messieurs → monsieur
● messieurs nom masculin pluriel Pluriel de monsieur. (Abréviation : MM.) ● messieurs (difficultés) nom masculin pluriel Emploi Bonjour, messieurs dames est populaire. On dit correctement, en s'adressant à un couple : Bonjour madame, bonjour monsieur ; en s'adressant à un groupe auquel appartiennent des personnes des deux sexes : Bonjour, mesdames, messieurs, ou Bonjour, mesdames et messieurs, ou Bonjour mesdames, bonjour messieurs. Orthographe Messieurs / messieurs / MM. → monsieur
monsieur plur. messieurs
n. m.
d1./d Titre donné par civilité à tous les hommes. Je vous prie d'agréer, Monsieur... Monsieur et madame Untel. Messieurs les jurés. (Abrév. devant un nom: M., Plur., MM.)
d2./d Titre donné par déférence à un homme à qui l'on parle à la troisième personne. Comme Monsieur voudra.
d3./d Homme de condition sociale élevée ou qui fait l'important. Des allures de monsieur.
— Fam. Un vilain (ou, par antiphrase, un joli) monsieur: un homme peu recommandable.
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messieurs
n. m. pl. V. monsieur.
⇒MONSIEUR, subst. masc. sing.,MESSIEURS, subst. masc. plur.
I. — [Sans déterm. (du moins au sing.)]
A. — HIST. ou vx
1. [Titre employé sous l'Ancien Régime pour s'adresser avec civilité à un homme de bonne condition sociale (mais dont la position ne requiert pas qu'on l'appelle «monseigneur») ou pour le désigner] Mon oncle, monsieur le Marquis, se charge de tous les frais nécessaires pour l'installer (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1665). Vauquelin fut d'une grâce parfaite, il vint avec Monsieur de Lacépède, son collègue à l'Institut (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.204).
2. HISTOIRE
a) Monsieur de + nom de diocèse. [Titre employé pour s'adresser à l'évêque du diocèse ou pour le désigner] Monsieur de Condom, Monsieur de Meaux, Monsieur de Cambrai. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Monsieur de + nom de ville. [Titre employé pour désigner le bourreau de la ville] Monsieur de Paris (Dict. XIXe et XXe s.).
c) Emploi abs. [Titre employé pour désigner le frère puîné du roi ou s'adresser à lui (v. madame I B 2)] La reine-mère, la reine et Monsieur, frère du roi, avaient aussi leurs musiques particulières (GRILLET, Ancêtres violon, t.2, 1901, p.48).
d) Prune de Monsieur.
e) Au plur., emploi abs. [Titre employé pour s'adresser aux membres du parlement, d'une cour de justice, d'une académie, ou pour les désigner] Un de messieurs. L'avis de messieurs (Ac.).
♦Messieurs de Port-Royal (p. ell. Messieurs). Tel autre raisonnait ainsi: l'hérétique n'est jamais chaste; or, ces messieurs et ces dames de Port-Royal sont hérétiques; donc... (BREMOND, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.310).
B. — Usuel
1. [Appellation employée pour s'adresser civilement à tout homme, quelle que soit sa condition ou pour le désigner] Allons, messieurs, bon voyage, dit le comte aux deux amis en leur tendant à chacun une main (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.557):
• 1. — Vous arrive-t-il de la voir passer dans la rue? C'étaient les questions rituelles, qu'il posait sans se lasser. — Écoutez, monsieur. J'ai suffisamment de travail pour ne pas m'occuper de ce qui se passe dans la rue.
SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.150.
— Au sing., pop. et fam. Mon bon/cher monsieur. Laure! Mais elle avait onze enfants, mon bon monsieur! (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, II, 1, p.97). Vraiment, mon cher Monsieur, je suis vraiment las d'admirer qu'il sorte tant de choses (...) d'un cerveau qui ne les savait pas contenir (VALÉRY, Variétés IV, 1938, p.179).
a) [Suivi d'un nom ou d'un prénom] Soyez le bienvenu, monsieur Kobus, soyez le bienvenu (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.43). M. Thibault se lamentait sur la situation (MARTIN DU G., Thib., Cah. gris, 1922, p.597).
