orfraie [ ɔrfrɛ ] n. f.
• 1491; orfres 1200; lat. ossifraga, proprt « qui brise les os »
♦ Rapace diurne, souvent confondu avec l'effraie.
● orfraie nom féminin (ancien français orfres, du latin ossifraga, qui brise les os) Ancien nom du pygargue. ● orfraie (expressions) nom féminin (ancien français orfres, du latin ossifraga, qui brise les os) Pousser des cris d'orfraie, des cris épouvantables, très aigus (par confusion avec l'effraie).
orfraie
n. f. Aigle de grande taille, appelé aussi pygargue et aigle de mer. (Ne pas confondre avec l'effraie, qui est une chouette.)
⇒ORFRAIE, subst. fém.
Oiseau de proie diurne. Synon. aigle de mer (v. aigle I A), pygargue à queue blanche. Il y a de ces oiseaux, comme les orfraies, les foulques et les aigles, qui, exercés contre les vents dès leur naissance, volent à l'opposite des plus violents orages (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.222). À l'orfraie des rivages, au corbeau de la plaine, succède peu à peu le vautour (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.142).
— [Par confusion avec effraie] Chouette au cri aigre et sinistre. Un chat-huant se mit à ululer lentement, longuement... hoho-hô!... hoho-hô!... puis tout se tut. Et puis, plus près encore, contre les volets, comme un signal convenu, le cri plus frêle d'une orfraie s'éleva... ouêou!... ouêou!... ouêou!... (...) tout de suite, un soupir de hibou répondit... chut!... chut!... chut!... (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p.186). V. bondrée ex.
♦Au fig. Pousser des cris d'orfraie. Protester violemment. Il n'avait point peur de l'avènement prochain de ces démocraties, qui faisaient pousser des cris d'orfraie à l'égoïsme d'une poignée de privilégiés (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1549).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: -fraye; dep. 1740: -fraie. Étymol. et Hist. 1. 1377 orfres [var. orpres mss ILOX] «sorte d'aigle piscivore» (GACE DE LA BUIGNE, Roman des deduis, éd. Å Blomqvist, 3585); 1493 (Compost et Kalendrier des bergers, reprod. éd. 1493 publ. par P. Champion, m. VI r°: La grant orfraye [...] Je mengue chair et poisson [cf. aussi m. V r°: La petite orfraye Je prens au poil et a la plume]); 2. 1555 «oiseau nocturne de mauvaise augure» (RONSARD, OEuvres, éd. P. Laumonier, t.7, p.176, t.8, p.121, cf. aussi t.13, p.103 où il est assimilé aux hiboux, et t.16, p.151, var. vers 1121). Forme altérée d'un a. fr. osfraie, sans doute par assimilation du s au r suivant, issu du lat. ossifraga, -ae dont la forme masc. ossifragus att. chez Pline explique certains empl. au masc.; la var. orpres att. ici doit être rapprochée de l'angl. osprey généralement considéré comme issu de l'a. fr. osfraie peut-être, d'apr. FEW (t.7, p.435) sous l'infl. des représentants du lat. praeda (proie). La confusion du pygargue et du balbuzard, rapaces piscivores diurnes, avec l'effraie, oiseau nocturne, reste difficilement expliquée, le passage de l'a. fr. fresaie à effraie n'étant pas expliqué avec certitude et ne permettant pas d'établir une chronol. sûre des faits. Fréq. abs. littér.:53.
orfraie [ɔʀfʀɛ] n. f.
ÉTYM. 1491; orfres, v. 1200; altér. d'osfraie, du lat. ossifraga, proprt « qui brise les os », de os, ossis (→ Os), et frangere « briser », par allus. à la férocité de ce rapace.
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♦ Oiseau rapace diurne, appelé scientifiquement pygargue. ⇒ Aigle (de mer, pêcheur), huard, pygargue. — REM. L'orfraie est souvent confondue, dans l'usage courant, avec l'effraie, sorte de chouette.
➪ tableau Noms d'oiseaux.
♦ ☑ Loc. fam. Pousser des cris d'orfraie, des cris aigus.
1 La servante de Ra'hel essaya de forcer la consigne; les javelines lui tombèrent en cadence sur la tête comme des marteaux de l'enclume. Elle se mit à pousser des cris d'orfraie plumée vive.
Th. Gautier, le Roman de la momie, XII.
2 Aux cavités de la chapelle centenaire
L'orfraie et le hibou, seuls, sont venus nicher.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Lévrier de Magnus ».
Encyclopédie Universelle. 2012.