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snob

snob [ snɔb ] n. et adj.
• 1843 le Snob, sobriquet; mot angl. « cordonnier », qui désignait en arg. de l'université de Cambridge « celui qui n'était pas de l'université »
Personne qui admire et imite sans discernement les manières, les goûts, les modes en usage dans les milieux dits distingués. « Le vrai “snob” est celui qui craint d'avouer qu'il s'ennuie quand il s'ennuie; et qu'il s'amuse quand il s'amuse » (Valéry). Une petite snob. Les snobs.
Adj. Elles sont un peu snobs. (Parfois inv.) « Dans quelques cercles snob » (Montherlant).

snob adjectif et nom (anglais snob, personne qui n'est pas de l'université) Qui affecte et admire les manières, les opinions qui sont en vogue dans les milieux qui passent pour distingués et qui méprise tout ce qui n'est pas issu de ces milieux. ● snob (citations) adjectif et nom (anglais snob, personne qui n'est pas de l'université) William Makepeace Thackeray Calcutta 1811-Londres 1863 Il est impossible, dans notre société telle qu'elle est, de ne pas être parfois un snob. It is impossible, in our condition of society, not to be sometimes a snob. Les Snobs snob adjectif Qui est marqué par l'affectation, le goût du jour, la mode des milieux soi-disant distingués : Des manières snobs.snob (difficultés) adjectif Genre et accord Le mot a la même forme au masculin et au féminin, et ne varie qu'en nombre : un, une snob ; elles sont plutôt snobs.

snob
n. et adj. Personne qui affecte les manières, le mode de vie et le parler d'un milieu qui lui semble plus distingué, plus original ou plus à la mode que le sien.
|| adj. Elle est un peu snob. Ils sont snobs.

⇒SNOB, adj.
A. — Qui a l'ambition d'être accepté par les milieux distingués de la société. Le jeune bourgeois admirait qu'on fût noble; et elle le trouvait snob; elle admirait qu'on fût bourgeois et il la trouvait sotte (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1905, p. 135). Quand Bloch me parla de la crise de snobisme que je devais traverser et me demanda de lui avouer que j'étais snob, j'aurais pu lui répondre: « Si je l'étais, je ne te fréquenterais pas » (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 744).
B. — Qui adopte sans discernement et avec ostentation les idées, les goûts, les usages de ceux qui représentent à ses yeux le critère social idéal de la distinction. Cercle, public snob; jeune fille snob. Ce grand jeune homme blond qui est tellement snob, il a toujours une fleur à la boutonnière, une raie dans le dos, des paletots clairs (PROUST, Swann, 1913, p. 242). Elle est un peu vaniteuse, un peu snob, dans la mesure de ses moyens (FLERS, CAILLAVET, M. Brotonneau, 1923, I, 10, p. 6).
Manières snobs. [Gaston] était alors une manière de vedette dans les salons parisiens et snobs (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 301).
Empl. subst. [Wagner] a permis à quantité de snobs, de gens de lettres et de sots de croire qu'ils aimaient la musique (GIDE, Journal, 1908, p. 259). Le vrai « snob » est celui qui craint d'avouer qu'il s'ennuie quand il s'ennuie; et qu'il s'amuse quand il s'amuse (VALÉRY, Œuvres, t. 1, Mélange, 1980 [1941], p. 389).
P. ext. Personne qui cède à l'engouement de la mode en cours. C'est dans le fait de cette coalition secrète que le snobisme trouve sa force. Sitôt qu'ils sont parvenus à s'unir voici les snobs dispensés d'agir (...). Ils connaissent le signe. C'est un geste, une coiffure, c'est un port de tête, un mot, une piété en commun pour un nom d'artiste nouveau ou oublié (GAULTIER, Bovarysme, 1902, p. 90). Des snobs, prêts à casquer deux mille balles pour vous voir en chair et en os, il s'en ramènera à la pelle, je suis tranquille (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 250).
Rem. Au fém. le mot ne change pas de forme. Pour désigner une femme, et en accentuant la valeur péj., on préfère parfois pour le subst. le terme de snobinette (dér. infra).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Plur. régulier pour le subst. des snobs; plur. régulier ou plur. inv. pour l'adj. Voir GREV. 1980 § 750. Étymol. et Hist. A. Subst. 1843 le Snob, sobriquet donné à un personnage vulgaire et mal éduqué (Souvenirs du chevalier de Cussy, publ. par Marc de Germiny, Paris, 1909, t. 2, p. 229 d'apr.F. BALDENSPERGER ds R. Philol. fr. t. 24, p. 113); 1857 « personne qui veut se donner des airs d'être de la bonne société et le fait avec ostentation » (THACKERAY, Livre des Snobs, trad. Guiffrey, p. 107 ds BONN., p. 137). B. Adj. a) 1857 « qui a les travers d'un snob » (FORGUES ds R. des Deux-Mondes, XI, 636); b) 1881 (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 349: Snob, Snoboye. Noble, beau, correct, — dans le jargon du peuple). Empr. à l'angl. snob, terme pop. d'orig. obsc., peut-être dial., désignant un cordonnier ou un savetier (1781 ds NED), empl. dans l'arg. de Cambridge pour désigner celui qui n'est pas universitaire, et désignant plus gén. une personne de bas niveau social (1831, ibid.), quelqu'un sans éducation ni bon goût (1838, ibid.), d'où son empl. répandu par l'ouvrage de (W. M. THACKERAY, The book of snobs, 1848, ibid.) dont la trad. est citée ds BONN., loc. cit. L'empl. adj. corresp. à l'angl. snobbish att. dep. 1840 (NED.). Fréq. abs. littér.:141.
DÉR. 1. Snober, verbe trans. a) Traiter (quelqu'un) de haut, le mépriser par snobisme. Ce n'étaient plus les Fils qui me « snobaient », mais moi qui, arpentant la cour avec Augustin, ne daignais même plus les honorer d'un coup d'œil (MAURIAC, Préséances, 1921, p. 30). b) P. ext. Dédaigner, traiter quelqu'un, quelque chose de haut (sans raison de snobisme). Synon. bouder. La dame était bien étonnée: Pierrot la snobait (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 177). Snober une invitation, une manifestation, un prix littéraire, une réunion. Ne pas s'y rendre. [], (il) snobe []. 1re attest. 1921 « traiter de haut, mépriser » (PROUST, Guermantes 2, p. 883); de snob, dés. -er. 2. Snobinard, -arde, adj. et subst., fam. Qui est un peu snob. L'histoire d'un croqueur de dot, qui trompe la vigilance d'un propriétaire terrien égaré à Moscou et exploite la naïveté snobinarde de sa sœur et de sa fille (Le Nouvel Observateur, 16 nov. 1966, p. 51, col. 1). Empl. subst. Une petite snobinarde (ROB. 1985). [], fém. [-]. 1res attest. 1955 adj. (Le Combat, 25 oct., 2c ds HÖFLER Anglic.), 1958 subst. (Ph. JULLIAND, Dict. du snobisme, 18, ibid.); de snob d'apr. snobinette, à côté de snobard (1946, B. VIAN, L'Écume des jours, p. 144 ds REY-GAGNON Anglic. 1982), suff. -ard. 3. Snobinette, subst. fém., vieilli. Femme, jeune fille snob. La petite Mme Raconitzi, snobinette assotée de thé, de tennis et de Tennyson (TOULET, Comme une fantaisie, 1918, p. 111). J'ai le tort de mettre du cœur dans ce que j'écris, cela ne se porte plus; et puis la vie du peuple, ce n'est pas assez distingué pour vos snobinettes (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 154). []. 1re attest. 1898 (J. LEMAITRE, Les Snobs ds Almanach du Bibliophile pour l'année 1898, p. 54 d'apr. A. WEIL ds Fr. mod. t. 13, pp. 281-282); de snob prob. d'apr. midinette.
BBG. — BALDINGER (K.). Z. rom. Philol. 1964, t. 80, p. 630. — BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 131 (s.v. snober). — DARM. 1877, p. 257. — DU PUY DE CLINCHAMPS (Ph.). Le Snobisme. Paris, 1964, pp. 12-16. — HASSELROT 1957 (s.v. snobinette). — HORSTRUP (P.). Snob ... Z. für deutsche Wortforschung. 1963, t. 19, pp. 64-74. — JOHNSON Mots angl. 1986, pp. 418-419. — QUEM. DDL t. 33 (s.v. snobine).

