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ratiboiser

ratiboiser [ ratibwaze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1875; de ratisser et a. fr. dial. emboiser « tromper », d'o. germ.
Fam.
1Rafler au jeu. Prendre, voler. Ils m'ont ratiboisé dix mille francs.
2Ruiner (qqn) au jeu. P. p. adj. C'est fini, je suis complètement ratiboisé.
Perdre, ruiner (qqn) dans sa santé, sa situation, sa carrière. « Plus on est bon, plus on est vite ratiboisé » (Giono).
3Couper très court les cheveux de (qqn). Le coiffeur l'a ratiboisé.

ratiboiser verbe transitif (de ratisser, et ancien français dialectal emboiser, tromper) Populaire Prendre quelque chose à quelqu'un, escroquer : Ratiboiser de l'argent à ses parents. Ruiner quelqu'un au jeu : Ratiboiser les gogos. Couper à ras les cheveux de quelqu'un. ● ratiboiser (synonymes) verbe transitif (de ratisser, et ancien français dialectal emboiser, tromper) Populaire Prendre quelque chose à quelqu'un, escroquer
Synonymes :
- barboter (familier)
- chiper (familier)
- embarquer (familier)
- faucher (populaire)
- piquer (populaire)
- ratisser (populaire)

⇒RATIBOISER, verbe trans.
Populaire
A. — Ratiboiser qqc. Rafler; en partic. voler au jeu. Ces messieurs m'ont ratiboisé 120 francs, mais là! haut la main (CAVAILLÉ ds LARCHEY, Dict. hist. arg., 1878, p. 308). Si vous avez du comptant vous courez deux risques: primo [les soldats] vous tabassent pour preuve que vous avez essayé de leur graisser la patte et secondement ils vous ratiboisent le pécule qu'ils appellent confiscation (GIONO, Hussard, 1951, p. 263).
B. — Ratiboiser qqn. [Souvent à la forme passive] Ruiner (quelqu'un) au jeu. Il joue, il joue, — quelquefois heureusement au commencement, mais ne sachant pas s'en aller, il est complètement ratiboisé à deux heures du matin (GONCOURT, Journal, 1893, p. 482).
P. ext. Faire perdre (la santé, la fortune, la situation); faire mourir. J'ai tout mangé, j'ai tout bu, j'ai fait faillite comme un vrai commerçant; ratiboisé, ma chère (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 130). Avec des êtres comme ça, plus on est bon, plus on est vite ratiboisé (GIONO, Regain, 1930, p. 212).
Prononc.: [], (il) ratiboise [-wa:z]. Étymol. et Hist. 1875 « rafler les enjeux (au baccara) » (CAVAILLÉ ds LARCH. 1880). Mot de l'arg. des joueurs, issu du croisement de ratisser et de l'a. fr. emboiser « séduire par des caresses artificieuses » (1220 d'apr. FEW t. 15, 1, p. 83a) qui survit dans les dial. au sens de « tromper » (FEW, loc. cit.). Emboiser est comp. de em- (en-) et de l'a. fr. boisier « séduire par des paroles artificieuses » (ca 1135, Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction D, 92) lequel est issu d'un frq. bausjan « dire des niaiseries ou des bêtises, radoter » que l'on restitue d'apr. l'a. h. all. bôsôn « id. » et le m. h. all. bôsen « faire du mal », dér. d'un frq. bausia- (cf. a. h. all. bosi « sans valeur », m. néerl. bose « méchant », all. böse « id. »).

ratiboiser [ʀatibwaze] v. tr.
ÉTYM. 1875, argot des joueurs; de ratisser, et anc. franç. dialectal emboiser « tromper », d'un rad. germanique bausi. Cf. all. böse « méchant ».
1 Fam. Rafler (au jeu), et, par ext., prendre, voler. || Ils m'ont ratiboisé dix mille francs.Au participe passé :
1 Croquignol et ses copains, ne possédant pas un sou à eux trois, s'empressèrent de bazarder les chameaux ainsi que le butin ratiboisé aux négros.
L. Forton, les Aventures des Pieds-Nickelés, in l'Épatant, 1909, p. 49.
2 Ruiner au jeu.Au p. p. || C'est fini, je suis complètement ratiboisé.
(1881). Perdre, ruiner (qqn) dans sa santé, sa situation, sa carrière. || Une maladie qui l'a ratiboisé en huit jours. || Si je ne réussis pas cette fois-ci, je suis ratiboisé.
2 (…) comme ça, dans la vie, ça vous empêche d'être blousé. Parce que, avec des êtres comme ça, plus on est bon, plus on est vite ratiboisé (…) une fois qu'on est prévenu, il faut qu'on soit andouille pour qu'on se laisse faire.
J. Giono, Regain, II, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.