picot [ piko ] n. m.
1 ♦ Vx Petite pointe en saillie sur du bois qui n'a pas été coupé net.
2 ♦ Bord d'une dentelle, d'un passement, formé de petites dents aiguës. ⇒ 3. croquet. Lingerie bordée d'un picot.
3 ♦ Techn. Marteau pointu du carrier. — Pic utilisé pour dégrader les joints de maçonnerie.
4 ♦ (par allus. à la coutume qu'ont les pêcheurs de « piquer » ou d'agiter le fond aux environs de ces filets) Au plur. Pêche Filet en usage sur les côtes normandes pour la capture des poissons plats.
5 ♦ Variété de paille fine employée dans la confection des chapeaux.
● picot nom masculin (de pic) Petite pièce ou partie de pièce pointue, destinée à être engagée dans l'un des trous prévus à cet effet dans l'élément (film, ruban perforé, etc.) qu'elle est chargée d'entraîner. Outil de maçon servant à dégrader les joints de maçonnerie. Bouclette ou point levé, exécutés au crochet pour finir le bord d'un vêtement en tricot. Petite dent ornant la partie supérieure de certaines dentelles. Pointe que le mouleur enfonce dans le modèle afin de faciliter le démoulage. Implant constitué d'une substance très dure (carbure de tungstène), serti dans l'acier d'un outil de coupe (exemple : molette à picot). ● picot (expressions) nom masculin (de pic) Chaîne à picots, dispositif d'amenage parallèle, portant des index (picots ou taquets). ● picot (homonymes) nom masculin (de pic) pico- préfixe
picot
n. m.
d1./d TECH Marteau pointu utilisé dans les carrières.
d2./d Petite dent qui orne le bord d'une dentelle, d'un galon.
d3./d PECHE Filet pour la pêche aux poissons plats.
d4./d Poisson téléostéen (genre Signanus) de Nouvelle-Calédonie, à épines venimeuses.
d5./d (Québec) Fam. Point, petite pastille (sur un tissu); petite marque ou tache (sur la peau). Robe noire à picots jaunes. Avoir des picots dans la figure.
— Petite cavité sur une surface quelconque. Un meuble marqué de picots.
I.
⇒PICOT1, subst. masc.
A. —Vx. Éclat en saillie sur du bois qui n'a pas été coupé net. S'écorcher la main à un picot (LITTRÉ).
B. —Spécialement
1. ARTS D'AGRÉMENT
a) Engrêlure garnissant l'un des bords d'une dentelle, la lisière d'une passementerie, d'un tissu. Picots d'une dentelle. En outre, leur bordure [des rubans], toujours très soignée, porte souvent des franges ou des picots (DORESSE, Tissus fém., 1949, p.77). Des dispositifs spéciaux permettent la fabrication de lisières dentelées (picot) (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p.101).
b) Bouclette ou point levé exécuté au crochet sur le bord d'un vêtement de laine (d'apr. Lar. 20e).
2. CHAPELL. Paille fine, de quatre millimètres de largeur, utilisée pour la confection des chapeaux. Natté à la main, le picot est vendu cousu sur trois rangs, par pièces de 10 à 12 mètres (J. COULON, Technol. gén. modiste, 1951, p.61). Picot tabac et velours noir (Le Figaro, 17 janv. 1952, p.9, col. 6, premiers chapeaux de paille).
3. PÊCHE, au plur. Filets chargés de pierre, dont on fait usage en Normandie, pour capturer les poissons plats (d'apr. LITTRÉ).
4. TECHNOLOGIE
a) Marteau pointu utilisé par les carriers. Tout le mobilier, dans cette caverne dont le badigeon recouvre à peine la roche brute et le coup de picot du carrier, est d'un insolent modernisme (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.117).
b) Pic utilisé pour dégrader les joints de maçonnerie. (Dict. XIXe et XXes.).
c) Coin de bois dur utilisé dans le boisage des puits de mine. Voir HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p.805.
C. —Région. (Canada)
1. ,,Point fait avec une plume, un crayon. Qu'est-ce que ça signifie, ces picots-là?`` (Canada 1930).
2. Pois (dans un tissu). Mouchoir en soie violette, à picots blancs, autour du cou (A. NANTEL, À la hache, 1932, p.90 ds Richesses Québec 1982, p.1782).
