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perversion

perversion [ pɛrvɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1444; lat. perversio
1Littér. Action de pervertir; changement en mal. dépravation. Perversion des mœurs, des coutumes. corruption, dérèglement. Perversion du goût artistique. altération.
2Psychol. Déviation des tendances, des instincts, due à des troubles psychiques. Perversions du goût ( pica) .
Cour. Perversion sexuelle : tout comportement qui tend à rechercher habituellement la satisfaction sexuelle autrement que par l'acte sexuel « normal », défini comme accouplement hétérosexuel entre partenaires d'âge sensiblement équivalent (bestialité, exhibitionnisme, fétichisme, gérontophilie, homosexualité, masochisme, nécrophilie, ondinisme, pédophilie, sadisme, urolagnie, voyeurisme, zoophilie, etc.). ⇒ déviance.
⊗ CONTR. Amélioration.

perversion nom féminin (bas latin perversio, -onis) Action de corrompre une personne saine : La perversion de la jeunesse. Déviation des tendances normales ; altération profonde d'une fonction : Perversion intellectuelle. Pratique érotique d'un sujet dont les pulsions trouvent leur satisfaction en dehors du coït avec un partenaire d'âge équivalent et de sexe opposé. ● perversion (synonymes) nom féminin (bas latin perversio, -onis) Action de corrompre une personne saine
Synonymes :
- corruption
- dégradation
- dépravation
Déviation des tendances normales ; altération profonde d'une fonction
Synonymes :
- dérèglement
- détraquement
- perversité

perversion
n. f.
d1./d Action de pervertir, fait de se pervertir; changement en mal. Perversion des moeurs.
d2./d PSYCHO Déviation des tendances, des instincts, qui se traduit par un trouble du comportement.
|| Perversion sexuelle: recherche de la satisfaction des pulsions sexuelles par des pratiques telles que sadisme, masochisme, fétichisme, exhibitionnisme, etc.

⇒PERVERSION, subst. fém.
A. —Action de faire changer en mal, de corrompre (v. ce mot II B); résultat de cette action. Perversion de la jeunesse, des moeurs. Par l'insensible progrès de la perversion, l'homme peut en venir à aimer ce qu'il nomme le mal, pour le mal même (BLONDEL, Action, 1893, p.364). Sous la pluie battante des millions, une perversion extraordinaire s'aggravait de jour en jour, changeait en Gomorrhe et en Sodome le Bethléem de Bernadette (ZOLA, Lourdes, 1894, p.42).
B. —1. Action de détourner quelque chose de sa vraie nature, de la normalité; résultat de cette action. Perversion physiologique; perversion du goût, des institutions, de l'intelligence, du jugement, des sens, des sensations, de la sensibilité. La concupiscence, c'est-à-dire la perversion de la charité et de la bonne volonté, de la volonté primitivement animée d'amour divin (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.2, 1842, p.145). Cette subtilité des hommes politiques (...) n'est que la perversion d'une certaine finesse d'interprétation souvent désignée par la locution «lire entre les lignes» (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.474). Sous les apparences du régime représentatif, grâce à une perversion des principes qui le fondent (...) peut s'instituer un régime oligarchique (VEDEL, Dr. constit., 1949, p.142). La nation en vient à subir les conséquences d'une perversion de la notion même de salaire (PERROUX, Écon. XXes., 1964, p.529).
2. PSYCHOPATHOL. ,,Déviation des instincts conduisant à des comportements immoraux et antisociaux`` (CARR.-DESS. Psych. 1976). Perversion mentale, psychologique; perversion des facultés, des fonctions affectives, intellectuelles, morales; perversion de l'instinct. Les compromis nécessaires entre les instincts font que la paresse est une perversion sur le plan de la vie collective, alors qu'elle répond, sur le plan de la conservation, à la loi biologique de l'économie de l'effort (POROT 1960). L'impulsivité, la grande facilité du «passage à l'acte», l'intolérance à la frustration et à toute discipline, la tendance toxicomaniaque, sont en étroite corrélation avec la perversion (Méd. Biol. t.3 1972).
Perversion (sexuelle). Comportement sexuel qui s'écarte de la normalité. Sa désadaptation [du paranoïaque] en fait souvent aussi un timide sexuel qui se réfugie parfois dans les perversions précoces (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.554). La déviation peut porter sur le choix du partenaire sexuel (homosexualité, pédérastie, gérontophilie, zoophilie) (...). La perversion peut également porter sur les conditions extérieures pour arriver à l'orgasme (voyeurisme, exhibitionnisme, sadisme, masochisme) (THINÈS-LEMP. 1975):
♦ ... l'antiquité revenait toujours aux mêmes familles, qui réunissaient dans un petit nombre de personnages vraiment tout ce qu'un honnête homme pouvait désirer: aucun crime, aucune perversion sexuelle ne semblent ignorés de ces héros de fait-divers...
BRASILLACH, Corneille, 1938, p.370.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1444 «changement de bien en mal, corruption» (Trad. du Gouv. des princ. de G. Colonne, Ars. 5062, f° 170 v° ds GDF. Compl.); 1546 «altération d'une fonction» (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XXXI, p.217, 24). Empr. au b. lat. perversio, -onis «dépravation, désordre» (déb. IVes. ds BLAISE Lat. chrét.), att. dès le déb. du IIIes. chez Tertullien au sens de «bouleversement, falsification d'un texte», formé sur le supin perversum, de pervertere, v. pervertir. Fréq. abs. littér.:171.

perversion [pɛʀvɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1444; lat. perversio, de pervertere. → Pervertir.
1 Littér. Action de pervertir; changement en mal. Altération, dépravation. || La perversion des mœurs, des coutumes. Corruption, dérangement, dérèglement, égarement. || Perversion morale (→ Dessécher, cit. 9). || Une perversion du goût artistique.
2 Psychiatr., cour. Altération, déviation des tendances, des instincts, due à des troubles psychiques (et souvent associée à des déficits intellectuels, à des déséquilibres constitutionnels). || Perversions sensorielles (de l'ouïe, du goût…). Pica; anomalie, détraquement. || Perversions instinctives.Perversion sexuelle : toute tendance à rechercher la satisfaction sexuelle autrement que par l'acte sexuel « normal », défini comme accouplement avec une personne du sexe opposé, en vue d'obtenir l'orgasme par pénétration génitale. Bestialité (ou zoophilie), exhibitionnisme, fétichisme, homosexualité, masochisme, nécrophilie, pédophilie, sadisme, voyeurisme.
Psychan., cour. Perversion sexuelle. || Association de perversions (ex. : sado-masochisme). || Selon Freud, « la perversion serait une régression à une fixation antérieure de la libido » (Laplanche et Pontalis).
0 Le pouvoir de jouissance d'une perversion (en l'occurrence celle des deux H : homosexualité et haschich) est toujours sous-estimé. La Loi, la Doxa, la Science ne veulent pas comprendre que la perversion, tout simplement, rend heureux, ou pour préciser davantage, elle produit un plus : je suis plus sensible, plus perceptif, plus loquace, mieux distrait, etc.
R. Barthes, Roland Barthes, p. 68.
3 Par ext. || Perversion du sens esthétique, du jugement… || Perversion du sens moral. Folie (morale); et aussi perversité.
CONTR. Amélioration, conversion, correction.

Encyclopédie Universelle. 2012.