rébellion [ rebeljɔ̃ ] n. f.
• v. 1212; lat. rebellio
1 ♦ Action de se rebeller; acte de rebelle (1o). ⇒ insurrection, mutinerie, révolte, sédition, soulèvement. Réprimer la rébellion. Rébellion et révolution. « Les autorités françaises ont estimé que cette répression mettait un point final à la rébellion » (Camus).
♢ Par ext. Tendance à se rebeller. ⇒ désobéissance, insubordination, opposition. Esprit de rébellion. Pas de rébellion !
2 ♦ Vieilli L'ensemble des rebelles. Négocier avec la rébellion.
⊗ CONTR. Docilité, obéissance, soumission.
● rébellion nom féminin (latin rebellio) Action de se rebeller, de se révolter. Ensemble des rebelles, des sujets en état de révolte : Prendre des contacts avec la rébellion. Attitude d'opposition, de révolte, d'indiscipline : Des intellectuels poussés par l'esprit de rébellion. Infraction commise contre l'autorité publique et consistant en une attaque ou en une résistance avec violence ou voies de fait envers certains fonctionnaires ou officiers publics agissant pour l'exécution des lois, des ordres ou ordonnances de l'autorité publique, des mandats de justice ou pour l'exécution d'une décision de justice. (La rébellion est plus sévèrement punie si elle est commise en réunion ou avec arme.) ● rébellion (citations) nom féminin (latin rebellio) Henrik Ibsen Skien 1828-Christiania 1906 Chercher le bonheur dans cette vie, c'est là le véritable esprit de rébellion. Les Revenants, I ● rébellion (difficultés) nom féminin (latin rebellio) Orthographe Avec un accent aigu, alors que l'adjectif et nom rebelle et le verbe se rebeller s'écrivent sans accent et se prononcent [ʀə&ph86;ɛ&ph96;], [&ph103;əʀə&ph86;ɛ&ph96;&ph89;], avec le premier e articulé comme dans petit. ● rébellion (synonymes) nom féminin (latin rebellio) Action de se rebeller, de se révolter.
Synonymes :
- guérilla
- résistance
- révolte
- sédition
- soulèvement
Attitude d'opposition, de révolte, d'indiscipline
Synonymes :
- désobéissance
- refus
Contraires :
- docilité
- fidélité
- loyauté
- obéissance
rébellion
n. f. Révolte, résistance ouverte aux ordres de l'autorité.
|| Ensemble des rebelles.
⇒RÉBELLION, subst. fém.
A. — 1. Action de se rebeller, de se révolter contre l'autorité de l'État, contre le pouvoir ou l'ordre établi. Synon. insurrection, sédition, soulèvement. Entrer en rébellion. J'ai cru que je pourrais étouffer cette rébellion sous la semelle de ma chaussure. Car on lit dans les chroniques l'histoire des rébellions qui mettent fin aux dynasties: commencées en un point seul, elles s'étendent et gagnent (CLAUDEL, Repos 7e jour, 1901, III, p. 841).
— P. méton. Ensemble des rebelles armés. Négocier avec la rébellion; dompter la rébellion. La rébellion a été vaincue (Ac. 1935).
2. DR. PÉNAL. ,,Fait de s'opposer à l'exécution des lois ou autres actes ou ordres de l'autorité publique au moyen de violences et voies de fait exercées contre ceux qui ont officiellement charge de procéder à cette exécution`` (CAP. 1936). Faire rébellion. On l'amena comme par la main à des violences taxées de rébellion et voilà vingt ans qu'il agonise dans un bagne (BLOY, Journal, 1903, p. 168). Je suis condamné à mort pour « rébellion militaire » (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 648).
B. — Action de se révolter contre quelque chose. Synon. désobéissance, insubordination; anton. soumission. Faire acte de rébellion. Silvère (...) éprouva une rage sourde, un besoin de vivre. Ce fut la dernière révolte de son sang, une rébellion d'une seconde (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 313). Docile par condition, par goût, par coutume, je ne suis venu, plus tard, à la rébellion que pour avoir poussé la soumission à l'extrême (SARTRE, Mots, 1964, p. 138).
