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relevé

1. relevé, ée [ r(ə)ləve; rəl(ə)ve ] adj.
• 1559; p. p. de relever
1Dirigé, ramené vers le haut. Chapeau à bords relevés. Col relevé. Manches relevées. retroussé. Équit. Pas relevé : pas d'une monture qui lève haut le pied.
Virage relevé, dont l'extérieur est plus haut que l'intérieur.
2(1608) Vx Qui a de l'élévation, de la noblesse. élevé, noble. Style noble et relevé. Mod. (en phrases négatives) L'expression n'est pas très relevée. Au niveau « des passions charnelles les moins relevées » (Daniel-Rops).
3Rendu fort par un assaisonnement. épicé, 1. piquant. Une sauce relevée.
⊗ CONTR. Rabattu. Commun, vulgaire. Fade, insipide. relevé 2. relevé [ r(ə)ləve; rəl(ə)ve ] n. m.
• 1740; vén. 1701; de 1. relevé
1Action de noter par écrit ou par un dessin; ce qu'on a ainsi copié, représenté. Relevé de plan, d'une construction. Relevé des dépenses. Relevé de compte, où sont portées toutes les opérations bancaires effectuées par le titulaire du compte. Relevé des condamnations (cf. Casier judiciaire). Relevé de citations, d'adresses. Relevé d'identité bancaire (R. I. B.), où sont notés le nom de la banque, l'adresse de l'agence, le nom et l'adresse du titulaire du compte et le numéro de celui-ci. Relevé d'identité postale (R. I. P.). Procéder au relevé d'un compteur, du chiffre d'un compteur. De « faux inspecteurs venant faire le relevé de leurs compteurs à gaz » (Sarraute). Facture intermédiaire entre deux relevés.
2Chorégr. Mouvement exécuté sur place, dans toutes les positions fondamentales, la danseuse se levant sur les pointes et reprenant aussitôt sa position initiale.

Relevé récapitulatif périodique des opérations enregistrées sur un compte bancaire.

relevé, ée
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Disposé, ramené vers le haut. Sourcils relevés.
d2./d Fig. élevé, au-dessus du commun. Propos relevés. Une société relevée, choisie.
rII./r n. m. état, liste. Relevé des sommes dues.
Relevé de compte: document faisant apparaître les mouvements et la situation d'un compte bancaire.
|| Relevé d'un plan: ensemble des cotes nécessaires à l'établissement d'un plan.

