finie » (Bossuet, in Littré). ⇒ Rotondité; convexité.
1 Elles choisissent pour type, non pas la rondeur simple de l'arcade ou le carré simple (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 82.
2 Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et idéal », LXXX.
2 (V. 1770). Mod. (Des parties arrondies, charnues, du corps). ⇒ Embonpoint. || La rondeur des formes (cit. 27). || Gorge (cit. 8), seins d'une rondeur parfaite. || La rondeur d'une jambe finement moulée (cit. 6). || La molle rondeur de ses bras.
3 (XIXe). || Une, des rondeurs, forme ronde, chose ronde. — Spécialt (au plur.). Formes rondes du corps humain (souvent par plais.). || Les rondeurs d'une femme. les rondeurs de ses reins (→ Étaler, cit. 14).
3 On ne distinguait, sous le crépuscule croissant, que les rondeurs vagues des premières meules, qui bossuaient l'étendue rase des prairies.
Zola, la Terre, II, IV.
4 Il avait une assez jolie femme, grande, bien faite, solidement charpentée, la taille élégante, un peu étriquée dans de luxueuses toilettes, qui accusaient avec exagération les robustes rondeurs de son anatomie (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, II, p. 753.
B (1541). Fig. Caractère rond, sans façon (⇒ Bonhomie); attitude directe et franche. ⇒ Simplicité, sincérité (→ Aplomb, cit. 4). || Dire son opinion avec rondeur. ⇒ Franchise (cf. Sans cérémonie).
5 Il traitait la jeune femme avec une rondeur amicale, il plaisantait, lui adressait des galanteries banales (…)
Zola, Thérèse Raquin, VIII.
6 Il nous a présenté un Me Jacques tout à fait neuf par sa rondeur, sa simplicité, sa grosse bêtise.
Paul Léautaud, le Théâtre de M. Boissard, XIII.
C (1688). Fig., vx. Harmonie pleine. ⇒ Nombre. || Rondeur du style, des périodes (La Bruyère, I, 55).
❖
CONTR. (Du B.) Astuce, duplicité, hypocrisie.
Encyclopédie Universelle. 2012.