snob [snɔb] n. et adj.
ÉTYM. 1857; angl., 1848 (Thackeray, le Livre des snobs, The Book of Snobs), de snob « cordonnier », qui a désigné en argot de Cambridge celui qui n'était pas de l'Université, et, par ext., une personne vulgaire dans ses manières et dans ses goûts; l'étymologie par le latin sine nobilitate a été proposée après coup.
Personne qui cherche à être assimilée aux gens distingués de la haute société, en faisant étalage des manières, des goûts, des modes qu'elle lui emprunte sans discernement, ainsi que des relations qu'elle y peut avoir. || La langue française est anglicisée par les snobs (→ Sabir, cit. 3). || Une snob (→ Gendelettre, cit., Proust).
Adj. (1905; « magnifique », 1888). Qui manque de simplicité. Sophistiqué. || Il est un peu snob. Poseur.
1 (Legrandin) aimait beaucoup les gens des châteaux et se trouvait pris devant eux d'une si grande peur de leur déplaire qu'il n'osait pas leur laisser voir qu'il avait pour amis des bourgeois, des fils de notaires ou d'agents de change, préférant, si la vérité devait se découvrir, que ce fût en son absence, loin de lui et « par défaut »; il était snob.
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 128.
1.1 « Cette société sera pour moi un sujet de peintures que je ferai sans ressemblance si je les fais sans modèle. Combien ces vices spéciaux (qui) sont la flore psychologique spéciale à cette région spéciale de la vie et du monde qu'on appelle le monde, sont intéressants pour un psychologue, et la fleur la plus vénéneuse, mais aussi la plus répandue dans cette terre pourrie, le snobisme ! » Et soit que sa perspicacité se plaise à punir cruellement chez les autres la honte de ressentir déjà ces atteintes en lui, soit plutôt que parler de son mal, même pour le flétrir, soit encore le nourrir et le flatter, le romancier doublé d'un snob se fera le romancier des snobs.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 428.
2 (Wagner) a permis à quantité de snobs, de gens de lettres et de sots de croire qu'ils aimaient la musique (…)
Gide, Journal, 25 janv. 1908.
3 Le vrai « snob » est celui qui craint d'avouer qu'il s'ennuie quand il s'ennuie; et qu'il s'amuse, quand il s'amuse.
Valéry, Mélange, Instants, Œ., t. I, Pl., p. 389.
Plur. || Des snobs.Adj. || Il a des manières snobs.Invar. || Elles sont snob (Maurois, le Cercle de famille, p. 173). || Dans quelques cercles snob (Montherlant, in Grevisse).
REM. P. Daninos a redonné une nouvelle vigueur au mot avec son livre intitulé Snobissimo.
DÉR. Snobard, snober, snobinard, snobinette, snobisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.