— Argot
♦Monsieur Lebon. Celui qui se fait arrêter par la police (sans être forcément coupable) (d'apr. FRANCE 1907, CELLARD-REY 1980).
♦Monsieur Jules (vx). La brigade des moeurs (d'apr. FRANCE 1907).
b) Vieilli. [Suivi d'un nom de parenté] Adieu donc, mon pauvre Carolo, embrasse pour moi monsieur mon neveu et pense à ton vieux (FLAUB., Corresp., 1864, p.134). C'est bien ennuyeux. Déjà monsieur votre oncle m'a dit à peu près la même chose (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.890).
2. Monsieur le + subst.
a) [La pers. exerce une fonction conférant une certaine autorité ou occupe un certain rang dans la hiérarchie soc.] Monsieur le président; Monsieur le ministre; Monsieur le professeur. Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de notre considération la plus distinguée (GONCOURT, Journal, 1860, p.697). Regardez-les, Monsieur le Maire (GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, I, 3, p.20). Je venais voir M. le juge, fit-elle (BERNANOS, Crime, 1935, p.835).
— P. iron. Monsieur l'exécuteur des hautes oeuvres, jusqu'au revoir, dans un mois au plus tard (BOREL, Champavert, 1833, p.195):
• 2. ... vous autres, messieurs les pharmaciens, vous êtes continuellement fourrés dans votre cuisine, ce qui doit finir par altérer votre tempérament.
FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.21.
b) [La pers. occupe un rang ou une fonction dans la hiérarchie relig.] Ha! çà, j'espère, César, que tu inviteras au dîner monsieur l'abbé Loraux? (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.192). Monsieur le curé, je n'en use guère [de la religion]; mais, ne pas en avoir du tout, ça ne me va pas (R. BAZIN, Blé, 1907, p.235). Pour l'étude de cette question, Mr le chanoine Pinte a réalisé un appareil en s'inspirant des idées émises par le professeur Otto Mécheels (R. THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p.90).
c) [La pers. occupe un rang dans la hiérarchie milit.] Messieurs les officiers. Je suis accablée. Tenez, monsieur l'amiral, c'est une lettre du duc de Bragance (LEMERCIER, Pinto, 1800, II, 2, p.48):
• 3. Il vient à moi. — Vous permettez que je dîne avec vous, monsieur le colonel? — Votre Excellence ne peut pas me faire un plus vif plaisir.
FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.340.
d) P. ext. [Avec un subst. servant à qualifier] Je parie, monsieur l'homme profond, que vous n'avez pas deviné ce que vous êtes allé faire en Angleterre (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.277). Il m'appela d'un ton goguenard: «Venez, monsieur l'Allemand, vous n'êtes pas de trop (...)» (ABOUT, Roi mont., 1857, p.148):
• 4. Ce qu'organisent vos amis messieurs les communistes (...), ce 5e régiment, si ce n'est pas la Reichswehr, c'est pourtant sérieux. Mais avec quelles armes l'armeront-ils lorsqu'il sera un corps d'armée?
MALRAUX, Espoir, 1937, p.578.
— P. iron. Et Venture approcha la table que le comte avait demandée. — Monsieur l'assassin, dit courtoisement celui-ci en regardant Venture, un homme vulgaire romprait le marché qu'il vient de faire avec vous (PONSON DU TERR., Rocambole, t.3, 1859, p.524).
e) Emploi abs.
) [Appellation employée notamment par les gens de maison pour s'adresser au maître de maison ou pour le désigner] Madame Codomat (...): Marthe, est-ce que monsieur est rentré? La cuisinière: Non, madame. Il n'est pas encore rentré (Tr. BERNARD, M. Codomat, 1907, II, 1, p.158):
• 5. Après cinq minutes, le domestique vient me dire que Monsieur ne peut me recevoir. Il a du monde et ne saurait se déranger.
BLOY, Journal, 1892, p.46.
) Arg. Tenancier d'une maison close (d'apr. BRUANT 1901).
