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rafale

rafale [ rafal ] n. f.
• 1640; de re- et affaler, avec infl. de l'it. raffica
1Brève et brutale augmentation de la force du vent. bourrasque, 2. risée. « Les bouffées de pluie et de neige qui se succédaient en rafales » (Martin du Gard). Le vent souffle par rafales, en rafales. Rafale de pluie, de grêle, de neige.
2(1874) Ensemble de coups tirés à la suite par une batterie, une arme automatique. Tir en rafales. Rafale de mitrailleuse. fam. giclée. « Cela explose par rafales de six, en file. C'est du 77 » (Barbusse). « Une mitrailleuse se mit à tirer par courtes rafales » (Malraux).
3Succession rapide et bruyante. « Des spots en rafale à la télévision » (Libération, 1990).

rafale nom féminin (italien raffica, avec l'influence du français affaler, porter un navire sur la côte) Augmentation soudaine et courte de la vitesse du vent. Ensemble de coups tirés sans interruption par une pièce, une unité d'artillerie, ou une arme automatique. Succession rapide et bruyante : Des bons mots en rafales.rafale (synonymes) nom féminin (italien raffica, avec l'influence du français affaler, porter un navire sur la côte) Augmentation soudaine et courte de la vitesse du vent.
Synonymes :
- bourrasque
- risée
Ensemble de coups tirés sans interruption par une pièce, une...
Synonymes :
- bordée
- salve
- volée

rafale
n. f.
d1./d Coup de vent soudain et violent mais qui dure peu. Vent qui souffle par rafales. Syn. bourrasque.
d2./d Suite de coups de feu tirés à brefs intervalles. Tir par rafales.

⇒RAFALE, subst. fém.
A. — Augmentation soudaine et momentanée de la force d'un vent; coup de vent violent et de peu de durée. Synon. bourrasque, risée. Vent qui souffle par rafales; forte rafale. Une rafale de mistral par terre et sur les toits faisait s'envoler les feuilles mortes des platanes centenaires du cours Mirabeau (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 353). En France, vents assez forts avec rafales sur les côtes de la Manche; quelques éclaircies (MAURAIN, Météor., 1950, p. 157):
... la tempête augmente, le vent nous frappe comme un boulet; nous sommes contraints de céder et de virer périlleusement de bord, sous le coup même le plus violent de la rafale.
LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 59.
P. anal. Rafale de grêle, de neige. Les rafales de pluie faisaient rage au dehors, et à travers le chaume pourri suintaient de larges gouttes (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 208).
P. métaph.
♦ [En parlant de bruits] Rafales de sifflets, puis silence, tandis que le palet de caoutchouc fait entendre son heurt mat sur les jambières (MORAND, New-York, 1930, p. 183). Puis tombent brusquement, de l'église toute proche, les rafales de l'angélus (BERNANOS, Crime, 1935, p. 795).
♦ [En parlant d'un sentiment, d'une émotion] Certaines circonstances trop affreuses pour n'être pas réelles et, d'ailleurs, promptement suivies de quelle rafale d'horreur! (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 222). Huit mois de souffrances, de doutes, et de deuil torturants, et par là-dessus cette rafale de passion démente, avaient ruiné ses forces, brisé sa volonté (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1400).
B. — Suite de coups tirés à brefs intervalles par une série d'armes à feu, par une batterie d'artillerie ou par une arme automatique. Rafale d'artillerie; rafales de balles, d'obus; tir par rafales. De l'extrémité du champ où Karlitch éprouvait les mitrailleurs, vinrent quelques rafales (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 492). Rodriguez (...) redescendit sur le sentier, juste au moment où les miliciens et Llopis tirèrent à bout portant leur première rafale (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 399).
P. métaph. M. Jean Richepin m'a fait cette remarque: « Vous n'avez rien dit, vous, Renard. » (...) En effet, je n'ai pas pris de paroles, ce jour-là. Elles avaient été toutes prises, et presque toutes (...) par Henry Bernstein, dont vous n'avez pas oublié la série de petites rafales (RENARD, Journal, 1905, p. 1015).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1640 « coup de vent violent et subit » (P. BOUTON, Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 33 d'apr. A. WEIL ds R. Philol. fr. t. 45, p. 34); 2. 1874 p. ext. rafale de balles (ZOLA, Nouv. contes Ninon, p. 211). Orig. incertaine. FEW t. 10, pp. 28b-29a, propose un empr. à l'ital. raffica (att. dep. 1614 d'apr. DEI; également vivant dans les dial. de l'Italie du Nord, v. FEW, loc. cit., p. 29a) avec altération due à un croisement avec (s')affaler « être porté par le vent sur la côte sans pouvoir se relever (d'un navire) », l'ital. raffica étant lui-même d'orig. onomatopéique; COR.-PASC., s'appuyant sur le fait que le mot est plus anc. en esp. et en port. (esp. refriega dep. 1567 ds JAL1, ráfiga en 1616, ráfaga dep. mil. XVIIe s. d'apr. COR.-PASC.; port. refega dep. 1541 ds JAL1; refrega en 1614, MENDES PINTO ds MACH.2), pense que le mot esp. est peut-être à l'orig. de l'ital. et du fr.; refriega serait un dér. très anc. du verbe refregar « frotter » (dér. de fregar, du lat. fricare « frotter »), se serait spécialisé dans le domaine nautique à partir du sens « frottement violent », et aurait perdu son second r par dissim.; le changement d'accent fait cependant difficulté: il pourrait s'expliquer par l'infl. du cat. ràfega (lang. où refregar se prononce rafegar et peut donc avoir ràfega comme dér.) mais ce mot, bien que vivant dans qq. dial. (v. ALC.-MOLL), ne semble pas att. anciennement. Fréq. abs. littér.:561. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 224, b) 984; XXe s.: a) 1 187, b) 952. Bbg. MEIER (H.). Lateinisch-romanische Etymologien. Wiesbaden, 1981, p. 15. — STORM (J.). Mél. étymol. Romania. 1876, t. 5, p. 182. — QUEM. DDL t. 30 (s.v. tir par rafales).

