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potage

potage [ pɔtaʒ ] n. m.
XIIIe « légumes cuits au pot »; de pot
1(XVIe) Bouillon dans lequel on a fait cuire des aliments solides, le plus souvent coupés menu ou passés. soupe. Servir le potage dans une soupière, avec une louche. « son grand régal était un certain potage, du vermicelle cuit à l'eau, très épais, où il versait la moitié d'une bouteille d'huile » (Zola). Potage aux légumes ( 1. julienne) , aux écrevisses ( bisque) . Potage qui se sert froid. gaspacho. Potage lyophilisé, déshydraté, en sachet.
Loc. fam. Être dans le potage : être dans une situation confuse, dont on ne sait comment sortir.
2(fin XIIIe « pitance ») Vx ou littér. Pour tout potage : pour toute nourriture. Fig. En tout et pour tout. « des femmes dont les maris ont six mille francs d'appointements pour tout potage » (Balzac).

potage nom masculin (de pot) Préparation liquide, claire ou liée, consommée chaude ou froide au début du repas. ● potage (difficultés) nom masculin (de pot) Sens 1. Pris au sens strict, les deux mots ne sont pas synonymes : potage n.m. = bouillon à base de légumes, de viandes, etc., assez liquide ; soupe n.f. = bouillon épaissi avec des tranches de pain ou des légumes non passés. 2. Au sens large, on ne fait plus guère cette distinction de sens et la différence entre les deux mots tient surtout aujourd'hui à leur emploi : soupe est plus courant, potage plus soutenu. ● potage (expressions) nom masculin (de pot) Vieux. Pour tout potage, en tout et pour tout.

potage
n. m. Bouillon dans lequel ont cuit des aliments solides (légumes, viande, etc.) que l'on a hachés menu et passés (ce qui le distingue de la soupe).

⇒POTAGE, subst. masc.
A. —1. ART CULIN. Préparation plus ou moins liquide d'aliments bouillis (légumes, viande, etc.), en morceaux ou passés, qui se sert habituellement chaude, additionnée ou non de pâtes, au début du dîner. On joint au bouillon des légumes ou des racines pour en relever le goût, et du pain ou des pâtes pour le rendre plus nourrissant: c'est ce qu'on appelle un potage (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 75). Ce soir-là (...) le menu (...) fut (...) remarquable: un potage crème d'asperges, puis des petites timbales à la Pompadour (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 188):
♦ La fille (...) reparut, avec une soupière fumante. —«Bravo, Mademoiselle!» s'écria Jacques, en lui prenant la louche des mains. «Vous ne nous aviez pas annoncé de potage... Il embaume!»
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 398.
Potage garbure.
Potage aveugle (pop.).
Potage clair, potage lié. ,,Les potages dits clairs (ou consommés) sont liquides, alors que les potages dits liés sont plus ou moins épais (soupes, purées, crèmes, veloutés)`` (CLÉM. Alim. 1978).
SYNT. Potage aux écrevisses, aux légumes, au riz, aux pâtes, au vermicelle, à l'orge, au tapioca; potage (à la) julienne, printanier; potage (à la) Conti/aux lentilles, Crécy/aux carottes, Parmentier/aux pommes de terre, Saint-Germain/aux petits pois; potage en sachet; potage déshydraté, gras, maigre, brûlant, fumant, épais, onctueux, velouté, clair, lié; assiette, cuiller à potage; assiétée, louchée, lampée de potage; faire mitonner, dresser, servir un potage; manger du potage; pâtes à potage.
Rem. Dans l'usage actuel, potage et soupe sont largement confondus et désignent une préparation plus ou moins liquide; ce n'était pas le cas au XIXe s. où le potage pouvait contenir des aliments solides.
2. P. méton. Moment du repas où l'on sert le potage, début du dîner. Au potage, après le potage. Compliments et gaillardises que l'on se fit un devoir de lui décocher dès le potage (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 32).
B.Loc. adv. fam., au fig., vieilli ou littér. Pour tout potage. En tout et pour tout. Mais pour le moment je n'ai rien dans la poche, et quelle idée concevoir avec cela pour tout potage? (VERLAINE, Corresp., t. 1, 1887, p. 207). Aujourd'hui, je n'en ai que sept [des pruneaux]... Demain, j'en aurai huit, qui sait?... Peut-être même davantage, Si ce n'est six, pour tout potage (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 167).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1240 «aliments cuits au pot» (S. François, 1738 ds T.-L.); b) 1530 «bouillon dans lequel on fait cuire des aliments coupés menu ou passés» (PALSGR., p. 257a); 2. a) 1296 potaige «pitance» (doc. ds GDF. Compl.); b) 1458 pour tous potaiges (ARNOUL GREBAN, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 7573); 1478-80 pour tout potaige (G. COQUILLART, Plaidoyé, 113 ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.10). Dér. de pot1; suff. -age. Fréq. abs. littér.:304. Fréq. rel. littér.:XIXe s. : a) 333, b) 579; XXe s.: a) 600, b) 336.

