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piston

piston [ pistɔ̃ ] n. m.
• 1648; « pilon » 1534; it. pistone, de pestare piste
1Pièce cylindrique qui se meut dans un tube (corps de pompe, cylindre de machine, de moteur), où elle reçoit et transmet une pression exercée par un fluide. Course, mouvement rectiligne alternatif du piston. Le piston d'une seringue. Piston de machine à vapeur, de moteur à explosion. Corps, tige, garnitures du piston. Couvercle, jupe, fond, segments d'un piston.
2(1845) Pièce mobile réglant le passage de l'air (et par conséquent la hauteur du son), dans certains instruments à vent (cuivres). Cornet, trombone à pistons. Cornet à pistons. Jouer du piston.
3(1857; comme le piston pousse la bielle) Fig. Appui, protection, recommandation qui décide d'une nomination, d'un avancement ( pistonner; clientélisme, népotisme) . « On ne connaît pas de capitaine d'équipe qui le soit par piston » ( Montherlant).
4(1874; de l'insigne du calot) Arg. scol. Élève préparant l'École centrale, élève de l'École centrale; cette école.

piston nom masculin (italien pistone, de pestare, broyer) Organe de machine constitué par une cloison rigide mobile entre deux fluides à des pressions différentes et destiné à transmettre un effort moteur. Dans une arme automatique, pièce cylindrique mobile sur laquelle agissent les gaz dérivés du canon et qui provoque le mouvement de la culasse, dont elle est solidaire. Mécanisme qui ouvre ou ferme un tube ajouté au corps principal de certains instruments à air en cuivre, pour en modifier la longueur et permettre l'émission de tous les degrés de l'échelle chromatique. Familier. Recommandation, protection plus ou moins occulte que l'on accorde à quelqu'un pour lui faire obtenir un avantage, une place ; personne qui recommande, appuie quelqu'un : Un bon piston. Argot scolaire. Candidat à l'École centrale des arts et manufactures ou élève de cette école ; avec une majuscule, l'École centrale. ● piston (expressions) nom masculin (italien pistone, de pestare, broyer) Piston rotatif, piston qui tourne autour d'un axe dans un stator au lieu d'être animé d'un mouvement alternatif et dont la forme spéciale détermine la variation du volume des chambres de compression. ● piston (homonymes) nom masculin (italien pistone, de pestare, broyer) pistons forme conjuguée du verbe pister

piston
n. m.
d1./d Pièce cylindrique qui coulisse dans le cylindre d'un moteur, dans le corps d'une pompe, et qui sert à produire un mouvement sous l'effet de la pression d'un fluide ou à comprimer un fluide sous l'effet d'un travail mécanique.
d2./d MUS Dispositif qui, sur certains instruments à vent, règle le passage de l'air (et donc la hauteur des notes). Cornet à pistons.
d3./d Fig., Fam. Recommandation, protection dont bénéficie une personne pour se faire attribuer une place, un avantage, etc. Il a eu cette place par piston.

I.
⇒PISTON1, subst. masc.
I. A.MÉCAN., TECHNOL. Disque qui, à l'intérieur d'un cylindre, est animé d'un mouvement de va-et-vient à frottement doux, pour exercer une pression ou transmettre un mouvement. Axe, déplacement, mouvement de piston; corps, tête, tige de piston; piston à simple, à double effet. Une pompe consiste, en général, en un tuyau cylindrique (...), dans lequel un piston (...) glisse en le remplissant exactement et de façon que ni l'air, ni l'eau ne puissent passer entre le cylindre et le piston (POISSON, Mécan., t.2, 1811, p.372). Augustin recueillit des indications à voix basse: «Faire rebouillir la seringue, la nettoyer d'abord, faire aller et venir le piston comme ceci» (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.361):
1. ... elles regardaient le monstrueux outillage de ses roues, le remuement d'abord silencieux et doux des pistons entrant dans les cylindres, puis leurs efforts multipliés, leurs va-et-vient rapides, toute l'effroyable mêlée de ces bielles et de ces tiges (...); elles écoutaient le hoquet de la locomotive qui se met en marche, le sifflement saccadé de ses jets...
HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.237.
Course du piston. V. course II B 1. Le bruit étant alors en général métallique pendant une des courses du piston et sourd pendant l'autre course (AMBROISE, Monteur mécan., 1949, p.59).
P. métaph. Il arrive parfois que, pressé, accablé, pétri, écrasé sous le piston de la nécessité, l'esprit s'élance subitement hors de sa prison par un jet inattendu et victorieux (BAUDEL., Art romant., Comment on paie ses dettes, 1846, p.391).
En partic.
1. Bouton, poussoir à ressort qui sert à ouvrir une boîte. Au centre de la tranche avant du flotteur [de la torpille divergente, modèle 1877], est logée une boîte de bronze munie d'un ressort et d'un piston, dit de tête (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p.619).
2. Fusil à piston. Ancien fusil dont le chien en forme de marteau frappe sur une capsule fulminante pour provoquer le coup. Les brigands firent un choix dans ses hardes. On lui laissa son fusil à piston. Ces messieurs n'estiment que les fusils à pierre (ABOUT, Grèce, 1854, p.378). Bordeu vise avec sa ferraille: Un fusil à piston qui ne dit rien qui vaille, Mais dont il tire mieux que ne sait Jupiter (JAMMES, De tout temps, 1935, p.161).
3. ARM. ,,Les armes automatiques fonctionnant par «emprunt de gaz» ont une pièce mobile également appelée «piston». C'est sur elle que viennent agir les gaz, en vue de provoquer le mouvement de la culasse dont elle est solidaire`` (BURN. 1970).
B.MUS. Petite pièce mobile des instruments à vent en cuivre, actionnée par la pression des doigts du musicien, permettant de régler le passage de l'air et par conséquent la hauteur des sons. Cornet à piston(s) (v. cornet I C). Un orchestre où (...) La trompette à piston et les ophicléides Éclatent tous ensemble en vacarmes splendides (POMMIER, Crâneries, 1842, p.146). On possède aujourd'hui non seulement des cornets à pistons, mais encore des cors à piston, des trompettes à pistons, des bugles à pistons, des trombones à pistons (GEVAERT, Instrument., 1885, p.11).
P. méton.
1. Cornet à piston. Bon pour Nénesse d'aller là-bas, lui qui porte la toilette et qui joue du piston! Delhomme sourit, car le talent de son fils sur le piston le gonflait d'orgueil (ZOLA, Terre, 1887, p.299). Un homme qui joue du violon (...) ne se gâche pas la main à jouer du piston (LÉAUTAUD, Passe-temps, 1929, p.227).
2. Musicien qui joue du cornet à piston. Vous voyez bien ce petit-là... écoutez-le... le piston. Comme il joue bien (BARRÈS, Cahiers, t.2, 1901, p.240):
2. ... douze musiciens, l'oeil anxieusement fixé sur le chef de musique, douze qui approchent avec précaution de leur bouche des cuivres merveilleusement bosselés. Le piston suce, l'un après l'autre, méthodiquement, ses doigts gelés, le bugle est déjà embouché, les cymbales s'apprêtent au choc: qu'est-ce qui va sortir de là!
VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.17.
II. A.Au fig., fam. Recommandation, appui accordé à une personne par une autre, en vue de lui faire obtenir un avantage. Avoir du piston. Comment voulez-vous que les malheureuses élèves s'y reconnaissent, quand les professeurs ne sont pas d'accord entre eux? Et encore ce n'est rien, chaque année ça devient plus difficile. Gisèle ne pourrait s'en tirer qu'avec un bon coup de piston (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.889).
P. méton. Méthode d'obtention d'un avantage par recommandation, appui. Mais ce qui étonne le plus les jeunes naïfs, c'est le piston, le fameux piston qu'ils croyaient fondu au clair soleil de la République (...) coups de piston pour un concours, pour un diplôme, pour la moindre place (RENARD, OEil clair, 1910, p.185). Des gens revenaient de Paris, des lascars partis pour la guerre en amateurs, vite embusqués là-bas grâce au piston ou à la combine (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.466).