Prononc. et Orth.:[], [-be-]. MARTINET-WALTER 1973 [--], [-be-] (12/5). Ac. 1694-1798: rebellion; dep. 1798: ré-. FÉR. 1768: ré-; FÉR. Crit. t. 3 1788: re-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 [ms. fin XIIIe s.] Lille « action de se révolter contre une autorité » apierte rebellion (ds Statuts d'hôtels-Dieu, éd. L. Le Grand, Paris, 1901, p. 89); spéc. 1664 dr. pénal faire rébellion (MOLIÈRE, Tartuffe, V, 4); 2. 1326 « ensemble de rebelles » abattre la rebellïon (Vie de St Grégoire, 1348 ds T.-L.); 3. 1370-72 fig. « refus de se soumettre » (ORESME, Ethiques, I, 21, éd. A. D. Menut, p. 144, note 7: en celui qui est fort, yre, couardie, hardiesce ne font nulle rebellion contre raison). Empr. au lat. rebellio « reprise des hostilités; révolte ». Fréq. abs. littér.:348. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 493, b) 722; XXe s.: a) 466, b) 391. Bbg. VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p. 299.
rébellion [ʀebeljɔ̃; ʀebɛljɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1212; lat. rebellio.
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1 Action de se rebeller, acte de rebelle (1.). ⇒ Dissidence, insurrection, mutinerie, révolte, sédition, soulèvement (→ Envelopper, cit. 29; manquement, cit. 3). || Rébellion et révolution. || Le flambeau (cit. 9) de la rébellion. || La rébellion a éclaté en telle année. || Réprimer la rébellion. — Spécialt. (Dr.). « Fait de s'opposer à l'exécution des lois ou autres actes et ordres de l'autorité publique au moyen de violences et voies de fait exercées contre ceux qui ont officiellement charge de procéder à cette exécution » (Capitant). → Évasion, cit. 1.
1 Cet homme était composé de deux sentiments très simples, et relativement très bons, mais qu'il faisait presque mauvais à force de les exagérer; le respect de l'autorité, la haine de la rébellion; et à ses yeux le vol, le meurtre, tous les crimes, n'étaient que des formes de la rébellion.
Hugo, les Misérables, I, V, V.
2 Les événements de 1945 auraient dû être un signal d'alerte : l'impitoyable répression du Constantinois a accentué au contraire le mouvement anti-français. Les autorités françaises ont estimé que cette répression mettait un point final à la rébellion. En fait, ils lui donnaient un signal de départ.
Camus, Actuelles III, p. 201.
♦ (V. 1370). Par ext. Tendance à se rebeller. ⇒ Désobéissance, insoumission, insubordination, opposition, refus, résistance (→ Force, cit. 25; impassibilité, cit. 2). || Mot qui exprime le courroux (cit. 4), la rébellion. || Esprit de rébellion. Fam. || Pas de rébellion, s'il vous plaît !
3 L'enfant donc qui n'a qu'à vouloir pour obtenir se croit le propriétaire de l'univers; il regarde tous les hommes comme ses esclaves : et quand enfin l'on est forcé de lui refuser quelque chose, lui, croyant tout possible quand il commande, prend ce refus pour un acte de rébellion (…)
Rousseau, Émile, II.
4 La bourse ou la vie ! toute résistance est inutile; au moindre signe de rébellion ma troupe va vous arquebuser !
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, IV.
♦ Fig. || La rébellion humaine finit en révolution métaphysique (→ Faire, cit. 223).
5 Pour celui-ci (Camus), la réponse de l'homme à l'absurdité de sa condition n'est pas dans une grande rébellion romantique, mais dans une application quotidienne. Voir clair, tenir sa parole, faire son métier, voilà notre vraie révolte.
Sartre, Situations I, p. 243.
2 (Déb. XVIIe). L'ensemble des rebelles. || Frapper la rébellion dans ses chefs. || Négocier avec la rébellion.
6 Prends ta foudre, Louis, et va comme un lion
Donner le dernier coup à la dernière tête
De la rébellion.
F. de Malherbe, Poésies, « Ode pour le roi » (1628).
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CONTR. Docilité, obéissance, soumission.
Encyclopédie Universelle. 2012.