rafler [ rafle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1573; de 1. rafle
♦ Fam.
1 ♦ Prendre et emporter promptement sans rien laisser. « Tu les verras rafler [...] toutes les meilleures choses [...] Ils ne regardent pas au prix » (Mac Orlan). — Obtenir, prendre sans rien laisser aux autres. Rafler des prix, toutes les médailles. ⇒ gagner. Rafler la mise.
2 ♦ Voler. « une voleuse qu'ils envoient chez les gens, pour rafler tout ce qui traîne » (Zola).
3 ♦ Prendre dans une rafle. Des « Juifs que la police raflait à travers toute la France » (Beauvoir).
● rafler verbe transitif (de rafle 1) Familier S'emparer de la plus grande partie ou de l'ensemble des choses qui sont recherchées : Élève qui rafle tous les prix. Voler quelque chose à quelqu'un : Il lui a raflé tous ses bijoux.
rafler
v.
d1./d v. tr. Fam. Prendre, enlever promptement (tout ce que l'on trouve). Les voleurs ont tout raflé.
d2./d v. intr. (Afr. subsah.) Procéder à une rafle (1, sens 2). La police rafle souvent dans les maquis.
|| v. tr. Prendre lors d'une rafle.
⇒RAFLER, verbe trans.
Familier
A. — S'emparer de tout ce qui tombe sous la main sans rien laisser. Synon. faucher (pop.), ratiboiser (fam.). Rafler de l'argent, du butin, des marchandises. Delhomme (...) n'avait pas le dos tourné, que Buteau raflait la monnaie (ZOLA, Terre, 1887, p. 428). Monsieur Guitrel rafle les objets d'art, boiseries, vases artistement ciselés, qui se trouvent encore dans les églises de campagne, à la garde de fabriciens ignorants, et c'est au profit des juifs qu'il se livre à ce pillage (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 10). On lui rafla [pendant la guerre] son fourrage, ses chevaux, ses pommes de terre, et un matelas presque tout neuf (AYMÉ, Jument, 1933, p. 18). V. honnête ex. 5.
♦ Se faire rafler, se laisser rafler qqc. Zézé et Adoum se laissaient rafler au jeu, par les gardes, tout l'argent de leur mois que nous venions de leur remettre (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 795).
— P. métaph. Lycéen qui rafle tous les prix; champion qui rafle toutes les médailles. Ils avaient vu leurs compagnons de luttes, ces gens qu'ils avaient cru animés de la même passion unique pour la justice, — une fois l'ennemi vaincu, se ruer à la curée, s'emparer du pouvoir, rafler les honneurs et les places (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 965).
— P. anal. Enlever de vive force, saisir au passage. D'un rond de bras, Gondran rafle son carnier et monte à grandes enjambées à travers la colline sans oser siffler son chien (GIONO, Colline, 1929, p. 55).
B. — Arrêter des personnes au moyen d'une rafle (v. rafle2 B). Thiermès, vétérinaire, était parti d'Herlem en octobre 1914, il avait été raflé par les Allemands et avait vu le feu du fond d'un camp de prisonniers (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 492). Sans parler des jeunes qu'on commence à rafler pour la « relève »! Il paraît qu'il y en a qui se cachent dans les montagnes (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 323):
• Un, deux, trois, quatre, compta Marat, cinq avec celui qui est dans la baignoire, c'est beaucoup d'illégaux pour un seul appartement (...). Ce qui m'étonne c'est que la Gestapo ne soit pas encore venue rafler tout ce joli monde...
VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 45.
Prononc. et Orth.:[], [], (il) rafle [], []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1573 « prendre et emporter promptement sans rien laisser » (J.-A. DE BAÏF, L'Eunuque, I, 1 ds GDF. Compl.); b) 1606 intrans. « prendre hâtivement, au jeu » (NICOT, s.v. raphe); c) 1935 « arrêter (des personnes) dans une rafle » (VAN DER MEERSCH, loc. cit.); 2. 1611 « toucher en passant » (COTGR.). Dér. de rafle2; dés. -er. Fréq. abs. littér.:105.
DÉR. Rafleur, -euse, subst., rare, fam. Celui, celle qui rafle quelque chose. Coco Belœil (...) graine de gigolo, de rafleur de dot (ARNOUX, Solde, 1958, p. 168). — [], [-], fém. [-ø:z]. — 1res attest. a) 1485 « atteint de la gale » (Ord. XIX, 536 ds GDF.), b) Agric. 1835 « machine qui sert à ramasser le foin dans les prés » (Maison rustique 19e, t. 1, p. 293a), c) 1958 (ARNOUX, loc. cit.); de rafler, suff. -eur2; au sens a, dér. de rafle « gale de la lèpre » (XIIIe s., Marguet convertie ds JUBINAL, Nouv. rec. de contes, dits, fabliaux, t. 1, p. 320), issu de rafle2.
BBG. — MEIER (H.). Lateinisch-romanische Etymologien. Wiesbaden, 1981, p. 13. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 124.
rafler [ʀafle] v.
ÉTYM. 1573; de rafle.
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1 V. tr. (De rafle, II.). Fam. Enlever, emporter rapidement (ce qui tombe sous la main), sans rien laisser. || Des maraudeurs ont raflé tous les fruits du verger. ⇒ Prendre, ratiboiser, voler; emparer (s'). || Joueur qui rafle un joli banco. ⇒ Gagner (I., 2.; → Jeton, cit. 3). ☑ Rafler la mise.
1 Une famille de voleurs qui ne vit que de rapines !… Et vous voyez ce qu'ils font de leur fille : une mendiante, une voleuse qu'ils envoient chez les gens, pour râfler (sic) tout ce qui traîne (…)
Zola, la Joie de vivre, IV.
2 Tu peux te rendre, à l'heure du marché, sur le méchouar, tu les verras rafler, pour leur déjeuner, toutes les meilleures choses de la terre. Ils ne regardent pas au prix, car ils ne savent pas acheter.
P. Mac Orlan, la Bandera, XIV.
3 Franç. d'Afrique. V. intr. Faire une rafle. || La police rafle. — V. tr. Prendre (qqn) dans une rafle.
Encyclopédie Universelle. 2012.