1. palladium [ paladjɔm ] n. m.
• 1562; palladion 1160; lat. palladium, gr. palladion
♦ Antiq. Statue de Pallas considérée par les Troyens comme le gage du salut de leur ville.
♢ (1748) Didact. Bouclier, garantie, sauvegarde. « la loi civile, qui est le palladium de la propriété » ( Montesquieu).
palladium 2. palladium [ paladjɔm ] n. m.
• 1803; mot angl. (1803), du nom de la planète Pallas
♦ Chim. Élément atomique (Pd; no at. 46; m. at. 106,42), métal précieux du groupe du platine, que l'on trouve à l'état naturel allié à l'or ou au platine, ou comme sel de sélénium dans les mines de nickel. Le palladium est utilisé en dentisterie et en orfèvrerie et sert de catalyseur en chimie.
● palladium nom masculin (latin Palladium, du grec Palladion, de Pallas, -ados, Pallas) Image de la déesse Pallas, apportée de Troie et placée, à Rome, dans le temple de Vesta. (Elle était étroitement attachée au destin éternel de la ville.) Objet sacré quelconque à la garde duquel était attachée la conservation d'une ville ou d'un État. ● palladium nom masculin (anglais palladium, de Pallas, nom d'une planète) Métal léger de la mine de platine. (Élément chimique de symbole Pd.)
palladium
n. m. CHIM élément métallique (symbole Pd) de numéro atomique Z = 46.
— Métal (Pd) blanc, très dur et très ductile.
I.
⇒PALLADIUM1, subst. masc.
A. —ANTIQ. Statue de Pallas que l'on croyait tombée du ciel et dont la possession était supposée assurer la sauvegarde de la ville de Troie (celle-ci tomba aux mains des Grecs lorsque Diomède et Ulysse l'eurent dérobée). [Les Grecs] portaient le voile [de Pallas] jusqu'à l'Erechtéion (...) véritable reliquaire où l'on gardait le palladium tombé du ciel (TAINE, Philos. art, t.2, 1865, p.214).
— [P.réf. aux événements ci-dessus] On n'attendait que la mort de cette princesse [Mme de Longueville] pour commencer le blocus final où le célèbre monastère [de Port-Royal] devait succomber. Il n'y avait plus de palladium dans Ilion (SAINTE-BEUVE, Portr. femmes, 1844, p.320).
— P.anal., plais. Arrêtons-nous un peu au carrefour d'une rue écartée (...). Là est une bizarre statue servant de fontaine publique (...). C'est l'illustre Mannekenpis, dit le premier bourgeois de Bruxelles. On sait que cette figure est le palladium de Bruxelles (NERVAL, Rhin et Flandre, 1852, p.263).
B. —P.anal. ou au fig., vieilli. Entité concrète ou abstraite assurant la sauvegarde ou la survie d'une collectivité, d'une institution, d'une valeur. Vous renversez la religion de votre pays, vous plongez le peuple dans l'impiété, et vous ne proposez aucun autre palladium de la morale (CHATEAUBR., Essai Révol., t.1, 1797, p.XXXI). La charte constitutionnelle, en garantissant les bons principes de la Révolution, est le palladium du trône et de la patrie (STAËL, Consid. Révol. fr., t.2, 1817, p.169):
• ♦ Allez au centre [de la termitière]. Là est le mystère de ce petit monde; là est son palladium, son idole, entourée sans cesse des soins d'une foule empressée (...). C'est la reine ou la mère commune, épouvantablement féconde, d'où sort non interrompu un flux d'environ soixante oeufs par minute, ou quatre-vingt mille oeufs par jour!
MICHELET, Insecte, 1857, p.237.