3. Monsieur + subst. [Appellation employée pour désigner un homme dont le travail ou la fonction est liée à la réalité à laquelle réfère le subst. ou (plus rarement) pour s'adresser à lui] Monsieur bons offices, chômage; M. énergies nouvelles. Il y a six ans, les prostituées en colère manifestaient, occupaient les églises, s'exprimaient sur leurs difficultés dans les journaux, et le gouvernement nommait un «Monsieur Prostitution» (Le Monde, 3 avr. 1981, p.15, col. 1).
— HIST. Monsieur Veto. [Appellation désignant Louis XVI sous la Constituante. (Dict. XXe s.)]
4. Poét. ou fam. [Monsieur le + subst. masc., s'emploie pour personnifier la réalité désignée par le subst.] J'avais improvisé ceci: «Messieurs les chats et messieurs les voleurs, s'il y a des chats et s'il y a des voleurs, messieurs les chats, ne me griffez pas! Messieurs les voleurs, ne me faites pas peur!» (JACOB, Cornet dés, 1923, p.10). Le feu [de la forge] est de plus en plus vif. Ce n'est plus le petit arbre de corail, c'est Monsieur le feu et parfois, dans une brusque colère, c'est Sa Seigneurie la flamme (GIONO, Triomphe vie, 1941, p.278).
II. — [Précédé d'un déterm. ou en emploi attributif]
A. — [Avec valeur qualificative]
1. Homme de condition aisée, généralement citadin, pouvant avoir une situation de notable. Vivre en monsieur. C'est un bon enfant, dit-il [le domestique] (...) mais c'est jeune, ça ne sait pas tenir son rang. Nous autres gens du commun, nous n'aimons pas ça; si nous étions élevés en messieurs, nous nous conduirions en messieurs (SAND, Corresp., 1830, p.90). Mais pour en savoir plus, bernique! Aucun de ces messieurs du canton ne le connaît (BERNANOS, Crime, 1935, p.729):
• 6. — Monsieur!... reprit-il en souriant... je ne suis pas un monsieur. On m'appelle Michel, et plus communément Michel le charpentier, parce que c'est mon état.
NODIER, Fée Miettes, 1831, p.65.
— Fam. Gros monsieur. Personnage important et riche. Synon. gros bonnet, huile. Lui, gros monsieur désormais, tenait son magot, caché quelque part (ZOLA, Débâcle, 1892, p.565).
— Loc., vx. Faire le monsieur. Faire l'homme important et influent. Je suis content de mon éditeur, il est actif, il ne fait pas le monsieur (BALZAC, Lettres Étr., 1833, p.62).
— En partic., vx. Homme, généralement riche, entretenant une femme. C'était une fille entretenue en dispute avec son monsieur, lequel est un ci-devant jeune homme répétant toujours trois ou quatre fois sa phrase (STENDHAL, Corresp., 1819, p.162). Virginie a maintenant un monsieur chez lequel elle va deux fois par semaine (ZOLA, Assommoir, 1877, p.394).
2. Gén. au plur. [Monsieur + compl. spécifiant (le domaine d')une fonction sociale] Personne ayant le pouvoir de décision dans un domaine donné. Les messieurs du jury, de la censure. Un roi qui dise: «Dès que ces messieurs de la marine affirment qu'il n'y a pas assez d'eau dans le chenal, je dois le croire» (ALAIN, Propos, 1921, p.215). Ces messieurs du Parquet savent que vous êtes ici... Cela m'étonnerait qu'ils n'insistent pas pour vous voir (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.104).
Messieurs de la Cour; Messieurs de l'Académie. À Messieurs les Membres de l'Académie de Besançon. Paris, ce 30 juin 1840 (PROUDHON, Propriété, 1840, p.119).
♦P. ell. Il faudra parler aujourd'hui, parler à ces messieurs qu'on ne connaît pas, parler devant trente paires de petites oreilles malveillantes (COLETTE, Cl. école, 1900, p.217).
♦Grand monsieur. Homme de grande valeur intellectuelle et/ou morale. C'est un grand monsieur. Le voilà qui est en train de passer pour un des grands messieurs littéraires de ce siècle (GONCOURT, Journal, 1887, p.726).
3. Homme d'apparence respectable, quel qu'il soit et dont on ne connaît pas le nom. Le monsieur du cinquième. — Personne ne vient donc? — Personne, excepté ce jeune monsieur qui est venu une fois (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p.43).