B.Arg. scol. Candidat, élève à l'École centrale des arts et manufactures; p.méton., l'École elle-même. Faire Piston. (Dict.XXes.).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. piston2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1534 (jouer) au piston sens incertain, prob. «pilon» (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap.20, p.137); 1552 «pilon de mortier» (ID., Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.41, p.178); 2. 1662 «pièce cylindrique qui se meut dans un tube, soit pour exercer une pression, soit pour transmettre un mouvement» (A. ARNAUD et P. NICOLE, La Logique ou l'art de penser, p.339); spéc. a) 1825 fusil à piston (DUMAS père, Chasse amour, 3, p.36); b) 1837 mus. (Gaz. mus., p.236 ds Fonds BARBIER, s.v. éolicorde); 1842 cornet à piston (HUGO, Rhin, p.84); 3. 1857-59 au fig. arg. avoir du piston «être aidé par des influences, des protections» (d'apr. TITEUX, St-Cyr, p.401); 4. 1874 p.méton. id. piston «lycéen candidat à l'École Centrale» (d'apr. ESN.). Empr. à l'ital. pistone, att. au sens de «pilon de mortier» dep. 1462 (d'apr. DEI), dér. de pistare «broyer» (piste; cf. pistou). Fréq. abs. littér.:176.
DÉR. Pistonnage, subst. masc., industr. pétrolière. ,,Dans un puits productif dont la pression est faible, ou dont la couche productive est en partie bloquée, c'est une sorte de pompage à très longue course. Le cylindre de la pompe ainsi formée est le conduit de production dans lequel un piston spécial se déplace sur plusieurs centaines de mètres à l'aide d'un câble mû par un treuil spécial`` (BARBIER Pétrole 1980). Les boues formées par les débris et l'eau que l'on a toujours soin de laisser au fond du trou, remplissent la cuillère et sont remontées. Dans le cas de déblais très sablonneux, la cuillère est remplacée par une pompe à sable qui les aspire par pistonnage (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p.46). []. 1re attest. 1931 id.; de piston1, suff. -age.
BBG. —GOHIN 1903, p.359. —HOPE 1971, p.216.
II.
⇒PISTON2, subst. masc.
Arg. milit., vieilli. Capitaine. Synon. pitaine —Hé là!... Le capitaine vous demande. —L'piston: Il nous rase... Qu'est-ce qu'il veut? (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.51).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. piston1. Étymol. et Hist. 1888 (MERLIN, Lang. verte troupier, p.24). Issu par aphérèse de capiston (dep. 1881 d'apr. ESN.), déformation arg. de capitaine, peut-être par croisement avec l'arg. piston «importun, tracassier» (dep. 1858, LARCH., p.654), issu p.métaph. de piston1 à cause de la régularité monotone de cet objet.

1. piston [pistɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1648; « pilon », 1534; ital. pistone, lat. pistare, pestare « fouler, écraser ». → Piste.
———
I
1 (XVIIe, Pascal). Techn., cour. Organe mobile, généralement cylindrique, agissant par pression ou percussion. Pièce cylindrique qui se meut dans un tube (corps de pompe, cylindre de machine, de moteur) [ Cylindre], où elle reçoit et transmet une pression exercée par un fluide. || Piston de pompe (→ Fluidité, cit. 1; gazeux, cit. 1). || Piston d'une seringue hypodermique. || Course du piston.Piston d'une machine à vapeur. || Le mouvement rectiligne alternatif du piston est transformé en mouvement circulaire. Balancier, bielle. || Crosse de piston. || Distribution de la vapeur sur les faces du piston.Spécialt. || Pistons d'un moteur à explosion. Automobile. || Moteurs à pistons et moteurs à turbines, à réaction. || Tête, corps, tige, garniture du piston. || Segments assurant l'étanchéité du piston. || Grippage d'un piston.
1 Il faut d'abord faire bouillir la seringue, car (…) nous avons négligé de la laver; à présent le piston de cristal adhère.
