pantomime [ pɑ̃tɔmim ] n. m. et f.
• 1560; lat. pantomimus, d'origine grecque
I ♦ N. m. Rare Mime.
II ♦ N. f. (1752)
1 ♦ Jeu du mime; art de s'exprimer par la danse, le geste, la mimique, sans recourir au langage. La pantomime dans l'Antiquité. ⇒ orchestique, saltation.
2 ♦ Pièce mimée. ⇒ mimodrame. Clowns qui jouent une pantomime. — (1749) Appos. Ballet pantomime.
♢ Par ext. Mimique dont on accompagne un texte, des paroles. « tandis que je lui tenais ce discours, il en exécutait la pantomime » (Diderot).
3 ♦ Attitude affectée, outrée, manège ridicule. Que signifie cette pantomime ? ⇒ comédie; fam. cirque.
● pantomime nom féminin (latin pantomimus, du grec pantomimos) Spectacle où l'artiste s'exprime uniquement par des gestes, des mimiques et des attitudes. Attitude, mimique accompagnant le discours ou le remplaçant et pouvant aller jusqu'à une gesticulation outrée. En apposition, indique que tout, ou partie, d'un spectacle est exprimé par le mime : Ballet pantomime. Partie gestuelle et expressive intercalée dans un ballet (ou intégrée au ballet) pour faire progresser l'action. ● pantomime (difficultés) nom féminin (latin pantomimus, du grec pantomimos) Orthographe et prononciation Pantomime[&ph100;̃&ph104;ɔ&ph97;&ph93;&ph97;], avec un m, comme dans mime (même famille). Sans rapport avec mine. ● pantomime (synonymes) nom féminin (latin pantomimus, du grec pantomimos) Spectacle où l'artiste s'exprime uniquement par des gestes, des mimiques...
Synonymes :
- mime
Attitude, mimique accompagnant le discours ou le remplaçant et pouvant...
Synonymes :
- mimique
● pantomime
nom masculin
Synonyme ancien de mime.
● pantomime (synonymes)
nom masculin
Synonymes :
- mime
pantomime
n. f.
d1./d Art d'exprimer des sentiments, des idées, par des attitudes, des gestes, sans paroles.
d2./d Pièce mimée.
⇒PANTOMIME, subst.
A. —Subst. masc., vieilli. Acteur qui joue des rôles muets et ne s'exprime que par le geste et la mimique. Synon. mod. mime (v. ce mot B 2). Le tragédien, le pantomime outreront de même certains effets de leur jeu, en tenant compte de l'éloignement de la scène (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.268):
• 1. Nous devons donc regarder comme de vraies langues les assemblages de gestes par lesquels les pantomimes, les muets parviennent à exprimer non-seulement des sentimens très-fins, mais même des idées très-abstraites.
DESTUTT DE TR., Idéol. 1, 1801, p.331.
Rem. La plupart des dict. ne mentionnent pas de fém. corresp. à ce sens. LITTRÉ note cependant: ,,Il s'est dit et pourrait se dire au féminin``.
B. —Subst. fém.
1. Jeu, art du pantomime; technique d'expression dramatique suivant laquelle les situations, les sentiments, les idées sont rendus par des attitudes, des gestes, des jeux de physionomie, sans recours à la parole. L'art de la pantomime n'a peut-être jamais été poussé plus loin, et personne n'a fait parler le geste avec plus de sensibilité, de grâce et d'éloquence (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.364). Les bras et les mains, tout le corps du danseur doivent être expressifs, mais quel abîme profond entre l'expression plastique et la pantomime! Je puis imiter parfaitement bien le port, la tenue, les gestes d'une personne, mais aurai-je fait oeuvre d'artiste? Et pourtant la pantomime prétend pouvoir tout dire, tout traduire, tout mimer, tout copier! (LIFAR, Traité chorégr., 1952, p.133):
• 2. La pantomime est la langue universelle (...) parce que la physionomie des gestes et tous les mouvements du corps ont leur éloquence, et que cette éloquence est la plus naturelle.
BUSSY, Art dram., 1866, p.271.
— P. anal. Ce qui, dans le rôle d'un acteur ou d'un chanteur, relève de l'expression par le geste, de la mimique, du comportement scénique (par opposition à ce qui est parlé ou chanté). Sa pantomime [d'un acteur] lorsqu'il meurt, après avoir été frappé par Richemond, est fort juste (DELÉCLUZE, Journal, 1828, p.491). En disant cela, Léandre, trop bon acteur pour oublier que la pantomime doit accompagner le débit, se penchait sur une main que la marquise lui abandonnait (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.243). Pourquoi a-t-il [Racine] oublié, en cet endroit, que le style théâtral doit être absolument fabriqué pour la pantomime (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p.193).
