1. piquet [ pikɛ ] n. m.
1 ♦ Petit pieu destiné à être fiché en terre. Piquets de tente. ⇒fam. sardine. Chevaux qu'on attache, met au piquet. — Loc. (Être) planté comme un piquet : droit et raide, immobile (d'une personne). Raide comme un piquet.
2 ♦ Vx Groupe de cavaliers prêts à partir au premier signal (leurs bêtes étant simplement attachées au piquet). — Détachement de soldats qui doivent se tenir prêts.
♢ Mod. Piquet d'incendie : soldats désignés pour le service de protection contre les incendies. — Piquet de grève : grévistes veillant sur place à l'exécution des ordres de grève.
3 ♦ (1842) Punition infligée à un élève, consistant à le mettre au coin, debout et immobile face au mur. Mettre un enfant au piquet. Aller au piquet. « Il m'est arrivé de passer ici quelques heures, le nez au mur et les bras croisés [...] Le Piquet de jadis avait pourtant ses vertus » (Valéry).
piquet 2. piquet [ pikɛ ] n. m.
• 1622; o. i.; probablt du rad. de piquer
♦ Jeu de cartes où le joueur doit réunir le plus de cartes de même couleur, ainsi que certaines figures ou séquences. Jouer au piquet. Faire une partie de piquet.
● piquet nom masculin (de piquer) Pieu pointu qu'on fiche solidement en terre : Les piquets d'une tente. Détachement militaire disponible dans une unité pour un service inopiné : Piquet d'incendie. Punition autrefois infligée aux écoliers, qui consistait à se tenir debout et immobile dans un coin de la classe ou de la cour. Jeu de cartes qui se joue entre 2 joueurs avec un jeu de 32 cartes. ● piquet (expressions) nom masculin (de piquer) Familier. Être droit, raide comme un piquet, se tenir très droit et raide. Familier. Être, rester planté comme un piquet, se tenir debout et immobile. Piquet de grève, groupe de grévistes généralement placés à l'entrée du lieu de travail pour en interdire l'accès et veillant à l'application des consignes de grève. ● piquet (homonymes) nom masculin (de piquer) piquaient forme conjuguée du verbe piquer piquais forme conjuguée du verbe piquer piquait forme conjuguée du verbe piquer piqué adjectif piqué nom masculin piquer verbe
piquet
n. m.
d1./d Petit pieu que l'on fiche en terre. Piquet de tente.
d2./d Punition infligée à un élève, consistant à le faire rester debout dans un coin, tourné vers le mur. Envoyer un chahuteur au piquet.
d3./d MILIT Groupe de soldats prêts à marcher au premier ordre. Piquet d'incendie.
|| Par ext. Piquet de grève: groupe de grévistes veillant en partic. à interdire l'accès aux lieux de travail.
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piquet
n. m. Jeu qui se joue avec trente-deux cartes.
I.
⇒PIQUET1, subst. masc.
A. —Pieu destiné à être enfoncé dans le sol, et servant notamment à délimiter un alignement, un terrain, à retenir les cordages d'une tente, à attacher un animal, etc. Ficher, planter un piquet; piquet de bois, de métal; piquet de vigne; piquets de slalom. Une chèvre, attachée à un piquet, tournait en bêlant (ZOLA, Assommoir, 1877, p.614). Le propriétaire d'un château avait remarqué qu'on lui volait les piquets des barrières qui entouraient son parc (GREEN, Journal, 1934, p.229):
• ♦ ... deux ou trois Arabes arrachent les piquets de la tente; ils ébranlent le piquet qui sert de colonne; il tombe, et les toiles larges et tendues qui couvraient toute une famille de voyageurs glissent et tombent elles-mêmes à terre...
LAMART., Voy. Orient, t.1, 1835, p.295.