— Vieilli. Petit monsieur. Enfant d'une classe sociale où se porte le titre de «Monsieur» (d'apr. LITTRÉ). Je l'aurais mieux aimé en petit Breton; mais non, il est tout en blanc, le fils d'Yves, avec une longue robe brodée et des noeuds de ruban, comme un petit monsieur de la ville (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p.194). Eux, nous connaissaient bien et nous gratifiaient au passage d'obséquieux: «Bonjour, mon petit monsieur» (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.44).
B. — [Avec simple valeur désignative]
1. Homme quelconque. —«Est-ce qu'elle est toujours avec un certain Arnoux?» — «Je n'en sais rien,» dit Cisy. «Je ne connais pas ce monsieur!» (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.26).
— En partic. [Dans le lang. des enfants] Me donnerez-vous aussi du bonbon, comme ce monsieur, pour vous avoir souhaité la bonne fête? (KRÜDENER, Valérie, 1803, p.73).
2. [Pour marquer une opposition de sexe]
a) Individu de sexe masculin. Synon. homme. Je ne savais pas encore la différence qu'il y avait entre une dame et un monsieur, et je croyais que les enfants naissaient sous les choux (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p.20).
b) Au plur.
♦[En appos. à un subst. désignant un lieu pour indiquer qu'il est réservé aux hommes] Salon messieurs, p. ell. messieurs. Anton. dames.
♦SPORTS (tennis, tennis de table). Double-messieurs, simple messieurs. Match opposant des adversaires hommes deux à deux ou un à un. Un match de double-messieurs se résume en une lutte pour la conquête du filet (H. COCHET, Le Tennis, Paris, P.U.F., 1964, p.94).
— En partic. [Avec un compl. déterminatif] Type d'homme. Faire le monsieur qui n'a rien compris. Père n'est pas un monsieur à qui l'on pose des questions (MAURIAC, Mal Aimés, 1945, II, 2, p.189). Oh! oh! un monsieur-j'ordonne (ARNOUX, Zulma, 1960, p.41). Il s'agit d'une présence anonyme, délibérément privée de personnalité. C'est monsieur-tout-le-monde que l'auteur-comédien [Pierre Étaix] a voulu incarner, vous, moi, le voisin du dessus ou l'inconnu croisé dans le métro (J. DE BARONCELLI ds Le Monde, 27 févr. 1966, p.14).
3. Par personnification. Hier soir il y avait grande société sur ce toit, précisément à l'entrée de votre fenêtre. C'étaient cinq chats. Vous savez que quand ces messieurs content fleurette... (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.119). Vous ai-je dit que j'avais des oiseaux chinois?... J'ai de même un petit monsieur du Sénégal, qui est gris avec un collier rouge (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p.236).
REM. 1. Messieurs-dames, subst. masc. plur. a) [Appellation employée pour s'adresser à un groupe où se trouvent au moins un homme et une femme] Par ici messieurs-dames! Un garde s'approcha d'eux: — On ferme, messieurs-dames! — Il n'est que temps, répondit Gilbert (ARLAND, Ordre, 1929, p.208). b) [Avec un déterm.] Groupe d'au moins un homme et une femme. Je viens voir si ces messieurs-dames ressemblent bien aux portraits de ma collection de timbres (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.205). 2. Mess, subst. masc., arg., vx. Agent de la sûreté, policier. Pour affiner fafiots et carme, Chassons loin du mess, du gendarme. Pour gagner billets et or, Trichons loin de l'agent et du gendarme (HOGIER-GRISON, Monde où l'on triche, 2e série, 1886, p.181). 3. Mons, subst. masc., vx. [Appellation fam. et dédaigneuse employée p. abrév. pour «monsieur»] Mais il me semble que mons Guillaume n'attend pas que la mort soit mise en terre pour en conter à l'enfant, et prendre son inscription (SAND, Jeanne, 1844, p.154). 4. Msieu, subst. masc., fam. [Appellation employée surtout par les enfants, à la place de «monsieur»] La voix de la bonne sortit des profondeurs du sous-sol: — V'là, M'Sieu, qué qui faut? (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p.416). — Tu veux une sucette? — Voui msieu. — Et ton petit camarade? — Voui msieu, dit Lucas. Des Cigales achète des sucettes (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p.44).
