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rescousse

rescousse [ rɛskus ] n. f.
rescusse « reprise d'une personne par la force » 1165; s prononcé d'apr. rescourre (vx), « délivrer qqn », de escourre « recouvrer », lat. excutere
1(1702) Dr. mar. Fait de reprendre à l'ennemi le navire ou les biens qu'il a pris.
2(fin XIVe, repris 1831) Cour. À LA RESCOUSSE : au secours, à l'aide. « L'ennemi appela l'artillerie à la rescousse » (Maurois). Arriver à la rescousse. Venir à la rescousse de qqn. Fig. « Pour défendre cette croyance, vous appelez des raisonnements à la rescousse » (Martin du Gard).

rescousse nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français rescorre, délivrer, du latin excutere, faire sortir) Reprise d'un bâtiment de commerce saisi par l'ennemi. ● rescousse (expressions) nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français rescorre, délivrer, du latin excutere, faire sortir) À la rescousse, en renfort, pour porter assistance : Venir à la rescousse de quelqu'un.

rescousse
(à la) loc. adv. Aller, appeler à la rescousse, au secours.

⇒RESCOUSSE, subst. fém.
I. — Vx. Reprise d'une personne ou d'une chose enlevée de force. Rescousse des prisonniers. On prenait, on perdait des villes, on faisait des escarmouches et des rescousses; on n'assignait point de bataille aux ennemis (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 72).
DR. MAR. Reprise à l'ennemi d'un bâtiment ou des autres biens qu'il a pris. L'armateur auquel on rend son navire doit payer le tiers de sa valeur comme droit de rescousse (QUILLET 1965).
II. A. — Rare. Aide, renfort. L'administrateur Albiot déclare le péril, mais ne refuse pas mon gingembre et me promet la rescousse de son aileron (BLOY, Journal, 1894, p. 109).
B. — À la rescousse
1. Interj. Cri par lequel un chevalier demandait le secours de ses compagnons. Vous avez délivré Milan, Milan a fait feu sur vous; Gênes a pris les armes pour renverser votre trône. Alors vous avez crié: « À la rescousse! » comme les chevaliers et comme Amadis De Gaule avec Galaor et Esplandian, quand vous avez chargé les hussards de Hongrie (VIGNY, Journal poète, 1848, p. 1268).
2. Loc. adv. [Avec les verbes accourir, aller, appeler, venir, etc.] Au secours, à l'aide, en renfort. Il alla même, pour me mieux convaincre, jusqu'à appeler Vidal de La Blache à la rescousse (L. FEBVRE, J. Sion, A. Demangeon, [1941] ds Combats, 1953, p. 379). Tout s'écroule, avec des hurlements, et bientôt, avec l'aide des filles plus âgées venues à la rescousse, on ne joue plus qu'à faire des édifices qui s'écroulent (Jeux et sports, 1967, p. 95).
REM. Recousse, subst. fém., synon. de rescousse (supra I). La fête delle Marie (des Maries) rappelait les fiançailles, l'enlèvement et la recousse de douze jeunes filles, lorsqu'en 944 elles furent ravies par des pirates de Trieste, et délivrées par leurs parents de Venise (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 397).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1155 rescusse « action de reprendre une personne ou une chose enlevée par force » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 12021: Romein curent a la rescusse); ca 1160 rescosse (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 5873: a la rescosse sa gent corent); b) fin XIVe s. exclam. à la rescousse! « au secours! à l'aide! » (FROISSART, Chron., éd. S. Luce, t. 4, p. 76: Mauni, Mauni, à la rescousse!); repris en 1828 (MÉRIMÉE, Jaquerie, p. 60: d'Apremont à la rescousse!); 2. 1702 dr. mar. recousse (N. AUBIN, Dict. de mar., s.v. recoux: Faire la recousse d'un navire). Part. passé fém. subst. de l'a. fr. et m. fr. rescourre « arracher; délivrer, reprendre (en particulier une personne ou une chose qui a été enlevée par force) », dér. au moyen du préf. r- (re-) de l'a. fr. et m. fr. escourre « secouer, agiter; faire tomber ou partir en secouant; arracher, enlever », du lat. excutere « faire sortir ou tomber en secouant; arracher; chasser; secouer ». Du XVIe s. au déb. du XIXe s. a été en usage la var. recousse, due à l'infl. du verbe recourir; la forme rescousse a été remise en honneur par qq. aut. imitant l'anc. lang. (Mérimée, Dumas, Hugo). Fréq. abs. littér.:73.

rescousse [ʀɛskus] ou (vx) recousse [ʀəkus] n. f.
ÉTYM. XIIIe, dr.; rescusse, 1165; s prononcé d'après rescourre (vx) « délivrer qqn », de escourre « recouvrer », du lat. excutere (Wartburg); ou du lat. recursus « retour en courant », de recurrere, avec assimilation du r dans rs (Guiraud).
1 Vx. Reprise (d'une personne ou d'une chose enlevée par force).Mod. (Dr. mar.). Fait de reprendre à l'ennemi le navire ou les biens qu'il a pris.
1 (…) nous avons été averti de l'emprisonnement de notre cher et bien-aimé valet de chambre ordinaire Clément Marot, et dûment informé de la cause dudit emprisonnement, qui est pour raison de la rescousse de certains prisonniers (…) nous voulons (…) que (…) ayez à le délivrer et mettre hors desdites prisons.
François Ier, Ordonnance du 1er nov. 1527, cité in Marot, Œ., t. I, Notice, p. XX, note.
2 (1831, Hugo). Cour. À la rescousse : au secours, à l'aide. || Armée qui vient à la rescousse d'une troupe encerclée (cit. 4). Défendre; défense. || Arriver, venir à la rescousse (→ Exercer, cit. 27). || Appeler un ami à la rescousse. Renfort (en). || À la rescousse !(Abstrait).infra, cit. 4.
2 (…) ces bruits furieux débouchèrent sur la place comme un ouragan : — France ! France ! Taillez les manants ! Châteaupers à la rescousse ! Prévôté ! Prévôté ! Les truands effarés firent volte-face (…) C'étaient en effet les troupes du roi qui survenaient.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, X, VII.
3 À terre, dans les milieux étrangers où, quelquefois, nous rencontrions la nuit nos gabiers, il nous arrivait de les appeler à la rescousse quand il y avait péril ou mauvaise aventure (…)
Loti, Mon frère Yves, VIII.
4 (…) vous autres, vous partez d'une croyance ferme et, pour défendre cette croyance, vous appelez des raisonnements à la rescousse (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 306.
5 Les mitrailleuses boches se mirent à bégayer. Wanturton, enchanté, riposta à coups de grenades. L'ennemi appela l'artillerie à la rescousse.
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, VIII.

Encyclopédie Universelle. 2012.