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mimique

mimique [ mimik ] adj. et n. f.
• 1570; lat. mimicus, gr. mimikos
I Adj. Didact. Qui a rapport au mime. Langage mimique des sourds-muets. mimologie. II N. f.
1(1824) Didact. Art de l'expression ou de l'imitation par le geste; action de mimer.
2Cour. Ensemble des gestes expressifs et des jeux de physionomie qui accompagnent ou remplacent le langage oral. gestuelle. Une drôle de mimique.

mimique adjectif (latin mimicus, du grec mimikos) Qui exprime une action, un discours par le geste : Langage mimique.mimique nom féminin Expression de la pensée par le geste, le jeu de la physionomie. Ensemble des expressions du visage : Avoir une mimique expressive. Langage conventionnel exprimé par des gestes, des attitudes et des expressions du visage, utilisé dans la danse classique.

mimique
n. f. Représentation par le geste ou par l'expression du visage d'une idée, d'un sentiment, etc. Une mimique expressive.

⇒MIMIQUE, adj. et subst.
I. Adjectif
A.Rare. Qui concerne le mime, qui a rapport au mime (v. ce mot A). Pièce, poésie mimique; jeux mimiques; auteur mimique. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Dans le domaine du théâtre. Qui imite, exprime (une action, un discours, un état physique et/ou psychique) par des gestes, des jeux de physionomie qui sont socialement codés. Expression, instinct, langage, talent mimique; mouvements, signes mimiques. Ces arts peuvent être appelés arts du geste, ou encore arts mimiques, parce que l'imitation en est le moyen principal (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.45). L'art mimique de l'acteur parlant est certes moins pénible que celui du mime pur, (...) il est plus que l'art de son frère muet: subtil, mal saisissable, mystérieux même (É. DECROUX, Paroles sur le mime, Paris, Librairie Théâtrale, 1963 [1954], p.61):
1. ... on retrouve (...) dans ces formules (...) les deux composantes évoquées ci-dessus: la composante proprement mimique, le talent d'extraire (de la réalité de mille gestes (...)) le geste dépouillé, réduit au signifiant de ses seuls traits pertinents; puis la composante économique, ou plastique (...) qui permet d'exécuter ce signifiant gestuel à la perfection.
MOUNIN, Introd. à la sémiologie, Paris, Éd. de Minuit, 1970, p.177.
En partic. Relatif à l'expression du visage, en tant qu'elle est associée à certaines émotions. La Comedia dell'Arte ou la farce, élimineront la précision mimique au profit d'une gestualité expressive du reste du corps, allant même jusqu'à recourir au masque pour neutraliser l'expression faciale (P. PAVIS, Dict. du théâtre, Paris, Éd. Sociales, 1980, p.253).
II. Substantif
A.Subst. masc., rare. Auteur de mimes (v. ce mot A 1). (Dict. XIXe et XXe s.).
B. Subst. fém.
1. Art de l'imitation, de l'expression par le geste et/ou l'expression de la physionomie; action de mimer. Santeul avait (...) au nombre de ses talents, celui de la mimique, et il excellait à ces légères scènes improvisées, qui faisaient de lui un véritable acteur de société (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.12, 1855, p.55). La mimique, fût-elle pantomime, n'est jamais que mimique, c'est-à-dire à la fois imitation (ou mimétique) et gesticulation (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.154). Il se fit doubler par un cantor (...) qui avait pour mission de chanter ou de déclamer le texte, tandis que lui-même exécuterait la mimique ou la danse correspondante (...). La division établie par Livius entre chant et mimique n'était (...) pas sans exemple sur le théâtre grec (P. GRIMAL, Le Théâtre antique, Paris, P.U.F., 1978, p.88):
2. Au théâtre, la mimique est capitale pour le jeu naturaliste et psychologique. Tout le mouvement intérieur du personnage est codé dans un ensemble de composantes faciales associées, dans l'esprit du spectateur, à certaines émotions (kinésique).
P. PAVIS, Dict. du théâtre, Paris, Éd. Sociales, 1980, p.253
2. a) Ensemble des gestes expressifs et/ou des jeux de physionomie (spontanée ou non) qui accompagnent le langage oral ou se substituent à lui. Mimique dédaigneuse; mimique d'admiration, d'impatience. Le beau Mayol debout devant le buffet, avec une mimique de dos énervée et lasse, déchiquetait une mauviette férocement (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p.161). Soupe jouait l'effroi, exhortait Lahrier au silence, par une mimique compliquée, des deux bras (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., 1, p.125). Elle montrait, fourchette en main, cette mimique des voraces qui regardent en ennemis leur propre nourriture (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p.95).
b) MÉD. Expression faciale et gestuelle (sans dimension verbale) qui peut être émotive, réflexe, volontaire ou non et qui traduit le vécu intérieur d'un sujet (d'apr. Méd. Biol. t.2 1971). Mimique morbide; troubles, muscles de la mimique. La peau est épaisse (...) le regard terne et la mimique insignifiante (PAGNIEZ ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p.6).
REM. 1. Mimiquer, verbe. Il se mit à mimiquer de long en large en agitant un mouchoir (QUENEAU, Enf. du limon, 1938, p.12). 2. Mimiquerie, subst. fém. La jeune fille qui joue le rôle du fils de Tell (...) est pour la mimiquerie ce qu'était Léontine Fay (STENDHAL, Corresp., 1831, p.31).
Prononc. et Orth.:[mimik]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) 1585 «relatif aux mimes, aux histrions» (GENTIAN HERVET, Cité de Dieu, p.177); b) 1823 «qui exprime par les gestes» (CHATEAUBR., Corresp., t.4, p.20); 2. 1824 (RAYMOND, Dict. (...) pouvant servir de suppl. au Dict. de l'Ac.: Mimique [...] Il se dit aussi substantivement de l'art d'imiter sur le théâtre les gestes et les actions de ceux que l'on représente. La mimique des Grecs); d'où 1840 (Ac. Compl. 1842: La mimique est une langue à part). 1 a empr. au lat. mimicus «de mime, digne d'un mime» (gr. «id.»); 1 b et 2 p.ext. de sens. Fréq. abs. littér.:313. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a)59, b) 222; XXe s.: a) 487, b)867. Bbg. QUEM. DDL t.13.