Prononc. et Orth.:[], [me-]. Att. ds Ac. dep. 1694 (le plur. dep. 1718). Abrév. Mr, M. (sing.), Mrs, MM. (plur.) ds Ac. 1835, 1878; M. (sing.), MM. (plur.) ds Ac. 1935. Pas d'abrév. dans les suscriptions ou formules de politesse de la corresp. (d'apr. Lar. Lang. fr.). Au sing. LITTRÉ: [-] ,,ou souvent aussi`` [-]; DG:[-], vieilli [-]. ROB.: ,,L'ancienne prononciation mo-sieu (...) ne s'emploie plus que par plaisanterie``; graph. mossieu (VERLAINE, Œuvres compl., t.5, Confess., 1895, p.28): [-] > [-] > [-] par affaiblissement, le mot étant gén. empl. comme proclitique ou interj. Midi: [musju] moussiou (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.49). Étymol. et Hist. 1. 1297 monsor «titre donné par déférence, civilité à un homme d'une condition un peu élevée; celui à qui l'on donne ce titre» (Fontevr., anc. tit., A. Maine-et-Loire ds GDF. Compl.), subsiste a) pour désigner tout homme de quelque importance 1592 faire le monsieur (MONLUC, Commentaires, éd. P. Courteault, t.2, p.422); b) 1653 «homme qui se distingue par son éducation, son apparence, son travail» (B. PALISSY, Recepte, éd. A. France, p.112); 2. a) ca 1480 «titre de politesse donné à tout homme (ou en parlant de lui)» (GUILLAUME COQUILLART, Monologue du puys, éd. M. J. Freeman, p.312, 256); ca 1515 avec un nom de fonction (GRINGORE, Vie Monseigneur St Louis, éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t.2, p.205: monsieur le Prevost); 1552 avec une épithète iron. (DU BELLAY, Discours sur la louange de la vertu, éd. H. Chamard, t.4, p.147, 58: monsieur le sage); 1792 avec un mot qui exprime une particularité du personnage (24 déc. ds la Sté des Jacobins, éd. F.-A. Aulard, t.4, p.619: M. Veto); b) 1585 désigne un homme, un inconnu (DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. d'Assézat, t.2, p.32); 3.spéc. terme hist. a) fin XVe s. «titre donné aux frères puînés des princes de sang» (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.2, p.234); 1583-90 «titre du frère aîné du roi» (BRANT., Cap. Fr., t.II, p.383 ds LA CURNE); b) ca 1500 «titre donné à un évêque» (ANDRÉ DE LA VIGNE, Voyage de Naples, éd. A. Slerca, II, 366: monsieur de Moncaillier), supplanté par monseigneur; c) au plur. «membres d'une assemblée» 1505 messieurs les prelatz (GRINGORE, Folles entreprises, t.1, p.96); 1532 Messieurs de la court (en parlant des membres du Parlement) (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap.9 bis, p.62, 174-5; d) 1829 arg. police plur. ces messieurs «le bourreau et ses aides» ds ESN.; 1866 monsieur de Paris «bourreau» (DELVAU); 4. 1532 «maître de maison» (MAROT, Epître au roi, éd. C. A. Mayer, XXV, p.173, 38). Comp. de mon et de sieur. Fréq. abs. littér. Monsieur:28399. Messieurs:6757. Fréq. rel. littér. Monsieur:XIXe s.: a) 44920, b) 56554; XXe s.: a) 45249, b) 24926. Messieurs:XIXe s.: a) 12279, b) 11860; XXe s.: a) 10898, b) 5347. Bbg. CLING (M). Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs... Contrastes. 1981, n°2, pp.7-14. — DARM. 1877, 125-126. — LEW. 1968, pp.118-119. — MANCZAK (W.). La Disparition de l'anc. fr. «moillier < mulierem». R. Ling. rom. 1966, t.30, p.177. — QUEM. DDL t.7, 12, 18.
Encyclopédie Universelle. 2012.