♦Piquet à neige. Au bout de 30 mètres de corde, j'avais dû quitter la compagnie rassurante du piton et notre cordée se trouvait engagée dans le couloir sans aucune assurance, faute de ces piquets à neige qui figurent aujourd'hui dans notre équipement (La Montagne et alpinisme, n° 39, oct. 1962, p.271).
♦Piquet de réseau. Piquets de terre.
— (Être) au piquet. [En parlant d'un animal] (Être) attaché à un piquet. Cinq ou six mille hommes (...) s'avancèrent même jusqu'au quartier de Frédéric-Guillaume, où des centaines de chevaux de la garde royale furent tués au piquet (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.2, 1870, p.108). Il suffit d'attacher l'animal au piquet pour rendre l'élevage sans gardien possible en pays d'openfield (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p.167).
♦Pâturage au piquet. Déplacement, dans un pâturage, d'un pieu auquel un animal est attaché.
1. Expr. fam.
♦Planter son piquet (dans tel ou tel endroit). S'y installer. (Dict.XIXe et XXes.).
♦Être, se tenir droit, raide comme un piquet. Se tenir exagérément droit, raide. À l'heure fixée, tout fut prêt, et les hommes, debout dans les espaces des lits, attendaient les événements, droits comme des piquets et beaux comme des astres (COURTELINE, Train 8 h 47, Inspection trimestr., 1885, II, p.194). Les cinq cavaliers, Angélo en tête (et qui se tenait raide comme un piquet) passèrent la Sésia à gué au-dessus d'un moulin (GIONO, Bonheur fou, 1957, p.134).
♦Être, rester planté comme un piquet. Se tenir debout pendant un certain temps, sans bouger. Moi, je me trouvais au bord du trottoir, planté là comme un piquet (ROY, Bonheur occas., 1945, p.381).
2. P. méton.
a) Châtiment militaire qui consistait à faire passer à l'individu puni deux heures debout, le pied posé sur un piquet. Les hommes au piquet, les bras en l'air. On les bat avec des cordes mouillées (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.408). Si nous étions surpris sur nos lits par le premier chien vert qui poussait la porte, nous savions quelle serait la conséquence: un rassemblement général immédiat et des heures de piquet supplémentaire (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.265).
b) P. anal. Punition scolaire contraignant les enfants à rester debout et immobiles, pendant un certain temps, dans un coin de la classe ou de la cour. Aller au piquet. Il faisait des grimaces de colère, le nez contre le mur de la loge, comme un enfant mis au piquet (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p.461).
B. —P. anal. (d'aspect). Réunion de plusieurs fleurs ou feuilles artificielles montées sur une seule tige droite. (Dict. XIXe et XXes.). C'était, [dans le nouveau rayon des fleurs et plumes] sous la lumière vive du vitrage, une floraison énorme, une gerbe blanche, haute et large comme un chêne. Des piquets de fleurs garnissaient le bas, des violettes, des muguets, des jacinthes, des marguerites, toutes les blancheurs délicates des plates-bandes (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.787).
C. —P. méton. Groupe de cavaliers qui devaient être prêts à partir au premier signal (et dont les chevaux étaient au piquet, prêts à être détachés); petit groupe de soldats devant être disponibles à tout instant. Être de piquet. Je trouvai un piquet de cavalerie placé devant la grille de l'école militaire (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.587). Un détachement de gardes à cheval formait le piquet (DABIT, Hôtel, 1929, p.196).
1. En partic. Piquet d'honneur. Détachement d'hommes postés devant la résidence d'une personnalité, dans un lieu de réception etc., chargés de rendre les honneurs. J'avais eu (...) à l'État-Major de la Place, une discussion des plus acharnées, au sujet du piquet d'honneur dû au grade et aux décorations de mon père (VERLAINE, OEuvres compl., t.5, Confess., 1895, p.102).
