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rafistoler

rafistoler [ rafistɔle ] v. tr. <conjug. : 1>
XIX e; h. 1649; de re- et afistoler « tromper » (XVe), puis « arranger »; it. fistola « flûte »; lat. fistula
Fam. Raccommoder, réparer grossièrement, avec des moyens de fortune. arranger, bricoler, rapetasser, retaper. « cet ingénieux employé rafistolait son soulier avec un morceau de ficelle » (Courteline).

rafistoler verbe transitif (moyen français afistoler, séduire, sur l'italien fistola, flûte) Familier. Réparer quelque chose grossièrement : Rafistoler un appareil détraqué.rafistoler (synonymes) verbe transitif (moyen français afistoler, séduire, sur l'italien fistola, flûte) Familier. Réparer quelque chose grossièrement
Synonymes :
- rabibocher (vieux)
- retaper (familier)

rafistoler
v. tr. Fam. Remettre grossièrement en état.

⇒RAFISTOLER, verbe trans.
Fam. Remettre en état, réparer grossièrement et avec des moyens de fortune. Synon. retaper. Rafistoler un meuble, des souliers. Rafistoler un vieux vêtement (Ac. 1935). Si quelque serrure allait mal, il [Goriot] l'avait bientôt démontée, rafistolée, huilée, limée, remontée, en disant: « Ça me connaît » (BALZAC, Goriot, 1835, p. 22). [Deschartres] avait coupé des bras, amputé des doigts, remis des poignets, rafistolé des têtes fendues en ma présence et avec mon aide (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 331). Au tournant du chemin je vois une porte bâtarde qui tient encore debout. Je la connais bien, elle est toute rafistolée de pièces de bois et de morceaux découpés dans des plaques de zinc timbrées des grandes marques de produits photographiques (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 104).
P. métaph. En effet, M. de Broglie rafistole l'Université de Napoléon, et raccommode le conseil d'État (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 67). Il n'était guère éloquent, passait son temps à rafistoler des sujets de conversation (j'ai la terrible habitude de les défoncer en trois répliques) (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p. 144).
Empl. pronom. réfl. indir. Se rafistoler une robe. P. anal. Elle se vêtit en vitesse (...) se rafistola le visage (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 251).
REM. Rafistolable, adj., rare et fam. Que l'on peut rafistoler. Y en avait des monceaux, des piles [de rogatons]... Ceux qu'étaient pas rafistolables, les invendables, les pas montrables, les pires horreurs (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 61).
Prononc. et Orth.:[], (il) rafistole [-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1649 (Mazarinades, Le Retour et restabl. des arts et mestiers ds DG). Dér. de af(f)istoler; préf. re-. Fréq. abs. littér.:56.
DÉR. 1. Rafistolage, subst. masc., fam. a) Action de rafistoler. Lantibout, absorbé dans le rafistolage du poêle dont il tambourinait un coude à coups de sabot, interrompit son travail (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., 7, p. 79). Mme Baudouin, Thérèse et les jeunes filles, tous autres soins suspendus, vivaient, acharnées à des rafistolages ingénieux, parmi les chiffons, les bobines, les dentelles, les rubans, les loques bariolées (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 237). b) Résultat de cette action; réparation grossière. Depuis seize ans, qu'on la sortait en toutes circonstances, à toutes les sauces, les tornades, elle [l'enveloppe du ballon] tenait plus que par les surjets, des rafistolages étranges (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 456). []. Att. ds Ac. 1935. 1re attest. 1833 (L. DE COMENIN, Libelles politiques, t. 3, p. 177 ds QUEM. DDL t. 15); de rafistoler, suff. -age. Fréq. abs. littér.: 12. 2. Rafistoleur, -euse, subst., fam. Celui, celle qui rafistole. Cette population instable qui vit en marge du grand Paris, les rafistoleurs de faïence et de parapluies, les rempailleuses et les matelassières, les chineurs et les mendigots (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 193). [], fém. [-ø:z]. 1re attest. 1896 (DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.); de rafistoler, suff. -eur2.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 240.

rafistoler [ʀafistɔle] v. tr.
ÉTYM. 1649, attestation isolée; repris au XIXe; de re-, et anc. franç. afistoler « tromper par de belles paroles » et « ajuster, parer, bien s'habiller » (XVe); rad. lat. fistula, ital. fistola « chalumeau »; l'évolution sémantique est à comparer avec l'anc. franç. flageoler « jouer de la flûte », ensuite « tromper, piper » (Bloch); P. Guiraud fait remonter le mot à un bas lat. fixitare, de fixicare « fixer, arranger ».
Fam. Raccommoder, réparer grossièrement, avec des moyens de fortune. || Rafistoler une marche d'escalier (→ Fier, cit. 11).
1 (…) cet ingénieux employé rafistolait son soulier avec un morceau de ficelle (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 2e tableau, II.
2 Les traces des coups sur son visage, son corsage déchiré, rafistolé avec une épingle de nourrice, elle n'avait pas bonne mine, non.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXIV.
(Abstrait). Remettre en état sommairement, par des moyens de fortune. Replâtrer.
DÉR. Rafistolage, rafistoleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.