— P.plaisant. Le gilet de flanelle, cette sauvegarde, ce tuteur de la santé, ce palladium chéri de Bouvard et inhérent à Pécuchet, sans ambages ni crainte de l'opinion, des auteurs le déconseillent aux hommes pléthoriques et sanguins (FLAUB., Bouvard, t.1, 1880, p.77).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. [-] ds FÉR. 1768, prononc. vieillie selon LITTRÉ. Au plur. des palladiums. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 pallade «statue de Pallas» (Eneas, 1086 ds T.-L.); ca 1165 pallade et palladion (Troie, 25726, 24408, 25403, ibid.); 1562 Palladium (DU PINET, Hist.du Monde de Pline Second, Lyon, t.2, livre 33, chap. 12, p.590); 2. 1748 «garant de la conservation de quelque chose» (MONTESQUIEU, L'Esprit des lois, éd. J. Brethe de la Gressaye, 5e part., livre 26, chap. 15, t.3, p.314). Empr. au lat. palladium, du gr. désignant la statue de Pallas considérée par les Troyens comme le gage de la sauvegarde de leur ville. Fréq. abs. littér.:22.
II.
⇒PALLADIUM2, subst. masc.
CHIM. Métal léger, malléable, blanc comme l'argent, de numéro atomique 46, extrait de la mine de platine, ou sous-produit de la métallurgie du nickel, utilisé notamment en joaillerie, en art dentaire, seul ou sous forme d'alliage, et surtout comme catalyseur d'hydrogénation; il est alors employé à l'état divisé (mousse, noir de palladium) (symb. Pd). Gisement de palladium; feuille, lingot; chlorure de palladium. On cherche à lancer l'usage du palladium, un des frères cadets du platine [pour la monture des pierres précieuses], mais si ce métal est d'un prix de revient assez bas, il n'est pas coté à la revente, ce qui est désavantageux pour (...) [la] clientèle [du joaillier] (METTA, Pierres préc., 1960, p.54). Hydrogénation catalytique sur palladium (PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p.76). Quel que soit son état, le palladium possède à un haut degré l'aptitude de retenir l'hydrogène en proportions considérables (jusqu'à 1200 fois son volume) et subit alors des modifications importantes de ses propriétés physiques (Encyclop. Sc. Techn. t.8 1972, p.694).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1803 (Ann. de chim., t.46, 333-334, extrait d'une lettre de M. Chenevix, datée de Londres le 4 mai: On ne parle ici dans le monde savant que du palladium). Empr. à l'angl. palladium, dér. de Pallas, un des noms de la déesse Minerve donné à un astéroïde récemment découvert. C'est l'inventeur de ce métal en 1803, le physicien et chimiste anglais W. H. Wollaston qui l'a ainsi dénommé (NED). Bbg. BONN. 1920, p.101. — STOROST (J.). Mercure. Beitr. rom. Philol. 1973, t.12, p.378.
1. palladium [paladjɔm] n. m.
ÉTYM. 1562; palladion, 1160; lat. palladium, grec palladion.
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♦ Didactique.
1 Antiq. Statue de Pallas dont la possession était considérée par les Troyens comme le gage du salut de leur ville. — (1562). Objet considéré comme le garant du salut d'une nation, d'une cité. || Le bouclier sacré, tombé du ciel sous le règne de Numa, était le palladium des Romains (⇒ Amulette).
2 (1748). Littér. (Vieilli). Élément considéré comme un moyen de sauvegarder les intérêts d'un groupe. ⇒ Bouclier, garantie, sauvegarde.
0 (…) il faut suivre à la rigueur la loi civile, qui est le palladium de la propriété.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXVI, XV.
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2. palladium [paladjɔm] n. m.
ÉTYM. 1803; mot angl. (1803), du nom de la planète Pallas, qui venait d'être découverte (1802).
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♦ Chim. Élément (symb. Pd, no at. 46, poids at. 106,4), métal précieux, blanc, très ductile, de densité 12, fusible à 1 550 °C. || Le palladium, extrait autrefois de la mine du platine, est aujourd'hui un sous-produit de la métallurgie du nickel. || Le palladium est utilisé en chimie pour ses propriétés de catalyseur et, sous forme d'alliage, en horlogerie, en mécanique fine, en joaillerie, en orfèvrerie… || Sels de palladium employés en photographie. || « M. Chenevix a fait connaître une nouvelle substance métallique à laquelle il a donné le nom de palladium » (C.-L. Cadet, Dict. de chimie).
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COMP. Palladure. V. Pallado-.
Encyclopédie Universelle. 2012.