2. P. anal.
♦Piquet d'incendie. Équipe de soldats de permanence dans une caserne et dont la mission consiste à intervenir dès l'annonce d'un incendie. Aujourd'hui, je suis de piquet d'incendie, et on m'a nommé instructeur (RENARD, Journal, 1893, p.177). Tous les matins, il dictait une décision de deux pages: états à fournir, piquet d'incendie, théories, revues d'armes (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.88).
♦Piquet de grève. Groupe de grévistes généralement postés devant leur entreprise, pour informer leurs camarades et s'assurer que les consignes de grève sont respectées. Dès que nous sommes passés, la police régulière du quai et les piquets de grève chassent la foule (MALRAUX, Conquér., 1928, p.83).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1718: picquet; dep. 1740: piquet. Étymol. et Hist.1. 1380 «bâton pointu, pieu» pichet (A.N. MM 30, f° 172 v° ds GDF. Compl.); 2. a) 1611 «chacun des bâtons qu'on plante en terre, d'espace en espace, pour prendre un alignement» (COTGR.); d'où ) 1625, 11-21 janv. planter le piquet «s'arrêter dans un lieu» (A. D'AUBIGNÉ, Lettres, éd. Réaume et de Caussade, I, p.261); )loc. fig. 1669 droit comme un piquet (MOLIÈRE, Avare, I, 3); b) 1718 «fort pieu dont on se sert pour tenir les chevaux à l'attache» (Ac.); d'où id. «certain nombre de cavaliers commandés pour être prêts à monter à cheval au premier ordre» (ibid.); id. piquet d'infanterie (ibid.); 1893 piquet d'incendie (RENARD, loc. cit.); p.anal. 1928 piquet de grève (MALRAUX, loc. cit.); 3. a) 1716, 4 juill. «punition militaire» (Règlement fait par le Roi pour la discipline des Troupes, art. 53 ds Trév. 1752); b)1842 «punition employée dans les écoles» (MOZIN-PESCHIER). Dér. de piquer; suff. -et. Bbg. BÄCKER 1975, p.159. —QUEM. DDL t.27.
II.
⇒PIQUET2, subst. masc.
Jeu qui se pratique avec trente-deux cartes et qui regroupe trois ou quatre joueurs devant réunir le plus de cartes de même couleur, ainsi que certaines figures. L'Empereur avait accru le cercle de ses diversions d'une partie de piquet, qu'il faisait assez régulièrement vers les trois heures (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.76). L'on entendait les cris des joueurs de piquet: dix, du trèfle, vingt, du carreau! (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.108).
— P. méton. Partie de piquet. Mouret, en attendant l'heure du coucher, forçait sa femme à faire un piquet, ce qui était un véritable supplice pour elle (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p.966).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: picquet; dep. 1740: piquet. Étymol. et Hist. 1622 (Les Caquets de l'Accouchée, éd. Le Roux de Lincy, p.28). Dér. de piquer; suff. -et.
STAT. —Piquet1 et 2. Fréq. abs. littér.:404. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 483, b) 777; XXes.: a) 558, b) 553.
BBG. —QUEM. DDL t.13.
1. piquet [pikɛ] n. m.
ÉTYM. XVe; pichet, 1380; de piquer.
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1 Petit pieu destiné à être fiché (cit. 2) en terre. ⇒ 3. Palot, pieu. || Planter, enfoncer un piquet avec un maillet. — Piquet servant de jalon, de repère. ⇒ Bâton (d'alignement), taquet. || Prendre un alignement avec des piquets. ⇒ Piqueter. || Piquet servant à suspendre (→ Fraîchir, cit. 2) ou à retenir qqch. || Piquet de tente, servant à assujettir et à tendre les parois. || Piquets de départ et d'arrivée, au jeu de croquet.
1 Des tentes rouges, rayées de noir, soutenues pittoresquement par une multitude de bâtons, et retenues à terre par une confusion d'amarres et de piquets.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 56.