Gide, le Retour du Tchad, VIII.
(1829). Anciennt. Chien de fusil en forme de marteau, agissant comme percuteur. || Fusil à piston.
(1868). Vx. Bouton, poussoir à ressort. || Lampe Carcel à piston.
(1845). Pièce mobile réglant le passage de l'air (et par conséquent la hauteur du son), dans certains instruments à vent (cuivres). || Cornet (cit. 1) à pistons. || Cor, trombone à pistons. || Les pistons d'une trompette.Par métonymie. Cornet à pistons. || Jouer du piston. Par ext. || Il est premier piston dans l'orphéon.
2 (…) il avait la poitrine faible, et il faisait de la musique à l'Orphéon. Toujours souffler dans un piston, ça use. — Ah ! termina le deuxième, quand on est malade, il ne faut pas souffler dans un piston.
Camus, la Peste, p. 36.
2 (1874; de l'insigne du calot, symbolisant la machine, et repris par une chanson : « c'est le piston… qui fait marcher la machine »). Argot scol. Élève préparant l'École centrale; élève de l'École centrale.
2.1 Heureusement les multiples soucis de la rentrée l'absorbèrent : ses parents l'envoyèrent au lycée Saint-Louis suivre les cours préparatoires à l'École centrale. Il portait un beau calot à liséré rouge avec un insigne et chantait :
C'est le piston qui fait marcher les machines
C'est le piston qui fait marcher les wagons (…)
Cette dignité nouvelle de « piston » comblait Lucien de fierté; et puis sa classe ne ressemblait pas aux autres : elle avait des traditions et un cérémonial; c'était une force. Par exemple, il était d'usage qu'une voix demandât, un quart d'heure avant la fin du cours de français : « Qu'est-ce qu'un cyrard ? » et tout le monde répondait en sourdine : « C'est un con ! » Sur quoi la voix reprenait : « Qu'est-ce qu'un agro ? » et on répondait un peu plus fort : « C'est un con ! » Alors M. Béthune qui était presque aveugle et portait des lunettes noires, disait avec lassitude : « Je vous en prie, messieurs ! » Il y avait quelques instants de silence absolu et les élèves se regardaient avec des sourires d'intelligence, puis quelqu'un criait : « Qu'est-ce qu'un piston ? » et ils rugissaient tous ensemble : « C'est un type énorme ! »
Sartre, le Mur, L'enfance d'un chef, p. 161.
Par ext. L'École centrale. || Préparer, faire piston.
3 (Par anal. du sens 1). || Piston d'eau, piston hydraulique, formé par l'eau dans une colonne de chute.
Effet piston, produit par un train dans un tunnel.
———
II (1857; → Pistonner). Fig., fam. Appui, protection, recommandation qui décide d'une nomination, d'un avancement.Loc. (Vieilli). Un coup de piston. Pistonner.
2.2 Tout dépend de l'examinateur. L'un voulait qu'on dise que Philinte était un homme du monde flatteur et fourbe, l'autre qu'on ne pouvait pas refuser son admiration à Alceste, mais qu'il était par trop acariâtre et que, comme ami, il fallait lui préférer Philinte. Comment voulez-vous que les malheureuses élèves s'y reconnaissent, quand les professeurs ne sont pas d'accord entre eux ? Et encore ce n'est rien, chaque année ça devient plus difficile. Gisèle ne pourrait s'en tirer qu'avec un bon coup de piston.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 555.
3 Un jour (…) peut-être seulement par quelque hasard (en tout cas, pas par piston : on ne connaît pas de capitaine d'équipe qui le soit par piston), il se trouva capitaine.
Montherlant, les Olympiques, p. 47.
HOM. 2. Piston.
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2. piston [pistɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1888; par aphérèse de capiston, déformation. de capitaine.
Argot milit. (vx). Capitaine.
0 … là, figure-toi, que j'ai rencontré notre capitaine… Il était appuyé à un arbre, bien amoché le piston !…
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 45.
HOM. 1. Piston.

Encyclopédie Universelle. 2012.