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rebut

rebut [ rəby ] n. m.
• 1549 « rebuffade »; de rebuter
1Ce qu'on a rebuté (2o), rejeté. déchet, détritus. « ceci semble le rebut d'un rapide triage » (Loti). Lettres dont l'administration des Postes n'a pu trouver les destinataires. Service des rebuts. Détruire les rebuts.
2Fig. Ce qu'il y a de plus mauvais dans un ensemble. « L'homme, gloire et rebut de l'Univers » (Pascal). « Un renégat, l'opprobre et le rebut du monde » (Hugo). Le rebut de la société, du genre humain.
3 ♦ AU REBUT : parmi ce dont on ne veut pas, ou plus. Mettre, jeter qqch. au rebut (cf. Mettre au rancart). Un vieillard « dès qu'il n'a plus rien, on le jette au rebut » (F. Mauriac).
Loc. adj. DE REBUT : de très mauvaise qualité, bon à jeter. Meubles, bois de rebut. « grappillant au château les choses de rebut » (Balzac).

rebut nom masculin (de rebuter) Ce qu'il y a de plus mauvais dans quelque chose et qui est laissé de côté : Le rebut d'une fabrication. Littéraire. Ce qu'il y a de plus vil, de plus méprisable dans un groupe : Le rebut de la population. Objet de correspondance qui n'a pu être ni distribué ni réexpédié par le service postal. ● rebut (difficultés) nom masculin (de rebuter) Orthographe Attention au t final que l'on retrouve dans rebuter, repousser, dont rebut est issu. Prononciation Le t ne se prononce pas. ● rebut (expressions) nom masculin (de rebuter) Jeter au rebut, se débarrasser de quelque chose qui est sans valeur ou inutilisable. ● rebut (synonymes) nom masculin (de rebuter) Ce qu'il y a de plus mauvais dans quelque chose et...
Synonymes :
- déchet
- résidu
Littéraire. Ce qu'il y a de plus vil, de plus méprisable...
Synonymes :
- bas-fonds
- déjection (littéraire)
- écume (littéraire)
- lie (littéraire)
- racaille

rebut
n. m.
d1./d Ce qu'on a rejeté, ce dont on n'a pas voulu. On entassait là les rebuts.
|| Mettre au rebut: mettre à l'écart comme sans valeur, rejeter.
|| Loc. adj. De rebut: qui a été mis au rebut, sans valeur, inutile. Marchandises de rebut.
d2./d Fig. Ce qu'il y a de plus mauvais, de plus vil. Le rebut d'une société.

⇒REBUT, subst. masc.
A. — Vieilli. Action de repousser d'une façon humiliante. Synon. rebuffade, refus. Moab essaya de se donner à Juda, mais n'essuya de ce côté que des rebuts (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p. 417).
B. — 1. Ce qui est bon à jeter; ce qui reste de moins bon. Synon. déchet, détritus. Pour ce qui est des mourants de faim, on leur expédiera de la morue invendable, des farines avariées, des conserves en putréfaction, tous les rebuts et déchets des entrepôts de la France ou de l'Angleterre (BLOY, Journal, 1902, p. 97).
a) Locutions
Au rebut. À l'écart, parmi les choses dont on ne veut plus. Mettre au rebut. Le père Jacques se pencha sur ce cuir infect et, tout stupéfait, reconnut de vieilles chaussures à lui qu'il avait jetées il y avait déjà un certain temps au rebut (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 64). P. métaph. Un vieillard n'existe que par ce qu'il possède. Dès qu'il n'a plus rien, on le jette au rebut (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 56).
De rebut. Sans valeur, bon à jeter. Nourrie maigrement de viandes de rebut, de légumes gâtés (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 252).
b) POSTES ET TÉLÉCOMM. Lettre dont on n'a pu trouver le destinataire et qui ne peut être retournée à son expéditeur faute d'indications suffisantes. Service des rebuts; détruire les rebuts. Mettre une lettre au rebut (Ac.).
2. Au fig. Ce qu'il y a de plus vil. Synon. lie. Le rebut du genre humain. L'honnête émigrant, jadis le rebut des anciennes sociétés, devenu un colon aisé, un citoyen respectable (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 196). Je suis donc quelque chose de grand, moi qui me croyais le rebut? (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 328).
Prononc. et Orth.:[]. BARBEAU-RODHE 1930: le rebut []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XVe s. « action de repousser » cont. milit. (PHILIPPE DE COMMYNES, Chron., VIII, 8, éd. J. Calmette, t. 3, p. 166); 2. 1549 « ce qui est dédaigné, laissé de côté » chose de rebut (EST.); 1835 spéc. mettre une lettre au rebut (Ac.); 3. 1636 en parlant d'une personne (MONET, p. 733a: Rebut de tout le monde... Il est le Rebut de toute la ville). Déverbal de rebuter. Fréq. abs. littér.:164.

rebut [ʀəby] n. m.
ÉTYM. 1549; de rebuter.
1 Vx. Action de rebuter (qqn), refus brutal et méprisant. || Essuyer un rebut. Rebuffade.
2 Ce qu'on a rebuté, rejeté ( Débris, déchet, détritus, ordure); ce qu'il y a de plus mauvais dans un ensemble.
1 Des Bouddhas de jaspe, des dieux et des déesses en bois doré gisent près de la porte, cassés, les jambes en l'air, sans tête; on en a sans doute emporté beaucoup, et ceci semble le rebut d'un rapide triage.
Loti, Figures et Choses…, Trois jours de guerre, III.
Fig. || « L'homme, gloire et rebut de l'Univers » (→ Chaos, cit., Pascal). || « Un renégat, l'opprobre (cit. 4) et le rebut du monde » (Hugo). || Le rebut de la société, du genre humain. Balayure (fig.), écume, excrément (vx; supra cit. 7), lie (supra cit. 7). → Le fond du panier, etc. || Le rebut de la société, la racaille.
(Postes). || Les rebuts : les lettres dont on n'a pu trouver les destinataires. || Service des rebuts. || Détruire les rebuts.
3 (1690). Au rebut. || Jeter, mettre qqch., et, par ext., qqn (→ Posséder, cit. 8) au rebut, parmi ce dont on ne veut pas, ou plus. Dédaigner, écarter. → Mettre au rancart.
2 Comment se résigner à ce qu'on sait être le moins parfait ? Comment se mettre soi-même au rebut, accepter un rôle de parade, quand la vie est si courte, quand rien ne peut réparer la perte des moments qu'on n'a point donnés aux délices de l'idéal ?
Renan, l'Avenir de la science, VII, Œ. compl., t. III, p. 827.
(1549). Loc. adj. De rebut : de très mauvaise qualité, bon à jeter, qu'on a jeté. || Meubles, bois de rebut (→ Croiser, cit. 5; goudronner, cit. 3). || Manger des choses de rebut. Reste, rogaton, rognure (→ Grappiller, cit. 5).
CONTR. Élite. — Valeur (de).

Encyclopédie Universelle. 2012.