mimique [mimik] adj. et n. f.
ÉTYM. 1570; lat. mimicus, grec mimikos, de mimeisthai. → Mimesis, mimétique.
———
I Adj.
1 (1570). Didact. Qui a rapport au mime. || Poésie mimique. || Auteur, poète mimique.N. || Un mimique.
2 (1835). Qui exprime par le geste; qui a trait à l'expression gestuelle. || Langage mimique. || Puérilisme mimique observé dans l'hystérie.
0.1 La grimace n'est souvent qu'une fausse note sur le clavier mimique; on sait tout le parti qu'en tirent certains clowns (…)
A. Porot, Manuel alphabétique de psychiatrie, 1952, p. 274-275.
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II N. f.
1 (1824, in D. D. L.). Didact. Art du mime, de l'expression ou de l'imitation par le geste, les jeux de physionomie; action de mimer. Mime, I., 2.
1 Ma foi les gens s'habitueraient vite au mutisme
La mimique suffit bien au cinéma.
Apollinaire, Calligrammes, p. 192.
2 (1823, Chateaubriand). Cour. Ensemble des gestes expressifs et des jeux de physionomie, spontanés ou non, qui accompagnent le langage oral ou constituent à eux seuls un véritable langage, avec ses signes conventionnels. Gestuelle. || La mimique des sourds-muets. || Sémiologie psychiatrique des troubles de la mimique (mimique exagérée, appauvrie, discordante, inadaptée).
1.1 Dromard… (1909), distinguait : 1o Une mimique émotive, involontaire et réflexe correspondant à des centres sous-corticaux; 2o Une mimique idéative, volontaire, soumise à l'influence des centres corticaux. Cette distinction reste valable, étant entendu qu'il y a souvent des interférences et des conjonctions entre ces deux pôles, comme l'admettait déjà cet auteur. À mesure que l'homme augmente la maîtrise de soi, il discipline davantage sa mimique inférieure et réflexe.
A. Porot, Manuel alphabétique de psychiatrie, 1952, p. 273.
(Qualifié, ou avec l'art. indéf.). Expression ou ensemble d'expressions de la physionomie formant un tout. || Mimique lascive qui accompagne une danse (→ Habanera, cit. 2).
2 C'était un rire bas, gloussant, accompagné d'une mimique telle de l'œil et de la bouche que Simon recula, cachant mal son dégoût.
G. Duhamel, Salavin, VI, IX.
3 Fogar s'arrêta, puis dédia soudain à Bex une étonnante mimique, traçant du doigt plusieurs zigzags d'éclairs et imitant avec son gosier les roulements du tonnerre.
Bex fit un signe d'approbative compréhension; le jeune homme venait de lui expliquer, de façon assez claire, que les rongeurs, actuellement épars dans les fourrés, craignaient fort le bruit de l'orage et rentraient peureusement dans leurs terriers aux premiers grondements de la foudre.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 358-359.

Encyclopédie Universelle. 2012.