— P. ext. Ensemble de gestes, de jeux de physionomie qui remplacent ou accompagnent et renforcent le langage parlé. Synon. mimique (v. ce mot II B). La Cibot, à genoux, fondait en larmes, et tendait les mains aux deux amis en les suppliant par une pantomime très expressive (BALZAC, Cous. Pons, 1848, p.263). Le maître (...) devinait comme un sorcier toutes les intentions de la pantomime du muet, tous les gestes de ses doigts, les plis de ses joues et les reflets de ses yeux (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Béc., 1885, p.208):
• 3. Il se livrait derrière Mammo à une mimique désordonnée et semblait me faire des signes. Mais son patron, qui sans doute avait surpris sa pantomime dans la glace fendue accrochée à la muraille, lui allongea, sans plus d'explication, un formidable coup de pied...
THARAUD, Fête arabe, 1912, p.107.
♦BEAUX-ARTS. Rendu de l'attitude, du geste, par lequel l'artiste tend à exprimer un personnage. Dans la statuaire antique, la pantomime est presque toujours noble, simple et froide (Lar. 19e-20e). Je suis bien sûr que si Rembrandt se fût astreint à cet usage d'atelier [dessiner chaque figure nue avant de la draper] il n'aurait ni cette force de pantomime, ni cette force dans l'effet qui rend ses scènes la véritable expression de la nature (DELACROIX, Journal, t.1, 1851, p.439).
— Au fig., péj. Comportement dénué de sens, ridicule ou tendant à tromper. Synon. comédie (v. ce mot I B). [Lettre à Louis Bonaparte] ... arriveriez-vous [en Angleterre] plein de promesses comme en France en 1848? changeriez-vous la pantomime? (HUGO, Actes et par. 2, 1875, p.198). Que peuvent-ils chercher à obtenir l'un de l'autre [les de Vere] par cette sinistre pantomime (BUTOR, Passage Milan, 1954, p.251).
2. Pièce, scène, accompagnée ou non de musique, où les acteurs s'expriment par le geste et la mimique, à l'exclusion du langage oral. Synon. mimodrame. Jouer une pantomime. Souvent une partie de l'histoire de la déesse est représentée au moyen de pantomimes et de danses symboliques (NERVAL, Filles feu, Isis, 1854, p.650). Des clowns succédèrent, enfarinés, presque tragiques de sérieux morne dans leurs pantomimes folles (BOURGET, Ét. angl., 1888, p.331):
• 4. ... on me laissera parler un instant, j'espère, de cet autre aspect du langage théâtral pur, qui échappe à la parole, de ce langage par signes, par gestes et attitudes ayant une valeur idéographique tels qu'ils existent dans certaines pantomimes non perverties. Par «pantomime non pervertie» j'entends la pantomime directe où les gestes au lieu de représenter des mots, des corps de phrases, comme dans notre pantomime européenne vieille de cinquante ans seulement, et qui n'est qu'une déformation des parties muettes de la comédie italienne, représentent des idées, des attitudes de l'esprit, des aspects de la nature, et cela d'une manière effective, concrète...
ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.48.
♦En appos. Ballet-pantomime. V. ballet ex. 8.
— P. méton. Genre théâtral constitué par ce type de pièces. Ils [beaucoup de gens à Paris] savent qu'il y a un théâtre du vaudeville, un théâtre pittoresque, d'autres où l'on joue le mélodrame et la pantomime; mais ils n'ont aucune idée de cette multitude de spectacles populaires que l'on trouve à chaque pas sur les boulevarts, ou sous les galeries du Palais-Royal (JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.309). Les charades me plaisaient plus que tout. Elles renfermaient en elles tous les spectacles, drame, comédie, pantomime, ballet, opéra (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.505).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694 (subst. masc.), dep. 1798 (subst. fém.). Étymol. et Hist. 1. a) 1469 subst. «acteur qui s'exprime par les gestes [p.allus. à Pâris, comédien célèbre dans l'Antiquité romaine, cf. SUÉTONE, Néron, LIV, 1, v. aussi OLD]» (Doleance de Megere ds Jardin de Plaisance, d ii v°: ung paris panthonime, v. aussi t.2, introd. et notes par E. Droz et A. Piaget, p.65); b) av. 1755 «celui qui imite les gestes, l'air de quelqu'un» (SAINT-SIMON, 363, 35 ds LITTRÉ); 2. a) 1749 ballet-pantomime (Essais sur l'hist. des Belles-Lettres, des Sciences et des Arts, par M. JUVENEL DE CARLENCAS ds Fr. mod. t.14, p.296); b) 1750 «manière de se comporter» (ROUSSEAU, Discours sur les sciences et les arts, Paris, 1817, t.1, p.8); c) 1752 subst. fém. «action, art du pantomime» (LACOMBE, Dict. Port. des Beaux-Arts, p.168 ds Fr. mod. t.17, pp.297-298). 1 empr. au lat. pantomimus «mime, comédien qui s'exprime au moyen de gestes», du gr. «id.»; 2. p.ext. de 1. Fréq. abs. littér.:274. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 378, b) 619; XXes.: a) 424, b) 255.