2 Painchard et Duprat retroussaient déjà leurs manches, empoignaient les piquets, les maillets (…)
M. Genevoix, Compagnons de l'Aubépin.
♦ Piquet servant à attacher un animal. || Pâturage au piquet. || Chevaux (cit. 9), mulets (→ Dos, cit. 24) au piquet.
♦ ☑ Loc. Être droit, raide, planté comme un piquet. ⇒ Immobile (→ Clouer, cit. 3). || Ne reste pas planté là comme un piquet.
3 (…) maintenu dans des habits neufs que le tailleur avait fait attendre et qu'il essayait, roide comme un piquet (…)
Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 433.
3.1 Harry Blount, droit comme un piquet, se tenait, chapeau bas, à quelque distance. La désinvolture de son compagnon avait pour effet d'ajouter encore à sa raideur habituelle.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 160.
2 Vx. Groupe de cavaliers désignés pour monter à cheval au premier signal (les chevaux étant tenus au piquet, prêts à être détachés). || Être de piquet (Saint-Simon, in Littré). || Piquet de dragons (Chateaubriand). — Par ext. Détachement, petite troupe de soldats qui doivent se tenir prêts. || Piquet de fantassins, de lansquenets (cit. 2). — Mod. || Piquet d'incendie : groupe de soldats désignés pour le service de protection contre les incendies, et qui ne doivent pas quitter la caserne.
4 (…) les Espagnols entendirent, au milieu du plus profond silence, le pas de plusieurs personnes, le son mesuré de la marche d'un piquet de soldats et le léger retentissement de leurs fusils.
Balzac, El verdugo, Pl., t. IX, p. 874.
5 À la caserne, pendant leur temps d'active, quand l'adjudant les nommait de piquet d'incendie (…)
R. Dorgelès, les Croix de bois, VI.
♦ Piquet de grève (cit. 15) : grévistes veillant sur place à l'exécution des mots d'ordre de grève. || Gréviste qui relaie un camarade au piquet de grève.
3 (1715, « punition militaire »). Punition infligée aux jeunes enfants à l'école et qui consiste à les faire tenir debout et immobiles, généralement face au mur. || Une heure de piquet. — ☑ Au piquet. || Mettre un enfant au piquet. ⇒ Coin (au coin).
6 Je ne vous cacherai pas qu'il m'est arrivé de passer ici quelques heures, le nez au mur et les bras croisés. Cette cure de silence et d'immobilité en station verticale, n'est sans doute plus à la mode, car toutes les bonnes choses se perdent. Le Piquet de jadis avait pourtant ses vertus. Se taire, quelle leçon ! (…)
Valéry, Variété IV, p. 195.
7 — Sucot, tu me recopieras trois fois la leçon sur les assolements et tu feras une heure de piquet.
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 39.
4 (Par anal. de forme). Réunion de fleurs, de feuilles artificielles sur une même tige droite. || « Un piquet de fleurs artificielles » (J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, p. 191).
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DÉR. 1. Piqueter (1.).
HOM. 2. Piquet.
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2. piquet [pikɛ] n. m.
ÉTYM. 1662; orig. incert., p.-ê. du rad. de piquer. → 4. Pic.
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♦ Jeu de cartes qui se joue à deux, à trois (piquet normand) ou à quatre, et dans lequel le joueur doit réunir le plus de cartes de même couleur, ainsi que certaines figures ou séries (quatorze; tierces, quatrièmes, quintes, seizièmes…). || Termes du piquet. ⇒ Capot, 4. pic, repic (→ 2. Écart, cit.).
0 Schinner voulut apprendre le piquet. Ignorant et novice, il fit naturellement école sur école; et, comme le vieillard, il perdit presque toutes les parties.
Balzac, la Bourse, Pl., t. I, p. 347.
♦ Un piquet : une partie de piquet. || Faire un piquet (→ Fiche, cit. 2).
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HOM. 1. Piquet.
Encyclopédie Universelle. 2012.