I.
⇒RELEVÉ, subst. masc.
A. — CHASSE. Moment de la journée où un animal se relève pour se nourrir. Guetter, épier le relevé (Ac.). Le soir, au relevé, le gros gibier fera le même chemin en sens inverse (VIDRON, Chasse, 1945, p. 86).
B. — Action de mettre plus haut, de diriger, d'incliner vers le haut (synon. relèvement); p. méton., résultat de cette action. L'abaissement de la paupière, et son relevé (LITTRÉ). Un relevé, retenu par une boucle ou par un nœud de ruban sur une seule hanche (Journal Officiel, 28 oct. 1872, p. 6710 ds LITTRÉ). « Les deux boucles perpendiculaires » accompagnent, l'une le chignon dont elle cache le relevé et l'autre le visage jusqu'à la naissance de la gorge (STÉPHANE, Art coiff. fém., 1932, p. 132).
CHORÉGR. ,,Mouvement qui consiste à transférer le poids du corps sur la pointe ou la demi-pointe du pied, lorsque préalablement le poids du corps repose entièrement sur la pointe du pied`` (BARIL 1964). Deux relevés sur la pointe (MORAND, Rococo, 1933, p. 12).
C. — Action de noter par écrit, de copier (synon. relèvement); p. méton., état détaillé. Faire le relevé de toutes les fautes de grammaire d'un ouvrage, de tous les passages remarquables d'un auteur (Ac.). Le compte administratif du maire et le compte de gestion du percepteur (...) sont le relevé de toutes les opérations financières, recettes et dépenses réelles qui ont été effectuées au cours de l'exercice (FONTENEAU, Cons. munic., 1965, p. 50).
SYNT. Relevé bibliographique, comptable, exhaustif, mensuel, statistique; relevé de compte, de notes; erreur de relevé; procéder au relevé d'un compteur, des températures; faire un relevé; tenir un relevé détaillé des dépenses.
TOPOGR. Action (de déterminer et) de noter la position, la configuration, la disposition (de quelque chose); p. méton., croquis, plan. Synon. levé (v. ce mot B 3). Relevé cadastral, hydrographique, topographique. La carte géologique de la Haute-Marne, d'après le relevé de M. Duhamel (ÉLIE DE BEAUMONT, Stratigraphie, 1869, p. 524). Le relevé des cheminements d'une mine de houille rappelle schématiquement les nervures d'une feuille (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 233).
D. — Vx, ART CULIN. Relevé (de potage)/(plat de) relevé. Plat servi entre le potage et les entrées. Cette manière de servir la raie est pour un relevé; on peut la servir même pour entrée (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 139). Ayez pour relevé de potage un beau poisson, puis quatre entrées, mais finement faites (BALZAC, Faiseur, 1850, I, 5, p. 184).
Prononc. et Orth.:[()ve]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. V. relever. Bbg. HOTIER Cirque 1973 [1972], p. 72-73, 137.
II.
⇒RELEVÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de relever.
II. — Adjectif
A. — ÉQUIT., MAN. Pas relevé. Pas d'un cheval qui lève haut ses sabots. On entendait nettement sur la terre sèche de la route le pas souple et relevé d'un cheval (FEUILLET, Mariage monde, 1875, p. 37). Le pas nerveux et relevé, ce train qui ne déplace jamais le cavalier (THARAUD, Rabat, 1918, p. 119). V. harper1 ex. de Morand.
Airs relevés. V. air2 B 4 c.
B. — 1. Rare. [En parlant du teint d'une pers.] Éclatant, intense. Des Américaines au teint relevé (CHARDONNE, Dest. sent., III, 1936, p. 192).
2. [En parlant d'un mets ou de son goût] Fort, épicé. Plat relevé; sauce relevée. Il ne faut pas craindre de tenir ce rôt de bif d'un goût un peu relevé, la chair de l'agneau étant naturellement fade, aqueuse et inodore (Gdes heures cuis. fr., Grimod de la Reynière, 1838, p. 161).
Rare, empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est fort, épicé. De la cuisine de restaurant, du relevé, de l'épicé, du poivré en diable (BOURGET, Physiol. amour mod., 1890, p. 75).
C. — Au fig., vieilli ou littér. [En parlant d'une pers., d'un attribut, d'une manifestation d'une pers.] Qui est d'un niveau supérieur. Synon. plus cour. élevé, noble. Sentiments, sujet, style relevé(s); naissance, pensée relevée. Les solitaires de Port-Royal, les plus relevés par la naissance ou même par l'esprit, s'assujettirent à bien des devoirs manuels des plus rebutants et des plus bas (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 501). Ce qu'il y eut de relevé et de fièrement soutenu dans son attitude [de Mallarmé] et son art de souffrir la vie (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 19).
Prononc. et Orth.: [()ve]. Att. ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér.: 1 994. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 2 372, b) 3 612; XXe s.: a) 3 230, b) 2 578. Bbg. DUCH. Beauté 1960, pp. 134-135.

relève [ʀ(ə)lɛv] n. f.
ÉTYM. 1872; déverbal de relever.
1 Action de relever (I., C.); remplacement d'une personne, d'une équipe par une autre dans un travail continu. || La relève de l'équipe de nuit par l'équipe de jour. || La relève de la garde (1. Garde, cit. 80; → aussi Combler, cit. 13). || Assurer, prendre la relève. || Aller à la relève (→ Parement, cit. 1). || La Relève du matin, œuvre de Montherlant.
Par métonymie. Les personnes qui assurent ce remplacement. || La relève tardait à arriver.
0 Nous poussons avec douleur une sape difficile, dans le chaos et les ténèbres, vers un plein jour ignoré que connaîtra seule la relève du matin.
Montherlant, la Relève du matin, p. 141.
2 Fig. Remplacement (dans une action, une tâche collective). || La jeunesse prendra la relève. Relayer, remplacer.
3 Spécialt. Hist. Remplacement des travailleurs français en Allemagne, en 1942-1944, par d'autres travailleurs (mot utilisé d'abord par la propagande collaborationniste).

Encyclopédie Universelle. 2012.