rafale [ʀafal] n. f.
ÉTYM. 1640; de re- et affaler au sens « d'être porté sur la côte et couché sur le côté par le vent », avec influence de l'ital. raffica.
1 Coup de vent soudain et assez violent. Bourrasque, grain (II.), risée (→ Disperser, cit. 1, Hugo; espar, cit. 1; plein, cit. 64; ployer, cit. 2). || Les rafales d'un ouragan, d'une tornade… || La rafale avait beau souffler… (→ Agrès, cit. 1). || Des rafales effeuillaient (cit. 1) le jardin.Une rafale de vent d'ouest, une rafale d'ouest (→ Chavirer, cit. 6).Rafale de grêle, de pluie, de neige (→ Hurler, cit. 15).Pluie qui tombe par rafales, en rafales.
1 Il arrivait parfois des rafales de vent, brises de la mer qui, roulant d'un bond sur tout le plateau du pays de Caux, apportaient, jusqu'au loin dans les champs, une fraîcheur salée.
Flaubert, Mme Bovary, I, VII.
2 Sous le fouet redoublé des rafales d'hiver
La tour du vieux Komor dressait sa masse haute (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Jugement de Komor ».
3 Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues.
Zola, Germinal, I, I.
4 (…) les bouffées de pluie et de neige qui se succédaient en rafales les incitaient à gagner au plus vite un refuge.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 67.
Par métaphore et fig. || Une rafale de bruits (→ aussi Gosier, cit. 9). || Une rafale de passion et d'espoir (→ Irrationalisme, cit. 1).
2 (1904). Ensemble des coups tirés rapidement, à intervalles variables (par plusieurs armes, par une batterie ou par une arme automatique). Tir (→ Exploser, cit. 1). || Rafales d'artillerie. || Rafale de mitrailleuse, de pistolet-mitrailleur. || Tir en rafale(s), par rafales.
5 Et toujours, dans sa monotonie forcenée, la rafale de feu et de fer continue : les shrapnells avec leur détonation sifflante (…) et les gros percutants, avec leur tonnerre de locomotive lancée (…)
H. Barbusse, le Feu, II, XIX.
6 Plus loin, au hasard des campagnes, de temps à autre, des chasseurs ennemis volant bas cracheront une rafale de mitrailleuse sur ce lamentable troupeau.
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, XVI.
3 (1931). Sports. Descente des avants groupés, au rugby.
4 Techn. (transports urbains). Succession rapprochée (de trains).
DÉR. Rafalé.

Encyclopédie Universelle. 2012.