potage [pɔtaʒ] n. m.
ÉTYM. XIIIe « bouillie, purée de légumes cuits au pot », aussi « légumes », en moyen franç.; de pot, et suff. -age.
1 (Mil. XIIIe). Aliment à demi liquide, constitué par un bouillon dans lequel on a fait cuire ou tremper des aliments solides, le plus souvent coupés menu ou passés (→ Bouillon, cit. 7). Soupe. || Faire, préparer un potage, du potage. || Potage au pain (soupe, panade), aux pâtes, au tapioca, au vermicelle… || Potage aux légumes ( Julienne), à la viande. || Potage garbure (cit.). || Potage aux écrevisses. 2. Bisque. || Potage Parmentier (aux pommes de terre), Crécy (aux carottes). || Potage à la crème, au lait (→ Olé, cit. 1). || Potage froid (espagnol). Gaspacho.Potage épais, onctueux, velouté ( Velouté, n. m.); potage clair, insipide ( Lavasse, lavure, péj.).Potage qui cuit, mitonne (cit. 2).Servir le potage dans une soupière, avec une louche. || Assiettée de potage.
REM. Jusqu'à l'époque moderne, le potage comprenait des aliments solides « cuits au pot », en assez grande quantité (ce qui explique le passage au sens 2). → aussi Oille. De nos jours il est presque uniquement liquide et constitue un synonyme de soupe (au sens moderne).
1 On joint au bouillon des légumes ou des racines pour en relever le goût, et du pain ou des pâtes pour le rendre plus nourrissant : c'est ce qu'on appelle un potage (…) On convient généralement qu'on ne mange nulle part d'aussi bon potage qu'en France (…) le potage est la base de la diète nationale française, et l'expérience des siècles a dû le porter à sa perfection.
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 95 (→ aussi Léger, cit. 3).
2 Mais son grand régal était un certain potage, du vermicelle cuit à l'eau très épais, où il versait la moitié d'une bouteille d'huile.
Zola, l'Assommoir, VIII, t. II, p. 19.
2.1 La soupe japonaise (ce mot soupe est indûment épais, et potage sent la pension de famille).
R. Barthes, l'Empire des signes, p. 24.
Par métaphore :
3 La femme est en effet le potage de l'homme;
Et quand un homme voit d'autres hommes parfois
Qui veulent dans sa soupe aller tremper leurs doigts,
Il en montre aussitôt une colère extrême.
Molière, l'École des femmes, II, 3.
Par ext. Préparation destinée à préparer rapidement un potage. || Potage déshydraté. || Potage en sachet. || Acheter des sachets de potage au poulet.
Par ext. Le moment du repas où l'on mange le potage (le début du repas). || Dès le potage (→ Gaillardise, cit. 1).
2 Vx. Aliments cuits dans le pot (bouillis). Bouilli (n. m.), pot-au-feu, ragoût… || Mettre un oison en potage (→ Cuisinier, cit. 1, La Fontaine). || Grands potages; potage de perdrix aux choux (→ 2. Bisque, cit. 1, Molière).
3 (Fin XIIIe, au sens propre, « pitance »). Loc. (mil. XVe). Pour tout potage : pour toute nourriture. Fig. En tout et pour tout. Seulement, simplement (→ Faquin, cit. 2). || Ayant pour tout potage une belle idiote (cit. 7).
4 Vous verrez des femmes dont les maris ont six mille francs d'appointements pour tout potage, et qui dépensent plus de dix mille francs à la toilette.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 936.

Encyclopédie Universelle. 2012.