puant, puante [ pɥɑ̃, pɥɑ̃t ] adj.
• 1191; pudent 980; de puer
1 ♦ Qui pue, dégage une odeur forte et déplaisante. ⇒ fétide, infect, nauséabond, pestilentiel. « Des fossés croupissants, puants, pleins de sales herbes » (A. Gide). Boule puante, qui, lorsqu'on la lance, se brise en répandant un liquide d'une odeur fétide. — Vén. Bêtes puantes : blaireaux, fouines, putois, etc., qui dégagent une odeur forte et désagréable.
2 ♦ (1660) Fig. Qui est odieux de prétention, de vanité. « Un vulgaire esbroufeur que le marquis eût [...] sans doute trouvé puant » (Proust). Un discours puant.
⊗ CONTR. (du 1o) Odoriférant, parfumé.
● puant, puante adjectif Qui exhale une odeur fétide, qui pue : Des égouts puants. Qui est d'une vanité odieuse ; se dit d'une œuvre pleine de prétention : Un homme puant de prétention. Son discours est puant. ● puant, puante (expressions) adjectif Bois puant, nom usuel de l'anagyris. Bêtes puantes, carnassiers de la famille des mustélidés qui, comme les blaireaux, les putois, les fouines, les martes, etc., exhalent une mauvaise odeur. ● puant, puante (synonymes) adjectif Qui exhale une odeur fétide, qui pue
Synonymes :
- infect
- méphitique
- nauséabond
Contraires :
- embaumé
- odoriférant
- parfumé
Qui est d'une vanité odieuse ; se dit d'une œuvre pleine...
Synonymes :
- abject
- fat (littéraire)
- poseur
- snob
puant, ante
adj. et n. m.
d1./d Qui sent mauvais.
|| VEN Les bêtes puantes ou, n. m. pl., les puants: les animaux qui dégagent une odeur forte et repoussante (putois, moufettes, zorilles, renards, etc.).
d2./d Fig. Odieux par son impudence, sa vanité.
⇒PUANT, -ANTE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — Qui exhale une odeur nauséabonde, très désagréable. Synon. malodorant, méphitique, nauséabond, pestilentiel.
♦ Absol. Les urines sont rouges, épaisses et puantes, quelquefois sanguinolentes (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 457). Le flot d'une populace affairée et puante (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 865):
• 1. ... la plupart des rues [à Paris, au Moyen Âge] étaient étroites, tortueuses, puantes et obstruées, au milieu, de boue et d'immondices. Elles étaient, en effet, bombées à l'inverse des nôtres...
P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 145.
♦ Puant de qqc. Des matrones puantes de musc, des barbes sales (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 165). Le matin puant des fumées Baignera les gens de la cour (JOUVE, Trag., 1922, p. 12).
♦ Boule puante. V. boule B 1 d.
— Spécialement
♦ [Entre dans la compos. du nom vulgaire de différentes plantes] Arroche puante (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 494). Camomille puante (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 238). Bois puant (HAVARD 1890). Satyre puant. Synon. de phallus (v. ce mot II).
♦ CHASSE. Bêtes puantes. Animaux sauvages prédateurs répandant une odeur nauséabonde, notamment les renards, sangliers, blaireaux, furets, putois. Le serpent sifflait, les bêtes puantes bavaient (FLAUB., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 117).
B. — Au fig., péj.
1. Qui est (ressenti et/ou présenté par le locuteur comme) odieux, propre à exciter un profond dégoût. Synon. abject.
— Absol. Ces Chardin sont des canailles puantes (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 355). Les missionnaires leurs prédécesseurs, de puante mémoire (BLOY, Journal, 1907, p. 313).
♦ Bête puante. [S'emploie pour désigner une pers. de façon fortement dépréc. ou insultante] Guillaume est une bête puante, mais Napoléon est un grand homme (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 287).
— Puant de qqc. Du directeur, ne me parvenaient par coureurs que des lettres puantes d'engueulades et de sottises, menaçantes aussi (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 217). Toute l'amitié, toute l'admiration que je te porte ne peuvent pas m'empêcher de trouver Sternovitch, en propres termes, puant de suffisance et d'orgueil (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 83).
2. En partic. [En parlant d'une pers.] Qui se rend odieux par sa prétention, sa vanité. Synon. infect. Ils sont puants, dit Julliard. Il semble qu'il n'y ait qu'une maison dans Provins. Ils veulent nous écraser tous (BALZAC, Pierrette, 1840, p. 35):
• 2. Tous les dons par droit de naissance, le charme maternel, l'esprit paternel, l'élégance héritée, Jacques Porel avait ce qu'il fallait pour être puant, comme tant de fils de grands hommes qui reprennent la firme.
MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 30.
II. — Subst., péj. Personne pour laquelle on éprouve une profonde aversion, du dégoût. Qué plaisir de loger un pruneau dans son bocal, ça me vengerait de tous mes puants d'officiers (BALZAC, Paysans, 1844, p. 238). Quand on avait absolument affaire à ces puants [les Juifs], on s'en cachait comme d'une infamie (BLOY, Désesp., 1886, p. 168).
REM. Puamment, adv., hapax. Aux coins d'église qu'attiédit puamment leur souffle (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 98).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du Xe s. pudenz « qui sent très mauvais » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 32); ca 1200 puant (Beuve de Hanstone, I, 307 ds T.-L.); 1387-89 bestes puanz vén. (GASTON PHÉBUS, Livre de chasse, éd. G. Tilander, 30, 35); 2. 1205-50 « (personne) dont la bassesse provoque l'aversion » (Renart, éd. E. Martin, XIII, 1599); 3. 1660 « personne d'une vanité, d'une fatuité insupportable » (OUDIN d'apr. FEW t. 9, p. 623b). Part. prés. empl. comme adj. de puir, puer. Fréq. abs. littér.:299. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 184, b) 373; XXe s.: a) 713, b) 484. Bbg. CHAUTARD Vie Argot 1931, p. 311. — QUEM. DDL t. 17. — SIGURS 1963/64, p. 447.
puant, ante [pɥɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1191; pudent, 980; p. prés. de puer.
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1 Qui pue, dégage une odeur forte et déplaisante. ⇒ Fétide, infect, nauséabond. || Miasmes puants. ⇒ Méphitique, pestilentiel. || Haleine puante. ⇒ Nidoreux. || Chandelle fumeuse et puante (→ Luminaire, cit. 1). || Vieille graisse puante. ⇒ Rance. || Bouc puant. || La punaise, insecte puant. — Boule puante.
1 (…) ce sont des fossés croupissants, puants, pleins de sales herbes (…)
Gide, Journal, Feuilles de route, 7 avr. 1896.
♦ Vén. || Bêtes puantes : les blaireaux, les fouines, les furets, les putois, les renards, etc., qui dégagent une odeur forte et désagréable. — N. m. (1721). Vx. || Un puant : une bête puante. — (1759). Fig. Personne malfaisante, de laquelle on s'écarte.
2 (1660). Fig. et fam. Qui est odieux de prétention, de vanité (→ Esbroufeur, cit.). || Un personnage puant. — Vieilli. Se dit d'une action, d'une attitude qui paraît méprisable et répugnante. ⇒ Abject.
2 Car nous avons trop joui, sous la IIIe, Pétain l'a dit; et la jouissance avilit. L'arrière-pays moralisateur, réactionnaire et petit-bourgeois de la doctrine de Pétain est puant. C'est à vous dégoûter d'être vaincu.
Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, p. 124.
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CONTR. Aromatique, fragrant, odoriférant, parfumé.
COMP. et DÉR. Empuantir. — Puamment, puanteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.