DÉR. Pantomimique, adj. Qui relève de la pantomime, de l'expression par le geste. Je parle d'abord des signes pantomimiques, parce que ce sont les premiers de tous, les seuls communs à toute la race humaine. C'est la véritable langue universelle (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.63). [Le branle] était volontiers utilisé dans les ballets spécialement dans les entrées gaies et pantomimiques (SAZONOVA, Vie danse, 1937, p.100). — []. — 1re attest. 1805 (CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, I, § 6 ds OEuvres, éd. C. Lehec et J. Cazeneuve, t.1, p.158); de pantomime, suff. -ique; cf. lat. pantomimicus de même sens.
BBG. —QUEM. DDL t.17.
pantomime [pɑ̃tɔmim] n.
ÉTYM. 1560; lat. pantomimus, grec pantomimos, proprt « celui qui mime tout ».
❖
———
I N. m. Rare. Acteur qui interprète des rôles entièrement muets, au moyen de danses, de gestes accompagnés d'une mimique expressive. ⇒ Histrion (antiq.), mime. — REM. Cet emploi est rare : on lui préfère généralement mime. Le féminin est pratiquement inusité.
———
II N. f. (V. 1750).
1 Jeu du mime; art de s'exprimer au théâtre par la danse, le geste, la mimique, sans recourir au langage. || La pantomime dans l'antiquité. ⇒ Orchestique, saltation (→ Baladin, cit. 3).
1 (…) madame Ferraris (…) jouait un ballet composé pour elle par Perrot, le chorégraphe sans rival (…) Là, pas de causeries, de ricanements, d'œillades aux avant-scènes ou à l'orchestre. C'est bien le monde de la pantomime, d'où la parole est absente; l'action ne déborde pas de son cadre.
Th. Gautier, Voyage en Russie, XII.
2 Pièce mimée. ⇒ Mimodrame (cit. 2). || Répéter une pantomime (→ Hamadryade, cit. 3). || Clowns qui jouent une pantomime. ⇒ Lazzi (vx), sketch. || Pierrot, personnage traditionnel des pantomimes. || Le ballet, forme de pantomime. — (1749). Par appos. || Ballet-pantomime. || Danse-pantomime. — (1892). || Pantomime-vaudeville.
2 Quelquefois, à la manière des noirs, elle (Virginie) exécutait avec Paul une pantomime (…) au son du tam-tam de Domingue, elle se présentait sur la pelouse, portant une cruche sur sa tête; elle s'avançait avec timidité à la source d'une fontaine voisine pour y puiser de l'eau. Domingue et Marie (…) lui en défendaient l'approche, et feignaient de la repousser. Paul accourait à son secours, battait les bergers, remplissait la cruche de Virginie; et, en la lui posant sur la tête, il lui mettait en même temps une couronne de fleurs rouges de pervenches (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 53-54.
3 La danse grecque est essentiellement une pantomime. Les bras, la tête, tout le corps y participent.
Francis de Miomandre, Danse, p. 12.
3.1 Par « pantomime non pervertie » j'entends la Pantomime directe où les gestes au lieu de représenter des mots, des corps de phrases, comme dans notre Pantomime européenne vieille de cinquante ans seulement, et qui n'est qu'une déformation des parties muettes de la comédie italienne, représentent des idées, des attitudes de l'esprit, des aspects de la nature, et cela d'une manière effective, concrète, c'est-à-dire en évoquant toujours des objets ou détails naturels, comme ce langage oriental qui représente la nuit par un arbre sur lequel un oiseau qui a déjà fermé un œil commence à fermer l'autre. Et une autre idée abstraite ou attitude d'esprit pourrait être représentée par quelques-uns des innombrables symboles de l'Écriture, exemple : le trou d'aiguille à travers lequel le chameau est incapable de passer.
A. Artaud, le Théâtre et son double, in Œ. compl., t. IV, p. 48.
3 Mimique dont on accompagne un texte, des paroles.
4 Ce qu'il y a de plaisant, c'est que, tandis que je lui tenais ce discours, il en exécutait la pantomime. Il s'était prosterné; il avait collé son visage contre terre, il paraissait tenir entre ses deux mains le bout d'une pantoufle; il pleurait, il sanglotait (…)
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 438.
♦ Fig. Toute expression par le geste, sans aucune parole (→ Pantomimer, cit.).
5 (…) ne trouvant pas le mot, il remplaça sa fin de phrase par une pantomime expressive, frottant contre son pouce le bout de son index : « Un peu de monnaie, quoi ! (…) trois, quat' francs ! (…) »
Courteline, le Train de 8 h 47, I, V.
4 Péj. Attitude affectée, outrée, manège ridicule… || Que signifie cette pantomime ? ⇒ Comédie, cirque.
6 Un ton philosophe sans pédanterie, des manières naturelles et pourtant prévenantes, également éloignées de la rusticité tudesque et de la pantomime ultramontaine (…)
Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, I.
❖
DÉR. Pantomimer.
Encyclopédie Universelle. 2012.