3. ,,Bouton (d'acné, de variole, etc.)`` (Canada 1930).
REM. Piquot, subst. masc., vx, région. (Aisne). Crochet utilisé par les moissonneurs. Les ouvriers saisonniers venant du Nord, les «camberlots», qui se répandent en France pour les moissons, fauchent au moyen de la sape, le «piquet», petite faux à manche court, qu'ils tiennent de la main droite tandis qu'un crochet, le «piquot», tenu de la main gauche, ramasse la coupe pour en former une javelle sur le sol: c'est le procédé du «piquage» (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p.9).
Prononc. et Orth.:[piko]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 «pioche» (Fierabras, 161 ds T.-L.) —XVes., v. GDF.; b) 1370 «arme pointue» (Arch. JJ 100, pièce 682 ds GDF.); c) 1383 «pointe» (Arch. JJ 122, pièce 154: Chandeliers de laiton a grant picot); 2. 1681 «sorte de filets de pêche» (Ordonnance de la marine ds ISAMBERT, Rec. gén. des anc. lois fr., t.19, p.357); 3. 1690 «écharde dans le bois» (FUR.); 4. 1690 «pointe d'une dentelle» (ibid.); 5. 1730 «marteau du carrier» (SAVARY Suppl.); 6. 1842 «coin de bois servant à serrer la lambourde dans le picotage d'un puits» (Ac. Compl.). Dimin. de pic; suff. -ot; pour les sens de picot vivants dans les parlers région. v. FEW t.8, pp.454-455.
DÉR. Picoteux, subst. masc., vx. Petite embarcation à voiles utilisée par les pêcheurs de la baie de Seine. Les anses praticables pour les picoteux (...) sont malaisées et le petit trafic y est difficile (LA VARENDE, Cadoudal, 1952, p.272). — []. — 1re attest. 1769 «sorte de bateau de pêche» (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité gén. des pêches, t.1, 2esection, p.36, qui précise que ce terme est employé sur la côte normande); prob. dér. de picot1 «sorte de filet de pêche» (terme usité en norm., cf. DUHAMEL DU MONCEAU, op. cit., t.1, 3e section, p.124); suff. -eux.
BBG. —BARBIER (P.). Note sur les sens du mot picot. In:[Mél. Picot (É.)]. Paris, 1913, t.2, pp.453-457.
II.
⇒PICOT2, subst. masc.
Région. (Normandie). Dindon. Le père Rouault envoyait sa dinde, en souvenir de sa jambe remise. Le cadeau arrivait toujours avec une lettre. Emma coupa la corde qui la retenait au panier, et lut les lignes suivantes: (...) la prochaine fois, par changement, je vous donnerai un coq, à moins que vous ne teniez de préférence aux picots (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.7).
Prononc.:[piko]. Étymol. et Hist. Ca 1750 «dindon» ([Rec. de mots bas-norm.] ds ms. Paris B.N., nouv. acquis. fr. 22097, f° 143 v°). De pioter «piauler», remontant à l'onomat. pi- (v. aussi piailler et piauler), att. ds COTGR. 1611, vivant dans les parlers région., d'où le type piot «dindon» att. dans de nombreuses régions (v. FEW t.8, p.415b et 416a); picot prob. sous l'infl. de piquer.
picot [piko] n. m.
ÉTYM. 1330, « pointe ferrée »; « toute espèce de pointe », XIVe; du rad. de piquer.
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♦ Technique.
1 (1690). Vx. Petite pointe en saillie sur du bois qui n'a pas été coupé net.
2 (1690). Petite dent aiguë (⇒ Engrêlure) au bord d'une dentelle, d'un passement. || Les brides avec picots d'un point de Venise. || Dentelle à fond de barrettes festonnées à picots (ou picotées).
b (Déb. XXe). Sorte de pic (appelé aussi dégrade-joint) utilisé pour dégrader les joints de maçonnerie.
c Long coin de bois très dur placé derrière le cuvelage des puits de mines.
4 Pêche (par allus., d'après Wartburg, à la coutume qu'ont les pêcheurs de « piquer » ou d'agiter le fond aux environs de ces filets). Filet en usage sur les côtes normandes pour la capture des poissons plats.
5 (XXe). Variété de paille fine employée dans la confection des chapeaux. || Paille picot.
Encyclopédie Universelle. 2012.